Instruction En Famille (IEF)


#86

Bonjour à tous,

Je viens de m’inscrire sur ce forum car j’ai une petite question.

Je vie en Belgique et mon conjoint à Paris.

Il a commencé depuis septembre l’instruction en famille pour ses 3 enfants.

Malheureusement il va devoir reprendre le travail et il va avoir des horaires très variables.

ma question est la suivante : que risque-t-il si les services sociaux apprennent qu’il travaille et fait en même temps l’ ief, en sachant qu’il est seul et que leur maman(il sont divorcés) n’a pas le niveau pour leur faire l’instruction en famille.

Merci d avance pour vos réponses.

Alexia


#87

Bonjour, si les enfants sont pris en charge pendant son temps de travail et qu’ils reçoivent une instruction (la liberté pédagogique s’applique donc le choix des moyens est libre), il ne peut rien lui être reproché. Lors du contrôle, il devra expliquer son fonctionnement et les enfants se verront proposer des exercices oraux ou écrits pour vérifier leurs acquisitions. Par contre, le choix de l’ief doit se faire avec l’accord des personnes détenant l’autorité parentale. Donc, même divorcé, si la mère a toujours l’autorité parentale, elle doit signer les déclarations.
Enfin, il n’est pas obligatoire d’avoir un niveau particulier pour faire l’ief, il suffit de savoir chercher du matériel adapté. Tout se trouve aujourd’hui gratuitement en ligne. Il est également possible d’acheter les ouvrages et outils nécessaires.
Un petit exemple, mon fils aîné a souhaité apprendre l’italien alors qu’aucun de nous deux ne le parlons ni ne le comprenons, et aujourd’hui il le parle et le comprend. Pouvoir donner accès au savoir, oui. Tout savoir, non :slight_smile:

Bonne journée.


#88

Bonsoir,
je uis maman d’un garçon de 10 ans et une fille 3 ans9mois, tout le deux sont instruits à la maison. Mon fils depuis moitie de GS et la fille a commencé cette année pendant le confinement et depuis septembre elle va pas à la maternelle.
Ce que je voudrais savoir est, qu’est ce que vous pensez de la proposition de loi de Mr Macron?


#89

Bonjour, je suis maman d’un garçon de 2 ans 10 mois, heureuse de découvrir cette modalité d’instruction depuis un mois, même si nous faisons dans la continuité de ce que nous faisons depuis sa naissance. Un grand sentiment de liberté m’envahit.

J’avais plus ou moins l’intuition que cela pouvait convenir à mon enfant et à moi-même et ma fragilité au covid-19 a fini de convaincre mon mari son papa qui souhaitait au départ une scolarisation.
Sans m’apesantir, je n’ai moi-même pas été à l’école maternelle (à une époque où l’instruction était obligatoire à 6 ans, peut-être pas si rare), j’ai d’excellents souvenirs de ce que ma mère m’apprenait alors et un sentiment mitigé sur ce que m’a apporté l’école (davantage de mauvais souvenirs que de bons, même si j’étais une bonne élève). Pour l’instant, je pense mettre mon enfant à l’école l’an prochain si la situation sanitaire le permet (et si l’inspection ne m’oblige pas à l’y mettre avant !).

J’apprends en même temps que mon enfant, je fais certaines choses pas trop mal je pense et aussi des erreurs de débutante que je veux corriger au fur et à mesure aussi suis-je ravie de vous lire et d’échanger.

Je lis également les autres fils de discussion très enrichissants.


#90

Je suis étonné de ne voir aucune réaction suite au décret que veut de sortir notre gouvernement sur les restrictions de l’IEF (article de journal). C’est une grave dérive autoritaire vers une nouvelle privation de nos libertés. Une nouvelle étape est franchie. Regarder en arrière dans l’Histoire la mise en place des dictatures : les jalons posés vers le contrôle des populations et des consciences passent toujours par le contrôle de l’instruction des jeunes. On en prend le chemin. Après le contrôle des médias, la destruction de la justice, l’interdiction de manifester et les arrestations arbitraires, la mise au pas de la police, la braderie des services publiques, voici venu le temps des couvre-feu et de l’interdiction de l’Instruction en Famille…


#91

Il y a une pétition officielle fait par les organisations d’IEF et écoles par correspondance

signez s’il vous plait


#92

Bonjour Florian, merci d’évoquer ce sujet. Pour ma part j’en ai discuté ailleurs et me concentre ici sur ce que je peux apporter à mon enfant, mais vous avez raison de faire ce rappel.

Aux parents : connaissez-vous les “salopettes de boue” ? Les petits Allemands en ont fréquemment, c’est une salopette solide qui ressemble à un pantalon de ski, imperméable et permettant de ne plus avoir à craindre de se salir en jouant ou explorant la forêt, le square après la pluie, la boue, le sable, la gadoue…Avec mon fils, on adore. J’avais découvert ça dans l’émission Karambolage sur Arte.


#93

Bonjour,
Ces salopettes sont vraiment très utiles. Auriez-vous quelques références d’achat à proposer? Merci


#94

Bonjour Mariemb. C’est très pratique, vous chercherez à “salopette de pluie” ou “pantalon de pluie”. Je ne veux pas faire de publicité.


