Classe bruyante... des astuces ?


#1

Bonjour,
je suis dans cette aventure depuis septembre 2017 avec une classe PS-MS-GS de 25 élèves, en autonomie. J’ai la chance d’avoir du beau matériel, une belle classe et tout ce dont j’ai toujours rêvé. Mes élèves vont bien, ils sont plein de vie et d’énergie, mais je les trouve un peu trop bruyants. Je suis en train de faire un bilan de mon année, de prendre de bonnes résolutions et d’opérer des réajustements pour la rentrée prochaine alors je me pose cette question : comment les aider à être plus calmes, moins bruyants ?
Merci pour tous vos petits conseils !


#2

Bonjour Emmy
Je suis dans le même cas : aventure commencée rentrée 2017 en PS/MS/GS avec 20 élèves présents. Malgré le petit nombre, j’avais du bruit aussi. J’ai vu une vidéo sur le site (ma-classe-27fev18.mov) où sa classe est aménagée en petits ilots de 2 élèves. Avais tu cette disposition ?

Pour ma part, j’avais une table octogonale où ils discutaient bon train, et 6 petites individuelles regroupées en rectangle, où ils discutaient aussi. J’ai réaménagé ma classe (suite à la vidéo, merci) pour la rentrée 2018. J’espère que cela aidera. L’autre aspect que je dois travailler est mon attitude. J’ai commencé à instaurer une chaise où on vient se calmer pendant 3 mn à côté de moi. C’est beaucoup plus efficace.
J’ai supprimé la cuisine au profit d’un coin activités manuelles : ciseaux, colle, scotch, agrafeuse…
J’ai transféré les jeux de construction dans un coin (ils étaient au milieu de la classe sur tapis).
Je donne quelques pistes …
Vivement la rentrée pour tester.
LOL


#3

Pareil ! 28 PS MS et parfois le bruit me gênait : je pense effectivement que notre attitude est importante (se déplacer jusqu’à l’enfant pour lui demander de chuchoter plutôt que de l’interpeler à l’autre bout de la classe) mais également l’aménagement de la classe. J’ai une petite classe et très peu de tables individuelles donc mes groupes de tables étaient tous regroupés au centre avec peu de place pour circuler et incitation aux bavardages. Mais je ne peux pas retirer de tables car je suis à mi-temps et ma collègue fonctionne en groupes traditionnels. Et puis l’école fournit encore la fameuse collation donc mon ATSEM aurait du mal à imaginer qu’ils ne soient pas tous assis à une table pour goûter. Mais je vais essayer d’éloigner (un peu !) les tables les unes des autres


#4

Même constat : encore trop de bruits, pas de solutions faciles et clés en mains. Je confirme que l’attitude de l’enseignant (et l’atsem) joue énormément. Mes élèves n’ont jamais été aussi calme que les rares fois où moi je l’étais (lâcher prise, déplacements et mouvements doux, chuchoter, etc.) Il faut aussi bien entendu qu’ils soient captivés par leur activité (activité qui bien entendu ne doit pas être une invitation au jeu/bruit comme la cuisine, les voitures, etc. enfin c’était le cas dans ma classe en tout cas). Après… je pense qu’il faut aussi laisser le temps faire… et surtout arriver à garder sa posture calme, par imitation les élèves (espérons le) suivrons.


#5

Je vous propose ce post que j’ai proposé il y a plus d’un an et qui n’est plus sur le forum (ou, en tous cas, je ne le trouve plus)
Ma classe est très calme et je vous présente mes organisations.

Petite section, 28 élèves.
Voici les grandes lignes que je suis pour entretenir l’ambiance de ma classe
Mes buts : rassurer en faisant en sorte que rien ne semble insurmontable, et en montrant que je suis solide .

