L'heure de la sortie !


#1

Bonjour,

Comment gérez-vous l’après classe?
Je retrouve généralement deux demoiselles complètement “électriques” après l’école, trop énervées pour rester calmes, prêtes à exploser en colère, ou à fondre en larmes à la moindre contrariété.
Je sais que l’idéal dans ce cas là, c’est le parc pour décharger la tension accumulée mais :

  • Sur quelle durée? (Pas facile de trouver un compromis entre les besoins des enfants et les obligations des parents sans presser/stresser tout le monde)
  • Quelle substitution? (Car bientôt les conditions extérieures ne permettront plus forcément de s’y rendre le soir)

#2

Bonjour,
Quels sont les motifs de colère, d’énervement ou de contrariétés?
Quels âges ont vos deux demoiselles ?
Quels sont leurs centres d’intérêt ?
Si vous nous décriviez vos petites demoiselles au point de vu Caractère ?
Si cela ne vous dérange pas pour essayer de vous orienter au mieux.
Bonne journée


#3

Ces 2 demoiselles ont des tempéraments tres differents.

La première demoiselle a 5 ans. Elle est très énergique, elle bouge beaucoup, elle est passionnée par les sports en général. C’est une petite fille très curieuse, toujours en volonté d’apprendre de nouvelles choses. Elle adore bricoler, construire (elle veut être “chef de la construction” nous dit-elle) Elle a un caractère assez fort et paradoxalement elle semble parfois fragile en proie à des émotions fortes qu’elle semble avoir du mal à maîtriser. Elle fait montre d’une forte indépendance depuis toujours, elle veut faire seule, elle refuse qu’on l’accompagne, qu’on lui explique. Par contre dès quelle se sent débordée, en échec elle explose et elle attend de nous que nous intervenions toutes affaires cessantes. Elle aime s’imposer parfois trop et part dans des colères noires lorsque ça ne fonctionne pas comme elle veut.
Elle a du mal à respecter les règles (à la maison pas à l’école à priori) et je sais que nous parents en sommes en partie responsable. En effet, nos approches ont été différentes auprès d’elle. J’ai été trop autoritaire et trop exigente et mon conjoint lui a joué sur le registre du chantage et de la récompense. Résultat je suis la méchante et lui le “père Noël” sauf que c’est avec moi qu’il faut composer la majeure partie du temps puisque le papa travaille beaucoup . Elle est souvent en révolte à mon égard, me contredis, me provoque parfois en parole ou en geste et me répond Papa lui il va dire oui. Avec son père les relations sont plus calmes mais en ce qui concerne le respect des règles c’est toujours conditionné à quelque chose bonbon, jouets, sorties…

Pour ma seconde fille, âgées de 3 ans, les choses sont plus simples, elle a un tempérament plus calme je dirai presque plus serein. Elle aime les livres, dessiner, se passionne pour la danse, les animaux et les vêtements en ce moment elle passe son temps à “écrire”. Elle est assez autonome au quotidien et accepte volontiers de découvrir de nouvelles choses mais ne formule pas beaucoup de questions.
Elle s’entend bien avec sa soeur en général mais il y a régulièrement des tensions communes je pense à toutes les fratries (compétition, chamailleries pour les jouets).
En ce moment je sens qu’elle essaye d’affirmer un peu sa place. Elle teste les interdits essaye parfois de contourner les règles mais globalement un rappel à l’ordre lui suffit souvent. Elle s’affirme un peu plus auprès de sa soeur.

Pour les crises après classe, c’est globalement sur tout et rien. Voici une liste d’exemple non exhaustive
Parce que le goûter n’est pas celui espérété

parce que oui 30minutes ça passe vite mais il faut rentrer pour avoir le temps de prendre le bain, dîner, et se coucher assez tôt pour être en forme le lendemain (je comprends bien leur frustration mais je n’ai pas l’impression d’avoir le choix)

Parce qu’il pleut et que du coup on va rentrer directement sans faire de toboggan.

"Parce que je veux aller chez X
-oui mais il ne nous a pas invité!

  • tu es méchante !"

Parce que on ne va pas chez Mamie ce soir (qui habite à 100km)

Si la première demoiselle n’a pas pu suffisamment bouger sa soirée ressemble à : choisir une activité ne pas la finir, en sortir une autre sans ranger la précédente, se chamailler avec sa soeur qui veut partager cette activité, se mettre à hurler d’un coup (comme une crise de nerfs) et là c’est la fin je n’arrive pas à la faire redescendre tout le monde finit irrité, stressé.
Bref c’est ce que je cherche à éviter mais quand on vit dans une région où il pleut souvent, dans une petite commune où les éclairages extérieurs sont inexistants, avec un temps imparti le soir pour tout faire, pas simple de trouver une solution satisfaisante pour tous.


