Activités de langage


#15

Bonjour @Maria , il me semble là qu’un digramme “eu” comme dans “peur” serait utile car accepter ef pour oeuf ne fonctionne pas ( dans cette configuration graphique on oralise forcément èf) , euf serait tout à fait judicieux .
Idem pour ey , impossible à lire oeil … Mais là , on se heurte à un deuxième problème , ça devient même complexe car le son y , le fameux yod , est un des plus difficiles . Il me semble qu’on ne peut faire l’économie du “ill” , mais c’est déjà très élaboré … Dans le cas de oeil , euy ne marche pas pour des essais de codage , pas plus que ey …
Le di…trigramme “ill” est il présenté dans la démarche ?
Comment l’enfant encode -il le mot paille par ex ? pay n’est pas satisfaisant car dans ce cas la lettre y fusionne aussi avec le a qui la précède (pour faire ai comme dans payer , rayer ) et seul le “ill” permet de faire /a/ comme dans bailler , caille , caillou etc …
Bref , comment faites vous ?
:sweat:
Une autre petite remarque en passant : dommage pour des échanges clairs que nous n’utilisions pas l’alphabet phonétique (mais il manquerait qqs signes sur les claviers ) car cela peut être signe de confusions : je reviens au fameux yod qui se note normalement /j/ et non pas /y/ , lui même représentant le son “u” …:cold_sweat::cold_sweat:


#16

Bonjour @sylcha,

J’ai commencé à suivre toutes vos interventions sur ce forum qui sont très pertinentes, merci.
Je suis peu spécialisée dans la phonétique mais je m’y intéresse de plus en plus. J’ai d’ailleurs le projet de demander une disponibilité pour éventuellement bénéficier d’une formation en LPC ou autre spécialisation pour les malentendants…
Depuis 5 ans, je suis assez démunie vis à vis des enfants qui ont eu ou ont des problèmes d’auditions.
Je voulais aborder les différents phonèmes avec un signe référent LPC mais je dois avouer que cela demande un entraînement qui n’est pas évident. Je pense qu’une formation reste le plus opportun.
En attendant, je vais afficher ce code dans ma classe au-dessus des tiroirs des sons et graphèmes rugueux. Je ferai l’expérience avec certains enfants, peut être seront ils plus opérants que moi :sweat_smile:
Je désire également utiliser la phonétique avec l’API qui est bien plus clair pour moi. D’autre part, cela permet aux plus grands d’être plus autonomes avec un dictionnaire de langue. Cet alphabet m’a été très utile pour l’enseignement de l’anglais au cycle 3. Je pense que les enfants sont capables de comprendre cette symbolique. En tout cas je vais expérimenter.
J’ai un autre questionnement vis à vis du graphème oi. En API, si j’ai bien suivi, c’est [w] le phonème correspondant. J’aimerais avoir votre avis de spécialiste à propos de ce phonème et du graphème oi. Je suis un peu perplexe et j’hésite à l’afficher pour le moment. Merci.


#17

Bonjour @sophilo & merci pour votre message . Pour le LPC vous avez raison , c’est tout un entraînement si on veut l’utiliser dans le flux de la parole , mais on peut utiliser qqs clefs pour faire une combinatoire visuelle , c’est bien pratique pour obtenir le déclic de l’écrit dans certains cas .
Concernant le OI , ce graphème correspond à deux sons : les deux phonèmes /w/+/a/ donc /wa/ . Ainsi oiseau contient 4 phonèmes /wazo/. Ardoise /ardwaz/. Moineau /mwano/.
Le /w/ (qui est une semi consonne = semi voyelle de même que le yod noté /j/ en API) peut se combiner avec d’autres sons vocaliques . Par ex avec /i/ dans “oui” /wi/ . Wisky /wiski/. Fouine /fwin/ . Couiner /kwiné/.
Avec è (le signe API de ce son n’existe pas sur le clavier , ce qui est bien dommage car pour communiquer sur ce forum ça nous serait bien utile ) ex “couette” /kwèt/ . Mouette /mwèt/.
Moi aussi j’adore la phonétique et je pense vraiment que c’est un outil que tous les enseignants devraient maîtriser , c’est vraiment utile quand on apprend à écrire et lire à des enfants !
J’espère vous avoir éclairée sinon n’hésitez pas je vous redonnerai des exemples .
Il y a aussi le cas intéressant de la 3ème semi voyelle (pas de signe non plus sur le clavier hélas …) qu’on entend dans “puis” “ensuite” “cuite” etc …


#18

Merci @sylcha,
Votre réponse confirme ce que j’avais compris. Cependant, ce qui me gène c’est de qualifier oi comme un digramme. En effet, si j’ai bien compris la définition du digramme ou trigramme, cela fait référence à un phonème. Or le digramme oi fait référence à 2 phonèmes. Je suis un peu pointilleuse mais j’ai besoin de clarté pour moi même être claire avec les enfants.


