Lecture des phonèmes / écriture cursive


#4

Oh super ce petit logiciel, ça peut être utile pour les enfants à dominante visuelle…


#5

extra c’est exactement ca !!!


#6

Bon je reste dans l’idée que c’est juste pour donner le sens et les étapes (comme de mettre la barre du t après avoir tracé le corps de la lettre)
Il va sans dire que dans la pratique, l’enfant DOIT pouvoir s’entraîner sur les lettres rugueuses … Faisons attention à la tentation d’une dérive avec des logiciels sur tablette qui n’apportent aucune sensation !!


#7

mon petit loup est pour l’instant pas très à l’aise avec les lettres rugueuses! il bloque un peu…


#8

Je suis la maman d’un petit garçon de bientôt 3 ans (février prochain) et je cherche également un support où je pourrais entendre les phonèmes.
En effet, si pour le monde enseignant cela peut peut-être paraitre évident, j’avoue n’avoir jamais été confrontée à cette question et suis restée un peu “bête“ quand j’ai déballé les lettres aimantées fraîchement achetées pour mon fils:
“maman, qu’est-ce que c’est?“ … (Mmmhhhh “qu’est-ce je dois lui répondre: Bé ou beee“ - mince j’aurais dû étudier la question avant).
Depuis j’ai appris qu’il fallait lui apprendre le son et non le nom mais reste à savoir quel son exactement.
J’ai vu qu’il existait une application destinée aux enfants pour apprendre et le son et le tracé des lettres "Le son des lettres“. Cette application ne serait pas destinée à mon fils mais bien à moi pour me servir de support et ne pas faire d’erreurs. Qu’en pensez-vous?


#9

Pour les lettres qui ont plusieurs sons on présente d’abord le son le plus courant ; C de cacao, G de gâteau, le S de serpent, le W de william et pour le Y, je vous laisse consulter les différentes discussions, notamment celle-ci


#10

Merci beaucoup!
Cela va m’aider :wink:


#11

merci beaucoup!!!pas évident pour moi tout ca:slight_smile:


#12

J’arrive un peu tard pour répondre à ces messages mais je ne les vois qu’aujourd’hui. Je viens de faire une série d’articles sur mon site à ce sujet Le 1er à lire est sans doute celui-ci http://legestedecriture.fr/voyelles-consonnes-et-reflexion-sur-la-terminologie/ Ensuite on peut suivre les liens. J’ajouterai que pour moi les lettres se désignent par leur non “le p, le b” = pé, bé et non pe, be


#13

Je trouve que de donner le nom des lettres crée de nombreuses confusions contrairement à donner le son qu’elles font. Je le sais par expérience, cela fait 15 ans que j’ai des CP… Après avoir entendu le son qu’elles font, les enfants ont moins de mal à mémoriser leur nom. Mais c’est sans doute discutable.


#14

L’enfant commence par écrire avant de lire. Donc si on lui dit que le v c’est “vé”, il va écrire vlo, par exemple, bb pour bébé etc.


#15

Bonjour.

Pour en avoir fait l’expérience chez moi, je suis d’accord avec votre point de vue.

J’ai un enfant scolarisé en moyenne section traditionnelle. C’est un enfant vif, qui aime apprendre. Depuis le début de l’année, impossible pour elle de retenir tous les noms des lettres. Malgré des efforts acharnés sur plusieurs mois.

Après avoir constaté qu’elle cherchait parfois à décoder de petits mots avec le nom des lettres, je lui ai fourni les supports nécessaires pour apprendre les sons. Non seulement, elle s’en est emparé avec une vitesse incroyable. Mais en quelques semaines, elles les connaissaient tous. Nous sommes à la fin de l’année, l’étape des sons passées, elle connait les noms de toutes les lettres. Son cerveau est maintenant capable de passer des sons (quand elle a besoin de lire) aux noms. Je m’en suis aperçue il y a quelques jours. Elle voulait écrire ami. Je l’ai entendu dire aaaa-mmmmm- iiiiii Voilà A-M-I. Lorsqu’elle a quitté sa chambre, je suis allée voir discrètement son bureau. Elle ne s’était pas trompée.


#16

Merci pour ce retour. En tant qu’enseignante cela fait des années que j’entends qu’il faut connaître le nom des lettres avant leur son, ce qui met en difficulté des élèves alors que comme vous le soulignez le cerveau de l’enfant est capable de retenir le nom quand il maîtrise le son.
Bravo à votre fille et aussi à vous qui l’avez soutenue.