Les activités : activités autonomes uniquement.
enfin presque uniquement puisque l’ATSEM propose en général une activité très dirigée , 2 enfants à la fois, ce qui rassure les indécis, les « sans énergie » et les inquiets au sujet de leurs droits et devoirs. Les petits viennent de leur famille, où tout est juste pour eux (tant mieux), ou de la crèche, où ils doivent lutter .Ils ne savent rien de l’école et ont besoin de temps pour juger les contraintes de l’école comme des choses positives, puisqu’elles permettent d’apprendre , et non comme des freins.
Les élèves peuvent choisir ce qu’ils veulent faire, parmi tout ce que je leur propose, et cela autant de fois qu’ils le veulent. Toutes les activités sont préparées, le matériel dédié, ce qui induit le nombre d’enfants par activité : pas plus de 2.
Des activités sont proposées directement sur les tables, pour booster et rassurer. Certains enfants s’intéressent à la première chose qu’ils voient. Avec l’expérience de la vie de classe, comprenant qu’il n’y a aucune pression sur les choix, ils s’habituent à explorer puis à choisir.
Au fil de l’année, je mets de moins en moins d’activités sur les tables, j’explicite le classement des activités par domaine.
En septembre, il y a dinette réduite et cubes en jeux libres, pour me soulager un peu.
Fin septembre, c’est fini.
Je propose toujours une activité individuelle sur un support collectif (par exemple, décorer une affiche, coller sur un fond de fresque), pour permettre une mise dans l’action sans peur de la lourdeur de la tâch , car ils peuvent ainsi interrompre leur « travail » quand ils en ont assez sans mettre en péril la réussite de l’ « œuvre ». Les enfants, sont rassurés : ce ne sera jamais « trop long ».
Mon attitude face aux activités
Aux indécis, je demande : « tu veux t’entraîner à compter, écrire, dessiner, lire, parler, mettre en ordre, suivre un modèle, organiser , + tous les verbes correspondant aux activités pratiques ouvertes… ? »
Emploi du temps
Les enfants arrivent en classe avec leurs parents, de façon échelonnée pendant 10 mn, et s’installent directement où ils le souhaitent. L’ATSEM et moi sommes là pour eux.
Le regroupement n’a lieu qu’une heure plus tard.
Organisation pratique
Les enfants ne vont pas ensemble au porte manteau.
Pendant le chant , ou les histoires déjà connues, l’ATSEM les emmène par petits groupes de 4 pour les aider à s’habiller, puis, ils reviennent participer en passant par un « petit chemin délicat »imposé, que je leur ai montré, (faire le tour des tables avant d’arriver au regroupement), ce qui évite qu’ils ne dérangent le groupe et ce qui les « remet dans l’ambiance travail » avant de s’asseoir avec nous.
Dans la classe, chaque jeu, pièce de jeu, crayon,… est posé sans bruit à sa place.
La première quinzaine de septembre, je demande à une collègue retraitée, ou à une éducatrice jeunes enfants stagiaire de m’aider à accueillir les petits, une heure chaque matin.(tous les ans, je croise les doigts pour trouver quelqu’un !)

Mon attitude (et celle de l’ATSEM bien sûr)
Je parle bas, sans chuchoter, tout le temps.
Je ne parle jamais haut à la classe entière. Si je dois me fâcher, je le fais sans monter le volume, mais avec une voix et un ton très fâchés.
Je stoppe net toute activité de « chahut » et de bruit, (par exemple cet horrible bruit de la main qui cherche la bonne pièce dans la boite !).Le calme et le respect de la concentration de chacun priment sur tout. Ce qui veut dire que j’interviens en priorité sur les velléités de désordre. Les enfants ne se trouvent jamais dans la situation de se dire « la maîtresse est occupée à faire compter M., je peux jeter mon crayon dans la boite ou déranger un copain », car je lâche immédiatement M. pour stopper le comportement « contre-productif ».Cette attitude rassure plus qu’elle ne stresse car les enfants comprennent que l’adulte les protège . Le « travail » n’est pas plus important que le confort.
Je crois que finalement, c’est çà le principal : chacun est protégé par l’adulte qui n’a pas de tâche plus importante que de veiller au confort de tous.
C’est aussi çà qui demande le plus de lâcher prise et de discipline de la part de l’enseignant car, en début d’année, il faut assumer le fait que ,parfois, les apprentissages sont passés au second plan. Mais tout le monde a passé une bonne journée !
Bien sûr, il y a un effet « boule de neige » qui fait que je dépense finalement très peu d’énergie pour maintenir les habitudes, mais les enfants ne sont pas transformés pour autant, si j’en juge par leur attitude quand je suis absente !Mais,comme ils ont compris, ils reprennent très vite leurs « habitudes d’école ».
Quand tout ceci est installé, çà roule !
Et des surprises éclairent les journées, à partir de novembre, quand des enfants « speeds » rangent précautionneusement, 1 à 1 les perles de leur collier, résistant à l’appel de la prochaine activité, à l’appel de leur copain qui veut faire le « jeu pour parler ». Ils oublient l’habitude de la « rapidité » qui fait tout verser dans le bocal, au prix du bruit et du désordre !
Et alors, la vie à l’école est douce !