#4

Bonsoir,
Je n’ai pas de réponse, mais je ne pouvais pas lire cela sans vous envoyer un peu d’empathie…à vous et à vos filles ! Je suis tellement triste de lire cela…
Ce rythme de vie n’est pas humain…
Je me suis occupée d’enfants à la sortie de l’école pendant des années, et j’ai eu droit à ces moments de décharge ( oui, le goûter pas bon etc c’est simplement pour exprimer les émotions qui n’ont pas pu être exprimées pendant la journée, on le sait mais comment réagir au mieux?..).
Ce que vous racontez est simplement la preuve d’un rythme de vie qui n’est pas adapté aux besoins des enfants.

Que faire ? Accueillir leurs larmes, leurs cris, leurs protestations, accepter d’arrêter le temps, d’envoyer promener le bain, le repas, et tout ce que vous pouvez envoyer promener pour juste prendre le temps de les écouter, de partager avec elles le fait que oui, ce qu’elles vivent est injuste, qu’elles ont le droit d’être à bout après une longue journée à l’école et un temps trop court dehors. C’est même absolument sain !
A long terme, peut-être se poser des questions plus profondes : comment faire pour réaménager votre vie, votre temps, pour que vos filles puissent vivre pleinement leur enfance sans se sentir si souvent frustrée du peu de temps passé dehors et des soirées trop courtes avec vous ?

J’ai subi ces soirées où tout va de travers parce que tout le monde est épuisé de sa journée…
Des fois, des petites solutions, pas révolutionnaires mais parfois salvatrices quand même ont bien aidé…

  • pas de cantine le midi, organisation entre plusieurs parents pour récupérer 3/4 enfants, pique-nique au parc si possible, sinon au moins cela laisse un peu plus de temps dans une journée pour être au calme
  • jokers ( nombre à définir, 3 par an par exemple) pour ne pas aller à l’école et passer une journée avec papa/maman/une amie ( rien que de savoir qu’ils existent suffisent parfois à permettre à l’enfant de se sentir maître de son choix, de ne plus voir l’école comme quelque chose qu’on lui impose contre sa volonté - ce qui est souvent vrai)
  • aucun atelier périscolaire, ni activités en plus de l’école ( ou une maximum)
  • s’investir à fond dans les réunions à l’école et encourager l’équipe à emmener les enfants dehors !

Cela peut donner des pistes, mais même si petit à petit vos filles vont apprendre à exprimer leurs émotions différemment, le fait est qu’elles subissent les absurdités du rythme de notre système…donc il y a urgence à le changer…

Comment avoir envie de grandir si c’est pour mener une vie où il faut si souvent se dépêcher ?

Moi je crois bien que l’on a toujours le choix, même si ce n’est pas facile, même s’il faut du temps pour voir des alternatives, pour mettre en place une nouvelle organisation, et passer outre la normose ambiante !

Quant au mauvais temps, les Suédois ( qui laissent les enfants jouer dehors à l’école pendant des heures) le disent bien : il n’y a pas de mauvais temps, seulement des mauvais vêtements ! :o)

Profitez de ces précieux moments avec vos filles, et ajoutez en autant que possible, le temps passe si vite !


#5

Je trouve dans vos 2 messages à la fois du vécu personnel (ma fille de presque 4 ans ressemble beaucoup à ta grande @g6kpey !) et des paroles réconfortantes et déculpabilisantes (merci @papillon de pointer avec autant de justesse et de délicatesse la difficulté que représente, pour les enfants, la frénésie de notre mode de vie!)

Par bonheur, la maîtresse de ma fille qui est de surcroît une collègue (je suis enseignante en congé parental) chemine dans cette démarche bienveillante et individualisée, et est d’un grand soutien pour élargir notre réflexion de parents épuisés ! (encore une fois avec beaucoup d’empathie, de bienveillance et sans nous juger)

Les plus vilains juges de notre conduite se cachent bien souvent au fond de nous-même…

Je tente de synthétiser avec quelques idées :

  • soyons indulgents avec nous même, nous ne sommes pas parfaits et c’est la meilleure chose à offrir à nos enfants (ma tante m’a dit un jour : imagine l’enfer pour eux si nous étions parfaits : leur but dans la vie est de faire mieux que nous… ça serait alors impossible!)

  • faire le tri /réaménager comme le suggère @papillon : le bain 1 jour sur 2 (voir 1 jour sur 3…) le reste du temps : toilette de chat vite fait un coup de gant aux endroits stratégiques !
    ma fille a appris à se laver les mains ET “le museau” au même moment (pratique en fin de repas ou quand la morve mal mouchée fait des ravages!) c’est ritualisé : elle se frotte le bas du visage/la bouche avec les mains pleines de savon et sait se rincer.

  • écourter les repas si ils stressent tout le monde (avant d’avoir des enfants nous passions un très long moment à table, il a fallu accepter soit de raccourcir, soit qu’ils quittent la table avant nous pour grouiller dans leur coin, c’est pas mal aussi!)

