Je rejoins avec plaisir le fil de votre discussion. J’y trouve des réflexions riches et sincères sur nos doutes et nos motivations. On sent aussi ce qui nous anime : le plaisir d’enseigner. Merci à toutes et tous.
La reconnaissance est avant tout personnelle, elle est minime dans ce métier. Juste apprendre à se faire confiance. Les enfants trouvent tout naturels que l’on soit là pour eux, tant mieux. Les parents ont un regard biaisé de la classe, ils nous confient simplement les enfants, c’est tout et déjà énorme. Chaque collègue est bien occupé, se sent jugé, et n’aime pas les ingérences, c’est la liberté pédagogique. Tout projet d’école ou autre dossier est une illusion administrative visant à nous cadrer. L’institution est un rouage déconnecté et aveugle à l’essentiel.
Avec huit années de recul sur cette approche, je fais figure d’ancien maintenant. Je suis installé dans ma pratique, qui continue cependant d’évoluer à la marge. Le seul conseil que je me permets de vous donner, c’est “tenez bon, gardez le cap, ça vaut le coup”. Sachez vous adapter à la réalité de la classe, ni M Montessori ni C Alvarez ne sont paroles d’évangile, elles le professent elles-mêmes. Innovez, adaptez.
Après cette semaine sportive fin décembre sans Atsem dans ma classe d’une trentaine de petits-moyens, je suis claqué mais ravi de l’autonomie des enfants qui ont continué à travailler, entre deux bêtises, malgré leur fatigue et toute l’excitation ambiante de Noël.
Adoptons juste au quotidien des postures professionnelles, et ayons l’intelligence de notre métier. Dans le sens de savoir s’adapter aux situation, remettre en question son approche tout en gardant un cap bien défini. Je creuse ces réflexions avec les outils de la permaculture dans un livre en cours d’écriture participative. Chacun est bienvenu pour y apporter ses témoignages, ou simplement relire et commenter avec un œil averti et bienveillant. Lien.