Appel aux anciens


#1

Un certain nombre d’entre nous semble avoir quelques soucis de démarrage. Il me semble qu’il s’agit toujours de personnes pratiquant cette démarche pour la première année (à la fois pour les enfants et l’enseignant).

Les problèmes rencontrés sont :

  • le manque d’intérêt que les enfants portent pour les ateliers
  • le bazar généré par les enfants laissés « libres »
  • la difficulté à présenter des ateliers au milieu de ce bazar
  • l’impression qu’à ce rythme-là, on n’y arrivera jamais
  • éventuellement le désarroi de l’ATSEM déroutée par ce nouveau fonctionnement.

Les questions qui se posent :

  • est-ce normal ?
  • ai-je commis des erreurs ?
  • suis fait(e) pour ce type de démarche ?
  • dans quel ordre présenter les ateliers ?
  • par quels ateliers commencer (activités pratiques, sensorielles, vocabulaire, …) ?
  • comment occuper calmement la vingtaine d’enfants qui ne sont pas en présentation sachant qu’à cette période ils ne connaissent que trop peu les activités didactiques ?

Je ne suis ni déçu, ni désespéré. Nous ne sommes qu’au début de l’année. Quelques éléments positifs ont commencé à apparaître. Certaines stratégies ont permis d’améliorer un peu les choses. Je pense que tout ceci n’est que temporaire et que, petit à petit tout va rentrer dans l’ordre. Toutefois il serait bien que les anciens nous racontent leurs débuts, nous donnent quelques pistes. En gros, de quoi nous projeter dans l’avenir avec optimisme et sérénité et nous faire gagner du temps.

Merci d’avance
Marc


#2

Merci Marc pour ce sujet ! :star2: Comme je manque beaucoup de temps en ce moment, je compte en premier lieu sur les retours des enseignants qui sont passés par là pour apporter quelques pistes, et je viendrais ensuite donner celles que nous avons utilisées pour compléter en cas de besoin.


#3

Alors ça c’est un super sujet! Merci Marc! Faisant partie des nouvelles, je vais suivre ton post avec un grand intérêt! :slight_smile:


#4

Bonsoir Marc,

J’ai commencé en septembre 2015, sans transition quasiment, avec des MS-GS, j’ai posté un msg dans la rubrique “Alors cette rentrée?” pour répondre à stephanies qui demandait comment avaient fait ceux qui étaient passé par là pour les premiers temps…
Peut-être trouveras-tu des éléments pour nourrir ta réflexion… et si tu as des questions précises, je peux réfléchir avec toi et tout ceux que ça intéresse (je suis en congé mat’, je n’ai pas encore accouché, j’ai donc un peu de temps pour partager mon expérience!)

Je dirais que… “c’est normal” “il faut du temps…” "…de la patience… “…beaucoup de flexibilité cognitive…” :wink: “…savoir se trouver des stratégies” j’ai commencé à sentir que “ça tournait” en janvier, et j’ai assisté à une explosion de progrès époustouflante à partir de mars/avril.

J’ai hâte de renouveler cette belle expérience!


#5

coucou Marc

allez, je me lance : je donne ma petite expérience … ça redonnera peut être le moral à certains

Je me suis lancée complétement en janvier 2016, mettant à profit un arrêt de travail imposé par mon état de santé (qui a dit que quand la conscience ne réalise pas être “à bout” c’est le corps qui impose une pause ??). J’avais rencontré le site de Céline en surfant sur le net à la recherche d’idées pour réussir à gérer ma classe de PS/MS qui était comment dire … atroce !
Ca a été comme pour beaucoup d’entre nous un déclic, une révélation. J’ai avalé toutes les vidéos sur ma semaine de vacances et me suis lancée dès la reprise.

J’étais pleine d’un élan nouveau et je n’ai pas su/voulu attendre, en me disant que j’allais commencer “doucement” comme préconisé … mais prise dans l’élan, j’étais comme dans un tourbillon, incapable de me freiner.

Pour pallier au problème de ma disponibilité pendant les présentations, j’ai commencé dans un premier temps par les MS l’après midi (15 élèves à gérer, toujours mieux que les 32 …). Mes élèves ont très vite adhéré, même si j’ai eu comme vous de grands moments de “bazar”.

Assez vite, mes MS ont demandé à pouvoir utiliser le matériel le matin aussi. Je les y ai autorisé sur le temps de l’accueil d’abord, du coup, les PS les ont vu faire et ont demandé à leur tour… et c’était parti !

En revanche, mon ATSEM n’a pas vraiment compris la méthode et j’ai eu beaucoup de mal à la convaincre. Du coup, je n’ai pas eu beaucoup d’aide de son côté. Je me suis donc appuyée sur les enfants, et cela a assez bien fonctionné : ils prenaient en charge le pliage et le rangement des serviettes lavées, le remplissage du jerrican (je n’avais pas la chance d’avoir de point d’eau, à la guerre, comme à la guerre !)

