Aider un CM2 dans l'oposition


#1

Bonjour à tous et toutes! Je ne sais pas si mon sujet est au bon endroit, n’hésitez pas à le déplacer si besoin. Alors voilà : j’ai mon 1er poste fixe (youpi !!) cette année. Je dispose d’une classe grande et neuve, ce qui nous permet de ne pas nous sentir à l’étroit (29 cm2!!), d’avoir un coin bibliothèque et deux autres coins: arts visuels (où je mettrai en place les invitations) et techno (où je vais mettre en place tout plein de choses pour fabriquer des objets ainsi que des défis techno). J’ai des tas d’idées mais prise dans le tourbillon de la rentrée je n’ai pas encore eu le temps de les amenager correctement. J’aurais des tas de questions pour vous mais la principale est celle ci: j’ai dans ma classe un enfant qui est en refus du travail. Apparemment il est bien connu dans l’école. Il ne rentre pas dans les activites, et passe son temps à perturber les autres. Je passe beaucoup de remps avec lui, à l’encourager et à l aider mais il sa réponse est invariablement “je ne sais pas”, “je n’ai pas d’idées”. A côté de ça il a de bonnes capacités ! Mais il semble completement bloqué, avec une très mauvaise image de lui même. Je n’ai pas encore assez de materiel pour lui permettre de s’isoler et d’entrer dans le travail en manipulant… bref c’est un vrai casse tête ! Il faut que je trouve une solution pour cet enfant car ça me brise le coeur de le voir comme ça, et l’année prochaine c’est la 6eme! Help! :smile:


Nos pistes pour l'élémentaire !
#2

Quels sont ses rapports avec les autres? un camarade peut peut-être l’aider? un système de tutorat peut parfois fonctionner.
Tu peux aussi lui donner des responsabilités dans la classe pour le valoriser, ou lui confier des missions spéciales…
As tu repéré un domaine qui l’intéresse?
Les collègues qui le connaissent ont ils trouvés des points d’appuis, des trucs qui marchent, que tu pourrais réutiliser?


#3

Coucou Nahalie. Ses relations avec les autres ne sont malheureusement pas tres bonnes car il les embete beaucoup (c’est je pense le seul mode d’entree en relation qu’il a trouvé), mais il a un très bon copain avec qui il bavarde beaucoup :wink:. Je vais tester le tutorat entre eux, on va voir ce que ça donne. C’est une très bonne idée merci! Quant aux responsabilités il est très content d’en avoir, je vais creuser par là aussi… sinon je pense que le coin techno lui plaira beaucoup, je vais essayer deble mettre en place rapidement.


#4

Coucou Julie 1! Il y a quelques années j’ai connu un petit gars comme le tien. J’avais réussi à le faire travailler avec des légos, j’avais pris en photo un travail et peu à peu il a accepté de montrer aux autres ses savoirs faire et il est devenu responsable de cet atelier. Peu à peu avec des lectures pour faire il a suivi une fiche de lecture puis de grammaire (retrouver les verbes d’actions).
Sinon le tutorat, ça avait marché pour un autre à condition qu’il accepte, sans être blessé. Une feuille route peut aider à l’organisation (ce que chacun doit faire).

Bon courage à toi.


#5

En fait, le truc c’est qu’il bosse lorsqu’il est sur un travail qui ne présente pas de difficultés pour lui. Il est capable même de se concentrer assez longtemps! Mais dès qu’on a des phases orales ou qui demandent de la creativite (les ateliers d’écriture, les moments de travail autonome ou de travail sur leurs exposés par exemple, bref, tout ce qui n’est pas “cadré”…), il ne travaille pas car il se braque, dis qu’il n’a pas d’idées et il se met à embêter tout le monde et à perturber la classe. Il a aussi pas mal de conflits avecles autres et lorsqu’il fait n’importe quoi (l’autre jour il s’est mis debout sur sa chaise en plein travail sur les exposés et s’est mis à crier) et que je le reprends, il se pose en victime, dis qu’il n’a rien fait et ne soutient pas le regard. Je sens plein de potentiel en lui, J aimerais tellement l’aider ! Bon après, il a un contexte familial compliqué apparemment et je ne peux pas m’appuyer sur sa famille pour le faire avancer. Je vais essayer de vite mettre en place d’autres ateliers où il peut être en autonomie mais je cours sans arrêt et ça n’avance pas vite.


