Laisser les enfants travailler en autonomie ne signifie pas les laisser seuls. Cela signifie surtout les laisser avancer à leur rythme. Mais bien entendu la présence de l’adulte est indispensable. Il présente les activités, guide les enfants qui ne savent pas vers où aller, arrête ceux qui se sont éloignés d’une activité constructive.
Effectivement la dérive d’un travail en activités autonomes tel que compris ici vers un travail occupationnel pour que l’enseignant puisse organiser dans le calme un atelier dirigé avec un groupe d’enfant serait délétère.
Je ne connais pas cet ouvrage, mais je viens d’en lire la description.
Un ouvrage complet proposant plus de 500 activités autonomes dans tous les domaines de la TPS à la GS.
L’ouvrage est divisé en 6 parties, la première consacrée à la motricité fine et les suivantes aux 5 domaines d’apprentissage du programme 2015. Chaque partie est subdivisée en verbes d’actions pour lesquels est proposée une progression rigoureuse allant de la TPS à la GS.
Une programmation en lien avec Traces à suivre, Vers l’écriture, Vers la phono, Vers les maths, Sciences à vivre et Mon carnet de suivi des apprentissages à l’école maternelle permet de répartir les activités sur les 4 années du cycle 1.
La toute première phrase me pose question. Pourquoi proposer plus de 500 activités ? Ça me paraît énorme. L’idée est peut-être que chacun y puise ce qui l’intéresse, mais en tout cas il ne faudrait pas penser que 500 ateliers soient un but en soi ou une plus-value. La question qu’il faut se poser quand nous proposons une activité est : Cette activité est-elle ambitieuse? Et encore : Va-t-elle faire progresser l’enfant dans sa conquête d’autonomie ? Va-t-il aimer la faire et la refaire jusqu’à la maîtriser, se voyant ainsi gratifié d’une sensation de fierté et d’accomplissement ?
Les doutes que tu évoques @foufou me laisse à croire que les activités proposées dans l’ouvrage n’atteignent pas ces objectifs. Si c’est bien le cas, tu peux faire du tri et ne garder que ce qui est vraiment riche. Privilégier la qualité à la quantité. Les enfants n’ont pas besoin d’être constemment “occupés” au sens de “avoir une activité entre les mains”. S’asseoir et regarder les autres peut-être intéressant et motivant pour entreprendre quelque chose de challengeant la minute d’après; prendre le temps de discuter avec des copains aussi.
De plus on nous parle dans ce descriptif de progression allant de la TPS à la GS, puis d’une programmation permettant de répartir les activités sur les 4 années du cycle . Je pense que ce point est totalement en contradiction avec la liberté que nous souhaitons offrir aux enfants d’avancer à leur rythme. Pour la garantir, il est nécessaire que toutes les activités soient proposées aux enfants en permanence, de manière à ce que chacun trouve ce qui lui convient à l’instant T. Si l’enseignant ne propose que ce qu’il considère adapté à l’âge des enfants présents, alors il les bride inévitablement (je rajoute que beaucoup d’enfants dans ce contexte -les enfants intellectuellement précoces en particulier, mais pas que…- vont s’auto-censurer).
Et puis enfin, à aucun moment la nécessaire condition du multi-âge est évoquée, alors même qu’il est l’un des fondements de la démarche proposée sur le forum. Sans lui la transmission horizontale du savoir est extrêmement limitée, alors même que nous savons que cette transmission est un atout majeur pour ceux qui reçoivent comme pour ceux qui donnent.
Voilà pour mon ressenti. Mais je suis vraiment curieuse de voir quelles sont ces 500 activités proposées (j’hallucine toujours devant ce nombre !!), et je vais essayer d’emprunter ce livre à l’occasion.