Je vous propose ce post que j’ai proposé il y a plus d’un an et qui n’est plus sur le forum (ou, en tous cas, je ne le trouve plus)
Ma classe est très calme et je vous présente mes organisations.
Petite section, 28 élèves.
Voici les grandes lignes que je suis pour entretenir l’ambiance de ma classe
Mes buts : rassurer en faisant en sorte que rien ne semble insurmontable, et en montrant que je suis solide .
Les activités : activités autonomes uniquement.
enfin presque uniquement puisque l’ATSEM propose en général une activité très dirigée , 2 enfants à la fois, ce qui rassure les indécis, les « sans énergie » et les inquiets au sujet de leurs droits et devoirs. Les petits viennent de leur famille, où tout est juste pour eux (tant mieux), ou de la crèche, où ils doivent lutter .Ils ne savent rien de l’école et ont besoin de temps pour juger les contraintes de l’école comme des choses positives, puisqu’elles permettent d’apprendre , et non comme des freins.
Les élèves peuvent choisir ce qu’ils veulent faire, parmi tout ce que je leur propose, et cela autant de fois qu’ils le veulent. Toutes les activités sont préparées, le matériel dédié, ce qui induit le nombre d’enfants par activité : pas plus de 2.
Des activités sont proposées directement sur les tables, pour booster et rassurer. Certains enfants s’intéressent à la première chose qu’ils voient. Avec l’expérience de la vie de classe, comprenant qu’il n’y a aucune pression sur les choix, ils s’habituent à explorer puis à choisir.
Au fil de l’année, je mets de moins en moins d’activités sur les tables, j’explicite le classement des activités par domaine.
En septembre, il y a dinette réduite et cubes en jeux libres, pour me soulager un peu.
Fin septembre, c’est fini.
Je propose toujours une activité individuelle sur un support collectif (par exemple, décorer une affiche, coller sur un fond de fresque), pour permettre une mise dans l’action sans peur de la lourdeur de la tâch , car ils peuvent ainsi interrompre leur « travail » quand ils en ont assez sans mettre en péril la réussite de l’ « œuvre ». Les enfants, sont rassurés : ce ne sera jamais « trop long ».
Mon attitude face aux activités
Aux indécis, je demande : « tu veux t’entraîner à compter, écrire, dessiner, lire, parler, mettre en ordre, suivre un modèle, organiser , + tous les verbes correspondant aux activités pratiques ouvertes… ? »
Emploi du temps
Les enfants arrivent en classe avec leurs parents, de façon échelonnée pendant 10 mn, et s’installent directement où ils le souhaitent. L’ATSEM et moi sommes là pour eux.
Le regroupement n’a lieu qu’une heure plus tard.
Organisation pratique
Les enfants ne vont pas ensemble au porte manteau.
Pendant le chant , ou les histoires déjà connues, l’ATSEM les emmène par petits groupes de 4 pour les aider à s’habiller, puis, ils reviennent participer en passant par un « petit chemin délicat »imposé, que je leur ai montré, (faire le tour des tables avant d’arriver au regroupement), ce qui évite qu’ils ne dérangent le groupe et ce qui les « remet dans l’ambiance travail » avant de s’asseoir avec nous.
Dans la classe, chaque jeu, pièce de jeu, crayon,… est posé sans bruit à sa place.
La première quinzaine de septembre, je demande à une collègue retraitée, ou à une éducatrice jeunes enfants stagiaire de m’aider à accueillir les petits, une heure chaque matin.(tous les ans, je croise les doigts pour trouver quelqu’un !)
Mon attitude (et celle de l’ATSEM bien sûr)
Je parle bas, sans chuchoter, tout le temps.
Je ne parle jamais haut à la classe entière. Si je dois me fâcher, je le fais sans monter le volume, mais avec une voix et un ton très fâchés.
Je stoppe net toute activité de « chahut » et de bruit, (par exemple cet horrible bruit de la main qui cherche la bonne pièce dans la boite !).Le calme et le respect de la concentration de chacun priment sur tout. Ce qui veut dire que j’interviens en priorité sur les velléités de désordre. Les enfants ne se trouvent jamais dans la situation de se dire « la maîtresse est occupée à faire compter M., je peux jeter mon crayon dans la boite ou déranger un copain », car je lâche immédiatement M. pour stopper le comportement « contre-productif ».Cette attitude rassure plus qu’elle ne stresse car les enfants comprennent que l’adulte les protège . Le « travail » n’est pas plus important que le confort.
Je crois que finalement, c’est çà le principal : chacun est protégé par l’adulte qui n’a pas de tâche plus importante que de veiller au confort de tous.
C’est aussi çà qui demande le plus de lâcher prise et de discipline de la part de l’enseignant car, en début d’année, il faut assumer le fait que ,parfois, les apprentissages sont passés au second plan. Mais tout le monde a passé une bonne journée !
Bien sûr, il y a un effet « boule de neige » qui fait que je dépense finalement très peu d’énergie pour maintenir les habitudes, mais les enfants ne sont pas transformés pour autant, si j’en juge par leur attitude quand je suis absente !Mais,comme ils ont compris, ils reprennent très vite leurs « habitudes d’école ».
Quand tout ceci est installé, çà roule !
Et des surprises éclairent les journées, à partir de novembre, quand des enfants « speeds » rangent précautionneusement, 1 à 1 les perles de leur collier, résistant à l’appel de la prochaine activité, à l’appel de leur copain qui veut faire le « jeu pour parler ». Ils oublient l’habitude de la « rapidité » qui fait tout verser dans le bocal, au prix du bruit et du désordre !
Et alors, la vie à l’école est douce !