J’ai instauré des temps de parole qui ont été très utiles à la prise de conscience du rôle et des responsabilités de chacun. Ils pouvaient aussi en profiter pour “annoncer” ou montrer une réussite dont ils étaient fiers. Ces temps leur ont beaucoup apporté.

J’ai dû refaire mon plan de classe un nombre incalculable de fois, passé un temps infini à trier et ranger le matériel de classe. J’ai fabriqué du matériel (aucun budget prévu, système débrouille en action) et passé pas mal de temps à chiner, mais je ne regrette rien… au contraire.

Si je ne peux pas affirmer avoir eu une évolution “révolutionnaire” de leurs capacités intellectuelles, j’ai en tout cas été témoin de leur évolution personnelle et du développement de qualités humaines fort appréciables.

Je n’ai qu’une chose à vous dire : lancez-vous, persévérez, même si on a de grands moments de doutes, la lumière est au bout !!!


#8

Un grand merci pour vos précieux témoignages!!!


#9

Bonjour à tous,

L’année dernière j’étais en année 0, avec tout le matériel montessori mais à mi-temps. Cette année, j’ai repris à temps plein et modifié pas mal de choses ce qui me laisse de l’espoir quant à ce qui pourrait se passer dans quelques mois (j’ai 27 enfants de moyenne section).

L’année 0 a été très éprouvante, mettons de côté le mi-temps, car il y a eu un gouffre entre les vidéos de Gennevilliers et ce qui pouvait se passer dans ma classe. L’expérience m’a toutefois permis de constater que mes élèves avaient développé des compétences sociales extraordinaires pour leur âge : l’entraide était permanente, il y avait très peu de conflits entre les enfants, ils ont acquis une grande confiance en eux, ils étaient très bienveillants les uns envers les autres. Je dois aussi admettre qu’ils ont acquis une belle ouverture d’esprit et une curiosité insatiable pour tout. Ils étaient heureux chaque matin en venant à l’école et cela ne s’est pas démenti pendant l’année. Par contre, d’un point de vue des apprentissages stricts, les résultats ont été décevants car j’ai eu du mal à trouver la bonne posture, à lâcher prise et à prioriser, à m’organiser dans les présentations. Ils ont donc acquis les compétences de moyenne section mais pour la majorité d’entre eux ne sont pas allés au-delà. J’avais mis en place un cahier de réussites individuel et rempli par les élèves eux-mêmes. Bien qu’ils l’aient eu facilement en main (photos uniquement et gommettes en cas de réussite) cela ne m’a pas satisfait : trop lourd à gérer, des élèves qui valident parfois des compétences alors qu’elles ne le sont pas en réalité, une course aux gommettes et des enfants. C’était comme un catalogue du matériel de la classe alors ils aimaient prendre celui qui leur faisait envie et non celui qui correspondait à leur besoin réel.

J’ai passé l’année 0 à changer le plan de classe, à lire et relire les écrits de Maria Montessori, à réécouter en boucle les vidéos de la session de formation de Céline qui a eu lieu à l’été 2015. Je me suis chaque jour posé des questions bien souvent sans trouver les réponses appropriées au sein de ma classe. Et puis, j’ai relevé une phrase de Céline : “Si vous entrez dans ce processus, c’est vous tout entier, votre mode vie, le regard que vous portez sur le monde qui vous entoure qui va changer.” et puis elle a aussi dit “Apprenez à prendre soin de vous et vous prendrez soin d’eux” (enfin quelque chose comme ça). Alors, cet été j’ai beaucoup cogité là-dessus et j’ai décidé de LACHER PRISE mais pour de vrai cette fois :slight_smile: J’ai décidé de regarder le monde avec un œil nouveau, beaucoup plus tolérant et plus confiant en l’Homme. Je ne dis pas que cela a permis de transformer cette rentrée en véritable bonheur mais cela me permet de me régaler des petits bonheurs que j’observe quotidiennement dans ma classe, d’accepter d’être sur un chemin long et de rester sereine face à ces petits loulous qui débordent parfois. Autres choses aide énormément : l’organisation, la rigueur matérielle et une asem en or (oui, ça ça ne s’invente pas :slight_smile: )

