Je sais de quoi je parle. Je sais aussi combien c’est plutôt mal perçu car la plupart des gens entendent supériorité lorsqu’il ne s’agit que de différence.
Il faut être un HPI (et je le suis, testé etc etc) pour comprendre combien il s’agit d’un fonctionnement vraiment différent.
De la même façon, il nous faut faire un effort pour tenter de comprendre a minima comment fonctionnent les gens “normaux” (ce n’est nullement un terme péjoratif dans mon esprit). J’attire aussi votre attention sur le fait que notre société est faite par et pour la grande majorité des gens. Beaucoup de choses nous apparaissent (nous, les HPI) totalement dénuées de sens, superficielles voire illogiques.
Par conséquent si cet enfant l’est, il lui faudra apprendre les différents codes sociaux, la gestion de son hyper sensibilité, les réactions des autres qui sentiront sa différence etc etc.
Je précise que je ne suis nullement dans une démarche polémique, seulement informative. J’ai pas mal creusé le sujet et j’ai la ferme intention de protéger mes semblables qui sont souvent en souffrance de part l’incompréhension ambiante.
Enfant de 3 ans qui veut lire
Bonjour, merci pour votre témoignage. Mon enfant manifeste en effet de l’intérêt pour des activités très “cérébrales”, sans doute parfois plus que les autres enfants du même âge mais il s’intéresse aussi à beaucoup d’autres activités plus classiques pour son âge et lorsque je l’observe jouer avec d’autres enfants, son comportement me paraît tout à fait similaire. Je reste vigilante mais pour l’heure c’est un enfant plein de vie, de rires et de bonheur .
Bonne journée
Bonjour,
Si l’on part du principe que chaque enfant est différent, apprend différemment, n’est pas intéressé par les mêmes choses au même moment, on devrait donc laisser les enfants faire leur propre chemin, sans imposer ni programme, ni rythme, ni classes par niveau.
Ce qui permettrait aux enfants HP de ne pas avoir besoin d’être reconnus comme tel…
Un diagnostic trouve son utilité lorsque l’on sent notre différence comme dérangeante. Un enfant scolarisé va donc peut-être être aidé par un diagnostic (s’il est bien accompagné), mais un enfant qui n’est pas scolarisé, ou qui l’est dans une école où les âges sont mélangés ( vraiment mélangés) et où il n’y a ni comparaison ni compétition, ce diagnostic ne me semble plus utile car il trouvera la nourriture dont il a besoin.
On apprend tous différemment, même si c’est vrai qu’il y a une “moyenne” qui semble avoir à peu près les mêmes fonctionnements, le nombre d’enfants dits HP, autistes, asperger, TDA and co fait qu’on devrait ouvrir les yeux et accepter qu’il y a juste des enfants, et que chacun a ses fonctionnements, son histoire, ses élans, ses envies…et que par conséquent, ils sont les mieux placés pour gérer leurs apprentissages !
Cette question de HP m’a beaucoup perturbée à un moment, parce que j’ai été diagnostiquée aussi. Mais les années passent et je me dis que c’est encore un moyen de créer des catégories au lieu de simplement considérer que chaque enfant est différent, que les classer, comparer est ridicule.
Sans nier la réalité de cette différence que je perçois moi-même, je pense qu’au lieu de l’utiliser comme moyen de séparer, on devrait peut-être s’appuyer dessus pour comprendre que vouloir un programme commun, un programme pour tous, un programme unique, est une erreur, et qu’il est temps de laisser les enfants apprendre en liberté, avec les moyens et les outils qui leur correspondent, ainsi qu’ils soient comme ceci, ou comme cela, ils trouveront leur place et cette différence ne sera plus un poids…S’il y avait un enfant HP sur 10000 enfants, ou 1 enfant autiste sur 10000, peut-être que l’on pourra penser autrement, mais là, les chiffres sont énormes, et augmentent…
Mais c’est une question complexe ( au fil de mes recherches, j’ai entendu tellement de choses différentes sur les explications possibles, sur la fiabilité des diagnostics, sur l’état de l’avancée des recherches sur ce sujet que je doute énormément !), et sans réponse certaine à l’heure actuelle…
Bref, oui veiller à bien nourrir intellectuellement cet enfant en demande de lecture si petit, mais comme il faut veiller sur tous enfants, qui ont tous des élans qui les entraînent vers des apprentissages spécifiques…qu’ils soient scolaires, ou artistiques, ou mécaniques, ou sportifs, ou ???
