Montessori, rigide ?


#1

Bonsoir,

Je suis coordo ULIS école en Gironde près de Bordeaux. J’ai écouté des podcasts au sujet de Maria Montessori et j’entame le second livre de C. Avarez (Une année pour tout changer). Je suis en pleine ébullition. Tout me parle beaucoup évidemment avec mes élèves et, j’entame petit à petit une modification de ma pratique.

Je suis un peu désarçonnée par le message d’accueil du forum. Je m’explique : dans les podcasts (Avoir raison avec Maria Montessori sur france culture), j’ai appris que Maria Montessori ne souhaitait absolument pas que sa pédagogie soit vue et appliquée comme une pédagogie dogmatique et rigide, mais au contraire qu’elle devait évoluer à la lumière de la recherche. J’ai bien retenu cela car j’ai trouvé cela très intelligent et loin de la rigidité évoquée. Et puis, je pensais moi-même qu’il y avait une pédagogie Montessori et que cela était figé. Cela n’a fait qu’encourager mon adhésion à cette pédagogie : Maria Montessori voulait que son travail soit remis au goût du jour à la lumière des dernières recherches.

Pour avoir vu des choses qui semblaient prendre effectivement au pied de la lettre certains éléments de la pédagogie Montessori, je me pose les questions suivantes:
Est-ce que Céline Alvarez ne veut prendre aucun risque quant à un détournement du travail de M. Montessori ? Y a t-il une raison politique ?
Y a t-il un risque à se rapprocher de l’association AMI ou d’autres ?

Je cherche à m’autoformer. J’aimerais avoir éventuellement un éclairage de personnes aguerries sur la pratique de la pédagogie Montessori qui, pour moi, est une antipédagogie justement, loin d’être rigide.

Merci à ceux qui auront une réponse, une idée.


Montessori et 5H de concentration par jour
#2

Bonjour Bambi

Céline Alvarez applique parfaitement la volonté de Maria Montessori : continuez à progresser dans la pédagogie active prenant en compte les besoins naturels des enfants. Elle a donc repris les travaux entamés par M. Montessori et a cherché à en améliorer l’efficacité notamment à la lumière des dernières découvertes en neuroscience sur le fonctionnement du cerveau. Elle-même s’est auto-critiquée en améliorant encore ses propres actions menées à Gennevillers lors de la formation donnée quelques années plus tard en Belgique.
Personnellement je n’ai pas eu envie de me rapprocher de l’association AMI, mais le risque de le faire est faible si on garde son esprit critique pour ne pas se laisser enfermer dans quelque chose de figé.
Je me suis auto-formé avec les vidéos de la formation en Belgique, complétés par les explications didactiques de ses premières vidéos dans chaque domaine, et cela m’a permis d’obtenir de reproduire les mêmes réussites que ces vidéos montrent.
Céline Alvarez dit ainsi la même chose que M. Montessori, toujours progresser, quand elle cite des domaines prometteurs qu’elle n’a pas pu investir comme l’école dehors, si cher à Célestin Freinet dont les travaux rejoignent pour l’essentiel la même pensée émancipatrice.


#3

De mon expérience personnelle, les personnes issues de l’AMI que j’ai pu croiser étaient loin d’être rigides, bien au contraire. Je vous conseille de voir quelques podcasts, conférences, etc. de membres de l’AMI et vous faire votre idée. Ou de discuter à l’occasion avec des éducatrice.eurs AMI.


#4

Bonjour,
Pour ma part, ce que j’ai retenu de ma formation Montessori ( 2 semaines avec Papachapito,un trésor) c’est que la pédagogie Montessori est plus que ça c’est une philosophie, un état d’esprit et un regard différent sur l’enfant. En aucun cas ce n’est rigide, à condition de ne pas se centrer uniquement sur l’utilisation du matériel ( ce qui peut être un écueil à éviter ; Maria Montessori le disait elle même le matériel n’est qu’un plus ). Le principe est justement de répondre aux besoins de chacun. Je ne suis donc pas forcément d’accord avec ceux qui disent qu’on ne peut pas faire du 100 % Montessori, c’est possible du moins en maternelle.
Voilà mon avis, mais je débute en réalité c’est la deuxième année en fonctionnement purement autonome.
Bonnes réflexions
Caroline


#5

Bonjour à tous.

Quand je pose la question à mon fils de ce qu’il aime dans cette école Montessori, sa réponse est claire : “je dois toujours prendre un travail”. et “Je veux jouer avec les autres enfants”. Il est triste chaque matin…
Je suis en train de me renseigner auprès de l’organisme de formation officiel Montessori pour quelles raisons ils instaurent ces temps de travail aussi long et c’est d’ailleurs une information clairement exprimée sur leur site : https://www.formation-montessori.fr/montessori/quest-ce-quune-ecole-montessori/ : voir la partie UNE ORGANISATION DU TEMPS SPÉCIFIQUE

En tous les cas, Maria Montessori avait fait ses observations il y a plus de 100 ans ! L’organisme de formation Montessori officiel n’en tiendrait elle pas compte ? J’ai besoin de réponse sur ce point. Sont ils capables d’évoluer ? De se remettre en question ? Comme l’a fait Céline Alvarez, qui a su ouvrir le champ des possibles, tout en restant à l’écoute des sachants, actuels et passés.
J’aimerais aussi savoir pourquoi Céline Alvarez affiche sur son site web un texte très clair qui dit que d’appliquer strictement Montessori peut causer des difficultés aux enseignants et aux enfants.

J’ai prochainement un rdv avec l’école Montessori de mon fils et j’aimerais avoir les arguments pour ouvrir le débat, ouvrir au questionnement.
Si jamais vous avez des éléments d’explication ou d’information sur ce sujet, je vous en remercie par avance.


#6

J’ai fusionné ce sujet avec celui que nous sommes en train de lire pour plus de cohérence de lecture.


#7

Ce qui est rigide c’est de ne pas accepter que les outils labellisés Montessori par l’AMI soient utilisés d’une autre façon que celle enseignée lors d’une formation onéreuse.
Ce qui est dangereux, c’est que les personnes qui utilisent des outils présents dans les écoles Montessori le fassent sans avoir profondément intégré leurs apports pédagogiques et les pré-requis nécessaires ainsi que la posture de l’adulte avant de les présenter à l’enfant.
Ce qui est dangereux également c’est que dans le commerce tout peut-être estampillé Montessori, y compris la litière de mon chat.
Le cadre est rassurant et nécessaire, mais doit être adaptable à la personnalité de l’enseignant, la réalité du terrain et accepter les apports extérieurs lorsqu’ils sont cohérents, complémentaires et intéressants.
Personnellement, pour l’apprentissage de la lecture, dans ma besace il y a Édouard Seguin, Maria Montessori, Céline Alvarez, Claude Huguenin(les alphas), Borel Maisony, la collègue qui m’a donné l’idée des boîtes à sons, Valérie mon assistante et moi.