Pour l’instant ma classe ressemble à ça : 27 loulous plein de vie qui sont calmes et appliqués jusqu’à 9H45 (on rentre à 8H05), nous sommes alors en travail libre (nom que je donne à cette manière de travailler). 9H45, il faut ranger et préparer tout le monde pour le respect du sacrosaint goûter et de la récréation…Et bien après 30 minutes de courses poursuites, d’angoisses dans cette cour immense (il y a 750 élèves dans l’école) et bien je dirai que ma matinée est terminée ! Cette récréation casse complètement un cycle d’apprentissage efficace. S’ensuivent ensuite un autre créneau de 45 minutes de travail libre, puis une récréation de 15 minutes (qui coupe encore un peu plus cette matinée saucissonnée), et enfin un créneau de 40 minutes sur lequel je fais sport (je pense que ce créneau de sport est important et qu’il est complémentaire du travail libre, en bonne adepte de l’USEP je trouve que les enfants y développent coopération et esprit d’initiative dans un contexte différent de la classe). Ensuite, nous avons la cantine. Autant dire que ce deuxième créneau de 45 minutes de travail libre est totalement inefficace. Je n’arrive pas à me résoudre à le retirer.
L’après-midi, certains dorment, les autres poursuivent dans la classe le travail libre (pendant 1H15), après une année d’expérience je trouve que c’est à ce moment de la journée que les enfants sont les plus productifs et efficaces. Nous avons ensuite de nouveau une récréation (qui est bienvenue celle-là) et il reste 30 minutes pour faire un bilan de la journée et lire une histoire, écouter de la musique (ou la radio : radio Pomme d’api ils adorent ça:) ) .
Après 10 jours de classe, le bazar règnent donc essentiellement de 10H à 12H. Point important, contrairement à l’an dernier où je n’avais pas voulu prendre le temps de préparer mes élèves en début d’année à travailler en leur offrant essentiellement les activités de vie pratique et de vie sensorielle, et bien cette année je me l’autorise (je n’ai mis en plus que les lettres rugueuses, les chiffres rugueux et l’escalier de perles, ainsi que la bibliothèque). Nous voyons avec mon asem que les enfants ont déjà presque tous progressé dans l’ordre et la maitrise du geste. Reste à gérer ceux qui n’arrivent pas encore à se poser : ils représentent 9 élèves sur 27 ! Bref, un gros travail !!! Mais je leur laisse du temps, essayant en attendant de limiter la casse…:slight_smile:
Le mercredi matin est consacré aux sciences expérimentales (1H seulement de travail libre) et le vendredi matin à la pratique artistique.

Les élèves donnent l’impression en ce début d’année de papillonner d’activité en activité sans jamais réellement se poser. Ca c’est l’impression que l’on a lorsque l’on ne lâche pas prise 5 minutes sur les oppressantes demandes des enfants pour OBSERVER. Je ne me l’autorisais pas non plus l’année dernière, quelle erreur ! Maintenant, je leur dis : “Non, je ne suis pas disponible. Là, tu vois, je regarde, je vous regarde pour mieux vous aider et mieux t’aider ensuite.” Et bien, lorsque l’on prend ce temps d’observation, on s’aperçoit que la situation n’est pas si catastrophique et qu’une partie non négligeable de la classe est occupée à une activité intelligente et ordonnée. Après cette respiration, on peut prendre par la main l’agitateur et lui accorder du temps pour une présentation “Viens avec moi, j’ai quelque chose de formidable à te montrer…On va trouver quelque chose qui t’intéresse.”

Aujourd’hui, j’ai bien besoin d’une sorte de mentor qui puisse venir m’observer en classe et corriger mon attitude, me guider dans les meilleurs choix à faire pour tel ou tel élève. Je ne l’ai pas encore trouvé là où je suis alors je me forme maintenant à la communication non violente et à d’autres façons de poser son regard sur l’autre en espérant que cela me permette d’apaiser toujours un peu plus ma classe. Je suis persuadée que lorsque ça ne marche pas c’est parce que Nous, enseignant (je n’aime pas trop ce mot) marchons de travers.

Le chemin ouvert par Céline est long et difficile mais tellement beau. Les premiers mois sont éprouvants et chaotiques, il faut alors prendre soin de soi et être la meilleure oreille pour ces enfants. Il faut accepter qu’il faille du temps pour déconstruire ce qui a été mal bâti pendant 4 ans;)

Tenez bon, courage !


#10

Je voudrais encore vous remercier pour tous ces témoignages si encourageants! Claire ton cheminement est évident à travers ce que tu écris, et c’est vraiment une prise de conscience que tu nous offres! Je me retrouves dans ton comportement de l’an dernier et je vais essayer de suivre tes conseils!


#11

Avant de “rencontrer” le travail de Céline, j’avais visité des sites de collègues pratiquant l’autonomie des élèves “version éducation nationale”.

