Interview Radio Télévision Suisse (et petites mises au point)


#1

Je partage cette interview pour RTS qui annonçait l’accompagnement que j’animerai mercredi prochain à la Haute École Pédagogique du Canton de Fribourg auprès de 500 enseignants désireux de transformer leurs pratiques, et qui me permet également de revenir sur quelques points importants, notamment celui ci-dessous (et d’autres tout au long de l’entretien).

“En menant l’expérience de Gennevilliers, je n’ai pas perçu le danger que représentait utiliser quasi essentiellement du matériel Montessori. (…) Ce qui m’intéressait c’était de tester les paramètres environnementaux mis en lumière par la recherche (favoriser l’autonomie, le lien, la motivation endogène, etc.) mais le matériel, dans ce contexte, n’était qu’une béquille. Une béquille fort intelligente et intéressante, mais une béquille. Or je m’aperçois aujourd’hui, après la médiatisation de mon travail, que beaucoup d’enseignants ou de parents, en voyant le matériel utilisé dans nos vidéos, se jettent sur le matériel Montessori, se jettent sur les écoles Montessori pensant que c’est la réponse. C’est mon plus grand regret. S’il fallait recommencer, je retirerais une grande partie de ce matériel et en utiliserai d’autres. Il ne faut pas confondre l’entrée didactique Séguin/Montessori qui est passionnante - et j’invite tous les enseignants à s’y intéresser - et le système rigide qui est parfois proposé avec.”

“La révolution de l’éducation ne se fera pas avec une autre nouvelle méthode ou avec un système innovant du siècle dernier, elle se fera en réduisant l’écart qui existe aujourd’hui entre ce que l’on sait et ce que l’on fait. C’est “juste” ça, mais c’est un pas énorme.”

Bonne écoute et à la semaine prochaine à Fribourg :wink:


#2

Bonjour
Je ne comprends pas ce regret! Pensez-vous vraiment obtenir un résultat équivalent avec un matériel moins bien pensé? C’est pourtant ce matériel dans un environnement bienveillant et pas du tout rigide qui permet ces résultats. Les puristes Montessori sont rares dans le public; on adapte, on reste souple! Donnez moi un exemple de ce que vous pouvez regretter! Merci beaucoup
Florence enseignante en MS/GS en fonctionnement autonome depuis 2 ans et ravie


#3

Je ne pense pas que les regrets portent sur le matériel lui-même, mais plutôt sur “la réduction” faite par certains de l’expérience à ce matériel, et sur l’engouement commercial qu’elle a provoqué.


#4

Le matériel Montessori est bien pensé et offre en effet “de bons résultats” s’il est employé, comme vous prenez soin de le préciser, dans un contexte favorable. Mais l’expérience terrain montre que pour les enfants, il n’est ni nécessaire dans sa totalité ni suffisant. D’autres activités (matérielles et immatérielles), que nous n’avons pas pu proposer, ont beaucoup manqué aux enfants de la classe. Or celles-ci sont exclues, voire quasi interdites, par le système officiel Montessori. Cette rigidité ne peut, à mon sens, être bénéfique aux enfants et aux adultes qui les accompagnent. C’est pourquoi je regrette la confusion entre la méthode Montessori et la démarche encouragée ici.

Donc pour répondre à votre question, oui, je pense “obtenir un résultat” au moins équivalent, très certainement meilleur, en retirant encore certaines activités Montessori, et en en ajoutant encore d’autres tout aussi bien pensées, mais qui semblent, elles, assez incontournables pour tous les enfants.

J’imagine que vous allez me demander de développer. Je préciserai mon point de vue plus tard, lorsque j’aurais pu tester tout cela sur le terrain :wink:

Difficile aujourd’hui de dire si l’impact positif est dû au matériel ou au contexte environnant favorable… quoique… l’expérience empirique montre quand même que le matériel sans le contexte favorable ne fonctionne pas, mais le contexte favorable sans le matériel, si. :slight_smile:

Ceci par exemple, posté aujourd’hui sur Instagram par une enseignante.


