"Je veux ma mamaaaaaaaan !"


#1

Je crois que j’ai enfin trouvé quoi répondre à cette fameuse plainte des petits au moment de la séparation ou à celui d’un coup de blues dans la journée…
Je me baisse bien sûr, je montre de tout mon corps que je compatis sincèrement, j’entoure l’enfant de mes bras s’il veut bien, et je lui demande de la voix la plus douce possible :
“Oh, mais pourquoi, tu l’aimes donc tant que ça ta maman ?” La réponse fuse généralement : “Oh OUI !” Avec une caresse dans le dos par exemple : “Mais oui et c’est bien normal d’aimer sa maman très fort comme ça… et ta maman, elle t’aime tant que ça aussi ?” Là, la réponse se fait attendre… Alors je la donne "Mais bien sûr qu’elle t’aime de tout son coeur, ta maman, comme toi tu l’aimes !"
Et les pleurs cessent, et l’enfant est rassuré…
Je ne dis pas que ça marcherait aussi bien le jour de la rentrée par exemple, mais ces phrases me sont venues un peu avant les dernières vacances, et depuis chaque fois que je les ai utilisées elles ont eu le même effet apaisant…


#2

@isa1:heart_eyes:
Souvent je te lis et il y a toujours quelque chose qui me rassure, qui m’encourage, qui me nourrit, qui m’inspire.
Tu es là, tu réponds aux doutes et aux questions des unes et des autres avec des mots simples et des conseils pragmatiques. Maria Montessori a mis l’étincelle, Céline et Anna en ont fait un feu de joie, mais aujourd’hui pour moi c’est toi, Leila81 et Zartine qui entretenez le feu. Souvent je le pense et là je le dis: MERCI !
Bonnes fêtes à toi


#3

Ben merci à toi @flocouno ! Ton message me fait tout chaud au coeur,…
Ce forum est pour moi un précieux espace d’échanges bienveillants et même souvent chaleureux, et grâce à toi tiens, j’en profite aussi pour remercier Céline, Anna et toute l’équipe technique pour avoir eu cette belle idée, l’avoir mise en oeuvre et nous avoir permis de nous l’approprier un peu…
Encore une bonne semaine à essayer de résister aux virus qui traînent, (14 absents sur 26 ce matin dans ma classe, et en début de semaine, je faisais partie des victimes de la grippe… ma remplaçante a fait classe avec 7 à 10 enfants pendant ces 3 jours…)
Merci encore flocouno, et bonnes fêtes toutes proches à toi aussi !


#4

Bonjour Isa1

Merci pour ce partage bien utile! Dans la même veine, je me pose beaucoup de questions sur les relations amicales entre élèves qui peuvent être source de conflits et gros chagrins à la maternelle.J’ai eu un rendez-vous avec une maman récemment qui s’inquiétait du chagrin d’amitié de sa fille qui dit ne plus avoir de copines…Comment donner confiance, rassurer ses enfants? On ne peut forcer les amitiés…
Avez-vous des idées?


#5

Ah oui, les “je suis plus ton copain” ou “t’es pas gentil” “ta mère elle est pas belle” “je t’inviterai pas” “ton dessin c’est du gribouillage” etc… qui peuvent faire un mal de chien à celui qui l’entend… C’est la vie en fait, on n’est pas toujours sur la même longueur d’onde, même avec son meilleur copain, et les émotions s’expriment parfois avec des mots qui peuvent être assez brutaux…
Quand je vois un enfant pleurer ou bouder parce qu’il a de la peine pour cette raison, je le fais parler et j’essaie de lui montrer que je comprends sa peine… et j’évite de tenter de le consoler trop vite par des “mais c’est rien ça, tu verras dans 2 minutes vous allez vous retrouver” , car ça ne fonctionne pas… Puis je lui demande s’il veut parler avec le responsable de ce chagrin… S’il ne veut pas, je lui demande ce qui lui ferait du bien : un câlin, aller boire un verre d’eau, aller dans la tente quelques minutes, trouver un jeu ou une activité, trouver un autre copain… S’il veut parler avec son copain, nous allons le voir ensemble et j’invite l’enfant blessé à exprimer son chagrin à l’autre, que j’invite seulement à écouter… Dans l’idéal je ne juge ni l’un ni l’autre, et j’essaie de m’abstenir des “tu lui as fait beaucoup de peine ce n’est pas très gentil quand même” et autres interventions moralisantes qui peuvent me venir à l’esprit… Je reste seulement là pour rassurer celui qui a peut-être du mal à exprimer sa peine, et celui qui a peut-être du mal à l’entendre… Dès que je vois que ça commence à se résoudre, je les laisse (ça va souvent très très vite)…

Pour ceux qui se plaignent à la maison de problèmes avec les copains ou le manque de copains à l’école, et dont les parents inquiets viennent me voir, ça dépend si la plainte de l’enfant me parait correspondre à ce que j’observe en classe ou pas…
Généralement ce n’est pas vraiment le cas… Souvent quand les enfants se plaignent à leurs parents de ce qui s’est passé à l’école, c’est plus pour se faire entendre de leurs parents que pour que quelque-chose change vraiment à l’école… C’est délicat mais alors j’essaie de rassurer les parents sur les capacités relationnelles de leur enfant avec les autres qui me paraissent tout à fait normales, et j’essaie de leur faire comprendre que leur enfant exprime peut-être seulement une angoisse diffuse à l’heure d’aller se coucher par exemple, un besoin de se faire un peu chouchouter peut-être… Et que la meilleure chose à faire c’est juste d’écouter la plainte, d’y compatir sincèrement en la reformulant simplement, au lieu de tenter de la relativiser par exemple, ce qui est toujours perçu comme de l’incompréhension… Quand l’enfant s’est senti écouté, alors il devient possible de le faire rire, de lui changer les idées…
Les enfants qui ont de vraies difficultés relationnelles avec les autres sont ceux qui entrent en contact avec brutalité (et ce sont plutôt les autres qui se plaignent d’eux) et ceux qui s’isolent et restent dans leur bulle… généralement ce ne sont pas eux qui se plaignent à leurs parents de manquer de copains… Ou alors plus tard, en primaire peut-être…
Enfin c’est mon ressenti… Mais chaque enfant est unique, et ta petite est peut-être en réelle souffrance dans ses relations avec les autres en général, ou avec un autre en particulier… Qu’en penses-tu ?