Maman de deux petites filles , une dysphasie (6eme) et l autre dyslexique CE2. J aimerai avoir des retours d expérience de professeur ou directeur d ecole ayant acceptés de mettre en place des adaptations. J aimerai surtout avoir l espoir que cela soit réalisable. … Je me bat tous les jours pour que cela le soit… j aimerai tellement travailler en collaboration avec les enseignants et partager. Plus envie que on me dise : " on sait faire notre metier" ou encore : vous voulez dire qu on ne fait pas notre travail" ou encore : " c est trop, pas le temps…"
Je veux juste faire avec eux pour mes filles
Dites moi que c est possible !!! Et comment vous le faite
Adaptation pour élèves dyslexique et dysphasique
gueno
#1
CeCeline
#2
Bonjour @gueno,
Oui, c’est possible ! 
L’année dernière j’avais un élève dyspraxique ET dyslexique, qui était en grande difficulté sur les compétences disciplinaires. Par contre, un petit garçon volontaire, vif d’esprit et qui avait soif d’apprendre et d’évoluer.
Je me suis appuyée sur ses élans de vie pour “oublier” momentanément la calligraphie, l’orthographe, la syntaxe. Dans les activités d’écriture, j’écrivais pour lui au début puis très vite, son besoin d’autonomie l’a poussé, il écrivait beaucoup. Je corrigeais très peu, l’essentiel était de le décomplexer par rapport à cette activité d’écriture et d’autoriser en même temps cette envie de raconter et d’écrire qu’il avait.
Je savais qu’il faisait de son mieux et il savait que je savais qu’il faisait de son mieux ! 
Ce point là a été la plus grande adaptation pour moi. Et cela était vrai pour les 4 autres élèves porteurs de sévères troubles DYS présents dans ma classe. Dans toutes les activités d’entrainement, je réduisais la quantité et l’exigence face à des compétences techniques de conjugaison, orthographe, grammaire, d’expression écrite.
La plupart des évaluations se passaient à l’oral avec eux et souvent je remarquais qu’ils avaient compris la notion.
J’étais aussi en relation étroite avec les professionnels qui les entouraient et avec les parents.
Je crois que les enfants ont passé une année assez sereine et c’était la priorité pour moi.
On n’a pas forcément toujours conscience de ce que représentent les troubles DYS car une fois de plus, notre formation ne nous l’a pas appris. Et puis c’est un cheminement… Au début de ma carrière, je n’en étais pas là !
Alors je vous invite à prendre RV avec l’enseignant et tenter d’aborder la discussion autour de la difficulté et l’empêchement qu’induisent ces troubles dans le grand élan d’apprendre de vos filles.
Tenez-nous au courant de la suite…
ElemCE1
#3
Les troubles DYS sont maintenant assez connus, je suis surprise que certains enseignants ne mettent pas en place au minimum un PPRE pour eux.
Helene35
#4
… un peu rapide de répondre cela quand on pense que pour certains élèves, il suffirait juste de faire une photocopie de plus avec l’option “zoom” en 141% pour simplement augmenter la taille …
… ou encore de choisir par défaut une police d’écriture plus lisible (à bas le times new roman avec ses empâtements compliqués et vive le arial ou tahoma beaucoup plus simples …)
Ce sont des adaptations qui ne “coûtent” pas grand chose pour l’enseignant, et qui peuvent vraiment aider … Encore faut-il comme le souligne @ceceline que l’on en ait conscience : la formation et l’information manquent cruellement dans ces domaines !
En discuter permet de pointer les possibilités d’avancer ensemble… un petit rendez-vous bienveillant avec les professeurs de vos filles les aidera sûrement à en prendre conscience. 
nathalie
#5
Une collègue utilise depuis peu “lirecouleur” pour ses textes en CE2, pour certains de ses élèves. Effectivement, ça demande un peu de temps pour taper les textes mais c’est utile à plusieurs enfants de la classe. Je pense que ça peut aussi être très pratique en CP et en CE1 , mais aussi dans les classe plus grandes pour les élèves dont les difficultés persistent.
Ma collègue a été épatée de la “facilitation” de lecture de ses élèves avec ce système.
voilà le lien vers le site: http://lirecouleur.arkaline.fr/
gueno
#6
merci pour ta réponse, effectivement lors de la dernière réunion éducative pour Anaëlle (8ans CE2), j ai proposé ce logiciel “lirecouleur”. L’orthophoniste présente en a également parlé. On nous a répondu avec un enthousiasme défiant toute concurrence !!! 
“oui mais si c’est payant ???” Je leur ai répondu qu’il n y avait aucun souci pour le bien de ma fille je leur donnais le chèque tout de suite !!!
Cette adaptation a été noté par l’enseignant réfèrent MDPH donc je pense que cela sera fait, a suivre…
gueno
#7
Merci pour ce petit rayon de soleil !!!
je transmet ton expérience à la maitresse de ma fille. Ta phrase en “GRAS” est tellement vrai !!!
Effectivement à défaut de formation (pour l’instant), c’est le cheminement, le partage des pratiques et la bienveillance pour chacun.
Je vais peut être inviter la maitresse à partager tout ça sur ce forum…
Malgré notre impatience , notre envie du “maintenant”, nos besoins de solutions immédiate pour nos filles dont le parcours est loin d’être facile, nous allons faire les choses lentement mais surement;
Je leur lis souvent “le lièvre et la tortue” Fable de référence pour Anaëlle et Mathilde. Ce sont mes tortues…
Et on connait tous la fin !!!
nathalie
#8
pour info, “lirecouleur” est une extension gratuite de open office qui est aussi gratuit…
sylvain
#10
Bonjour,
Mon expérience de dyslexique:
j’avais à ma disposition de la lecture à la maison, je lisais ce que je voulais, et ça c’est une très bonne thérapie…
Sinon une recommandation, si cette dyslexie s’accompagne d’une certaine sensibilité , alors sachez que de traiter un dyslexique comme un fainéant devant toute la classe est lourd de conséquence jusque dans les cours de récréations…
et si possible ne faites pas en sorte que les enfants sachent qu’il y a une différence “mentale” avec les dyslexiques …
Fournissez de la lecture en masse, à mon époque j’avais une bibliothèque avec encyclopédies et grands classique, et même des Fantomettes dont j’étais fan, et autant de pif gadget et journal de Mikey que possible…
N’oubliez pas que si l’écriture n’avait pas été inventé, un dyslexique ne serait détectable…
Ce n’est pas un handicap comme les autres, car nous (les humains) sommes “neuralement” prés-cablés pour parler et compter… mais pas pour lire…
Notre cerveau humain est obligé d’utiliser la zone de reconnaissance des visages pour l’apprentissage de la lecture… ce sont les neurosciences qui l’ont démontrés…
La lecture ce n’est pas naturel pour l’humain
Autre évidence, pourtant pas forcement prise en compte: un devoir ou une interrogation en math, histoire ou autres “instruction civique” est à déchiffrer par le dyslexique, il lui arrive de se tromper en lisant une simple question, mal l’interpréter et donc se tromper dans la réponse…
le minimum serait de s’assurer de la bonne compréhension des questions…
N’oubliez pas que ses erreurs sont involontaire, qu’il ne fait pas du mauvais esprit, et que sa “lourdeur” n’est qu’une illusion… il a juste du mal à lire les mots à la même vitesse que les autres ou les confondre dans ses premières années d’école…