#19

Eh oui vous avez raison , bigre !..
C’est un cas particulier comme il en existe tant , d’où la difficulté de systématiser une analyse …
En effet , si digramme = un seul phonème , ce n’en est pas un , et on ne peut pas non plus couper oi en deux …
C’est donc quand même très proche d’un digramme comme ch où deux lettres se “collent” pour faire un tout . Dans le cas de oi , deux lettres se collent aussi pour faire un tout plus complexe .
Peut être vaut il donc mieux quand même continuer à le traiter comme un digramme , en l’associant bien à l’enchaînement /wa/.
Il me semble que ça ne risque pas de les embrouiller , mais , c’est vrai , pour la “justesse” de l’analyse , oi est enquiquinant .
Il est très proche de oué , ouè , ouais , oui … qu’on ne peut théoriquement pas décomposer non plus (sauf en poésie) en ou-é , ou-è , ou-i . Proche aussi de oin …
Mais la différence c’est qu’on peut quand même (en ralentissant la transition & en faisant une petite entorse à la fonétik …) lire “joué” : jou-é puis faire la transition de plus en plus vite , idem avec couette : kou-èt puis kwèt , oui : ou-i puis /wi/ etc ( si on lit ouistiti , on voit bien que ça coince en revanche ) alors qu’avec oi , il faut vraiment apprendre d’un coup /wa/ .
Qu’en pensez vous ?
Vous avez soulevé là une question de linguiste … et la linguistique n’est pas une science exacte :mask:
Sèsakèchwèttt !
Et avec l’accent du midi , on aura peut être encore une autre analyse … ( tu as bien jou-é ? oui !)


#20

Voici un petit jeu de devinettes tactiles très apprécié des enfants. Nous y jouons depuis longtemps avec mes élèves de façon improvisée et ils en redemandent à chaque fois !

En voici la règle : un enfant dessine une forme, ou un chiffre ou un son, dans le dos de son camarade et l’autre doit se le représenter mentalement pour le deviner. Il peut s’aider pour cela d’une carte référence sur laquelle sont représentés tous les modèles à deviner.

Ce jeu permet de développer le sens du toucher mais surtout il permet de construire une représentation mentale des formes, des chiffres ou des sons. En feuilletant les catalogues j’ai vu que les éditions oppa en avait fait un jeu de cartes. J’ai donc décidé d’en réaliser un moi aussi (avec l’aide de mon ami gérard qui maitrise vraiment l’outil informatique) !


#21

Bonjour,
j’ai vu que pour votre son gn de la première boite vous n’aviez pas mis d’objet. Mon fils, au cours d’un repas, s’est écrié "maman le voilà ton son gnnn ! " … nous mangions des gnocchis !
J’ai fabriqué le mien en pâte fimo :wink:


#22

Pour répondre à certaines demandes en MP suite au message de @karo vous pouvez récupérer les cartes qu’elle a fabriquées son jeu de devinettes tactiles ICI.


#23

Merci @karo !
Avec des grands, je pense que je vais les utiliser en anglais, pour travailler les chiffres, les lettres et les formes. :gb:


#24

De rien avec plaisir !


#25

et encore, c’est plutôt: tu as bieng jou-é:wink:


#26

Merci @Montessoria,
J’enrichirai ces tiroirs cet été. Nous avons rajouté des objets avec les enfants.
Beaucoup sont maintenant capables de dire le son d’attaque des mots et commencent à savoir nommer la lettre. Certains savent associer le graphème rugueux qui correspond : a, i, ou, m, n, p, l, v…
Je veillerai à animer plus régulièrement ces ateliers.
Je médite à propos de l’utilisation des “alphas” en complément. Cela me semble une façon attrayante et amusante pour les enfants de 2 ans à 3 ans.
A bientôt.


