Conséquences politiques de la démarche de Céline Alvarez


#21

Bonjour,

Jean-Michel Blanquer, qui était entre autre directeur de l’ESSEC après avoir été 2x recteur, vient d’être nommé nouveau ministre de l’éducation nationale. Il me semblait légitime de pouvoir parler ici de cette homme qui, de par sa position, pourrait contribuer à faire évoluer les choses dans l’enseignement aux jeunes enfants.

Si vous avez des informations sur ses positions par exemple n’hésitez pas à partager.
Je viens de voir par exemple qu’en tant que recteur il avait donné son feu vert à tout type d’expérimentations.

Je lis aussi que :

Pour le monde enseignant, il reste celui qui a fait appliquer la politique éducative sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, une période marquée par les coupes budgétaires et un discours très dur à l’encontre les fonctionnaires.

Par contre il serait l’inspirateur du programme de Macron avec entre autre :

On y retrouve la priorité aux premières années de la scolarité et la proposition de diviser par deux la taille des classes dans les zones d’éducation prioritaire.
On y retrouve aussi les stages de remise à niveau, l’été, pour les élèves en difficulté, les études dirigées le soir pour tous les collégiens, une réforme du baccalauréat, le rétablissement de « parcours spécialisés » au collège et un principe d’autonomie très fort…

Sera-t-il ouvert et sensible à une nouvelle vision du petit enfant, prendra-t-il le temps de se pencher sur le sujet, espérons-le.

Sylvain


#22

Je ne crois pas que quelqu’un qui souhaite imposer 20h/26 de français / maths (lu sur le café pédagogique) soit très ouvert au développement de l’enfant…


#23

Il y a 40 minutes un article est paru sur le site de “libération” citant que notre nouveau ministre M. Blanquer comptait mettre en avant l"Expérimentation» et l’«innovation» :

Quelques mots-clés reviennent plusieurs fois dans son livre, utiles pour cerner sa vision de l’école. Blanquer croit par exemple beaucoup à l’apport des neurosciences – c’est lui au passage qui avait permis à la très médiatique Céline Alvarez, auteure de les Lois naturelles, de faire son expérimentation dans une école maternelle de Gennevilliers. Il adore aussi les mots «expérimentation» et «innovation».

Faisons confiance à quelqu’un qui pour une fois semble bien maîtriser son sujet…


#24

Ce serait tellement rassurant :wink:


#25

ici un article sur la vision de lécole de J-M. Blanquer…

dans l’ensemble, plutôt encourageant… mes craintes portent plus sur la bienveillance de la hiérarchie sur les enseignants…je trouvais qu’il y avait un progrès ces derniers temps, une forme de confiance des inspecteurs pour les enseignants, qui n’existait pas au moment où il était DGESCO (2009 à 2012)…C’est un ressenti de ma part mais je choisis ce soir d’être plutôt optimiste!


#26

J’avoue pour ma part ne pas trop savoir quoi en penser … mais voici un article qui me donne envie d’y croire :


#27

Bonjour Anna et bonjour à tous,
Moi aussi je compte énormément sur cette bienveillance et peut être sur la reconnaissance, au sens premier du terme, de la part de l’institution.
Car même au sein d’une école, sans cette reconnaissance institutionnelle, nous faisons face à des collègues et Atsem plus que sceptiques.
Ils critiquent à tout-va, nous disent inconscients de nous lancer à tête baissée dans des expériences farfelues. Mieux encore, ils nous comparent à des établissements privés dit Montessori hors contrat (parfois montés par des personnes non formées) ceci sans même prendre la peine de s’intéresser concrètement à ce que nous faisons dans la classe.
"Comment ?? Tes PS ne savent toujours pas écrire leur prénom en majuscules?? "
ou alors
"Mais j’ai vu qu’ils ont encore fermé une école privée Montessori. Il y avait énormément de dérives. Ben oui parce que la bienveillance ne fait pas tout!!"
La mise en place des ateliers autonomes est assez lourde en soi et de devoir lutter contre des aprioris, des jugements non justifiés est vraiment extrêmement épuisant!!
Cette reconnaissance assurerait, sans doute, un peu plus de crédibilité et surtout permettrait la diffusion, la plus large possible, des explications sur le fonctionnement des ateliers autonomes. On raconterait peut être un peu moins tout et SURTOUT N’IMPORTE QUOI.:triumph:


