Proposer des activités de mathématiques à la maison : vos avis ?


#1

Bonjour,

j’ai lu de nombreux postes sur ce forum, surtout à propos des interrogations des parents. Mais je n’ai pas trouvé une réponse à ma question.
J’ai deux enfants: un de 5.5 ans et un autre de 3 ans.
Mon premier est en grande section de la maternelle. Tous les jours il me dit qu’il n’aime pas l’école, les maths, qu’il n’a pas envie de travailler. Cela m’inquiète. Son école se trouve en plein centre ville.
J’ai commencé à me procurer de quelques matériels préconisés par @Celine. J’adore votre livre et un grand merci pour tout ce partage (sur Dropbox, votre site, votre livre). Quelle générosité!! Votre livre m’a permis d’être beaucoup plus patiente qu’avant.
Je souhaitais mettre une frise numérique dans la maison, dans la salle notamment, car c’est la seule pièce où il y a plus d’espace. Mon enfant demande quand même de temps en temps “si on écrit 1 et 2 ensemble, ça fait quoi?”. J’ai fabriqué des barres rouges et bleus et attends ma commande de perles pour présenter les unités, les dizaines etc.
Ma question @Celine : est-ce que vous pensez que c’est une bonne idée de faire ces activités les week ends à la maison? (sans en faire trop) L’enfant déjà fatigué après une semaine d’école, ne risque t-il pas d’être trop sollicité?
Merci d’avance pour votre précieux conseil.


#2

Bonjour,
Il y a de nombreux parents qui se posent la même question que toi.
En tant qu’enseignante et maman, je te conseille de ne pas en faire trop le we… Bien sûr tu peux proposer ces activités à ton enfants, mais vraiiiiiment seulement si il en a envie, ne le pousse pas trop pour ne pas l’écœurer des maths. Laisse lui le temps de grandir, il n’est peut être tout simplement pas prêt et a peut être plus envie de courir, dans son école il doit sûrement passer beaucoup de temps assis.
Si tu as envie de fabriquer, il y a aussi des jeux de société pédagogiques que tu peux trouver sur internet ou des jeux en motricité qui incluent les maths.
Bonne journée.


#3

Bonjour @mara,

Ayant un enfant aussi scolarisé en grande section de maternelle, je te comprends parfaitement. A mon sens, avant de faire quoi que ce soit, inspectes son cahier de vie avec les activités déjà réalisées et renseignes toi auprès de l’enseignant(e) sur les activités de manipulation déjà proposées. Car en milieu de grande section, les chiffres de 1 à 9 il doit en être un peu tanné.

Pour ma part, je ne propose pas d’activités complémentaires à l’école planifiées en me disant “tiens, il faudrait voir cette notion”. Par contre, je me documente et je me renseigne et à la moindre interrogation “hop, je saute sur l’occasion”. Surtout dans les moments informels comme le parc.

J’aime beaucoup ce livre. Certes en anglais mais sans être bilingue, on comprend très bien les notions avec les photos: https://www.amazon.fr/Reggio-Inspired-Mathematics-Professional-Richmond-District/product-reviews/131278007X/ref=dpx_acr_txt?showViewpoints=1

Et sinon, j’ai aussi installé une frise numérique dans mon salon :slight_smile: Et parfois, on sort un dé et on compte. Et on doit relever des petits défis.

Bonne journée


#4

Bonjour

Je comprends ton inquiétude : il est dommage qu’un enfant aussi jeune dise ne pas aimer l’école. Je m’interroge cependant : comment peut-on dire ne pas “aimer les mathématiques” à cet âge ??? … surtout vu ce qui est demandé en GS traditionnelle !

As-tu essayé de creuser un peu la question ? Est-ce qu’il n’apprécie pas les activités proposées ou éprouve-t-il des difficultés ? Selon la réponse, il faut aborder le problème sous différents angles.

Si il éprouve des difficultés avec la suite des nombres et/ou le dénombrement, tous les jeux de société “de plateau” où il faut déplacer un jeton après avoir lancé un dé sont très intéressants. Ils permettent toutes sortes de questionnement qui stimulent les notions mathématiques.

  • compter les points puis se déplacer d’autant de case
  • surcompter à partir d’une case (quand les cases comportent des nombres, on peut inconsciemment aborder les additions simples)
  • demander de dire avant le déplacement où va aller le pion (puis valider par le déplacement)
  • premiers calculs dès qu’on donne deux dès
    Tout cela se faisant dans le cadre du jeu, l’aspect “travail” est gommé et l’enfant peu retrouver le plaisir d’utiliser ses connaissances ou de les approfondir.
    Si vous avez l’impression qu’il en demande plus, alors seulement vous pouvez lui présenter le matériel des perles. Mais cela doit rester une activité de partage entre vous, de plaisir de faire.

