Je ne suis pas enseignante mais maman et j’ai découvert le travail de Céline à Gennevilliers par hasard, en tombant sur le site de la maternelle des enfants, la deuxième année de l’expérimentation de Gennevilliers (je cherchais des infos sur la pédagogie Montessori). J’ai été impressionnée par les résultats de la première année et par les vidéos des enfants. A l’époque, ça m’avait convaincu que la pédagogie Montessori était bonne, parce que je ne lisais que des choses positives, mais ça me semblait “trop beau pour être vrai” et biaisé par le prix des écoles Montessori, qui pour beaucoup ne sont pas fréquentées par une population représentative de la population française.
Depuis, en particulier en lisant les Lois naturelles de l’enfant et aussi en me renseignant sur des écoles Montessori, j’ai bien compris la différence entre pédagogie Montessori et l’approche de Céline. Mais à l’époque je n’avais pas l’impression que cette différence était autant mise en avant sur le site de l’expérience de Gennevilliers.
Du coup, j’ai une question pour vous @Celine : est-ce qu’en démarrant l’expérience de Gennevilliers vous aviez déjà conscience des limites de la pédagogie des écoles Montessori, ou est-ce que vous vous en êtes aperçue pendant l’expérience ?
Je comprends vos regrets mais je trouve que vous êtes dure avec vous-mëme : il manquait peut-être des choses à Gennevilliers (personnellement, je trouve dommage le manque de jeu libre et de créativité avec le matériel Montessori), mais
- du point de vue des apprentissages scolaires, les enfants qui étaient au départ en retard par rapport aux enfants de leur âge ont atteint un niveau supérieur à ceux de leur âge,
- du point de vue non scolaire (et c’est peut-être encore plus important), on voit des enfants heureux d’aller à l’école, d’apprendre, qui interagissent ensemble avec bonheur et qui ont confiance en eux.
Ce serait comme ça dans toutes les écoles de France, ce serait déjà formidable !
Pour mon expérience par rapport au matériel et au contexte :
ma fille est dans une petite structure publique qui ne fonctionne pas suivant les lois naturelles de l’enfant, mais où il y a un projet pédagogique pas strictement traditionnel non plus. C’est très axé sur l’autonomie et la manipulation, il n’y a pas d’évaluation négative des erreurs et les enfants peuvent interagir entre eux (un matin quand je suis arrivée ils étaient deux en train d’écrire la date au tableau sans que la maîtresse l’ait demandé, et ma fille les a rejoint !). Ils peuvent aussi choisir librement certaines activités une partie de la journée et il y a des temps communs entre les 3 classes d’âge. Le contexte ne me semble donc pas très éloigné des lois naturelles de l’enfant. Par contre il n’y pas presque pas de matériel Montessori.
Et bien, côté non scolaire ma fille adore aller à l’école (elle réclame même pendant les vacances !), il y a une super ambiance entre les enfants et avec l’équipe éducative, et ma fille a confiance en elle et a envie d’apprendre et de découvrir. Mais côté apprentissages scolaires, elle n’est pas au “niveau” des enfants de Gennevilliers. Elle connait les lettres majuscules et n’a pas l’automatisme lettre-son (même si je la sensibilise en lui indiquant le son quand elle me dit le nom d’une lettre), Elle adore compter et elle a compris toute seule la logique des nombres à 2 chiffres (si 23 se dit vingt-trois, alors 24 se dit vingt-quatre). J’ai installé une frise numérique, comme suggéré dans les lois naturelles de l’enfant, et elle a vite su compter jusqu’à 100.
Mais depuis quelques temps elle semble se désintéresser de tout ça, et je me demande si ce qu’on lit sur la pégagogie Montessori (il ne faut pas rater les périodes sensibles sinon c’est trop tard) n’est pas un peu vrai. Et si le matériel n’a pas quand même beaucoup d’importance.
@Celine, vous dites que
J’aimerais bien que vous donniez des exemples de ces expériences avec le contexte favorable sans le matériel.