#28

oui un peu de confiance et de bienveillance pour les enseignants aussi, ce serait pas du luxe… de la part d’un ancien haut fonctionnaire de l’Education nationale, j’ai un peu de mal à y croire m’enfin…
ce que j’attends surtout, ce serait déjà de limiter à 25 le nombre d’élèves dans toutes les classes de primaire… il me semble que c’est le plus urgent, et que c’est quand même pas demander la lune non plus !
ensuite il faudrait enfin parler d’éducation positive dans la formation initiale et continue des profs…
et enfin les atsem, avs et autres intervenants dans les classes devraient voir leur rôle redéfini, leur métier anobli, leur formation entièrement repensée, et leur paye revalorisée car actuellement je trouve que tout ça n’est absolument pas digne d’une France moderne… (pour les avs :précarité institutionnalisée, recrutement sauvage, formation foutage de gueule, pour les atsem : rôle mal défini, exigences municipales incompatibles avec le travail en classe, formation à revoir, et paye rarement loin au-dessus du smic…)


#29

Là au moins c’est plus clair :


Chers collègues nous sommes invités à inventer le Montessori du XXI eme siècle . La voie est ouverte !
Article issu du magazine “le point” paru ce jour…


#30

Bonjour Cerisette,
Une petite contribution à la lisibilité… du Point du jour :slight_smile:


#31

Merci Luc, c’est mieux comme ça ! Je ne veux pas être responsable de plusieurs torticolis… mes excuses pour la mauvaise manip…


#32

Vive la collaboration !
Tu viens avec le canard, je lui tords le cou…
(Plus poliment : tu publies l’image, je la fais pivoter :upside_down: )
Esprit de coopération, es-tu là ?


#33

En voilà une bonne nouvelle ! J’espère que mon Ien l’a lu ou le lira… et que les circulaires suivront le mouvement… ça me parait vraiment positif cette fois !


#34

Bonjour à tous,
Bonne nouvelle qui tombe pile poil. Mon IEN est en train de vouloir faire capoter notre projet d’école publique d’inspiration Montessori, je vais lui coller l’article sous le pif. J’assisterai ainsi à la grande spécialité de notre hiérarchie: la grande volte face de la mauvaise foi.


#35

Bonjour à tous,
Je suis PE en maternelle et comme beaucoup de monde je suis plutôt pressée que les lois naturelles de l’enfant s’institutionnalisent. Alors voilà je me lance avec une question très directe.
Chère @Celine, notre nouveau ministre de l’éducation vous a-t-il contacté en vue d’une collaboration future ? (Il m’a plutôt l’air favorable à l’innovation pédagogique). Cette question n’a pas pour objectif d’avoir un scoop mais plutôt de nourrir un espoir qui s’est pour ma part effrité cette année.
Je comprendrai évidemment que vous ne souhaitiez pas répondre de suite à cette question.
Même si pour moi les conditions ne sont pas réunies pour mettre totalement en œuvre cette démarche, je vous remercie en tout cas d’avoir révolutionné ma vie de maîtresse et d’avoir permis à d’autres de retrouver foi en ce magnifique métier si durement abîmé depuis de nombreuses années.


#36

En attendant que Céline nous réponde, Manue j’ai envie de te parler de ce que je suis en train de découvrir :
sur le net il y a plein de choses sous l’intitulé “parentalité ou éducation positive” qui vont exactement dans le sens des lois naturelles de l’enfant… pour l’instant il y a plus de choses pour les parents que pour les profs, mais ça vient…
Dans cette approche comme dans la démarche de Céline, on s’appuie sur les dernières découvertes en neuro-sciences, on se préoccupe du bien-être de chacun et de l’adulte en charge d’enfants d’abord, la bienveillance, la confiance et le non jugement (des enfants et des adultes) sont des maîtres-mots, on parle de communication non violente, des émotions et des besoins associés, on réfléchit à comment minimiser son stress et celui des enfants, et les mots “amour” “bonheur” “joie” “gratitude” etc… ne sont plus des gros mots, au contraire ! Maria Montessori est régulièrement citée aussi par tous ces gens extra qui veulent construire un monde meilleur, qui partagent souvent gratuitement et de façon très agréable et super intelligente tous ces savoirs anciens à la lumière des nouveaux…
Pour les enfants d’âge maternelle il y a Tarisayi de Cugnac, formatrice en éducation positive, qui propose gratuitement des tas de choses dont son “défi 21 jours” vraiment super…
Je t’invite à surfer un peu avec les mots clé “éducation positive”, tu verras ça remonte le moral : Céline et nous toutes qui suivons son élan pouvons nous sentir portées par un mouvement encore plus vaste, et mondial…


#37

Merci beaucoup pour ces infos, je pense que mes vacances d’été seront riches en recherches positivistes.