… c’est le maitre mot de toute activité proposée d’ailleurs : Plaisir de faire, Plaisir d’apprendre :yum:


#5

Bonjour

En réalité, sans que les enfants l’expriment, on sent déjà chez certains un moindre intérêt pour les “nombres” que pour les “lettres”, ou inversement d’ailleurs même avant qu’on essaie d’aborder les activités… Je l’ai souvent observé en maternelle, dès la moyenne section, voire même la petite et je me demande toujours d’où cela vient. Est-ce que c’est transféré par la famille, du genre (j’aimais pas les nombres quand j’étais à l’école) ou bien par un mauvais abordage de la numération qui rebute certains enfants?


#6

Je sais bien que c’est une réalité … mais ça me laisse perplexe !

Malgré les années, je n’arrive toujours pas trouver une explication qui me satisfasse …


#7

Merci à tous d’avoir répondu à mes questions. Je ne m’attendais pas à autant de rapidité :smile: je suis vraiment reconnaissante. Je vais proposer des activités petit à petit à la maison. Et surtout parler avec la maîtresse.


#8

Peut-être que l’enfant traverse des phases et qu’une préférence vers telle ou telle matière n’est pas si fixe si on laisse l’enfant aller vers ce qui l’intéresse ?


#9

Je suis d’accord avec @Helene35, je trouve étrange qu’il dise à son âge qu’il n’aime les mathématiques. Il faudrait déjà comprendre par ce qu’entend l’enfant dans mathématiques ? A son âge, il a sûrement dû entendre cela, faire un lien entre le mot mathématiques et des activités ennuyeuses et/ou des comportements qui ont été sanctionnés pendant des activités dite mathématiques.

De toute façon, jusqu’au collège, on est loin des mathématiques abstraites qui rebutent les élèves et qui ont forgé sa mauvaise réputation.

Il n’est pas encore en primaire, donc il ne faut surtout pas mettre de poids sur ce problème qui aurait tendance à l’accentuer plus qu’autre chose - même s’il faut rester vigilant. C’est un peu comme des instits de CE1 qui diagnostiquent des dyslexies en début d’année… On reste vigilant, on surveille gentillement, mais on reste tranquille.

Pour ce qui est des activités, il en existe plusieurs très sympa à faire avec un enfant : le jeu de la marchande, compter les pièces de monnaie quand ils font les courses, leur donner des pièces de faible valeur, jouer au jeu de l’oie, reconnaître des figures géométriques dans la vie de tous les jours, faire du dessin, certains jeux sur ordinateur (même si je préfère privilégier le matériel à cet âge là), faire des puzzles, jouer à la marelle, mettre les couverts à table (Combien de personnes sont présentes? Combien de verres, fourchettes, couteaux ?). C’est à dire transférer les compétences étudiées en classe dans la vie quotidienne. Cela sera plus efficace que de prendre de l’avance sur le programme. C’est faire des maths sans s’en rendre compte. C’est quand même plus chouette… :wink:

Tous ces jeux/activités développent des compétences spatiales, la sensibilité du chiffre et le dénombrement. Tout cela avec sourire et bonne humeur, même s’il y a erreur. Pointer une incohérence pour soulever une erreur (mais il mange où Tonton Joe ? Bon, attends on recompte…) ou l’aider, le guider et se corriger sans stress :sunglasses:

on sent déjà chez certains un moindre intérêt pour les “nombres” que pour les “lettres”

Pour le coup, je me méfie de ces mythes et de ces observations que je critique avec la plus grande vigueur. Le déjà me dérange et c’est un peu cataloguer des enfants à un âge où ils ne l’ont pas choisi, et ces observations peuvent avoir un effet inhibiteur sur soi-même quant à sa pratique avec l’enfant, dû à une erreur d’interprétation.

C’est un témoignage, mais je me souviens d’un élève qu’on avait catalogué comme handicapé des mathématiques, un autre qui ne fera pas des études longues, l’autre qui n’a aucune sensibilité des lettres, etc… Je sais très bien que ce n’est pas ce qui a été dit, mais il est important de rappeler l’effet que peut avoir ces phrases sur ces enfants.
Heureusement, le premier a eu 20/20 au bac en maths, le deuxième est diplômé d’un master de recherche en sciences physiques, le dernier écrit des poèmes.