GraphoGame


#1

Bonjour,

Suivant le cours en ligne de Stanislas Dehaene, j’ai noté dans son intervention sur la lecture les travaux sur le GraphoGame (entraînement de la correspondance graphème - phonème).

Malgré la présence d’un projet ANR (je n’entre pas dans la critique de l’ANR et des AAP ici, mais ça pourrait se faire ailleurs), je ne vois pas de résultat en français (application francophone).

J’ai testé le Finnois :wink: mais bon, je préférerai apprendre l’espéranto et l’arabe. Je trouve certaines implémentations des concepts développés dans le cours très intéressant.

Je me suis demandé :

  • si vous aviez d’autres retours
  • s’il y avait dans le forum des personnes intéressées par le développement d’un “RPG” (Role Playing Game) en licence libre avec les principes décrits dans le cours de psy-cognitive en lien plus haut. (Plutôt pour les ado et adultes)

@+
Rudy


#2

même réflexion …une lenteur à déplorer ou?


#3

Il me semble, @RP87 que ce que vous cherchez est disponible ici:


#4

ah génial , je n’avais pas vu votre post , moi aussi j’aimerais avoir des retours …


#5

Pour avoir écouté Stanislas Dehaene sur France Inter, il me semble que l’application graphogame n’est pas encore dispo. J’ai essayé de la télécharger mais il n’y a pratiquement rien dessus ! patience ! ça ne devrait pas tarder !


#6

yesss !!! patientons !


#7

Salutation,

J’avais fini par retrouver une publi (mais Julien à fait mieux en allant directement à la racine):

et pour ceux qui patiente encore, en fait c’est déjà dispo si vous suivez le lien :stuck_out_tongue_winking_eye:

Je suppose que soit j’ai manqué le lien lors de mes recherches en décembre, soit le site est plus récent. Comme j’écrivais ma réponse alors que Julien faisait mouche, je vous la laisse tout de même pour les thèmes abordés et en espérant que ça passe aujourd’hui (intégration et langues étrangère ; question des licences et de la recherche libre - de droit - ; extraction de données et adaptation du logiciel ; jeux logiciels et jeux physiques ; modèle alternatif d’évaluation)

http://www.sherpa.ac.uk/romeo/search.php n’a pas d’info sur les publications de l’ANAE. Mais je n’ai pas l’impression d’être chez des libristes. (https://www.anae-revue.com/qui-sommes-nous/). Mais de façon générale, je n’apprécie pas la marchandisation de la connaissance (https://www.anae-revue.com/abonnement-2018/) (même quand les montants sont loin des sommes que l’on peut rencontrer dans d’autres disciplines). J’espère que cette discipline de recherche trouvera plus ouvert. Je ne sais pas dans quelle mesure le © ralentira cette recherche, les réplications ou tests alternatifs.

Mais puisqu’il y a excellence, (Labex), j’espère bien que ces chercheurs et chercheuses financés par la puissance publique se feront un plaisir de libérer tout élément qu’un contribuable leur demanderait voir anticiperaient en rendant libre (ex : CC-BY-SA) l’ensemble des éléments (hors informations nominatives liées au élèves évidement),i.e. données, codes sources et publications. Peut-être une version sur FOSS- ou f- droid :wink:

Citation

REMERCIEMENTS

Nous remercions Nathalie Fina et Christine Garcia d’avoir réalisé cette

étude dans le contexte de leur mémoire d’orthophonie et Sylvie Rouillard,

Édouard Alavoine et Jean-Patrice Albrand pour leur aide technique tout au

long de ce projet. Nos remerciements vont également aux équipes pédago-

giques et aux enfants des écoles de la circonscription de Sisteron Sud dans

les Alpes de Haute Provence. Cette recherche a été financée par un contrat

ANR [ANR- 13-APPR-0003]. Cette recherche a également bénéficié du

support du Labex BLRI (ANR-11-LABX-0036) et de l’Institut Conver-

gence ILCB (ANR-16-CONV-0002) et de l’initiative d’excellence d’Aix-

Marseille Université (A*MIDEX).

Du coup, oui, merci à vous.