#38

Je crois que la ministre de la culture a été inspirée par les pédagogies alternatives, suite au fait que son fils ne s’était jamais adapté au système “classique”, espérons qu’elle donne des idées aussi au ministre de l’éducation :wink:


#39

Force est d’admettre que l’enseignement des mathématiques en France soulève de nombreuses questions. Les deux principales étant :
- Pourquoi déclenche-t-il autant de stress et de rejet ?
- Pourquoi les connaissances apprises sont-elles aussi rarement réutilisées dans la vie
quotidienne ?
Un enseignement trop vite et trop exclusivement formalisé dont l’élève ne voit pas le sens par rapport à son vécu immédiat.
Un enseignement conçu dans une perspective de cursus universitaire et pas suffisamment dans les besoins du citoyen ordinaire.
Je suis effaré d’entendre des amis ayant « fait des études » et ayant donc travaillé la proportionnalité, pendant 7 ans au moins, dire ne rien comprendre aux pourcentages et aux échelles. La moyenne se bornant pour eux à un calcul, sans signification. La vitesse étant perçue sur le mode de l’émotion et non comme un rapport entre deux grandeurs. N’ayant aucune maîtrise des relations entre des grandeurs et en restant souvent aux valeurs brutes.

Que dire de la méthode ? Aller directement au savoir clé en main. Se borner à savoir s’en servir dans des exercices de forme scolaire. Développer chez l’élève la phobie de l’erreur alors que l’erreur fait partie intégrante du savoir. Il est tétanisé et perd son intelligence. Or on sait aujourd’hui, grâce aux neurosciences que le stress répété abîme l’hippocampe, carrefour de la mémoire, et affaibli le système immunitaire. Quel gâchis !

Et si nous changions de paradigme.

Montrer aux élèves, sur quelques exemples, combien la genèse du savoir actuel a été laborieuse.
Prendre appui sur les compétences naturelles du cerveau pour monter peu à peu vers l’abstraction. Développer la compréhension intuitive avant de passer à la représentation formelle. Donner du sens aux connaissances mathématiques. Découvrir les limites de la perception. Comment naissent les compréhension erronées, les croyances, l’obscurantisme. Comprendre la nécessité et l’utilité des connaissances mathématiques. Travailler simultanément avec les aires sensorielles, associatives, et les aires préfrontales qui sont celles de l’apprentissage : émettre des hypothèses et les tester sur le réel. Faire construire les concepts plutôt que les gober. Apprendre au même niveau le vrai et les faux sans oublier le doute. Britt Mary Barth a développé une méthode qui fait construire le vrai par opposition au faux. L’analogie peut être utile pour entrer dans un concept. Le mathématicien Cédric Vilani et ses confrères disent que la réflexion mathématique se déploie bien en deçà des mots. Que la mise en forme vient après. Dominique Hoppenot dans son livre « Le violon intérieur » exprime le même processus mental du côté de la musique. Il s’agit de donner une dimension importante à une sorte de métamathématique au sens de la métacognition. Ne sous estimons pas les capacités de l’enfant. Les neurosciences montrent que son potentiel d’intelligence dépasse tout ce qu’on peut imaginer et ce depuis le plus jeune âge et même avant.

Mais je voudrais ici me focaliser sur un aménagement des contenus de l’école et du collège. Élaguons. Élaguons. Vous, moi, dans la vie quotidienne combien de fois utilisons-nous le théorème de Pythagore et les dérivées ?Concentrons nous sur l’utile en vie quotidienne. Donnons nous du temps pour cheminer, explorer, systématiser.
« Une minute je réfléchis » disait Reuven Feuerstein. « Le temps de suspension » dit Serge Boimare. « Apprendre c’est résister à la première idée qui vient » dit Jean Houdé. « La suspension du temps » dit Janine Reiss accompagnatrice de la Callas. Éloge de la lenteur, vecteur d’intelligence.


#40

merci @cerisette45,
c’est encourageant car chez nous on ne peut rien attendre de la hiérarchie tant que rien n’est décidé au niveau national.
cet article vient du point c’est bien ça ? peux-tu me dire quel journal précisément ? merci