#5

Les enfants des favelas, à Rio, jouent au foot pieds nus.
Les enfants du Cameroun dansent en bottes de caoutchouc.
Et nous, nous imaginons que plus on investit dans le matériel, mieux les enfants apprendront?
cg


#6

Chère Celine
Je suis d’accord avec la dernière remarque sur le post que vous avez reçu :blush:mais je trouve que ce que vous dites fait un peu rétropédalage :no_mouth: et va faire perdre de la crédibilité à celles qui comme nous ont voulu faire évoluer leurs pratiques. On a été avec mes collègues à votre forum à Paris, et quand même le matériel était un peu la star des présentations avec toute la réflexion sur la bienveillance, la confiance et l’autonomie.
Moi qui ai travaillé avec les deux approches, et ayant connu les différents matériels je trouve quand même le matériel extra et tellement adapté aux attentes, mais c’est vrai on a choisi de l’utiliser avec souplesse et on élargit à d’autres choses .
Ce qui me gênait dès le début c’etait la rigidité ( un peu le dogmatisme de l’AMI) de ce qu’on veut présenter comme une méthode (alors qu’avec mes collègues on aime plus le mot esprit, ou pédagogie ou pourquoi pas philosophie). Vous nous avez bien rassurées à l’epoque car vous étiez ouverte. Alors pourquoi revenir en arrière. Les gens ont mal compris peut être que l’esprit compte plus que le matériel. Mais le matériel apporte tant à cette approche.
Donc nous prônons du Montessori mais pas que. Mais oui le matériel Montessori on ne veut pas s’en défaire. Ou alors on attend mieux! Sur quelles expérimentations travaillez vous? Quel matériel? S’il vous plaît organisez nous un débat avec vous qu’on puisse mieux comprendre!!! Merci. :blush: Florence (les écoles de l’ABC)


#7

Il n’y a pas de retour en arrière, mais une réaffirmation de qui était déjà clairement exprimé tout au long de l’accompagnement 2016 et qui vous a vous-même rassurée à l’époque : l’importance de l’ouverture et de la posture de recherche. Je ne fais que répéter la même chose - mais plus fort - car le message n’est visiblement pas tout à fait passé pour tout le monde.


#8

Je suis assez d’accord avec Céline sur la confusion qui règne parfois dans la tête des parents.
Pour exemple, j’ai été contactée l’an dernier par une maman qui avait vu mon nom sur la cartographie proposée par Céline. N’habitant pas dans ma commune, elle souhaitait une dérogation pour mettre son enfant dans mon école. Je l’ai invitée à venir me voir avant de faire sa demande, de façon à mettre les choses au clair. Je lui ai précisé que je n’avais pas une classe “Montessori” (ce qu’elle souhaitait), par choix, et que mes collègues encore moins que moi. Je lui ai expliqué mon fonctionnement, mais j’ai bien senti qu’elle cherchait vraiment une école “Montessori”, et qu’elle rejetait par conséquent les écoles publiques “traditionnelles”. Certes, dans mon département, nous sommes encore peu à modifier notre fonctionnement, mais ce n’est pas une raison pour rejeter les fonctionnements traditionnels (mes enfants sont dans des classes très traditionnelles, et ils ne sont pas traumatisés!!!). Et je trouve que certains parents deviennent vraiment très dogmatiques… Ça me gêne un peu aussi…


#9

Ça j’ai malheureusement constaté que les gens ne comprenaient pas toujours le fond de notre démarche et ne retiennen’y que l’expression « méthode Montessori » ce qui nous semble réducteur. Repenser le Montessori, l’adapter et l’élargir. Nous avions parfaitement compris et retenu les fondamentaux des lois naturelles de l’enfant :blush: Combien de fois nous avons eu à expliquer notre démarche! Non le dogmatisme ne nous intéresse pas et oui on combine dans nos classes plusieurs approches, j’ai du l’expliquer à une conseillère pédagogique sceptique venue voir ma classe.
Mais l’organisation de la classe , façon Montessori, et le matériel me conviennent totalement et je me vois mal m’en passer maintenant.
A quand de nouvelles conférences à Paris pour discuter des évolutions ?
Merci Céline! :blush:


#10

Je ne suis pas enseignante mais maman et j’ai découvert le travail de Céline à Gennevilliers par hasard, en tombant sur le site de la maternelle des enfants, la deuxième année de l’expérimentation de Gennevilliers (je cherchais des infos sur la pédagogie Montessori). J’ai été impressionnée par les résultats de la première année et par les vidéos des enfants. A l’époque, ça m’avait convaincu que la pédagogie Montessori était bonne, parce que je ne lisais que des choses positives, mais ça me semblait “trop beau pour être vrai” et biaisé par le prix des écoles Montessori, qui pour beaucoup ne sont pas fréquentées par une population représentative de la population française.
Depuis, en particulier en lisant les Lois naturelles de l’enfant et aussi en me renseignant sur des écoles Montessori, j’ai bien compris la différence entre pédagogie Montessori et l’approche de Céline. Mais à l’époque je n’avais pas l’impression que cette différence était autant mise en avant sur le site de l’expérience de Gennevilliers.

Du coup, j’ai une question pour vous @Celine : est-ce qu’en démarrant l’expérience de Gennevilliers vous aviez déjà conscience des limites de la pédagogie des écoles Montessori, ou est-ce que vous vous en êtes aperçue pendant l’expérience ?

Je comprends vos regrets mais je trouve que vous êtes dure avec vous-mëme : il manquait peut-être des choses à Gennevilliers (personnellement, je trouve dommage le manque de jeu libre et de créativité avec le matériel Montessori), mais

  • du point de vue des apprentissages scolaires, les enfants qui étaient au départ en retard par rapport aux enfants de leur âge ont atteint un niveau supérieur à ceux de leur âge,
  • du point de vue non scolaire (et c’est peut-être encore plus important), on voit des enfants heureux d’aller à l’école, d’apprendre, qui interagissent ensemble avec bonheur et qui ont confiance en eux.
    Ce serait comme ça dans toutes les écoles de France, ce serait déjà formidable !

Pour mon expérience par rapport au matériel et au contexte :
ma fille est dans une petite structure publique qui ne fonctionne pas suivant les lois naturelles de l’enfant, mais où il y a un projet pédagogique pas strictement traditionnel non plus. C’est très axé sur l’autonomie et la manipulation, il n’y a pas d’évaluation négative des erreurs et les enfants peuvent interagir entre eux (un matin quand je suis arrivée ils étaient deux en train d’écrire la date au tableau sans que la maîtresse l’ait demandé, et ma fille les a rejoint !). Ils peuvent aussi choisir librement certaines activités une partie de la journée et il y a des temps communs entre les 3 classes d’âge. Le contexte ne me semble donc pas très éloigné des lois naturelles de l’enfant. Par contre il n’y pas presque pas de matériel Montessori.
Et bien, côté non scolaire ma fille adore aller à l’école (elle réclame même pendant les vacances !), il y a une super ambiance entre les enfants et avec l’équipe éducative, et ma fille a confiance en elle et a envie d’apprendre et de découvrir. Mais côté apprentissages scolaires, elle n’est pas au “niveau” des enfants de Gennevilliers. Elle connait les lettres majuscules et n’a pas l’automatisme lettre-son (même si je la sensibilise en lui indiquant le son quand elle me dit le nom d’une lettre), Elle adore compter et elle a compris toute seule la logique des nombres à 2 chiffres (si 23 se dit vingt-trois, alors 24 se dit vingt-quatre). J’ai installé une frise numérique, comme suggéré dans les lois naturelles de l’enfant, et elle a vite su compter jusqu’à 100.
Mais depuis quelques temps elle semble se désintéresser de tout ça, et je me demande si ce qu’on lit sur la pégagogie Montessori (il ne faut pas rater les périodes sensibles sinon c’est trop tard) n’est pas un peu vrai. Et si le matériel n’a pas quand même beaucoup d’importance.

@Celine, vous dites que

J’aimerais bien que vous donniez des exemples de ces expériences avec le contexte favorable sans le matériel.