#6

Pourrais tu nous indiquer le lien de la vidéo? Merci
bcq


#7

Parler en chanson adoucit l’ambiance de la classe.
Chanson pour ranger par exemple “On range” : https://forum.celinealvarez.org/uploads/default/original/2X/b/be5029160e15085f7faed651d6509c83faf37c5d.mp3
La musique aussi : clochettes, carillon pour le retour au calme.


#8

J’ai retrouvé :

Nathalie B dans Photos de l’aménagement de vos classes
Si ça peut vous aider, j’ai mis des photos et une vidéo sur mon blog :
Ti’loustics – 27 Feb 18148

Rallye liens : des espaces pour apprendre autrement
Présentation de ma classe et des aménagements pour créer des espaces en lien avec la pédagogie Montessori. Vie pratique, sensorielle, maths, langage, monde, sciences, art

Ma classe n’est pas parfaite mais ça progresse…


#9

Merci Laurent pour le lien.


#10

Merci à tous pour vos réponses très réactives ! Je prends bonne note de toutes vos idées que je vais pouvoir tester à la rentrée.
D’ici là, bonnes vacances !


#11

Ayant une année une fois très très bruyante avec un groupe classe et en ayant assez de devoir intervenir dans les conflits, j’ai organisé ma classe de façon tout à fait différente… Puis cette organisation s’est encore développée lorsque j’ai pris connaissance de ce forum etc…

Cette année j’ai pu observé le fruit de tout le travail effectué l’année d’avant (j’avais gardé mes ps chez le moyens)…
Ma classe est organisée avec des petits “coins” d’apprentissages, et dans ces espaces il n’y a pas plus de 2 enfants: coin ordinateur, coin graphisme, coin peinture, coin bibliothèque, coin cuisine, coin puzzle, coin sciences, coin construction… Seule 2 tables de 4 élèves sont organisées dont 1 avec l’atsem ou moi selon les apprentissages envisagés…
Les élèves s’inscrivent tous les jours dans les espaces et le fait que la classe soit vraiment éclatée en tout petit groupe de deux permet sans nul doute une amélioration notable du bruit dans la classe…
De plus, si vraiment le bruit augmente, je passe, ou mon atsem, ou un autre élève, avec une image représentant le calme (visage d’un enfant qui fait chut) et sans un mot je la montre à tour de rôle dans les groupes, cela fonctionne bien plus qu’un chuuuuuuut sonore :wink: Les enfants regardent l’image et en général font un hochement de la tête avec un sourire :wink:

L’année prochaine je débute avec un gros groupe de petits et des moyens étant habitués à être très bruyants (dixit ma collègue), j’espère que cela portera ces fruits rapidement hihi :wink:


#12

Bonsoir
Je vais tenter la photo de l’ enfant calme qui dit
" chut"! Cette année, ma classe était parfois bruyante le matin et nettement moins l’aprem après un moment de relaxation. J’ ai des petits et des moyens.
J’ai réorganisé ma classe aussi pour favoriser la concentration. J’ai enlevé les gros bacs de jeux de construction pour les présenter dans des petites caisses où le nombre d’ enfants sera limité à trois. Les autres espaces n’excèdent pas le nombre de deux enfants également. J’ai enlevé le garage , que je garde pour les moments de récréation. J’ai développé le nombre de plateaux individuels comme par exemple la pâte à modeler , laquelle avant était disposée au milieu de la table et attirait un trop grand nombre d’ enfants. Même chose pour les perles.
Je verrai si cela suffit à insuffler une ambiance calme☺!


#13

Chaque mois de septembre, on croit que cette année, ce sera la bonne et que l’on va insister, prendre le temps et instaurer de nouvelles habitudes, on se laisse ensuite rattraper par le bruit et on mène de nouveau une année trop agitée (en tout cas en comparaison avec les belles vidéos silencieuses de classes Montessori!!!)
Du coup, je cherche chaque année à trouver de nouvelles idées favorisant le calme dans la classe. Et cet été, j’ai acheté un gong (bol chantant) . Cet instrument résonne longtemps et amène à une écoute active…
Qui en a déjà utilisé en classe? A quels moments? Retour au calme? Relaxation? Pause si le niveau sonore augmente?
Je suis en quête d’idées!!!
Merci d’avance


#14

J’ai un bol chantant que j’utilise pour signaler les " changements de moments " qui nécessitent que les enfants (tous ou un groupe seulement) rangent et se rassemblent : le temps de la récréation, de motricité, de BCD, la fin de la classe…
Il existe aussi le jeu du silence : lorsque la maitresse sonne le bol (ou une cloche), tout le monde s’arrête et fait le silence jusqu’à ce que la maitresse permette de parler à nouveau et de reprendre son activité.