Si certain-e-s les connaissent n’hésitez pas à demander. Si vous ne les connaissez pas, tentez toujours votre chance, les chercheurs signent leurs travaux et joigne quasi systématiquement leurs coordonnées (ici celles de Johannes). L’étude pointe sur ses limites la taille de l’échantillon et la durée d’entraînement. Avis aux prof et classes volontaires.

Là je suis un peu pris, mais pourquoi pas écrire une lettre type plus tard, pour qu’elle soit envoyée par toute personne intéressée. (sur ce sujet ou un autre).

@sylviecotejardin,

Concernant l’usage (application) et s’il faut déplorer ou non le difficile accès à un tel outil (ce qui n’est plus le cas que sous certaine considération maintenant qu’il est sous la distrib de Google). J’avais précisé viser l’ado ou l’adulte. Je m’interroge encore sur l’interaction à l’informatique chez l’enfant (si c’est là votre réserve). Ce qui est certain, c’est que pour une école résiliente (aux décennie qui vont survient), ce n’est pas un objet que je qualifierais de “low-tech”. Et je considère avec scepticisme son usage ‘collectif’ (en classe par exemple). Pour un usage individuel je reste curieux. Je préfère clairement ça à un FPS pour des enfants. Mais j’aime bien le moment privilégié que j’ai depuis peu avec ma fille “Quand on s’écrit des secrets”.

Pour des difficultés lourdes et afin de recueillir des données qu’un cerveau humain (même de professeur-e entraîné-e) ne relèverait pas, je trouverai ça bien plus pertinent.

Sur quelles bases le logiciel modifie-t-il les exercices et leur difficulté etc. (? juste le tx succès) ? Comment peut-on en raffiner l’implémentation (ciblage de phonème) ? Comment peut-on extraire des données d’exercices ? Le jeu peut-il être une forme d’évaluation moins invasive pour le fonctionnement de classe que d’autres évaluations classique “sur table”, ou compatible avec des approches pédagogiques qui ne serait pas compatible “EN” parce que ne délivrant pas des évaluations “conformes” à l’attendu de cette institution ? (voie d’entrée pour des pédagogies alternatives dans l’EN ou le privé en contrat ?)

L’article décrit en pilotage un “taux de réussite”, mais l’outil peut-il d’abord travailler dans l’évaluation de conscience phonologique (actionner / agir : lorsque les phonèmes présentés sont différent, ou identique ; doublons avec un exercice de contrôle exécutif : inhibiteur ), avant d’avancer – une fois ce point validé – vers la correspondance graphique. [Ce point par exemple me semblerait pertinent pour l’apprentissage d’une langue étrangère : Certains ‘K’ arabe me sont indiscernables. Et pour le coup, un outil pour assister des primo-arrivants dans l’acquisition de la langue d’accueil me paraîtrait très pertinent.]

Dans le cours de Dehaene, le logiciel (jeux) mentionné pour renforcer le contrôle exécutif (capacité d’inhibition et contrôle dans l’action) Ex : réaliser une action à tel stimuli, mais pas à un autre, me paraît également une course “high tech” dans le cadre d’une classe. Un “jungle speed” simple équivalent me semble tout aussi pertinent (peut-être plus selon l’interaction social qu’il génère).

Une étude comparée (et même plusieurs) entre un logiciel et un jeu physique ‘identique dans son principe’ serait une expérience à mon avis bien pertinente. Les gestes et postures ostensibles d’apprentissage, que l’adulte apporte, mais aussi les enfants lorsqu’ils s’apprennent entre eux, offrent-ils plus de ‘performance’ qu’une adaptabilité fournie par l’algorithme d’un logiciel ? (Avis aux chercheuses et chercheurs du forum ou même à l’équipe d’AMU si elle passe par là ! :wink: )

Bien à vous,

Rudy


#8

Merci pour toutes ces infos !


#9

Recoucou,

(de rien),

Après quelques tests, voici mes quelques “retours” pour l’équipe d’AMU ou d’autres qui développeraient en physique ou numérique des jeux de ce type.

