@NadiaL, un réel échange vivant et individuel avec l’enfant est primordial, tout mettre en place pour que les échanges entre enfants soient favorisés dans la classe l’est également. J’ai longtemps pensé que le langage ne pouvait se développer que dans le cadre de ce type d’échanges ainsi que grâce aux comptines aux chansons et aux albums lus en groupe classe. Les activités de langage programmées me semblaient si artificielles que je n’arrivaient pas à y adhérer… Jusqu’à ce que je connaisse les cartes de nomenclature.
Elles offrent une multiplicité d’utilisations qui peuvent être reprises de façon autonome comme un jeu entre 2 ou 3 enfants. On augmente alors le vocabulaire présent dans la classe ; les enfants enregistrent les mots correspondants aux images, et lorsqu’on utilise une pochette, c’est l’occasion de parler autour de ces images qui deviennent prétexte à la discussion. C’est un plus inestimable que je me réjouis de connaître aujourd’hui.
Je confirme qu’à Gennevilliers, il y avait bien 2 adultes dans la classe ; Céline Alvarez qui avait le rôle de l’instit et Anna Bisch celui d’ATSEM. Effectivement, Anna Bisch étant formée à la pédagogie montessori on peut considérer que cela ne correspond pas à ce que nous connaissons dans nos classe. Toutefois, mon ATSEM a depuis plusieurs années un véritable rôle d’assistante dans ma classe et je pense que plutôt que de dépenser de l’énergie à dénigrer les conditions de travail à Gennevilliers nous ferions mieux de nous appuyer sur les résultats obtenus pour exiger les mêmes dans chaque classe sans pour cela croire que c’est une formation à la pédagogie montessori que doivent suivre chaque ATSEM.
Le travail des enseignant(e)s qui cherchent et qui innovent dans ce forum et ailleurs, depuis Gennevilliers et bien avant pour certain(e)s s’inscrit dans le temps, celui qui est nécessaire pour que les choses évoluent. Il faut juste nous laisser ce temps de maturation indispensable et qui ne sera pas le même pour tout le monde.
Besoin d'aide pour répondre à une inspectrice ; autonomie et langage
Le travail que fait l’équipe de Michel Zorman (Labo des sciences de l’éducation , université de Grenoble) est fabuleux !
Ils ont été parmi les 1ers il y a pas mal d’années déjà à faire entrer l’entraînement de la conscience phono à l’école via un 1er coffret aux éditions de la Cigale ( ainsi qu’un coffret pour la discrimination visuelle).
Ils ont ensuite monté tout un programme très complet pour travailler le code alphabétique , la compréhension , le lexique .
L’entraînement repose sur des séances explicites , courtes , intensives , quotidiennes .
Il y a vraiment matière à s’inspirer !
Merci à tous pour vos réponses…je ne suis pas très active (réactive😉) sur le forum mais j’apprécie énormément tout ce qui se partage ici !!! Je vais m’inspirer de toutes vos réponses et de ce que j’ai pu lire ailleurs pour formuler ma réponse à l’inspectrice. J’espère trouver les mots pour lui donner envie de dépasser ces problèmes de “personne” ou de “méthode” comme nous y invite Céline alvarez… je suis totalement convaincue de mon côté et j’espère que mon enthousiasme sera communicatif !
Bonjour @zartine,
Je ne comprend pas très bien ce passage de votre message :
“Toutefois, mon ATSEM a depuis plusieurs années un véritable rôle d’assistante dans ma classe et je pense que plutôt que de dépenser de l’énergie à dénigrer les conditions de travail à Gennevilliers nous ferions mieux de nous appuyer sur les résultats obtenus pour exiger les mêmes dans chaque classe sans pour cela croire que c’est une formation à la pédagogie montessori que doivent suivre chaque ATSEM.”
Il me semble que c’est exactement ce que j’ai dit concernant ceux qui dénigrent l’expérimentation de Céline.
Par contre, je pense que pour parvenir à un travail d’aussi bonne qualité, la place de l’ATSEM devrait être revue et il me semble que c’est bien ce que dit Céline.
Anna était plus qu’une simple ATSEM, elle a l’air de faire beaucoup de présentations d’après ce que j’ai pu voir sur les vidéos ; je n’ai d’ailleurs vu qu’elle sur toutes celles que j’ai visionnées.
Peut-on faire ces présentations sans formation ? Qui fait les présentations, l’ATSEM, l’enseignant ou les deux ? Les ATSEM, l’enseignant et surtout les enfants n’ont-ils pas tout à gagner si les ATSEM sont eux aussi formés dans la mesure où l’enseignant décide de mettre en place ce type pédagogie ? Quel type de formation serait alors envisageable pour les ATSEM si ce n’est pas une formation à la pédagogie Montessori ?
Bien à vous
Nadia
Mon ATSEM et moi, ne sommes ni l’une ni l’autre “formée”. Cela fait des années que nous sommes en recherche d’un fonctionnement plus serein dans la classe. Je me charge entièrement du côté didactique (quoiqu’il arrive à Sylviane de faire une remarque judicieuse qui me pousse sur une voie que je n’aurais pas explorée sans elle), et nous nous chargeons toutes les deux de l’ambiance et de l’organisation de la classe. Cela fait des années que nous nous INFORMONS. Nous lisons, nous regardons des vidéos, nous rendons visite à d’autres classes, nous suivons des “formations”.