#95

Bonjour,
Merci pour ce fil spécifique. Je vois peu de messages récents ?
Je venais voir comment l’actualité sur l’IEF (déclaration sur les séparatisme) était suivie ici… je me demande si les familles qui font ce choix pourraient avoir un soutien même symbolique de la part d’enseignants et de Céline Alvarez… si quelqu’un a des réponses ?


#96

OUi ! signez !
Je suis tellement triste de mon côté… j’espère que les lignes peuvent bouger…


#97

Bonjour,
Merci d’avoir soulevé le sujet ici. Je suis professeur des écoles et lorsque mon fils m’a paru prêt et en besoin d’apprendre encore davantage, j’ai pensé d’emblée à l’école. Mais à la mairie, surprise, il n’était pas de la bonne année pour être scolarisé en PS. Me voilà donc de retour chez moi avec mes questionnements concernant cette année à venir où je souhaitais continuer à contribuer au développement de mon enfant au plus proche de ses besoins. Et c’est là que j’ai découvert que l’on pouvait s’instruire ailleurs qu’en établissement scolaire et que ce droit était constitutionnel en France. Qu’il était possible de concourir à l’effort national d’instruction en remplissant ce rôle. Ce fut une révélation pour moi. J’avais des doutes, des craintes qui reposaient essentiellement sur les préjugés que j’avais fini par intégrer sans le vouloir. Mais au bout de quelques temps, je me suis vite rendue compte que j’avais une maîtrise sur ces craintes et que je pouvais aisément trouver des solutions. Et quelles solutions ! Les possibilités en instruction en famille m’apparurent alors innombrables, illimitées ! J’avais absolument tous les moyens pour permettre le développement et l’épanouissement de mon enfant tout en respectant son rythme, ses besoins et en garantissant sa sécurité physique, psychologique et affective. Les possibilités de sorties, de rencontres avec des enfants de tous âges n’étaient limitées par aucun horaire ni calendrier. Mes enfants pouvaient avoir un nombre considérable d’activités sportives et artistiques, ce qu’ils ont fait. J’ai découvert le vrai sens du mot Liberté.

Les années ont passé, mes enfants ont grandi et sont autonomes, responsables, organisés et très entourés. Ils sont désireux d’apprendre comme au premier jour. Mon aîné se prépare doucement au passage du brevet. Ils construisent peu à peu leurs projets d’avenir. Ils sont sereins.

Enfin je devrais dire qu’ils l’étaient davantage avant ce discours.

Nous espérons de tout cœur que la communauté éducative réagisse fasse à ce non-sens révoltant et dangereux. Les familles instruisant leurs enfants ne font rien d’autre que de contribuer à un but commun à tous : celui d’instruire les enfants de notre pays. L’Ecole a besoin de ce soutien. En tant que professeur, je trouve essentiel que ce droit existe pour tous ceux qui pourront relever ce défi. C’est un choix courageux, volontaire et utile pour tous. L’Ecole peine tellement à fournir une instruction aux enfants dont elle a la charge, pourquoi lui en rajouter qui n’ont pas besoin d’elle ? L’Ecole doit rester un service rendu à ceux qui en ont besoin. Cela permet la responsabilisation des parents et leur investissement. Laisser le choix aux parents permet de faire le choix de l’école en souhaitant s’y investir et la soutenir. Comment serons-nous perçus, nous, enseignants d’une école obligatoire ?

Merci à tout ceux qui lutteront contre la suppression d’un droit fondamental qui n’est pas lié au problème visé. L’instruction en famille possède un cadre légal et est très contrôlée. Le ministre de l’éducation le dit lui-même dans son allocution du 18 juin 2020 au Sénat : le gouvernement doit veiller à l’application de ce cadre. Il en va de leur responsabilité. Et pour ce qui est des écoles clandestines, ils ont également les moyens de s’en charger. Les enfants en instruction en famille sont déclarés chaque année, de la même manière que ceux qui sont instruits en établissements, ainsi il est donc possible de savoir ceux qui ne figurent sur aucune liste. Il est d’ailleurs inadmissible que le gouvernement ne puisse pas donner des chiffres exacts du nombre d’enfants instruits à domicile car les mairies et les inspections académiques ont les chiffres exacts en lien avec les déclarations annuelles. Les enfants instruits en famille ont un contrôle annuel mené par l’inspecteur de circonscription qui va à leur rencontre, fait passer un entretien aux responsables légaux puis fait passer des exercices oraux et écrits aux enfants pour vérifier qu’ils reçoivent une instruction. J’ai ainsi vu mon inspectrice de circonscription chaque année alors que je n’avais été inspectée qu’une seule fois en 6 ans.