#11

Cette discussion m’intéresse beaucoup. Marie75, pour rebondir sur votre intervention, je crois profondément à la réalité des phases sensibles car je suis convaincue que si on respecte l’enfant dans ses besoins au moment où ils se manifestent, apprendre est auto motivé et se fait naturellement avec enthousiasme et envie. Par contre, le matériel est clairement superflu et peut être entièrement créé et imaginé à un instant précis et donc personnalisé. Je n’apporte pas le matériel à l’enfant, c’est lui qui m’incite à le créer pour répondre à son besoin.


#12

Il y a - il me semble, de ce que j’ai pu voir et lire - beaucoup d’enseignants, d’approches et de pédagogies bienveillantes et “efficaces” (respect des acquisitions de fin de cycle). Ce n’est malheureusement pas la majorité, mais en fouillant un peu on en trouve de nombreuses. Des pédagogies “anciennes” comme des pédagogies ou approches plus récentes. D’ailleurs il est intéressant de voir ce qui est commun à toutes : enseignement horizontal (l’enseignant au même niveau que les élèves), autonomie, bienveillance, respect de l’enfant, accompagnement, etc.

Au passage je me permet - humblement, et sincèrement sans vouloir être désagréable - une question @Celine : regrettez vous aussi quelques maladresses en terme de “communication”. En particulier le fait que de nombreux enseignants ait compris votre message comme : “avant les enseignants ne savaient pas; ils faisaient mal leur travail”. J’insiste : c’est leur interprétation. Personnellement, j’ai regardé et regarde encore avec grand plaisir vos conférences, le forum, etc. Ce qui permet de mieux comprendre votre démarche et passer outre certaines phrases reprises hors contexte par les détracteurs. La surmédiatisation a aussi été une lame à double tranchant (sensibilisation auprès d’un large public, mais aussi renforcement des détracteurs). Au passage un énorme merci d’ailleurs pour le partage gratuit de toutes vos ressources, c’est tellement rare de ne pas chercher à commercialiser… Voilà, j’espère que mon message ne sera pas - lui aussi :wink: - mal interprété.


#13

Bonjour à tous,
Je me permets de rebondir sur ce qui a été décrit ci-dessus au fil de cette discussion intéressante notamment sur le matériel utilisé en classe.
J’enseigne en Suisse et lors de la conférence de Fribourg donnée par Céline, elle a relevé l’importance de la créativité, de la vie dans la nature, des coins manipulations avec des “kapplas”(blocs) et du lien puissant qui se tisse entre l’enseignant et l’élève.
En Suisse, nous avons eu un essor depuis quelques années de ce qu’on appelle “Ecole en forêt”. J’en ai fait l’expérience depuis 6 ans en allant régulièrement en forêt avec ma classe.
Aucun matériel aussi beau et cher qu’il soit, ne vaut ces sorties en pleine nature, ou au jardin, l’importance se trouve dans la démarche.
En effet, ces élèves avec des difficultés motrices, organisationnelles, spatiales, vont évoluer plus vite au sein de la nature pour équilibrer leur corps et leurs compétences exécutives. Voici les objectifs que ces sorties en forêt visent:
Développer un projet pédagogique à travers la Nature pour les enseignants et les élèves
 Créer un lien fort avec la Nature
 Faire connaître la Nature, apprendre à la respecter et à l’apprécier
 Permettre aux élèves d’expérimenter et d’explorer la forêt
 Promouvoir une approche de découverte de la Nature à travers les sens, laissant une grande place aux jeux libres
 Offrir aux enseignants des instruments pédagogiques adéquats pour « vivre » dans la Nature et mener à bien leur enseignement dans un autre cadre que la salle de classe.( Oui, faire des math en forêt !)
 Appliquer les objectifs du Plan d’étude romand

Voici ce qu’on appelle un canapé forestier, qui est notre lieu de vie : Nous avons investi en forêt. Et on a pas besoin d’une structure aussi grande pour vivre la Nature et faire évoluer les élèves dans ce cadre. Un pré, un jardin suffit…

24

35


#14

Ca fait rêver :slight_smile: Tiens du coup @Dada, pourriez vous créer un nouveau post reprenant ce que vous venez d’écrire. Je pense qu’il y a vraiment beaucoup de questions qui peuvent se poser autour de votre expérience (j’en ai quelques unes), et beaucoup de pistes/idées qui pourraient en découler (notamment ce qu’on pourrait faire en zone urbaine - toujours dans l’idée de partir d’un milieu “réel”, classes promenades, etc.).