#15

Bonjour, je pense que le silence est l’objectif premier.
Peut importent les apprentissages si ils sont faits dans le bruit car on lèse les enfants qui ont besoin de concentration.
A mon idée, le principal objectif du démarrage, c’est le silence.
Donc, pas besoin de gong. On parle toujours bas, et on intervient systématiquement sur les voix hautes et les bruits de matériel(un objet est posé délicatement, pas négligemment). Au prix des présentations, bien sûr, mais c’est un investissement.
Florian parle d’une atmosphère “monacale”, c’est exactement ce que je recherche et rien ne prime sur le calme.
Cette attitude des élèves, ce savoir être conditionne l’année scolaire.

Mon idée : débarquer un lundi en disant : “maintenant, vous savez ce que c’est que l’école.
Vous allez maintenant faire la chose difficile de l’école : être serein et délicat toute la journée.
Donc, maintenant, on va tous s’appliquer à ne faire du bruit ni avec les objets, ni avec la bouche

Puis, être hyper rigoureuse, pour bien montrer que, à partir de maintenant, c’est le signe de la réussite de la journée.

Vous verrez, c’est très efficace et surtout, gratifiant et reposant!

Il faut juste accepter de lâcher prise sur les apprentissages pendant 3 ou 4 jours.


#16

Tout à fait d’accord. Ma classe a changé quand j’ai pris conscience de ça.Je relie cela à un discours de Maria Montessori “discipline et liberté” qui dit qu’au début l’éducateur est plutôt un policeman qui arrête fermement tous les comportements inappropriés. Elle dit aussi “du chaos nait l’ordre” est cela peut être mal interprété, comme si cette bascule allait se faire naturellement, sans intervention ferme, ce n’est pas le cas. Je faisais parti des gens qui avaient ce type d’interprétation et j’en ai bien pâti.


#17

C’est exactement ça.
J’accepte d’être très ferme à propos du comportement.
Je fais cesser net toute déviance.
La bienveillance se juge aussi à travers la capacité à endosser un rôle qui semble “dur” pour offrir le confort à TOUS.(par exemple, je ne réponds pas à un enfant qui m’appelle à voix haute. Cela peut sembler cruel, mais pas autant que laisser l’enfant calme et discret attendre que les “grandes bouches” soient servies)


#18

Bonjour à tous et à toutes. Merci pour votre accueil. (je suis nouvellement inscrite)

Une question qui me taraude: " Quelle attente avoir en tant qu’enseignante pour les bavardages et les bruits dans ma classe maternelle?"
chez ma collègue, c’est silence absolu… Ces moi, désolée, mais je n’y arrive pas avec mes 4 ans.
(et cela pourrait me sembler même néfaste pour des si petits)

J’ai beau essayer, passer de l’un à l’autre,leur expliquer qu’il faut modérer l’intensité des échanges, mes ateliers autonomes sont toujours bruyants et je n’arrive pas à faire “comme à la télé ou sur YouTube”, la classe parfaite où chacun joue et cherche seul en silence…

et vous, comment cela se passe t-il, bruyant ou pas bruyant votre temps d’ateliers autonomes?
merci pour votre retour. Anne


#19

Bruyant :slight_smile: Mais finalement moins, et surtout beaucoup plus serein (moi, les élèves) que quand je stressais (plus) et tentait de réguler le bruit que je jugeais trop fort (très stressé => très peu de tolérance au bruit => trop de pression sur les élèves, énervement, etc.). Lâcher prise, essayer de faire la part entre ce qui est juste de la vie de classe (le bruit de fond) par rapport à ce qui est destructeur. Il y a encore du travail, mais c’est encourageant pour la suite.


#20

MERCI pour ce post qui fait écho à mon questionnement sur cette problématique du bruit aussi.
C’est rassurant de lire que nous rencontrons les mêmes interrogations.
Ma classe de 29 petits me semble aussi bruyante, et j’interviens aussi au maximum sur les “bruits de désordre” mais je me rends compte aussi quand j’analyse l’ambiance sonore de la classe que même les “bruits de fonctionnement” (les graines versées, les pichets posés sur la table, les échanges parfois intéressants mais dont le volume sonore n’est pas encore correctement régulé par les enfants (et cela me semble évidement normal à ce stade de l’année pour des petits…)
Toujours est il que cela peut être épuisant et que cela soulève des remises en questions au quotidien.
Cela ne résoudra pas tout mais j’espère pouvoir obtenir le niveau multiple que je sollicite depuis un moment…
Courage !