Bonsoir à tous,
j’ouvre ce sujet pour partager avec vous mes principes pédagogiques dans la transmission des mathématiques au quotidien avec enfants. J’ai des grands, et j’ai pris le recul nécessaire pour en parler. Je pense que cela peut inspirer.
Cela commence dès la naissance !
J’exagère un peu mais je commence très vite l’apprentissage des mathématiques avec mes enfants. Je le fais naturellement, aussi naturellement que l’apprentissage du langage. Si je dois leur donner deux jouets par exemple, je ne les leur donne pas d’un seul geste. Je donne le premier d’abord, ils le saisissent, ensuite je donne le deuxième. Et de même lorsqu’ils tentent de me donner plusieurs jouets à la fois. J’essaye d’inculquer l’idée de dénombrer, créer un ordre.
Du raisonnement à profusion …
Avant même qu’ils apprennent à parler! Mon préféré est le raisonnement par élimination. Je l’ai expérimenté avec un paquet de bébés. Vous leur tendez deux objets, un qu’ils connaissent à coup sûr et un autre dont vous êtes certain qu’ils ignorent et vous leur demandez précisément de pointer l’objet inconnu. Ils n’hésitent pas longtemps en général, mais ils ne le pointent jamais franchement et des fois ils ne le pointent pas du tout mais ils vous regardent tous avec le même regard perplexe, l’air de dire “mon intuition est-elle bonne ?” “ai-je le droit de choisir au pif ?” “pourquoi ai-je un fort sentiment que c’est la bonne réponse bien que je ne connaisse pas l’objet?” . Inutile de vous décrire combien j’aime ce moment. Je leur lance un regard complice, à la hauteur de la gravité du moment (à leur niveau, c’est quelque chose!), et je nomme l’objet à nouveau…
Les mathématiques se discutent …
J’aime leur donner le sentiment que les mathématiques se discutent, qu’elles sont presque “subjectives”. J’admets les erreurs de calcul et je suis très exigeante sur la précision, je n’aime pas l’étourderie, mais pas des “erreurs” de raisonnement. Le raisonnement, est une voie, qui ne mène pas toujours vers la question posée et la solution attendue, mais elle mène toujours vers quelque chose et ce quelque chose, il FAUT absolument le définir.
Les mathématiques, c’est important !
J’aime leur faire comprendre que les maths, c’est très important. Pour les convaincre vraiment, il faut qu’elles le soit pour de vrai. Ainsi ni fiches, ni cahier, ni manuels, ni matériels, ni cours de maths. Les mathématiques font partie de la vie quotidienne : on compte, on réfléchit, on déduit, etc… Avec les petits, je provoque systématiquement les situations de calcul. Avec les petits, vers 3 ans, mettre les couverts est une excellente opportunité de calcul. Je ne donne jamais le nombre exact de couverts et je demande à l’enfant de mettre la table et c’est l’occasion de voir avec lui s’il y a des couverts de trop, combien, s’il en manque, combien, etc. Des petites additions et soustractions dès 2-3 ans … Et ça marche.
Les nombres, il faut les sentir
Le nombre doivent être en nous si on prétend apprendre les maths. L’enfant qui a intégré 2 et 3 en lui, fera des opérations dessus avec un naturel quasi effrayant. Tout l’enjeu de l’enseignement est de faire intégrer les nombres. Essentiellement par la manipulation et le calcul mental, les deux piliers de l’apprentissage des nombres.
L’écrit et le formalisme sont facultatifs jusqu’en CE1.
Je reviendrai à ce dernier point, “sentir les nombres”, crucial dans ma vision de l’enseignement des mathématiques.
Belle soirée