#15

J’ai l’impression que “Montessori” devient un gros mot ! Non, décidément, plus tu insistes pour prendre de la distance avec cette pédagogie, plus mon incompréhension grandit !
Ayant suivi l’expérience de Gennevilliers depuis le tout début (j’étais l’une des premières followers du blog et c’est pourquoi je continue de te tutoyer comme lors de nos premiers échanges), c’est par le biais de la pédagogie Montessori que j’ai révolutionné ma classe pour tenir compte davantage des lois naturelles de l’apprentissage. Et même si j’en perçois les limites, je me sens très libre dans ma classe pour y remédier, sans aucun dogmatisme ni rigidité. Par exemple, j’ai adapté certains outils Freinet pour favoriser la coopération entre les enfants, mis en place un coin art plutôt “Reggio compatible”, permis les jeux d’imitation ou de société sur des temps spécifiques, ou adopté les pratiques d’une conseillère péda de ma circonscription qui fait classe dehors une demi-journée par semaine par tous les temps (type “école en forêt”).
Mais la vraie révolution, celle de ma posture d’enseignante, n’a été possible que par l’étude de la pédagogie Montessori, avec ce modèle de présentation 1 adulte/1 enfant et avec cette liberté de choix et de mouvement qu’on laisse aux enfants. C’est ce qui est remarqué par les personnes de passage dans ma classe. Et de la même façon que ce qu’on peut voir dans les vidéos de l’expérience de Gennevilliers, ils me disent “ça ressemble à une classe Montessori”.
Pourquoi le renier ? Pourquoi ne pas faire confiance aux enseignants pour adapter, moderniser et dépoussiérer cette pédagogie ? Montessori elle-même souhaitait la voir évoluer après elle ! C’est ce qui se fait de plus en plus dans les écoles publiques (ou privées, mais par distinction avec les vraies écoles Montessori) et je ne vois pas où est le mal, tant qu’effectivement chacun garde son libre arbitre et sait adapter la pédagogie à son contexte de classe…


#16

Ce contre quoi Céline nous met en garde c’est la limite à n’utiliser QUE du matériel estampillé Montessori et de suivre à la lettre les recommandations prônées par l’AMI sans les adapter à notre personnalité, au contexte, aux enfants…
Il ne s’agit pas de rejeter les outils que nous jugeons pertinents de la pédagogie Montessori (matériel et préconisations posturales), mais de se donner le droit d’aller aussi voir ailleurs et de faire cohabiter des sensibilités différentes dans la mesure ou c’est cohérent et efficace.
En utilisant des outils Freinet, en t’inspirant de la pédagogie Reggio pour ton coin art, en t’ouvrant à toutes les propositions qui te correspondent et te semblent justes tu fais exactement ce que nous conseille Céline. Tu ne t’enfermes pas dans une pédagogie unique et exclusive.
Donc, en fait, à mon sens, vous êtes d’accord.


#17

Bonjour

c’est enfin ! avec intérêt que je suis ce débat.
Il est évident que le docteur Maria Montessori serait en colère si elle voyait quelle(s) dérive(s) nous pouvons suivre, lire, regarder, …, actuellement.
Je note que beaucoup de collègues m’interrogent en premier lieu sur LE matériel plus que la didactique à employer avec les pédagogies actives. En tant que formateur, je leur explique toujours et prenant beaucoup de temps, que l’essentiel est le développement des enfants de leur autonomie dans les apprentissages et de leurs compétences exécutives.
Si je cite le docteur Montessori : "la fonction du milieu n’est pas de former l’enfant mais de lui permettre de se révéler ", par cette phrase je comprends que le matériel n’est rien, c’est l’enfant qui est tout.
Merci Céline pour cette si importante mise en garde. C’est à nous les pédagogues de réfléchir au sens de tout cet apport et sûrement pas d’appliquer des mécanismes par des objets. Nous devons adapter nos pratiques et travailler en accord avec nous-même. Profitons de notre liberté pédagogique pour être inspiré…