Bonjour à tous et merci de m’accueillir sur le forum ! 
Je vous préviens par avance, mon post risque d’être un peu long étant donné la densité de mes interrogations, et j’espère ne pas m’être trompée de section.
Alors voilà. Ma fille de 4 ans est entrée à l’école à 2 ans et demi, à sa demande et par praticité. Ça ne s’est jamais très bien passé… D’après l’équipe pédagogique, elle est très intelligente, comprend très bien, a un langage et un vocabulaire très développés, un certain potentiel artistique et sportif etc. Mais elle se fatigue très vite, gère très mal ses émotions, peut être carrément infernale, agressive etc. Au vu de certains de ses comportements et des héritages familiaux possibles, on a été faire des bilans au CAMSP, qui n’ont montré aucun trouble (type TSA ou TDAH par exemple), simplement une personnalité particulière, soit hyper soit hypo sensible selon les domaines et des angoisses, entre-autre. Pour donner quelques exemples, elle ne supporte pas le monde et le bruit. Elle qui adore chanter, danser, se mettre en scène, le jour de la fête de l’école ou du spectacle de Noël, j’ai cru qu’elle allait s’évanouir… Dans ce genre de situation elle cherche à s’enfuir, quitte à se mettre en danger, si on la contraint elle se met à taper, mordre, griffer, et si on la contraint encore elle s’en prend à elle-même. Autant dire que je ne la contraint plus. Tout au long de l’année dernière, en petite section, des parents venaient se plaindre des blessures infligées à leurs enfants par ma fille, l’équipe pédagogique n’en pouvait plus, ils m’ont demandé si je pouvais la garder à la maison l’après-midi, ce que j’ai fait pour qu’au moins elle arrive à faire la sieste dont elle a vraiment besoin. En outre, l’école a mis plein de choses en place pour l’aider ! Un coin spécialement pour elle, où elle pouvait s’isoler si besoin, plusieurs réunions avec nous et avec le CAMSP, une fleur des émotions, ils ont adapté leurs comportements en fonction de leurs ressentis, des notres, des conseils de l’équipe du CAMSP, mis en place des rituels et des aménagements en tous genres qui ont d’ailleurs porté leurs fruits. Et j’ai d’ailleurs été très agréablement surprise de découvrir que cette année, elle était comme par hasard en classe avec les quelques rares camarades avec qui ça va bien et ses amis, et séparée de ceux avec qui ça ne passe pas du tout ! (On a fait une demande d’AVS pour cette année, mais je n’y crois pas trop… Eh oui, AVS, je l’ai été, je doute qu’on donne la priorité à ma fille, et je le comprendrais très bien…) Bref, tout ça pour dire que “pour une école classique”, ils se sont démenés et se démènent encore, et je leur en suis très reconnaissante ! J’aime beaucoup cette école.
Et j’avais bon espoir pour cette année, la puce grandit, les vacances se sont bien passées, j’ai constaté des améliorations à la maison… Mais voilà, aujourd’hui, deuxième jour d’école, un drame ! L’an dernier les enfants attendaient les parents sur des bancs dans le hall puis étaient appelés à sortir quand leurs parents arrivaient. Et cette année, on va les récupérer devant la salle de classe… Une demi-heure de crise et l’aide de la maîtresse et de deux mamans ont été nécessaires pour qu’on puisse enfin décoller et rentrer à la maison. En plus elle n’avait pas fait la sieste, et comme l’école l’épuise, ajoutez de la fatigue à ce changement d’habitude, et voilà. Bon, j’essaie de relativiser, de me dire que c’est juste la rentrée, qu’elle a besoin de temps pour reprendre le rythme etc…
Mais je m’interroge de plus en plus sur des méthodes d’éducation alternatives. Si on habitait dans un endroit où il existait des écoles plus respectueuses du rythme et de la personnalité de chaque enfant, et qu’on avait des sous, on choisirait bien sûr cette option. On serait prêts à déménager d’ailleurs ! C’est surtout les sous qui manquent… Et ici commence la deuxième partie de ce post ( je vous avais prévenu que ce serait long !).
Je me pose donc la question de l’école à la maison. En ce qui me concerne, j’ai des problèmes de santé qui m’empêchent de travailler “comme tout le monde”, et je commence des démarches pour faire une formation d’art-thérapie. Mon homme quand à lui n’a pas eu la vie facile (moi non plus d’ailleurs) et stagne pas mal dans sa vie. Donc pour l’instant, on ne fait pas grand chose, on cherche que faire de nos vies. Alors d’un côté je me dis, autant en profiter, repousser encore l’idée de me lancer dans une formation et tenter l’expérience de l’IEF ! D’un autre côté, je m’interroge. Est-ce que je tiendrai le coup ? Niveau fatigue dûe à ma santé entre-autre. Est-ce que ce serait vraiment bien pour elle ? Est-ce qu’il vaut mieux certes prendre plus en considérations ses difficultés mais l’empêcher dans un sens de s’y confronter et donc de les dépasser ? Est-ce que c’est possible de faire quelque chose de constructif avec dans l’affaire son frère d’un an et, bien que très calme, très pot de colle ? Ou est-ce qu’il faudrait que je trouve le moyen de le faire garder pour me consacrer complètement à ma fille quelques heures par jour ? Ça me chagrine un peu… Mais c’est sans doute faisable.
Et surtout, est-ce qu’on ne reporterait pas nos propres traumatismes et difficultés sur elle, mon homme et moi ? Parce que bien sûr, lui se pose les mêmes questions. En effet, l’un comme l’autre étions “surdoués” et carrément inadaptés au système scolaire classique étant gamins, et inadaptés tout coût d’ailleurs, l’un comme l’autre avons fini déscolarisés à 16 ans. L’un comme l’autre avons très mal vécu notre scolarité et surtout la norme et le groupe… Alors, est-ce qu’on ne s’alarmerait pas un peu vite par peur de voir nos propres schémas se reproduire sur notre fille ? On croit avoir du recule, mais est-ce vraiment le cas ? Il est certain que notre fille a un réel problème à l’école, puisque c’est avant tout l’équipe pédagogique qui nous a interpellé sur ceux-ci. Mais est-ce que ce que nous aurions aimé pour nous-mêmes étant enfants lui conviendrait à elle ? En ce qui concerne nos connaissances et nos compétences, je pense qu’on s’en sortirait très bien, et que l’un compenserait les lacunes de l’autre dans tous les cas. Mais pour ce qui est des compétences sociales, au sens large, j’ai peur qu’on ne soit pas à la hauteur et qu’en voulant l’aider on ne prenne le risque de la marginaliser d’office. Et puis il y a les qu’en-dira-t-on… Et qu’en pensera l’école ? Ou alors je me disais, est-ce qu’il serait envisageable de leur en parler, et de tenter l’expérience pendant un mois ou deux, et si ça ne marche pas de la faire retourner à l’école ? Ou de proposer un entre-deux, une journée d’école par semaine, ou une semaine d’école par mois ?
Bref, je voudrais vos avis, vos conseils, vos points de vue, vos expériences…
Merci de m’avoir lue !