Retours, questions, réflexion :

  • Police : Nos petits sont submergés de polices d’écritures différentes. Faut-il privilégier UNE ou PLUSIEURS polices d’écriture lors de l’apprentissage. Faut-il alterner ? …
    Je me demande au regard de la masse à lire en caractères “d’imprimerie” et de la persistance de l’intérêt du cursif (courriers, notes, artisanat et restauration, low-tech du crayon etc.), si les polices ne devrais pas être “brassées” mais en privilégiant pour base le cursif. Avec les modèles observés sur le “modèle du cerveau bayésien” au même titre que “qu’est-ce qu’un tuffas ?”, il pourrait y avoir un jeu (tableau/plateau) spécifique [Qu’est qu’un F/f ? : << Joue à creuser les ballons où sont inscrits des “f”[son] >> En physique << "attrape le plus vite possible tous les palets qui portent l’inscription “f”[son] >>
  • Gameplay : parcours VS tableau “cadenassés”. Il n’y a pas vraiment de sélection libre de l’activité [échelles, grenouille, montgolfières, mineur, cibles …]. Pouvoir mixer les correspondance graphèmes - phonèmes sur différent jeux permet à l’enfant de “choisir l’activité” tout en le faisant progressé sur les correspondances où se situe sa zone proximale. Dommage pour cette implémentation fixe. Il me semblait lorsque j’ai testé le finnois que c’était le cas.
  • Problème d’amorçage. Spécifique au tableau du “mineur”. Ma fille (mon cobaye, je sais, c’est moche), est prise d’un effet d’amorçage et creuse dans une direction donnée par les succès précédents. (elle se laisse entraînée par les lignes droites de succès).
  • Signalement de l’erreur : Il n’y a pas de “Non ça c’est [son - du graphème sélectionné]”. Il me semble que je le fais sans trop réfléchir quand je joue avec des objets physique “Non ça c’est le ‘Cochon’ ça commence par [k].”
  • Pas de “tableau” de conscience phonologique pur avant de passer à la correspondance graphique. (mais ça je crois que je l’ai déjà dit.

Je ferais peut-être plutôt ce type de retour via les dépôts Git de ce type d’outils, mais il me semblait important de le relier à ce qui est fait ici. D’ailleurs, je n’ai pas vu la licence et un soft en licence libre me semblerait bien plus adapté. Si la communauté a démarré un espace git ou wiki et que je ne l’aurais pas vu, dites moi quoi :wink:

@+
Rudy


#11

En effet, pas la peine de patienter ! Je ne suis juste pas douée avec le numérique.
Je teste dès demain avec certains de mes élèves !


#12

Salut à tous,

Premier retour de l’équipe GraphoGame sur le développement de cet outil :
(traduction) "GraphoGame n’est pas open source et tous les travaux de développement sont menés à travers plusieurs types de licences propriétaires."
Le correspondant est d’accord pour poursuivre la discussion, mais perso, je suis trop libriste pour ça. Mais si vous avez des envies du côté d’outils libres, je serais curieux d’entendre la réponse des différentes équipes développant des RPG libres, histoire de ne pas avoir des boites noires sous les doigts de nos enfants ;-).

@+
Rudy


#13

Merci pour toutes ces infos ,
chouchoutez bien votre petit cobaye : )
On suit " l’affaire" !


#14

Petit bilan.

Quasi un an d’expérience “à la demande”.
Données :
Aby a un temps de jeu total de 11h36 pour 9h19 d’entraînement. (du 20180117 au 20181207)
45.9% du jeu avec un taux de 83% de correct (RQ : l’interface n’indique pas la zone proximale)
La personnalisation de l’avatar et les ‘cahiers de stickers’ lui plaise beaucoup.
Les phonèmes complexes sont toujours délicat pour elle. Les jeux de construction de phrase ne me semble pas caractériser sa réelle capacité de lecture.
Contexte :
Elle n’a pas particulièrement de ‘goût’ pour la lecture et les travaux à l’école semble avoir vite étouffé son appétit. L’intégration à la française de la peur de l’erreur se fait tôt et fort semble-t-il. À cela s’ajoute la “peur” de devenir grande. “Si je sais lire toute seule, tu me liras plus d’histoire”. "Si je lis des trucs facile, la maîtresse elle va me donner des trucs durs."
Elle n’aime (vraiment) pas se tromper. Elle ne valorise pas son erreur et se dévalorise aisément.
Connaître ses progrès “scolaire” a été bien plus difficile sur cette période.