Je vous invite à contacter et à vous intéresser à ces familles car pour ma part, j’y ai découvert un vivier pédagogique, un milieu d’échange et de partage d’idées et d’initiatives comme je n’en avais jamais imaginé. Ces familles œuvrent au quotidien pour fournir un enseignement sur-mesure et permettent ainsi de voir naître des supports particuliers pour chaque domaine ou notion. Elles manipulent ainsi les différentes pédagogies et la variété d’entrées. Elles ne se limitent pas, ne s’interdisent aucune piste.
C’est très enrichissant et tous ensemble, nous pourrions construire un système scolaire soudé et riche des initiatives de chacun. Instruire en famille c’est marcher avec et non contre. Sinon ce n’est pas de l’instruction.

Bonne journée


#98

Bonjour,
je suis d’accord avec tout ça, en plus quand on voit le niveau scolaire qu’offre l’éducation nationale à nos enfants…Cela laisse largement à désirer… Des heures devant un professeur, des devoirs en plus à la maison, tout ça pour des connaissances superficielles qui vont amplifier l’échec scolaire et un niveau en 6ème catastrophique. Si l’enseignement publique était repensé façon pédagogie positive, bienveillante, classe multi-âges, prise en compte des dernières recherches en neurosciences et cie et formation des enseignants en fonction des neurosciences, peut être que moins de familles voudraient instruire à la maison. Mais on est loin d’arriver à ça!


#99

Oui ici tous les enfants ont ça. C’est un accessoire de base pour les Kindergarten allemands, au même titre que les chaussons et les bottes de pluie. On appelle cela un Matschhose.
Pour information, on en trouve en France à Decathlon. https://www.decathlon.fr/p/sur-pantalon-impermeable-de-randonnee-mh100-bleu-marine-enfant-2-6-ans/_/R-p-305114?mc=8527928&c=BLEU


#100

Comme vous j’ai été choquée de cette interdiction. On s’oriente vers une privation progressive des libertés individuelles.
Je suis personnellement pour une scolarisation de mes enfants, mais je sais aussi qu’il y a de nombreux aléas de la vie qui demandent des cas particuliers, et la scolarisation à domicile apporte une flexibilité nécessaire. J’ai le sentiment d’avoir perdu ici un droit majeur, une liberté fondamentale.


#101

Décidément j’aime beaucoup vos posts, ils sont très pertinents et répondent quasiment toujours à mes interrogations !

Je me demandais si vous pouviez détailler les jeux de 7 familles ou les mémory de conjugaison que vous avez confectionnés : j’ai du mal à visualiser !

Merci beaucoup,

Amélie.


#102

Bonjour,
Je suis maman d’une petite de 3 ans en ief et je m’interroge sur l’application de la meilleure démarche pour susciter l’intérêt de ma fille pour l’alphabet et les calculs…je lui présente plusieurs materiels montessori ( lettres rugueuses, puzzle lettres en bois, livres animes avec alphabet etc ainsi que du materiel pour les chiffre ). Cependant elle montre peu d’intérêt et préfère “bouquiner” et la peinture. Elle peut rester en autonomie en lecture et jeux divers mais pas pour d’autres activités.


#103

Bonjour,
Peut être que ce n’est pas encore le bon moment pour votre fille pour l’alphabet et les calculs ? Elle a seulement 3 ans ! J’avais présenté les lettres rugueuses à ma fille au même âge et elle n’était pas du tout intéressée. Elle allait à l’école mais je voulais la sensibiliser aux sons des lettres après avoir lu le livre de Céline. Vous pouvez commencer par la boîte des petits objets et voir si ça plaît à votre fille. La mienne s’était vite lassée et du coup je lui présentais les sons de façon plus informelle. Par exemple en mettant le couvert je lui disais : je vois un objet qui commence par le son vvv (verre) etc. Elle aimait bien. Quand elle a eu 5 ans nous étions en ief, je lui ai de nouveau présenté les lettres rugueuses et là elle a accroché et elle a su lire en quelques mois. À 3 ans ma fille passait beaucoup de temps dans ses livres et je pensais qu’elle voulait apprendre à lire, mais avec le recul je pense qu’elle avait plutôt envie de jouer à lire.
Il y a plein de jeux de société pour préparer aux calculs et à la numération.


#104

Bonjour,
Merci de votre retour !
Je ne m’inquiétais pas des apprentissages mais du résultat de l’inspection qui s’est finalement très bien passé :).MERCI


#105

Bonjour,
En cours de lecture du livre, je remarque qu’une grande partie du concept repose sur l’échange entre enfants (d’âges différents) qu’en est-il donc des enfants instruits dans la famille, qui font uniquement école avec un de leur parent ? Bien entendu ma fille (bientôt 4 ans) sort et voit d’autres enfants d’âges variés (elle va d’ailleurs constamment vers des plus âgés qu’elle) au parc ou durant d’autres activités, est-ce “suffisant” ? Est-ce que ça risque d’entraver son apprentissage ?
C’est une enfant qui a besoin de beaucoup bouger (elle a toujours été plus avancée dans la motricité que dans les autres domaines) et qui a du mal à respecter les “règles” quand il s’agit de se tenir tranquille, de ne pas bouger ou parler (ce que j’ai toujours trouvé naturel chez un enfant) c’est pourquoi je pense qu’elle sera malheureuse dans un cursus “classique” comme moi je l’ai été pendant toute ma scolarité.

Merci pour vos réponses