Activités artistiques autonomes


#1

Bonjour à tous,

Je lance une nouvelle discussion car je n’ai pas trouvé les réponses à ma question : Comment mettre en place des activités artistiques qui permettent aux enfants de laisser libre cours à leur imagination, les faire progresser en dessin et être suffisamment faciles d’accès pour qu’elles soient réalisées en autonomie (et sans détournement possible) et challengeantes? (Tout cela sachant que je suis une quiche en arts).

Je suis enseignante en maternelle avec un cours multi-nuveaux (TPS à GS) depuis 2 ans. La mise en place a été difficile au début, beaucoup d’essais, de modifications etc… La première année, j’ai priorisé la vie pratique, le langage et les mathématiques. Cette année, j’ai accès sur la vie sensorielle et la vie culturelle (géographie, vivant, ouverture au monde). Satisfaite dans l’ensemble sauf pour l’arts.
J’ai mis en place des tables dans un coin arts avec atelier dessins libres, dessins guidés (jamais utilisé, mais matériel peu aidant et pas assez de présentations de ma part) et chevalet (j’ai rapidement enlevé le matériel libre par peur des petits et depuis les grands ne me demandent plus le matériel) et les formes à dessiner. En parallèle, mon ATSEM prenait un groupe par semaine. Mais, pendant ce temps, elle n’est pas présente pour les enfants, et notamment les petits qui auront besoin de plus de présence.

Je pensais mettre en place deux à trois plateaux arts à renouveler toutes les 2-3 semaines ou par période mais je n’ai pas beaucoup d’imagination de ce côté-là.
Si certains collègues ont trouvé des activités intéressantes qui fonctionnent auprès des enfants, j’attends vos retours.
Si vous avez mis en place des dessins pas à pas, çe me paraît intéressant aussi.
Enfin, j’aimerais connaître votre fonctionnement pour les activités artistiques (autonomie totale, activité avec ATSEM ou pas, matériel libre d’accès ou encadre, nombre de place, utilisation par vos élèves…).

Merci d’avance.

Camille


#2

Dans ma classe, j’ai un chevalet de peinture pour 2 enfants. Il est utilisé tous les jours par les PS et MS, moins souvent par les GS. Au début j’ai mis 1 couleur, puis, 2, puis 3, j’en ai maintenant 6 et ça se passe assez bien. Ils installent leur feuille, écrivent leur prénom, mettent à sécher leur peinture sur un séchoir, nettoient le chevalet.

J’ai aussi installé une activité d’art éphémère/landart: une grande feuille de canson noire et une mallette avec différents éléments naturels. Cette activité est aussi sortie presque tous les jours (les billes plates et les étoiles sont très attirantes). Bon, il faut de l’aide pour le rangement au début. J’ai fait une présentation collective au début. La feuille et la mallette sont rangées dans les étagères.




http://www.fofyalecole.fr/recent/3

J’ai des livres pour apprendre à dessiner: “J’apprends à dessiner” de Philippe Legendre. L’ATSEM a pris les enfants en petits groupes pour leur montrer comment suivre les étapes. C’est un peu plus difficile, mais les GS les utilisent seuls parfois.

J’ai des mandalas et des coloriages sur des feuilles A5. J’affiche un modèle pour exemple. J’impose de terminer le coloriage avant de reprendre une autre activité. C’est dur au début, mais maintenant ils ont compris qu’ils devaient aller jusqu’au bout.
J’ai une boite avec des modèles de graphismes, ils peuvent les prendre pour faire un cadre autour de leur coloriage.

J’aimerai aussi mettre d’autres matériaux, des collages, découpages… Mais je n’ai pas encore eu le temps de les installer.


#3

Ce n’est pas grand chose, mais pour le moment j’ai mis (qui est repris en autonomie) :

  • Formes à dessin bien sûr;
  • Quelques coloriages (mandalas ou coloriages sympas), libres;
  • En plus des crayons de couleurs, une coupelle de craies grasses, des crayons cires;
  • Un plateau avec des perforatrices; un autre avec des feuilles de papier de couleur fin à déchirer. En complément du plateau coller;
  • Des tampons avec encre;
  • Un bonhomme articulé (attaches parisiennes), et je dois ajouter un petit mannequin de dessin;
  • Des livres avec des dessins, graphismes, etc. pour donner des idées;

Pas grand chose, mais ça plait à certains. Surtout les coloriages et dessins libres, j’ai des petites qui en font tous les jours.

Autre chose : je continue un groupe en atelier autonome imposé (car sinon j’avais trop dz bazar en classe). Une fois par semaine c’est dessin d’après modèle : photos (j’y suis allé progressivement : formes simples, puis plus complexes genre animaux). Idem pour les formes à dessin. Ils aiment bien (malgré le fait que ce soit imposé) et on fait de chouettes progrès, et reprennent le matériel (comme quoi je ne les ai pas dégouté). J’espère m’affranchir des ateliers imposés l’année prochaine, mais il faudra bien arriver à les motiver (avec des ateliers de groupes volontaires ou encouragés par exemple).