#17

Bonjour @DanieleDumont,

Il est important de rappeler que les sciences cognitives, nous invitent, pour permettre à l’enfant de bien entrer dans le code de la lecture, à bien séparer le nom et le son pour ne pas créer de confusion. Donner le son en premier lieu évite les confusions chez l’enfant lorsqu’il entre dans le code. Voici un passage du livre de Céline Alvarez qui explique bien ce point :

"Les lettres de l’alphabet écrites en typographie cursive (en attaché) étaient découpées dans du papier émeri et collées sur des planchettes de bois. Je disais alors à l’enfant : “Tu te souviens que dans mmmmmmoto, on entend [m] ? Eh bien regarde, je vais te montrer comment on écrit “mmm.” Je plaçai alors la lettre “m” devant l’enfant, la traçais en prononçant le son, et invitais l’enfant à faire de même. Nous savons aujourd’hui, grâce à des études - et par la pratique - que tracer la lettre en la prononçant renforce de manière très nette la mémorisation à la fois du tracé et du son. “Combiner la prononciation et le tracé s’avère une excellente méthode” est-il affirmé dans l’excellent ouvrage Apprendre à lire, dirigé par Stanislas Dehaene. C’est également ce qu’affirment les experts des troubles spécifiques des apprentissages : plus l’apprentissage est multisensoriel, plus il est efficace. La plupart du temps, trois lettres étaient présentées en même temps à l’enfant par une leçon en trois temps. (…) Vous noterez, qu’à ce stade, le nom de la lettre n’est pas donné aux enfants. Il est en effet vivement recommandé par la recherche de bien séparer le nom de la lettre et le son qu’elle produit, au risque d’induire des erreurs de lecture chez l’enfant : en effet, si l’enfant pense que la lettre “p” code le son “pé”, que la lettre “c” code le son “cé”, ou que la lettre s code le son “ès”, il lira le mot pic “péicé”, le mot sac “èsacé” ou encore le mot fil “éfil”. Pour éviter toute confusion, nous ne donnions à l’enfant que le son des lettres. Nous avons rigoureusement respecté ce principe, car, nous avons pu faire l’expérience des difficultés que l’enseignement du nom (avant celui du son) pouvaient engendrer chez les enfants : la première année à Gennevilliers, nous avons accueilli des enfants de moyenne section qui avaient effectué un an de maternelle traditionnelle en petite section, et ils avaient, comme cela se fait traditionnellement, appris le nom de quelques lettres, plutôt que leur son. Lorsqu’ils s’élançaient pour lire, leur élan se trouvait entravé par leur premier apprentissage : pour lire “mur”, ils lisaient “èmuèr”, et bien évidemment, ils n’accédaient pas au sens du mot et ne voyaient pas l’intérêt de lire. Il fallut un certain temps pour leur faire comprendre que la lettre “m” fait [mmmmmm] et non (èm). Pour ces enfants, le démarrage de la lecture était clairement parasité par cet apprentissage, qui, pour certains était déjà solidement ancré. Lorsqu’il savaient lire les enfants apprenaient ensuite naturellement le nom des lettres, grâce à des comptines notamment ; mais uniquement lorsque la lecture était automatisée et qu’il n’y avait plus aucun risque de confusion.
Tant que l’enfant ne lisait pas avec fluidité, nous n’évoquions jamais avec lui le nom des lettres. Ainsi, nous ne disions pas au jeune enfant “Voici la lettre “éf” qui fait fffff”, nous disions “Voici “ffff”.” (…) Il est par ailleurs très important de veiller à présenter ces sons aux enfants sans “e” final : “mmm”, “chhh”, ssss” plutôt que “mmmme”, “che”, “sssse”… Sinon, lorsque l’enfant tentera de lire le mot mur par exemple, l’enfant décodera : “mmmmmeuuur” au lieu de “mmmmur”. Ce qui entrave considérablement l’accès au sens et freine l’enfant dans sa conquête. Prononcer les consonnes sans ajouter de “e” final peut demander un peu d’entraînement, mais il est essentiel de faire cet effort. Notre imprécision peut devenir une entrave à son entrée dans la lecture.