Oui !!! et ne jamais se presser de coller une étiquette " différent , à problème " .
Etre averti , oui , veiller , oui , mais cataloguer trop vite , attention …
J’avais un formateur lorsque j’étais à l’école des instits qui disait qu’un diagnostic ne devait jamais être posé, mais suspendu. J’étais fan de ce prof !
Bonjour,
On ne peut pas limiter l’autisme ou le TDA à des problèmes d’apprentissage. Ceux-ci sont généralement présents mais sont plutôt une conséquence.L’autisme atteint avant tout les interactions sociales et le TDA l’attention, qui est importante pour les apprentissages scolaires mais pas seulement (d’ailleurs c’est dans la définition même du TDA que les troubles doivent être présents dans différents milieux, si c’est uniquement à l’école ce n’est pas le bon diagnostic). C’est donc illusoire de penser que des enfants autistes ou avec TDA apprendront facilement s’ils peuvent gérer leurs apprentissages.
Bonjour
je suis un peu rassurée en lisant ce vieux poste;
Mon fils ce we s’est levé a couru vers mon lit en criant Maman Maman ! Il y a un A sur le toit de la maison …
Il a deux ans et quatre mois…
Je regarde le toit en question effectivement il a une cheminée qui forme un chapeau qui peut faire penser à la lettre A …
Je le prends par la main l’emmène dans sa chambre et le lui demande de toucher le A ( Tapis au sol avec des lettres) il touche le A et V …(et là je réalise que le V est un A à l’envers !).
Je suis très surprise car je ne lui ai jamais montré ni expliqué cette lettre … surement à la crèche …
Ce matin, lundi, je vais au centre commercial et je lui dit tu vois des A : Oui ! Oui ! (hyper enthousiasme) je lui dit court vers le A que tu vois et il se plante devant l’enseigne CAMAIEU …et me dit il y en a deux !!
Plus tard dans la matinée il me montre un A dans le mot CAMION (une affiche dans la rue ) je lui dit tu vois avec un “que” devant un A ca fait ; queA "qua"
20 minutes après il me dit regarde la maman c’est ecrit "qua"et d’autre écriture …il y avait écrit : CALE DE MISE A L EAU écrit sur un panneau dans la rue…
Est-il possible qu’il soit "entré dans le monde des mots ce matin " presque tout seul …
Il y a plein de sujet où c’est un peu la meme chose …par exemple il s’interesse au lumières il distingue donc très bien la difference entre les phares, les clignotants, les girophares, les lanpadaire, les leds sur les appareils électriques etc…
On me dit souvent qu’il est précoce (c’est presque pesant parfois) moi je pense qu’il est curieux et que je réponds a ces questions sans préjuger qu’il est trop petit pour comprendre mais peut être que je me trompe …
Ce qui m’inquiète c’est qu’il risque de s’ennuyer en maternelle je voudrais pas qu’il soit dégouter de l’école …
J’ai dans ma classe un enfant de MS qui sait lire depuis qu’il a 2 ans et demi (la Toute Petite Section). Quand je dis qu’il savait lire, je veux dire qu’il lisait déjà des albums et comprenait tout à fait ce qu’il lisait. Deux ans après, il est un lecteur très compétent, il est performant en mathématiques et ne s’ennuie pas une seconde parce qu’à l’école les enfants n’apprennent pas qu’à lire. Ils apprennent des techniques d’arts visuels, construisent une culture musicale et picturale, une culture scientifique, apprennent à vivre ensemble en construisant en groupe, en jouant à des jeux à règles… Nous avons d’ailleurs convenu avec les parents que cet enfant ne “sauterait” pas la Grande Section pour aller directement au CP parce que dans beaucoup de domaines, notamment affectif, il suit le rythme des enfants de son âge, a besoin de dormir l’après midi, de jouer… Et qu’il ne s’ennuie pas et n’est pas en souffrance. Ne présagez pas de ce qu’il se passera en maternelle. Vous verrez au moment et avec l’enseignante avec qui vous nouerez un lien de co-éducateurs. Nourrissez la curiosité de votre enfant, l’école le nourrira autrement.