#6

J’ai oublié de preciser que lorsque je parle de travail autonome, c’est un fichier que j’ai imprimé pour chacun qui reprend des exercices sur les leçons de maths et français que l’on aborde dans la semaine. Ils s’organisent comme ils veulent, ils peuvent faire soit les exercices dans l’ordre souhaité, faire des jeux mathématiques (j’en ai peu mais je vais en fabriquer d’autres au fur et à mesure), travailler sur leurs exposés ou leur poésie ou encore lire/emprunter un livre/faire une fiche de lecture. Ils ont sur ce fichier un tableau où ils notent ce qu’ils ont fait et ce qu’ils prevoient de faire le lendemain. Un peu en mode “plan de travail” quoi!


#7

J’ai pareil aussi dans ma classe . Des élèves perdus qui ne savent pas trop quoi faire .

Ca serait cool de partager si on trouve quelques choses pour ce type d’élève.


#8

Je n’ai pas eu de primaire depuis longtemps mais je vois bien de quoi vous parlez en décrivant ces enfants qui bloquent et se mettent à perturber les autres quand on leur demande de s’autonomiser, de faire preuve de créativité et d’organisation personnelle, qui n’ont pas confiance dans leurs capacités… Pour ces enfants, ce qui est proposé comme un espace de liberté se trouve surtout être une source, ou plutôt un révélateur, d’angoisse… Ils ont besoin de se sentir guidés de très près, rassurés à chaque pas vers le nouveau. Dans un fonctionnement traditionnel ce serait peut-être moins visible, l’angoisse de ces enfants serait plus discrète peut-être, mais elle n’en serait pas moins là et les empêcherait encore plus de construire leur estime d’eux-mêmes…
Dans ton fonctionnement en ateliers autonomes, les problèmes de cet enfant deviennent évidents et tu vois bien qu’il faut absolument faire quelque-chose, c’est un énorme atout pour lui ! L’autoriser à travailler avec son copain, en tutorat ou simplement en binôme, ça peut marcher…
Mettre en valeur la plus petite de ses réussites, aussi… J’ai lu le résumé d’un album où une petite fille refuse de dessiner… Sa maîtresse lui donne une feuille et un crayon et la petite dit qu’elle est nulle, qu’elle ne sait pas quoi dessiner… La maîtresse répond en souriant gentiment : “Commence déjà par un point…” La petite appuie rageusement son crayon sur la feuille, formant un gros point qui la troue presque, puis l’abandonne en boudant… La maîtresse ne dit rien, prend la feuille et le lendemain, la feuille avec le point est encadrée et exposée dans la classe… La maîtresse explique que ce point, c’est le début de tout ce qu’on peut imaginer, que c’est la preuve que lorsqu’on essaye, on arrive toujours à quelque-chose et que c’est toujours intéressant… ou quelque-chose comme ça…
Je pense aussi à la façon de complimenter : utiliser les compliments descriptifs plutôt que laudatifs est plus efficace et mieux perçu… En mettant l’accent sur le processus plus que sur le résultat, ils aident les enfants à se souvenir de comment ils ont fait et ils s’en rappelleront mieux grâce à cette mise en mots de l’adulte… Exemples : “Oh, je vois que tu as commencé ta fiche par l’exercice que tu avais déjà bien compris en classe, c’est une bonne idée de commencer par ce qu’on sait le mieux faire, ça met en confiance” ou “C’est intéressant la façon dont tu as répondu à cette question… ce n’est pas ce à quoi je m’attendais mais j’aime voir que tu essayes et je vois que tu as déjà compris que…, il ne reste plus qu’à faire attention à…, ou à penser à…, et la prochaine fois tu y arriveras tout seul” ou “Tiens, je remarque que tu as choisi des couleurs contrastées et que tu les as disposées de façon à ce qu’elles se mettent l’une l’autre en valeur, cela donne beaucoup d’expressivité à ton dessin…”


#9

Merci pour vos réponses! L’attitude de cet enfant semble changer un peu… il se met un peu au travail (il reste bloqué sur certaines activités mais c’est un peu mieux déjà). Ma plus jolie réussite jusqu’à présent? Je lis aux élèves "Harry Potter"en lecture offerte tous les jours après le repas pendant une dizaine de minutes. Lui qui ne voulait pas lire au début de l’année est venu en classe un jour…avec le même livre que moi. Il suit sur son livre lorsque je lis.
Parmi les problèmes que je rencontre avec lui maintenant, le plus gros semble l’absence de contrôle inhibiteur. Il est tout le temps debout sur sa chaise, parle fort et sans respecter ma parole ou celle de ses camarades… bref, il est "tout seul. Je réfléchis à des choses qui pourraient l’aider à se poser.