Bonjour Laurent ,
Je réponds à votre mail du 27 12 17, relatif aux méthodes Tipi et Eckhart TOLLE.
Oui, effectivement, les deux méthodes sembleraient être assez semblables, à première vue !
Je pense qu’elles seraient très utiles, par contre, pour gérer aussi, le stress post-traumatique, résultant d’un événement douloureux ou d’une expérience effrayante (viols, attentats… ; prise en charge psychologique des personnes victimes, à titre individuel et/ou collectif ; réparation, suivi, indemnisation…).
Les souvenirs ‘’ classiques ‘’, non traumatisants, se gravent par la répétition, réactivant ainsi les données stockées chaque fois qu’on les sollicite ou qu’on les réutilise ; si cette répétition diminue ou devient moins fréquente, le cerveau va faire le ménage, naturellement ; certaines choses tomberont donc dans l’oubli et laisseront ainsi la place à d’autres informations, plus utiles ou plus créatives ; notre mémoire fait le tri, souvent, sans demander notre avis !
La mémoire de nos souvenirs habituels n’est, de plus, pas très fidèle ; elle se modifie au fil du temps ; nos neurones ne restituent pas l’exacte réalité ; ils la reconstruisent, pour en faire une histoire cohérente avec soi-même, même en gommant, si nécessaire, certains détails… ; d’où des distorsions constatées dans les témoignages de personnes (par exemple, en justice, où ces ‘’détails‘’ comptent par contre ! ) qui ont assisté pourtant aux mêmes faits ou événements ! La mémoire habituelle fonctionne bien, mais en collaboration avec l’oubli ! L’oubli est là !
Par contre, dans le cas de souvenirs traumatisants, c’est totalement différent ; il s’agit, ici, de souvenirs que l’on voudrait oublier, mais qui restent toujours présents ; parce qu’un souvenir traumatique ne peut pas, à cause de cela, s’intégrer dans la mémoire !
Car la charge émotionnelle de ce souvenir traumatisant est trop intense et trop forte pour que ce souvenir soit en cohérence avec l’identité de la personne concernée et ait, réellement, du sens pour cette personne (pour s’intégrer dans l’histoire ‘’normale‘’ de la vie de cette personne et dans sa propre vision d’elle-même ; ce qui n’est pas le cas du souvenir traumatisant ! ).
Le souvenir traumatisant ne pouvant pas, de ce fait, s’intégrer, dans la mémoire de la personne concernée, il va donc, de façon répétée et variable (à la faveur, parfois, d’éléments déclenchants : événements identiques, rappels inopportuns …), refaire surface, sous la forme de retours en arrière, de flash-back, soudains, inattendus, intrusifs et perturbants, comme si la personne revivait, à l’identique, l’événement ou comme si cet événement était resté, toujours, pour elle, dans un présent ‘’continu‘’.
Je pense donc que, dans ‘’ce droit à l’oubli‘’, impossible pour les personnes traumatisées, ces deux méthodes, Tipi et Eckhart TOLLE, seraient bénéfiques et très utiles, car elles pourraient changer le présent ‘’figé‘’ de cet événement traumatisant, en lui substituant (à ce ‘’faux‘’ présent !), un vrai présent, celui du moment présent, de l’instant présent, sans revenir sur le passé, ni se projeter dans le futur.
On en reparle éventuellement. Avec mes remerciements.
Cordialement.
Paco .