ça peut être très bien une formation, mais je crois vraiment qu’il n’y a pas de solution miracle à transposer dans toutes les classes, chacun doit être acteur de son évolution et tenir compte de ses collègues, des locaux, de ses habitudes. Le danger des formations, c’est que la personne s’en serve comme référence, sans recul critique, et ne soit pas capable d’en retenir l’essence, et se sente perdue en classe, si finalement tout ne se passe pas comme décrit dans la formation. Les formations à la “pédagogie Montessori”, de ce que j’en ai vu en tout cas, sont très normatives justement.
Je crois qu’on peut faire des présentations sans formation oui ! De quoi s’agit-il ? Simplement de montrer l’usage d’un matériel à un ou plusieurs enfants de façon précise et ordonnée, en ayant bien en tête l’objectif de l’adulte, et en donnant à l’enfant son objectif (qui n’est pas forcément le même). Il faut aussi veiller à fixer une façon de présenter et s’y tenir. Je ne vois pas pourquoi nous aurions besoin de formation (les ATSEM ou les enseignants) pour faire ça. Si chacun comprend bien ce qu’il est en train de faire et pourquoi il le fait, on peut tous y arriver. Il y a des ateliers dans ma classe dont je n’ai pas modélisé la présentation, et quand j’ai un doute je demande à Sylviane comment elle s’y prend ! La présentation n’est que la forme, ce qu’il faut comprendre c’est le fond de la démarche.
Je fais une partie du travail de Sylviane le we (collage dans les cahiers par exemple), pour que nous puissions passer des moments sur son temps de travail pour réfléchir ensemble à tout ça. Je la tiens au courant de mes découvertes, de mes orientations du moment, elle me donne son avis, fait des propositions. Bref c’est une personne en or ! Le principal c’est qu’elle a accepté de m’accompagner sur le chemin que j’ai choisi. Ensuite, tout n’est que discussion, recherche, mise en place… Le vrai problème c’est de convaincre la personne d’emprunter ce chemin à nos côtés, le reste ce n’est que de la mise en place.
Merci @Leila81 pour ce témoignage, votre duo semble fonctionner à merveille, c’est génial de lire ça. Effectivement je comprends que dans de telles conditions il n’y ai pas besoin de formation. Vos recherches et échanges sont probablement plus formateurs que n’importe quelle formation.
Bien à vous
Nadia
Les deux peuvent faire des présentations.
Bien sûr que plus l’atsem connaîtra le matériel de la classe, plus elle sera efficace dans ce qu’elle transmet, que ce matériel soit “montessori” ou non.
Ce qui serait important, c’est que du temps soit obligatoirement fixé dans l’emploi du temps des atsem pour dialoguer avec l’enseignant et travailler avec lui. Il serait vraiment important de pouvoir expliquer à l’atsem le fonctionnement que l’on souhaite appliquer, de lui expliquer la façon dont nous souhaitons présenter les ateliers, d’échanger avec elle sur les enfants/l’ambiance de classe.
Exemple concret : Dans ma classe l’atsem commence à 9h et part à 11h30 alors que les enfants sont là de 8h50 à 12h. Le soir elle s’occupe des tap, puis enchaîne sur le ménage jusqu’à 18h30. Impossible de trouver un moment pour échanger ! Mais on me répond : “Soyez déjà contente d’avoir une atsem, nous ne sommes pas obligés d’en employer une”. Ce qui est vrai.
Tant que la présence d’un atsem ne sera pas obligatoire dans toutes les classes de maternelle, nous ne pourrons rien demander malheureusement. Il faut se satisfaire de ce qu’on veut bien nous donner.
Bonsoir,
Je suis toujours plus sidérée quand je lis vos témoignages d’enseignants !!!
J’avais déjà découvert sur ce site qu’il pouvait ne pas y avoir d’ATSEM, ce qui est la pire situation, mais quand il y en a un l enseignant peut ne pas avoir de temps d’échanges avec lui pour définir ce qu’il attend comme collaboration et pour faire le point de temps en temps !!!
Il y a vraiment beaucoup à faire en direction des écoles maternelles.
Bon courage à vous tous.
Bien à vous
Nadia
Bonjour, @NadiaL,
ce que je voulais dire dans mon message, c’est que lorsque des personnes affirment que l’expérience de Gennevilliers n’est pas généralisable, l’un des arguments utilisé est que Céline Alvarez avait dans sa classe Anna Bisch, assistante choisie par elle et formée à la méthode Montessori ce qui n’est pas le cas dans les classes maternelles des écoles publiques où la présence d’un ATSEM par classe n’est même pas obligatoire mais tributaire de la volonté (des possibilités financières) de la municipalité.
Je pense qu’il serait plus constructif de tirer les leçons des résultats de Gennevilliers et d’exiger que chaque classe maternelle bénéficie de la présence d’un ATSEM formé. Lorsque je dis que ce n’est pas forcément une formation montessori que devrait suivre chaque ATSEM, je pense à la volonté de Céline Alvarez de dépasser l’idée de méthode pour s’approprier l’idée de s’inscrire dans une réflexion plus générale respectant les lois naturelles de l’enfant. Les vidéos présentes sur ce site nous permettent de bénéficier d’un apport de connaissances concernant la présentation des activités dites Montessori. Mais il ne faut pas limiter notre réflexion à cet apport théorique et être ouvert à d’autres apports (Freinet…) et d’autres outils.