Loi Blanquer réforme maternelle


#1

Bonjour,

J’ai du mal à comprendre les réformes sur l’ecole Maternelle, est ce que quelqu’un peut m’eclairer?

Pour moi scolarisation obligatoire dès 3 ans veut dire obligation de scolarisation en PS pour tous les élèves, ce qui en soit ne change pas grand chose.

Pour mes collègues, c’est scolarisation dès les 3 ans de l’enfant…sauf que c’est impossible!!! On commence avec 28 élèves en septembre et on termine à 34 si 12 enfants sont nés entre 01/01 et 30/06??? 6 enfants en plus par classe pour nous…

J’essaye de comprendre mais définitivement je ne suis pas faite pour le droit et les lois…

Merci à tous ceux qui peuvent m’apporter des précisions…


#2

Pour moi, la loi n’est pas assez précise. Du coup chacun l’interprète comme il veut, ce qui peut créer des désaccords et des tensions entre les enseignants, entre les enseignants et les parents. Dans notre école, nous nous sommes mis d’accord pour que la scolarité soit obligatoire en septembre, dans l’année des 3 ans. Nous en avons aussi parlé en conseil d’école, les mairies sont d’accord avec nous (nous en sommes en RPI).


#3

La rentrée obligatoire sera l’année des 3 ans. Comme aujourd’hui. Pour septembre 2019, les enfants nés à partir de 2016 sont concernés par l’obligation scolaire.


#4

Merci pour vos retours…


#5

Comment es tu si sûre? Où as tu trouvé cette information? Je la cherche mais impossible de la trouver écrite noir sur Blanc…


#6

Concernant un autre sujet de la loi Blanquer, sur la direction d’école, avez vous des informations ? Quel est le projet? Merci


#7

Actuellement, ne sont acceptés en PS que les enfants ayant 3 ans révolus au 31 décembre de l’année de la rentrée, et cela restera pareil. :wink: La loi finalement apporte des changements d’ordre financiers, devrait obliger tous les enfants à être acceptés en PS (sous aucune condition), devrait obliger les enfants à être en classe toute la journée dès la PS (sans possibilité de rythme à la carte) et pour les parents ne souhaitant pas scolariser leur enfant, obligation de déclarer faire l’instruction en famille l’année des 3 ans de leur enfant.


#8

Si vous souhaitez plus d’informations, tous les débats et textes sont disponibles sur les sites du Parlement.


#9

C’est un “projet” de loi : http://www.senat.fr/dossier-legislatif/pjl18-323.html


#10

Attention ce n’est pas la scolarisation qui est obligatoire mais l’instruction…


#11

https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?idSectionTA=LEGISCTA000006166564&cidTexte=LEGITEXT000006071191
"L’instruction est obligatoire pour les enfants des deux sexes, français et étrangers, entre six ans et seize ans."

https://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=115074
"l’obligation d’instruction, c’est-à-dire les enfants qui ont six ans dans l’année civile de la rentrée scolaire"
-> Actuellement. On parle bien d’année civile de la rentrée
-> Je n’ai pas trouvé de précisions plus explicite dans le Code de L’Education. Mais c’est bien interprété comme l’année civile de la rentrée scolaire.


"Les règles relatives à l’âge de l’instruction obligatoire sont susceptibles d’être modifiées (abaissement à 3 ans pour la rentrée 2019 )."

La logique voudrait que ce soit le même fonctionnement.


#12

Nos syndicats parlent d’un projet de remplacement de l’école maternelle par des jardins d’enfants avec rattachement de la Grande Section à l’école élémentaire.
Cela fait peur…


#13

L’instruction obligatoire à 3 ans impose surtout aux Mairies de financer les écoles maternelles privées sous contrat, ce qui n’était pas le cas…
Donc, plus d’argent pour le privé et, par voie de conséquence, moins pour le public ! Est ce le rôle de l’état ???


#14

Beaucoup d’infos ici

Donc rentrée à 3 ans pour tous et assiduité dès la PS = plus d’adaptation avec sieste à la maison, les enfants doivent dormir à l’école même les demi-pensionnaires. A l’oral à l’Assemblée Nationale tous les amendements (de l’opposition) demandant une souplesse pour les PS au moins en début d’année ont été rejetés. Après à l’oral il a été dit que si vraiment gros souci il y aurait un assouplissement possible (pourquoi ne pas le rendre possible dans un amendement alors, mystère). Du coup même les enfants en couche devront être scolarisés…

D’autre part les mairies sont tenues de financer aussi les structures privées, on peut donc imaginer que si une école privée se créé sur un territoire, le budget du public soit amputé.

Les jardins d’enfants, payants mais financés en partie par la CAF, ont l’autorisation pour deux années (test?) d’accueillir des enfants jusqu’à 6 ans (on voit mal pourquoi elles investiraient en matériel et en moyens humais seulement pour deux ans et arrêteraient tout à l’issue de ces deux ans). Le taux d’encadrement y est plus bas que dans le public donc on voit aisément que certains parents qui auront le choix avec une école publique avec classe surchargée choisissent cette solution… Bref des conséquences qui pourraient être désastreuses pour le public par le jeu des fermetures de classe.

