Bien sûr, mais dans ce cas là, on ne dit pas qu’on le fait “pour le bien de l’enfant”, comme le laisse penser ces méthodes où il y a violence, mais “pour le bien des parents”, ce qui est évidemment tout à fait possible à entendre, mais tout à fait discutable aussi.
Pour “bien dormir”, il y a mille possibilités, pas seulement de forcer un enfant à dormir sans sa chambre, quitte à le laisser pleurer et à bloquer la porte. Que cela arrive quand on n’en peut plus, passe encore, mais écrire cela en le présentant comme une méthode, même présentée comme plus douce que d’autres, je ne suis plus d’accord. Que chacun puisse prendre et laisser, j’en suis convaincue aussi, mais hisser cet ouvrage sur un promontoire, sachant qu’il contient de la violence, me met mal à l’aise.
Évidemment dans la pratique chacun fait comme il peut, avec les ressources qu’il a, et devrait pouvoir s’autoriser à faire ce qu’il pense le plus juste au fond de lui sans avoir à subir les discours des uns et des autres, et s’autoriser à faire des erreurs.
Mais la chance d’avoir des lieux d’échanges pour réfléchir théoriquement et critiquer ces ouvrages me laisse penser que c’est de notre devoir d’adulte de toujours prendre le temps de vérifier si ces méthodes/conseils/discours sont réellement non violents ( parce que " éducation positive" , " éducation bienveillance", " discipline positive" ne veut malheureusement pas toujours dire non violent…). Dans la pratique, on invente, on adapte, on fait avec ce que l’on est, on devrait d’ailleurs pouvoir être aidé et accompagné pour que la fatigue et nos propres besoins ne nous empêche pas de répondre à ceux de nos enfants. Mais lorsqu’il est question de “militer” pour le respect des enfants, pour le droit à une enfance non violente, alors il me semble que l’on peut s’interroger plus profondément, et prendre le recul nécessaire pour remettre en question ce que l’on lit sans juger les pratiques de qui que soit mais simplement pour aller plus loin, vous ne pensez pas ?