#4

J’aime beaucoup. Je vais mettre ça en place dans ma classe. Merci.

Voici quelques activités que j’ai eu proposé dans ma classe.
Projet - Peinture.pdf (458,0 Ko)

J’essaie que les enfants soient un maximum en autonomie. Mais j’avoue que pour les activités artistiques, c’est souvent moi qui suis à l’initiative de l’atelier. Après, certains élèves en redemandent. Et les activités changent.

Merci @mariemb pour ton idée, qui je pense pourra être mise en place en autonomie complète.


#5

On vient d’emménager dans une toute nouvelle école, toute neuve, avec plein de place pour des espaces en dessin et peinture. J’ai investit dans un magnifique chevalet adapté. Il y a un grand mur pour y laisser en permanence une grande bande de papier à peindre. De la place pour peindre au sol également. Et tout un mur au dessus des porte-manteaux pour afficher des dessins des enfants

:grinning: Bref, on va se régaler. Ça va nous changer la vie par rapport aux vieux bâtiments où l’on manquait de place pour installer plusieurs activités en même temps !


#6

Discussion il y a quelques tps, avec une reeducatrice en écriture, qui nous disait que la position assise était la plus adaptée pour peindre. Pardon, je n’ai pas les arguments…
Il semblerait que le chevalet soit une transposition de ce que font les peintres adultes… mais pas adaptés aux jeunes enfants.
A méditer


#7

Je pense au contraire qu’il faut varier les postures, comme on varie les supports, les matières, les approches, les gestes. La peinture en classe permet de développer la créativité artistique. C’est en tout cas ainsi que je comprends les programmes.

  • Choisir différents outils, médiums, supports en fonction d’un projet ou d’une consigne et les utiliser en adaptant son geste.
  • Pratiquer le dessin pour représenter ou illustrer, en étant fidèle au réel ou à un modèle, ou en inventant.
  • Réaliser une composition personnelle en reproduisant des graphismes.
  • Réaliser des compositions plastiques, seul ou en petit groupe, en choisissant et combinant des matériaux, en réinvestissant des techniques et des procédés.

La rééducatrice a un objectif de préparation à l’écriture. En classe, passer par la peinture pour préparer le geste d’écriture n’est pas une évidence à mon avis.

L’écriture est un geste socialement codifié, destiné à être lu. L’outil n’a jamais été le pinceau, sauf dans la calligraphie chinoise, et c’est à l’encre. L’outil détermine la graphie. La police capitale vient de l’écriture romaine au stylet dans la cire, ou au burin dans la pierre, d’où les traits droits en bâtons, la lettre U s’écrivait d’ailleurs comme un V. L’écriture scripte est utilisée en typographie dans l’édition donc peu adaptée à la base à une écriture à la main, ce qui n’empêche pas les anglosaxons de l’utiliser courament à l’école. La calligraphie carolingienne était tracée à la plume. L’écriture cursive que l’on enseigne en France en est un lointain dérivé, elle se traçait au stylo plume, on utilise maintenant le crayon, le stylo bille ou le feutre fin (je préfère, les Steadler sont bien).

On travaillait beaucoup le graphisme en maternelle pour espérer travailler les gestes d’écriture, comme par exemple le sens de rotation du O. Cette approche a été remise en cause par plusieurs chercheurs. Je n’ai pas toutes les références nécessaires, il faudrait en discuter justement avec la rééducatrice qui a sans doute des connaissances plus poussées sur le sujet. Il faudrait que je relise les quelques bouquins péda que j’ai là-dessus pour pouvoir mieux méditer. Mais tu me mets le doute du coup, merci @Welna :grinning:

  • Du graphisme à l’écriture. Denise Chauvel, Isabelle Lagouyette. Eds RETZ
  • Graphisme en MS. Marie-Hélène Lopez. Eds Nathan péda
  • Graphisme en MS. Henriette Denat. Eds Nathan péda

#8

Ce n’est pas pour préparer au geste de l’écriture ni pour la créativité. Simplement que la posture ne serait pas adaptée aux enfants. Question physiologique.
Mais je ne parviens pas à retrouver mes notes, donc pas d’arguments à opposer :slightly_smiling_face:. A chacun de faire selon lui.
Si j’ai l’occasion de la revoir, je poserai à nouveau la question.


#9

Oui je suis intéressé aussi :slight_smile: J’ai toujours entendu que le passage par le chevalet permettait de grand gestes, donc j’imagine d"assouplir le bras, le poignet, etc. Et peut être plus de liberté et de créativité. Pour aller ensuite sur table et plus de précision (et moins de fatigue musculaire).