Les EPSF ensuite, regroupements d’écoles sous tutelle d’un collège de secteur. Ça existe déjà http://www.ac-poitiers.fr/cid137324/visite-du-pole-educatif-territorial-a-l-isle-jourdain-86.html ici les CP sont déjà au collège avec fermeture d’école rurale à la clé…

Je continue?..


#15

Et c’est là que le bas blesse!!
Plus de sous au privé pour lui déléguer une partie des enfants qui auraient été au public faute de place, donc moins d’argent investi pour le public…


#16

Bonjour,
Y aurait-il des enseignants de l’académie de Poitiers et notamment du collège Cassin qui pourraient témoigner de la fusion école maternelle / école primaire / collège puisque cela existe déjà chez eux???
Cela nous éclairerait sur ce drôle de fonctionnement…
Quelle est la part des enseignants, que devient le directeur de l’école, etc?
Merci


#17

Je ne sais pas d’où vous tirez cette information, mais ce sont plutôt les jardins d’enfants existants qui sont menacés par le projet de loi, qui leur donne 2 ans pour devenir soit des multi-accueils pour 0-3 ans soit des écoles maternelles.

Je connais plusieurs familles dont les enfants ont été en jardins d’enfants pédagogiques à Paris (structures publiques) et les parents sont tous très satisfaits. Les effectifs sont limités à 20 par classe, les enfants sont encadrés par un nombre limité d’adultes et tout le monde se connait. Ils sont donc en confiance, ce qui est essentiel pour entrer dans les apprentissages. Ils ne sont pas évalués (ce qui n’empêche pas les éducateurs de signaler aux parents les enfants qui ont des difficultés). La pédagogie est adaptée à l’enfant, les éducateurs de jeunes enfants qui s’en occupent ont une formation sur les enfants de 0-6 ans et aussi sur les programmes de l’école maternelle, et ils accompagnent les enfants individuellement.
Dans ces structures il y a de la mixité sociale et un pourcentage important d’enfants avec handicap. Je connais une petite fille pour qui on recommandait une AVS pour l’école maternelle alors que ses médecins étaient contre car elle avait juste besoin de quelques adaptations dans la classe. En jardin d’enfants ça ne posait pas de problème. Avec une AVS elle aurait sans doute été stigmatisée, aurait eu moins confiance en elle et aurait été moins autonome puisqu’il y aurait eu quelqu’un pour l’aider à faire des choses qu’elle arrive parfaitement à faire seule.

Ce n’est pas parce que les éducateurs de jeunes enfants n’ont pas la même formation que les enseignants EN que les enfants ne sont pas préparés au CP. Mon fils était en CP avec un enfant venant de jardin d’enfants et il savait lire en y arrivant. Et ça n’était pas un cas isolé.

Personnellement, je regrette que mon fils n’ait pas eu accès à un jardin d’enfants. Il aurait sans doute eu des difficultés scolaires mais je pense qu’elles auraient été moindres et il serait arrivé avec plus de confiance en CP.
C’est plutôt l’école maternelle qui devrait s’inspirer des jardins d’enfants, mais bien sûr ça coûterait trop cher (petits effectifs, taux d’encadrement plus élevé…).
L’école maternelle ça peut être super pour les enfants qui tombent sur des enseignants comme vous, sensibilisés aux lois naturelles de l’enfant, mais tous les enfants n’ont pas cette chance. Ceux qui ont des bonshommes rouges qui font la tête sur leurs fiches, je ne crois pas que ça les aide pour la suite. En GS mon fils avait même des commentaires écrits sur ses fiches, du style “plus vite !”, “pas fini !”, “sale !”

Pour ceux qui ne connaissent pas, vous pouvez lire ces 3 articles sur les jardins d’enfants.
https://lesprosdelapetiteenfance.fr/formation-droits/les-politiques-petite-enfance/les-jardins-denfants-dans-la-tourmente


#18

Personnellement, je ne demande que ça d’avoir moins d’élèves par classe, plus de moyens…
Le reste, je tente déjà de l’appliquer, même si certains parents souhaiteraient que ma méthode soit plus « scolaire ».


#19

Je pense que si les classes étaient limitées à 20, les apprentissages seraient beaucoup plus aisées… Malheureusement, cela ne va pas dans ce sens.

Moi j’ai un peu peur qu’on aille vers la fin de notre liberté pédagogique, voilà ce qui se prépare pour la rentrée: http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2019/04/16042019Article636910259731735183.aspx#.XLbIjqeLnV8.facebook


#20

Attention, il s’agit d’un projet de loi mais le décret n’est pas encore voté et donc la loi non applicable au jour d’aujourd’hui. Malheureusement le projet prévoit que ce soit le décret qui donne les détails de l’application, que ce soit pour la scolarisation à 3 ans mais aussi pour les EPSF…