J’ai voulu essayer, et j’ai mis en place un cahier des progrès/réussites pour mes MS . Séparé en onglets respectant le découpage des nouveaux programmes, il se présentait comme le reflet des activités (traditionnelles, mais individuelles) effectuées en autonomies par les enfants. J’avais prévu plusieurs cases que les enfants devaient cocher qd ils faisaient l’activité. Dans mon idée d’alors, j’aurais validé lorsqu’ils se seraient entrainés suffisamment pour que j’estime la compétence acquise. J’ai passé un temps inimaginable à photographier toutes les activités, faire les tableaux, imprimer … et coller toutes ces pages dans les fameux cahiers

L’idée était de rendre les enfants autonomes …Vous me croirez si vous voulez … c’était une belle utopie … !!! Ce que j’ai appelé un “énorme bide pédagogique” : les enfants ne se sont presque pas intéressés à ce cahier (ni aux activités proposées d’ailleurs … et la classe était un véritable bazar). J’ai compris plus tard que cela ne les concernait pas : comme dit Céline, ils n’ont pas à prendre en charge leur évaluation.
Je me suis rendue compte que ce cahier était inutile aux enfants, et qu’il n’existait que pour prouver aux parents que leurs enfants travaillaient en classe… quelle perversion ! A force de pression, j’en étais venue à n’agir que pour les parents (et l’IEN) et plus pour mes élèves.
Autant dire que la découverte du site de Céline a été providentiel.

J’ai alors décidé d’analyser les choses autrement : je me pose juste 2 questions :

  • qu’est-ce que ça va apporter aux enfants ?
  • qu’est-ce que ça va m’apporter à moi (en tant qu’enseignante…) ?

si je ne trouve pas de réponse cohérente … j’abandonne l’idée, tout simplement.

Je me suis sentie nettement mieux comme cela, et c’est ce que j’avais expliqué aux parents.
Certes cela est très frustrant pour eux, mais je refuse désormais de passer mon énergie à prouver que je travaille avec les enfants en classe. Je montre le plus que je peux, mais je vois d’abord l’intérêt des enfants. J’ai arrêté de m’user à vouloir faire “plus que plus” …

Je pense que nous avons tous besoin d’un électro-choc à un moment, qui nous force à nous adapter et à évoluer. C’est ce que j’ai vécu l’année passée … pour mon plus grand bonheur


#12

Merci pour vos réponses, pour les cahiers de suivi, je me posais des questions, vous yavez répondu.

J’ajoute une interrogation à la liste de Marc :

  • comment faire pour rester bienveillant toute la journée ?

Pour moi c’est le plus dur bien que le plus gratifiant.


#13

Il faut avouer que ce n’est pas simple … surtout qd c’est le même enfant qui met nos nerfs à rude épreuve tout la journée (… et c’est svt le cas !!) … il faut souvent respirer très fort !

Prendre le temps de sortir de la classe, ou de s’installer dans un coin calme de la classe et se mettre à la hauteur de l’enfant, ça permet de prendre un peu de recul.
Si tu sens que tu ne vas pas garder ton calme, diffère le moment où tu parles à l’enfant : tu lui dis d’aller s’asseoir, demande lui de réparer le cas échéant

petit à petit, on voit les “bêtises” avec un autre regard, on réussit à relativiser, à ne pas voir le mal partout … c’est la philosophie de l’ambiance de la classe : valoriser les réussites, oublier le reste, se donner le temps de réussir et croire que ça va réellement arriver.

cette confiance absolue dans les capacités de réussite des enfants amène à la bienveillance, la vraie,
mais comme pour les enfants, il faut se donner le temps d’y parvenir … et oublier le reste !!!


#14

Bonjour
Je suis passé en ateliers autonomes uniques en février 2016 après une transition depuis novembre. Cette rentrée était donc une nouveauté pour moi (avec 27 élèves de PS-MS ne connaissant pas le fonctionnement de la classe). Je suis très satisfait du résultat et je vais essaye de vous donner ce qui me semble être les points clés pour un départ réussi.

  • D’abord avoir réorganisé la classe pour avoir de l’espace (enlever les grandes tables, les bancs, mettre une 12aine de tables individuelles ou par 2, prévoir des tapis pour faciliter l’installation au sol) et installer tout le matériel à porté de main des élèves.
  • Ensuite avoir un bon ensemble de plateaux “occupationnel” que les enfants vont utiliser sans avoir besoin de vous (perles, kaplas, constructions, emboitements, puzzles … des trucs qu’on a tous dans nos classes, qu’il faut juste réorganiser en plateaux). J’ai mis des gommettes rouges devant les ateliers qu’ils ne devaient pas utiliser sans présentation par un adulte pour qu’ils se repèrent facilement.
  • Si possible un coin jeux (dinette, poupées …) en dehors de la classe (j’ai une véranda pour cela).
  • Du matériel pour dessiner (cahier de dessin, coloriages …)
    La clé est, pour moi qu’ils puissent tous trouver des occupations à leur mesure sans qu’on ait trop à s’en occuper.
    Avec cela, vous avez la possibilité d’introduire les ateliers pratiques plus sereinement. Au bout d’une semaine, l’organisation est en place, et la classe roule.
    Voilà. J’espère que ça va vous rassurer ou vous aider à trouver votre voie.