Revue de presse - Évaluation scientifique des pédagogies alternatives


#1

Entendu hier sur France Inter, L’évaluation scientifique des pédagogies alternatives


#2

Bonjour,

J’ai écouté attentivement l’émission. Ce qui est dommage, c’est qu’elle ne mentionne pas le contexte d’expérimentation, les résultats sur 3 ans de de cette école de Vaux en Velin. Apparemment, plus d’infos à ce sujet dans le numéro de décembre de Cerveau &Psycho.


#3

Je suis allée consulter l’article dans le magazine Cerveau & Psycho de ma médiathèque. J’avoue ne pas bien comprendre le concept. Il s’agit d’un projet labellisé Cardie intitulé 'Expérimenter Montessori en REP+"

L’évaluation scientifique a été menée par Jérome Prado: http://ife.ens-lyon.fr/ife/ressources-et-services/institut-carnot-de-leducation/fiches-projets/cogmont-pr06-pae-36

Ce qui me paraît très bizarre c’est que l’article mentionne qu’un des enseignants et porteur du projet (Alexis Gascher) s’est formé à ses frais à la pédagogie Montessori". Alors qu’ici, je lis autre chose:https://www.unige.ch/fapse/sensori-moteur/files/3015/4359/1573/52-55_Montessori_629.pdf

En tout cas, ce projet a été soutenu par l’inspecteur de circonscription. Ces inégalités territoriales me rendent dingue. Les inspecteurs valident vraiment ce qui leur chante. Lorsque je vois tous les freins mis dans l’école de mes enfants alors que 6 enseignants sont motivés à faire bouger les choses positivement, c’est désespérant.


#4

merci pour le partage, si après ça on n’est tjs pas convaincu alors…


#5

Bonjour. Je ne suis pas certaine que cela aura des effets positifs. En tout cas, pas à grande échelle.

Il y a moins de 2 semaines, j’ai assisté à une réunion scolaire. Notre école entre dans un dispositif, soi disant pour améliorer les conditions d’apprentissage des élèves, rendre l’école plus attractive. En résumé, pas de moyens humains supplémentaires, pas de changements au niveau de la maternelle. En questionnant la conseillère pédagogique présente, je lui fais remarquer les préconisations de Stanislas Dehaene concernant la lecture (intervention qui cite notamment Céline Alvarez), le rapport 2012 du Haut Conseil à l’éducation qui indique de miser sur l’école primaire + tout un tas d’infos que l’on trouve aisément sur les sites institutionnels de l’EN et Eduscol. Réponse: mais il y a beaucoup de choses à apprendre avant de savoir lire. Voilà pourquoi on attend 6 ans. Elle aurait plus vite fait de dire qu’elle va laisser en perdition plus de la moitié des élèves de cette école, qui ne peuvent être aidés à la maison. Tout ceci sur la base de convictions personnelles.
Après avoir retoqués de nombreux projets allant dans le sens de l’autonomie, l’équipe enseignante de l’école s’essouffle et revient petit à petit à des méthodes traditionnelles. La hiérarchie, en plus de ne pas être aidante n’hésite pas non plus à sortir le fouet.
Enfin, l’inspecteur qui devait être présent mais qui s’est fait remplacé à la dernière minute par la Conseillère pédagogique, lui a eu le temps d’écrire un livre avec tout un tas d’idées bien traditionnelles pour la maternelle. Et comme, il ne faut pas le froisser, il est noté à chaque fois comme absent excusé sur tous les compte-rendu.

Donc, ce qui se veut être une bonne nouvelle ne sera pas saisie par le secteur public dans sa globalité.

Bref, en tant que parent, cette étude m’envoie plusieurs signaux. Si en arrivant sur l’école publique de secteur, la pédagogie proposée, sur la base du volontariat de chaque enseignant, ne vise pas l’autonomie, vous avez 2 choix:

  1. Le premier est de compléter de façon très conséquente à la maison. Fait pour l’aînée en suivant tout ce que j’ai lu sur ce forum, pendant 3 ans. Je ne me suis jamais sentie aussi fatiguée de mon existence. Toutefois, ma fille a prit un excellent départ sur le plan scolaire.

  2. Cette étude démontre finalement que ce qui est proposé dans une école hors contrat peut être valable sur le plan pédagogique. Donc, si vous avez les finances, foncez!

Aie, aie, aie. Je suis vraiment désespérée pour l’école publique…


#6

Chaque enseignant dispose de la liberté pédagogique totale. C’est bien là notre seule liberté.
La pédagogie, c’est comme une voiture.
Plus les freins sont puissants, plus je peux foncer.
Alors, je fonce.


#7

Vraiment, je pense que cela dépend des territoires. Au sein de notre école, les manuels de lecture sont imposés, l’achat de certains matériels refusés par l’inspecteur alors que la mairie donne son accord. Je ne suis pas certaine que tout soit bien réglo.

Je ne suis pas censée m’interroger sur ces aspects chacun disposant effectivement de sa liberté pédagogique.

Sauf que le rétrécissement du champ des possibles pour un enfant commence tôt: passer à côté de la maîtrise de l’écrit, des règles de grammaire et d’orthographe dans les petites classes, c’est se retirer des possibilités ultérieures Cela peut se traduire par l’orthographe qui pêche lors du passage d’un concours ou trébucher à cause d’un niveau faible en mathématiques bien que l’enfant ait toujours été perçu comme un bon élève. Le niveau des concours, des filières spécifiques…lui ne baissera jamais. Tout ce qui ne se fait pas à l’école, quelque soit la raison, c’est tout ce qu’un parent doit faire en plus pour que l’enfant reste à niveau. Au bout d’un moment, lorsqu’il faut constamment repasser/pousser/motiver/comprendre et qu’on lit finalement que ce qu’il se passe dans les écoles privées hors contrat c’est fiable via une expérience financée dans le public…Comment dire…


#8

Voici la thèse dont parle l’article: https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02454499/document