Matériels, contextes matériels et comparatifs :
Le jeu traite assez mal le ‘signal correctif’ je trouve. (ex : lors d’un choix erroné, il n’y a pas émission du ‘son’ choisi par erreur).
“Non ça c’est [erreur]. Ce n’est pas grave. Touche le son [son cible]”)
De plus il y a des apprentissages contradictoires pour la période test (MS puis GS depuis la rentré).
“À l’école on fait les noms Papa, pas les sons”. Du coup, pas mal de ‘fouillis’ entre nom son et … nom d’Alpha (maman maîtresse a ses outils aussi…).
Sur ce point des “Alpha”, Aïdan (mon fils) adore, et ma fille n’est pas en reste. L’histoire est passée en boucle pendant plusieurs semaines à force de leurs réclamations chroniques. À deux ans, c’est nettement mieux passer que les jeux de mémory (mise en paire) de cartes rugueuse Montessori. Je ne bénéficie pas de “l’effet classe” à la maison (outre que “T’es pas maîtresse Papa. C’est pas comme ça qu’on fait.”). Sur la conscience phonologique, les petits objets et animaux en plastique (jeu du sac, mise en pairs, comme par [son]… ça ne prend pas beaucoup. Je retenterai avec Aïdan plus tard).

Conclusion :
Je ne le recommande pas pour “l’école”. Et pour la maison… j’aime encore mieux jouer dans “l’environnement” (jeu des étiquettes avec des mots “transparents” ; lire sur les emballages ; la signalisation ; les menus ; les boites aux lettres.)
Le manque d’éveil de la conscience phonologique, la faiblesse par absence de mémoire musculaire : le lien geste mémoire - phonème graphème, les choix de police (script uniquement).

Perspective :
Bref, le jeu est nettement sous-exploité. Si tout ceci était open-source et sous licence virale (copyleft) …
À mon sens, pourrait être ajouté :

  • L’association graphie-son : J’ai testé une appli d’apprentissage de l’arabe. Il y a une reproduction du principe des cartes rugueuses.
  • mise en pairs et jeu “commence par” “termine par”
  • police cursive
  • plus progressif dans l’arrivé des syllabes (qui viennent très vite je trouve)
  • sélection du style de jeux par l’enfant (certain “plateau” les désintéressent or j’ai eu l’impression que tout les phonèmes ne sont pas traité aléatoirement selon les plateaux).
  • Des histoires (cadeaux de niveau débloquer avec les phonèmes acquis et calibré sur la zone proximal de développement) à lire en “duo” parent-enfant

Hors école, je pense que ce serait pertinent (avec des adaptations de graphisme et “type de jeu”) pour les primo-arrivant (assistance à l’acquisition du français) notamment pour des primo-arrivants avec des alphabets et phonèmes différents. Voir dans le sens inverse, pour des personnels au service de l’accueil, pour acquérir d’autres langues.
D’ailleurs je serais curieux de savoir si des coupes sagittales de la tête pourrait aider. Ex: J’ai du mal à expliquer la position de la langue à mon fils qui butte sur entre autre “consonne spirante latérale alvéolaire voisée” |l| qui devient une “consonne spirante palatale voisée” |j| (yod)
Une conscience phonologique tardive peut-elle naître de compléments visuels ou tactiles ?

Passez de bonnes fêtes.


#15

Bonjour,
c’est intéressant d’avoir des retours. J’avoue que je n’avais regardé qu’en diagonale ce qui concernait ce jeu.
Par ailleurs, > Citation[quote=“RP87, post:14, topic:6516”]
D’ailleurs je serais curieux de savoir si des coupes sagittales de la tête pourrait aider. Ex: J’ai du mal à expliquer la position de la langue à mon fils qui butte sur entre autre “consonne spirante latérale alvéolaire voisée” |l| qui devient une “consonne spirante palatale voisée” |j| (yod)
Une conscience phonologique tardive peut-elle naître de compléments visuels ou tactiles ?
[/quote]
Peut-être une orthophoniste pourrait-elle t’aider ou aider ton fils pour la prononciation du [l]; et je pense effectivement que la conscience phonologique peut s’éveiller grâce à la kinesthésie. Regarde du côté de la LPC (langue parlée complétée ou langage pour les sourds), ou encore sur la méthode BOREL-MAISONNY qui associe un geste pour chaque phonème.
Bonnes fêtes également avec ta petite famille