Pour ceux qui souhaitent en savoir plus vous pouvez lire la partie 2 du livre ou visionner les vidéos de l’accompagnement didactique, celles ci notamment :


#18

J’observe que dans ce dernier commentaire il n’est question que de voyelles et de ce que j’appelle les solsonnes (car elles sonnent seules) (sauf le m, mais je ne développerai pas son cas pour ne pas alourdir).
Cela n’est pas anodin.
En effet les consonnes, celles auxquelles je réserve ce nom parce que justement elles “sonnent avec”, les occlusives donc, ne peuvent pas sonner seules et là, l’argument de dire leur son ne tient plus, puisque ce son n’est audible qu’en syllabes mais pas seul. Essayez l’exercice de la dictée que je propose ici http://legestedecriture.fr/et-pourtant-ca-marche/ (mais pas avec un accent du midi qui a pour effet d’ajouter une sorte de e à la fin des mots).

C’est alors que l’on comprend bien pourquoi on peut avoir intérêt à commencer par des solsonnes. ffff ssss ne posent pas de problème d’audition. L’enfant peut alors comprendre ensuite la différence entre le nom de la lettre et le son de la lettre puisqu’il peut entendre les deux.
Le problème est que les consonnes (au sens plein du terme) n’ont pas un son, elles font un bruit. Phonétiquement ce n’est pas la même chose : leur production est dûe à la libération de l’air à un point d’ouverture donné. S’il y a ouverture complète il y a voyelle, s’il y a échappement de l’air sans que l’ouverture soit complète il y a solsonne. La consonne ne s’entend jamais seule. L’erreur est de laisser croire / de faire croire à l’enfant qu’il peut / qu’il doit l’entendre. Dans ce cas là il court grandement le risque de penser que son nom renvoie à un son qu’elle est supposée faire.
Tant qu’on lui laissera croire / fera croire que la consonne produit un son il se heurtera au même problème.
L’intérêt du nom de la lettre, une fois qu’on a compris que “c’est son nom” mais pas son emploi, c’est qu’il porte en lui le bruit qu’elle fait.


#19

Vos remarques @DanieleDumont sont essentielles et je trouve très important de ne pas induire les enfants dans cette erreur d’analyse phonétique que vous signalez .
Les consonnes sont bien des bruits , des “frottements d’air” ( accompagnées ou non d’un voisement=son émis par les cordes vocales ) . Demander quel son elles font n’a pas de sens .
On peut aussi faire la différence entre :
1- consonnes qui durent ffffffffffff sssssssssssss chhhhhhh et qui font juste un bruit mais pas de son ( les constrictives sourdes )
2- celles qui durent & font un bruit + un son vvvvvvvvvvvvvvvvv zzzzzzzzz jjjjjjjjjj ( les constrictives sonores )
&
3- celles qu’on ne peut pas faire durer , qui font juste une petite explosion/bruit : p’ t’ k’ (explosives/occlusives sourdes)
4- b’ d’ g’ : bruit+son ( occlusives sonores).
Les explosives sont bien sûr bien plus difficiles à associer à un son voyelle lors de la nécessaire fusion syllabique entrant en jeu dans l’acte lexique , de même qu’il est bien plus difficile de décomposer ta , di , ko que fffffffa sssssssi zzzzzzzu en leurs différents phonèmes si l’on veut les écrire .
Pour ma part je trouve que donner très vite aux enfants ET le nom de la lettre , ET le bruit ou son qu’elle fait est très enrichissant et clair . Ils s’y retrouvent très bien & ne font pas la confusion , de plus ils ont dès le début les bons outils pour entrer dans ce système de codage/décodage qu’est l’écrit .


#20

J’ai eu plaisir à lire votre message Sylcha.

La fin de votre message recoupe bien ce que je viens d’écrire il y a environ une heure sur un groupe facebook auquel j’adhère. Il s’agissait de répondre à un échange au sujet de l’usage phonologique des lettres mobiles de Montessori. Dans cet échange quelqu’un venait d’écrire que dire à l’enfant le nom de la lettre retarde le développement phonologique. Voilà donc la réponse que j’ai faite :
" Donner le nom de la lettre ne retarde le développement phonologique que si on s’en sert sur un plan phonologique. Moi je ne propose pas de s’en servir de cette façon. Je propose de s’en servir pour désigner l’objet lettre. Cet objet lettre a un nom. Son nom et son usage n’ont pas à être confondus.
Pour moi son usage est immédiat, c’est à dire qu’on utilise la lettre dans un mot avant même d’en dire le nom et d’en décrire la forme. C’est par sa présence dans un mot qu’on la découvre.
Cette lettre s’appelle … elle est formée de …
On construit de suite des phrases si possible, sinon des mots ; mais ces mots et ces phrases ne comportent que des lettres connues (dont - de préférence si on veut avancer - celle qu’on vient de découvrir)