merci pour cette réponse détaillée je ne pense pas que le saut de classe soit en effet bénéfique, je ne me focalise d’ailleurs pas du tout sur la lecture j’ai raconté cette anecdote car j’ai été très surpris quand mon fils ma parler des lettres et de l’écriture;
Ce qui m’inquiète c’est que autour de moi, je n’ai que des retours négatifs de l’école dont dépend mon fils, punition a répétitions en ps, notation de tout les travaux, sieste obligatoire, enfant “classé” (je site la maitresse) par tranche d’âge au mois près ! A la crèche cela se passe très bien les encadrants s’adapte à chaque enfant mais à l’ecole je connais plein de maman qui témoigne d’enfant qui reste dans leurs coins et qui pleure tout les jours,
Parfois on tombe sur de super maitresse mais la c’est plutôt du genre la discipline avant tout ! Il donne même des bons points !!
Cette année, j’ai une enfant qui est arrivée en PS en sachant lire. La demande venait d’elle alors elle s’éclate et est très épanouie. En revanche, si elle avait été dans une classe ne fonctionnant pas selon les lois naturelles, je me demande si elle y aurait trouvé son compte.
Pour ce qui est des haut potentiel, je vous conseille un livre que tout enseignant devrait avoir lu (et peut-être tout parent) et que je viens de découvrir : L’enfant surdoué, l’aider à grandir, l’aider à réussir chez Odile Jacob. Il est vraiment très bien et on comprend parfaitement à sa lecture, l’intérêt de diagnostiquer son enfant. Cela peut paraître inutile quand tout va bien mais le mal-être quand il apparait à l’adolescence, est beaucoup mieux géré si l’enfant sait qu’il a un schéma de penser différent des autres qui est accepté par ses parents.
Je suis d’accord avec vous mais je pense qu’un test avant 6-7 ans est prématuré car souvent peu fiable.
Tout à fait d’accord sur le fait de diagnostiquer rapidement les hauts potentiels pour leur permettre de comprendre que ce n’est pas de leur faute s’ils sont différents. Le fait de reconnaître leur fonctionnement particulier les apaise et nous aussi par la même occasion car on met des mots… sauf que la règle c’est plutôt d’attendre que ça se passe mal à l’école avant de diagnostiquer. Ça me rend malade. C’est la réponse que j’ai pour ma fille, notamment d’une psychologue que j’ai rencontré pour elle et son frère jumeau. Elle m’a dit vous avez raison de vous posez des questions, on voit qu’elle percute très vite, elle a sûrement un potentiel au dessus d’en la norme. Quand je lui ai demandé ce qu’il fallait faire, sa réponse, restez vigilante.Tant que tout va bien, ça ne sert à rien de la bilanter.
Attendre que l’enfant aille mal pour réagir, ça me fait bondir comme pour les enfants en difficulté. On remarque des choses déjà en maternelle, encore plus avec les lois naturelles de l’enfant… et la réponse c’est on attend le ce1 ben voyons, laissons l’enfant se débrouiller avec ses difficultés sans les nommer. Sauf que nommer les choses ça fait déjà un bien fou pour l’enfant.