  • repenser l’alimentation pour plus de sérénité : je mange des fruits et légumes “de saison” donc aucun scrupule à ne pas varier au sein de la semaine !! chez nous ça varie au niveau annuel !! en ce moment par exemple, TOUS les jours ma puce mange une carotte en entrée (crue, entière, juste épluchée, facile rapide et meilleur pour la santé!) , des tomates au sel, une pomme en dessert (idem, je n’ai rien à faire, elle l’embarque et croque en bouquinant!) une autre pomme en cas de “MAAAAMAN !!! j’ai faim!!!” en dehors des repas (y’a un mois les quetsches/mirabelles jouaient ce rôle!) une banane au goûter… etc
    je ne me prend plus la tête sur les menus et l’équilibre : elle mange tant de crudités au final que son équilibre alimentaire est hyper sain et en plus c’est pratique ET rapide ! et le côté “ritualisé” j’avais peur qu’elle se lasse mais non : ça la rassure même plutôt je crois. Et quelle fête quand un fruit ou un légume fait son “come-back”… je peux vous dire que les clémentines sont attendues de pied ferme!

Voilà pour la toilette/l’alimentation si qui que ce soit a d’autres tuyaux pour rallonger la liste des idées permettant de dégager du temps/lâcher prise, je suis preneuse !


#6

Bonsoir,
Désolé de répondre un peu en décalé.
Votre grande princesse, comme vous le dite, est très énergique et à besoin de bouger donc ce ne doit pas être évident pour elle de ce contenir durant tout le temps de classe, ce qui expliquerait qu’elle soit parfois bougon et provocatrice afin de reprendre un peu le dessus et de décharger cette énergie qu’elle a du garder à l’intérieur. Elle à un fonctionnement tout à fait logique, contourner les règles ou les détourner c’est le propre de l’apprentissage. Là ou nous adulte interprétons les choses comme contourner les règles , l’enfant lui ne fait que découvrir tels un aventurier toujours à l’affût d’un nouveau jeu et savez vous pourquoi?
Vous le dites vous même , papa et vous n’avez pas le même mode de fonctionnement et votre grande princesse essaye et teste et c’est normal.
Rassurez vous bons nombres de parents sont dans cette même situation ( j’en ai fait partie et je sais ce que ça implique) alors vous avez plusieurs pistes qui s’ ouvre à vous (je vous donne juste des exemples)
trouver un compromis avec le papa pour certaine règles et comportement homogène
Si vous sentez que papa et vous n’êtes pas d’accord alors expliquez vos règles à vos filles mais en toute Empathie. ( et expliquer que papa et vous êtes deux personnes au caractère différent comme grande princesse et sa soeur)
Exemple : Quand tu me parles en criant je n’arrive pas à te comprendre( lui proposer par exemple)
respire un grand coup et explique moi calmement pour que je comprenne. choisir une carte de la colère pour ce calmer ( sur le site de papa positive)
Jouer à découvrir sa journée en 10 questions (vous connaissez?) sinon je peux vous envoyer des liens en privé
Prendre le temps d’écouter son enfants pour l’apaiser , ne pas juger un comportement mais plutôt communiquer en parlant de soit.
Pour les activités hors parc il y a des jeux ou activité que vous pouvez faire ensemble
pâtisserie ( ça aidera au repas du soir) (manipulation, compter les doses et le plaisir de manger son oeuvre)
activité plâtre ( elle aime construire ) et ça fait travailler la patience et la concentration ( compter les dosages , l’espace temps, et fabriquer les couleurs par mélange)
un loto en famille ( petite princesse va apprendre les nombres)
De la relaxation dans le salon (relaxation de la petite grenouille)
fabriquer des chapeaux ou pompons de laine.
Apres je suis convaincu que quelques règles affichées peuvent l’aider c’est pas qu’elle ne veuille pas ranger mais son esprit travail en force et avec 100 idées à la demi seconde, du coup lorsque son esprit est capté par une chose elle oublie la précédente.
Elle a besoin de décharger c’est tout.
Je sais au combien cela demande de l’énergie et en jour de fatigue c’est pas évident mais tout a fait possible.
Vous avez une telle lucidité sur le tempérament de vos princesses que cela devrait progressé .
On ne née pas maman , on le devient, le premier enfant nous place au stade d’apprentie maman et sa place à lui aussi n’est pas évidente.
je vous conseille un livre
Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent
de de Adèle Faber , Elaine Mazlish
et aussi les livres Isabelle Filliozat qui sont des supports qui aide a comprendre son enfant.


#7

Bonjour,
J’adore votre savoir vivre et votre réflexion.
C’est tout à fait ca. Plus on se prend la tete plus nos enfants nous prennent la tete :relaxed:


#8

Bonjour,
Personnellement le parc énerve encore plus ma fille ou disons la maintien dans cet état donc j’évite.
Par contre j’ai remarqué que la bibliothèque qui est un endroit calme peut aider et encore plus si je lui propose de lui lire une histoire…je peux du reste lui proposer à la maison…
Si vous manquez de temps les livres CD sont aussi efficaces car obligent à écouter et donc à faire le calme.
Après il reste les genoux et un échange en tête à tête, soit sur la journée passée, soit sur la future, le mieux peut être sur un thème tout à fait à part qui fait s’extraire du quotidien et donc sortir de l’énervement.
Enfin il m’arrive d’essayer des exercices de respiration ou de relaxation, sa main sur son ventre afin que la paix intérieure s’installe…
Voilà toutes mes combines, en espérant que cela vous aide.
Cordialement,
Anneva