#21

Merci Daniele , votre site est très riche & je pense que je vais y faire de nombreux petits tours .
PS : je suis toujours étonnée que l’on puisse croire que donner le nom d’un outil retarderait l’usage qu’on en fait …


#22

@DanieleDumont et @sylcha, je crois que personne ne dit qu’il ne faut jamais donner le nom des lettres. Pour faire court, chaque lettre a un nom et au minimum un “bruit”. On peut donc enseigner :

  • d’abord le nom, et après le ou les bruits (ce qui se fait dans beaucoup de cas à l’école, les noms en maternelle et les “bruits” en GS voire CP)

  • les deux en simultané

  • d’abord les “bruits” (au moins les plus courants), puis les noms

Nous avons tous en tête des enfants, souvent ceux qui ont le moins de moyens, buter lors de l’apprentissage de la lecture parce qu’en tentant de déchiffrer “lac”, ils commencent par dire /èèèèèèè/. Et je ne peux m’empêcher de penser que cela a à voir avec les trois années de maternelle où on les a entraîné à dire /èl/ chaque fois qu’ils voient un “l”.

Bien sûr il ne s’agit pas de nier que les lettres ont des noms, cela est bien utile un nom pour nommer les choses. Mais est-on obligé de donner les deux en même temps, voir de commencer par donner le nom au détriment de la fonction ? Si on commençait par donner le “bruit” des lettres, et je suis bien d’accord avec vous que cela nécessite des raccourcis scientifiquement inexacts (peut-être doit-on à ce sujet être très vigilent quant à notre formulation), au moins jusqu’à ce que l’enfant comprenne ce qu’on appelle le “principe alphabétique”, avant de commencer à donner les noms des lettres.

Il ne pourrait s’agir que d’un décalage de quelques semaines. Mais je crois sincèrement que cela permettrait aux plus faibles de ne pas se méprendre dès le départ, et d’être ensuite obligés de faire marche arrière avec tout ce que ça implique de difficultés. Il faut bien se rendre compte que dans bon nombre de classes en maternelle on répète le nom des lettres plusieurs années avant tout d’un coup (en GS voire même en CP) de dire aux enfant qu’en fait pour déchiffrer un mot il ne faut pas utiliser le nom de la lettre, mais le bruit qu’elle produit. Les enfants les plus outillés n’ont pas de mal, mais qu’en est-il des autres ?

Et pour reprendre la métaphore de l’outil, ce qui retarde l’usage qu’on en fait, ce n’est pas de donner son nom, c’est de ne donner que son nom sans en montrer l’usage… alors qu’on peut très bien commencer à l’utiliser sans le nommer, l’inverse paraît inutile ! Avec comme grande différence entre un outil et une lettre que taper avec un marteau est vraiment différent de nommer un marteau ! Je ne vois pas comment un enfant pourrait confondre ces deux choses alors qu’entre /èl/ et /l/, il y a largement de quoi se mélanger les pinceaux !

Et comme c’est plus logique de nommer les lettres pour apprendre à les tracer, une progression efficace ne serait-elle pas :

  • 1 apprendre le “bruit” des lettres (pas toutes les lettres, pas tous les “bruits”, mais les correspondances les plus simples et fréquentes)

  • 2 commencer à déchiffrer des petits mots contenant ces correspondances

  • 3 commencer à donner le nom des lettres au fur et à mesure qu’on apprend à les écrire, en respectant une progression logique par rapport au geste, et en prenant garde dans un premier temps de n’écrire que des mots ou des phrases que les enfants peuvent déchiffrer.


#23

Je comprends votre propos Leila, mais je persiste à dire que si on commence par écrire le mot devant l’enfant en le lisant et le lui faire écrire en le disant soit oralement soit mentalement (à lui de réfléchir pour le placer au bon endroit), et si ce n’est que quand le mot est écrit qu’on lui montre et on lui nomme la lettre il n’y a aucune raison pour que l’enfant confonde le nom et le bruit ou le son (selon qu’il s’agisse de consonnes, de solsonnes ou de voyelles)