Bonjour,
nous aimerions partir voyager avec notre fils de 5 ans comment pouvons nous le scolariser en IEF? est-ce possible en France ou en Espagne et jusqu’à quel âge? MERCI BEAUCOUP!
Ife à 5ans?
Pour instruire son enfant sans l’envoyer à l’école il faut une autorisation. Elle est difficile à obtenir, sauf si les parents sont en déplacement. Je crois qu’alors elle est automatique.
Je suis grand-mère maintenant, j’ai scolarisé mes douze enfants à domicile, six ont un doctorat scientifique . les autres ont fait aussi de bonnes études. je leur ai appris à lire avec la méthode Boscher, “la journée des tout petits” que j’ai enrichie. J’ai écrit récemment une annexe à cette méthode, en respectant le même plan et les mêmes règles : 1 pas de lettres finales non prononcées avant la fin de la méthode 2 pas d’introduction des sons pra, bli, ar, il avant qu’on ait traité la leçon, 3 séparation nette des syllabes que l’enfant peut confondre. D’abord ca, co, cu et longtemps après ce et ci. Aucun rapprochement entre oin et ion ; il ne peut que créer une confusoin que je n’ai jamais vue. 4 séparation des syllabes par des demi-espaces.
Mon petit fils F. âgé de cinq ans va à l’ecole maternelle, il n’a donc qu’une leçon par jour, de huit à dix minutes, mais il progresse. Il a tendance à confondre pra et par, mais si je sépare “pa” et “r” par un demi espace, il ne se trompe pas. je ne cherche pas à tester son intelligence ou sa maturité. je sépare donc “pa” et “r”, “fi” et “l” , Faciliter la lecture ne nuit pas. Bientôt, il n’en aura plus besoin. ces leçons sont réentes.
Il convient d’éviter les longues leçons. Pour mes enfants, chaque jour, je faisais cinq à six leçons de dix minutes. je lisais aussi cinq ou six petits livres ( c’était plus long). Ils en étaient fort heureux et jamais ils ne pensèrent que m’écouter était un travail. Le reste du temps, ils s’amusaient.
J’attendais que l’enfant sût lire vraiment bien avant d’enseigner les autres matières. Ils apprirent tous à lire en six mois ou moins.
J’ai d’autres expériences : j’ai passé entre 2014 et 2019 plus de trois ans en cinq séjours au Congo, en RDC. J’ai enseigné en classe devant des maîtres et en cours particulier à des volontaires avec un succès certain. D’abord leur langue, le kinkongo ya leta, et pour les plus rapides, le français. Certains enfants, en troisième année primaire ne connaissaient pas même leurs voyelles et apprirent à lire leur langue rapidement avec moi.
Ma grand-mère, qui enseigna durant plusieurs années la lecture aux plus éveillés et aux plus motivés des élèves de son école maternelle, m’avait donné des conseils : régularité, brièveté, fractionnement. jamais plus d’un son nouveau par jour… je suivis ses conseils et je vous les transmets, après les avoir expérimentés.
Mon petit fils est mécontent si je répète plus d’une fois une leçon, ma méthode me permet de le satisfaire, et évite qu’ayant retenu une phrase, il ne cherche à utiliser sa mémoire pour la relire.
Ma méthode se suffit à elle même, elle est même sur certains points plus progressive que la méthode Boscher, mais je l’ai conçue pour accompagner celle-ci, (fort joliment et richement illustrée) plus exigente sur un point : elle ne propose que des mots qu’un enfant connaît (ou connaissait lorsqu’elle fut écrite). Je compte parfois sur la présence d’un enseignant ou d’un des parents pour expliquer la signification d’un mot.
“La journée des tout petits” est une vieille méthode, la première version date de 1906, et elle n’a guère changé, mais cela n’a pas gêné mes enfants et ne dérange pas mon petit fils. Elle transporte un peu dans le passé,et le voyage a un certain charme.
Elle fut conçue pour aider tous les enfants à lire, beaucoup peuvent comprendre “pra” et “par” rapidement, (attention aux problèmes sensoriels; certains ont peut-être une mauvaise vue favorisant les confusions). beaucoup d’enfants pourraient aussi voir des lettres finales muettes avant la fin, mais Boscher assure par son manque de souplesse sur ce point une meilleure orthographe future à ceux qui ont une bonne mémoire. Et pourquoi se précipiter? Lorsque les leçons sont acceptées, courtes et couronnées d’un succès, l’enfant ne se plaint pas de n’avoir lu que des mots et quelques phrases indépendantes.
Dernier conseil : s’il ne comprend pas les associations r, a, ra. p, i, pi, attendez que son esprit mûrisse.
Enfin évitez de lui apprendre l’alphabet avant de savoir lire. La lettre l se lit “le” : c’est son son. Longtemps, ce fut son nom. Pour lire “i l” lisez “i le” , on entend avec un peu d’entrainemennt “il” si l’enfant appelle “elle” la lettre “l”, il pensera “ielle”, il devra donc apprendre par coeur “i suivi de elle” se dit "il"
J’essayerai de téléverser (ou uplaoder) mon annexe dans une dizaine de jours. je suis en déplacement et j’ai laissé sa dernière version sur mon ordinateur de bureau. Si vous m’écrivez votre adresse mail, je vous l’enverrai gratuitement. je cherche à la rendre visible et mon but est d’aider les parents, Mes séjours en Afrique furent entièrement à mes frais, je ne cherche pas à m’enrichir.
C’est la première fois que je vais sur un forum, des retours sur mon long discours m 'aideraient.
Je suis professeur agrégée de mathématiques à la retraite, fille d’un professeur, ma mère, petite fille de trois institureurs.