Attention. L’emploi du terme scientifique de “période sensible” n’est ici pas approprié. Une période sensible est une période de fort développement de circuits neuronaux qui existent, à l’état embryonnaire, dès la naissance. C’est le cas pour les circuits du langage oral, moteurs, sensoriels, exécutifs, etc. Lors de ces temps de grande plasticité bien repérés par la science chez tous les enfants et qui se manifestent au même moment pour tous, les apprentissages non entravés sont faciles, rapides et joyeux. Passées ces périodes sensibles (universelles) de développement, les apprentissages peuvent être extrêmement laborieux, voire, ne peuvent plus être réalisés puisque la plasticité des circuits diminuent très fortement.
Vous parlez de “période sensible de la lecture”. Or les capacités de lecture ne possèdent pas de circuits neuronaux dédiés de manière innée à cet usage. Pour lire, il semblerait que nous recyclions des circuits neuronaux dédiés à un tout autre usage (notamment ceux sous-tendant la reconnaissance des visages et des objets). Une période sensible de la lecture ne peut donc avoir lieu. Et si elle avait lieu, pour être qualifiée de période sensible, elle devrait se manifester chez tous les enfants au même moment, ce qui n’est pas le cas. Les enfants non scolarisés ne suivant aucun programme scolaire (unschooling) entrent dans la lecture à des âges toujours très différents, certains à 3 ans, d’autres à 8 ans ou plus. S’il y avait eu une période sensible de lecture, les enfants seraient entrés spontanément dans la lecture aux mêmes âges comme tous se sont à peu près mis debout, ont marché et parler aux mêmes âges. Nous ne pouvons donc pas parler de “période sensible de la lecture”.
L’enfant peut montrer un intérêt a un moment donné pour la lecture, comme il montrerait un intérêt pour la Géographie, la Poterie, la Danse, ou la Géométrie, mais nous ne pouvons parler en aucun cas de période sensible. J’imagine que vous utilisiez ce terme en ce sens.
S’il est vrai qu’il faut soutenir et profiter de tous les élans endogènes, de toutes les motivations de l’enfant, comme celui pour la lecture (ou pour tout autre domaine) car ils lui permettront de retenir de manière très solide et efficace une connaissance (grâce à la forte activation des zones de la mémoire lorsque nous sommes motivés), induire l’idée qu’il existe une période sensible pour la lecture (ou pour tout autre domaine ne possédant pas de câblage neuronal spécialisé) sous-tend l’idée de “non-retour” comme dans le cas d’une période sensible non nourrie, voire de très très grandes difficultés à réaliser l’apprentissage par la suite qui demandera par ailleurs une aide extérieure, ou d’un spécialiste.
Malheureusement, ce que l’on appelle aujourd’hui “la méthode Montessori” détourne souvent cette notion scientifique pour nommer tout élan endogène de l’enfant, comme celui qui le porte à lire. Or il s’agit à la fois d’une grande erreur scientifique et à la fois d’une grande source de confusion et de tension chez les parents qui entendent, à travers l’utilisation de cette notion, qu’il ne faut pas “louper cette fenêtre de tir de lecture” au risque de voir l’enfant ensuite en grande difficulté car la période plastique pour cet apprentissage serait passée - comme ce serait en effet le cas pour la période sensible du langage ou sensorielle. Maria Montessori elle-même n’a jamais utilisé ce terme dans aucun de ses écrits et serait bien surprise de le lire associé à son propre nom. Elle évoquait une période sensible du langage oral (cette période est validée aujourd’hui scientifiquement). La notion de “période sensible de la lecture” est une invention abusive qui circule dans les milieux "montessoriens"mais qui ne peut lui être imputée.
Comme toujours, je vous invite donc à la plus grande méfiance concernant toute méthode, i.e. tout système figé promouvant ses propres lois (parfois malgré le fondateur comme c’est le cas pour les travaux du Dr Montessori) : les termes utilisés, les paramètres pédagogiques imposés… Ayons avant tout une connaissance des lois de développement humain pour faire le tri. Gardons le juste et ne nous laissons pas enfermer dans le faux.
Pour celles et ceux qui souhaiteraient aller plus loin concernant l’entrée dans la lecture, vous trouverez dans les 8 vidéos Langage de l’accompagnement didactique, toutes les informations théoriques et pratiques pour nourrir votre réflexion.