#27

Je les utilise quotidiennement en parallèle, et c’est vrai que c’est un outil très utile :slight_smile:


#28

J’aimerais savoir comment vous présentez les pochettes de lecture : est ce que vous donnez uniquement les images des mots à coder à l’enfant et les mots une fois qu’il a écrit, ou est ce que vous lui laissez les billets avec les mots des le début de l’activité ? Dans ce cas il pourrait recopier les mots avec l’alphabet mobile plutôt que de chercher à coder.

J’aimerais aussi savoir si vous avez déjà été confrontés à des enfants qui mettent des lettres de l’alphabet mobile à l’envers (les miennes sont de la même couleur des 2 côtés). Avec les lettres rugueuses on ne peut pas se tromper. Comment réagir si la bonne lettre est codée mais mise à l’envers ? Je montre la lettre rugueuse correspondante mais ca n’est pas toujours suffisant pour que l’enfant replace la lettre dans le bon sens facilement.

Merci d’avance.


#29

peut être que la ligne d’écriture tracée sous les lettres pourrait suffire. Le mot ne peut se lire que si la ligne n’est pas interrompue.


#30

Bonjour
Je ne suis pas enseignante donc peut-être que je ne suis pas dans la bonne conversation mais je n’ai pas trouvé le bon groupe pour ma question. Mon fils de 4 ans entre dans la lecture. Nous allons acheter les premiers livre de Celine Alvarez.
Il connaît le son de toutes les lettres et est en cours d’acquisition des digrammes qui sont dans la boite des lettres magnetiques.
Ma question pour passer à un niveau supérieur de lecture : comment lui apprendre que le S fait parfois Z ou que le G se prononce aussi J. J’imagine que lui apprendre les règles de lecture n’est pas la bonne idée a son âge. Faut-il lui apprendre GE comme un digramme? Mais Quid du S qui se prononce Z? Ou bien enregistrent-ils ces specificités naturellement. Au fur et à mesure qu’ils se trouvent confrontés à la situation?
(Désolée pour ce long pavé et merci de m’avoir lue!)


#31

Pour ma fille ça s’est fait naturellement, en lisant des albums et lui apportant au fur et à mesure les phonèmes/graphèmes inconnus. C’est comme pour les exceptions, on les retient à force de les rencontrer. Et c’est beaucoup plus motivant pour l’enfant je trouve.

Après il existe du matériel Montessori (pochettes de cartes) qui répertorient toutes les écritures d’un même phonème, mais je ne suis personnellement pas très emballé par le principe. Cela me semble un peu trop “scolaire”. Mais ça peut plaire à certains élèves. Et ça a l’avantage de permettre à l’enfant de travailler seul.


#32

Merci pour votre reponse. Je préfère aussi la méthode empirique je pense.


#33

Bonjour,
Premières lectures des livres à lire tout seul dans ma classe aujourd’hui. J’appréhendais justement ces sons que nous n’avions pas appris, et en fait, je les donne aux élèves au moment où ils apparaissent et aucune réaction des enfants qui se posent bien moins de questions que nous ! Tout s’est bien passé et leurs sourires à chaque page… :relaxed:


#34

merci pour votre retour d’expérience.
Notre petit garçon rentre dans la lecture à son rythme. Il veut tout déchiffrer à la fois : les majuscules, le script et il commence même à s’intéresser aux cursives. Céline Alvarez, dans son second livre, écrit qu’il faut rester sur l’écriture choisit tant que la lecture n’est pas automatisée, mais j’ai fait le choix de suivre ses envies. Il n’a que 4 ans. Même si ça le ralenti (peut-être) dans son apprentissage de la lecture, c’est comme ça qu’il est motivé pour déchiffré. Je lui fais confiance.
Je lui indique effectivement les sons au fur et à mesure s’ils diffèrent du son le plus courant et cela ne lui pose pas de problème.
Il déchiffre (lit?) des recueils de textes des Alphas niveau CP. Même s’il se décourage quand il voit qu’il y a plusieurs phrases sur une même page. Finalement, une fois qu’il s’est lancé, il n’y pense plus. Et je n’insiste pas pour qu’il continue l’histoire quand il en a marre. J’insiste juste pour finir la page. Je l’accompagne comme je peux!