De l'interêt de bien communiquer avec ses collègues


#1

Voici mon témoignage que j’avais à cœur de vous partager.
Si vous voulez transmettre ce en quoi vous croyez :

  • Ne vous lancez pas seule dans cette magnifique démarche pédagogique!
  • Soignez vos relations entre collègues ; elles sont fragiles.
  • Communiquez avec les familles en les impliquant dans un partenariat vraiment constructif.

Ce témoignage est là juste pour vous sensibiliser.
Des collègues peuvent ne pas comprendre votre tournant pédagogique, votre désir d’enseigner en respectant davantage les lois naturelles de l’enfant sans oser vous l’avouer. Peut-être est-ce juste parce qu’elles n’ont pas fait le chemin que vous avez déjà parcouru ? Ces incompréhensions peuvent finir par engendrer des tensions insoutenables et humainement vous vider… C’est ce qui m’est arrivé !

Professeur des écoles depuis une vingtaine d’années, assez vite je me suis sentie vraiment à ma place en maternelle.
Depuis 14 ans j’enseignais dans une petite école maternelle rurale de la région parisienne à 3 classes et dernièrement à 2. Avec ma collègue directrice, nous avons cheminé ensemble pendant toutes ces années, dans une bonne entente mais avec du recul, avec un manque de réflexion pédagogique en équipe.
Enseignante toujours en quête de l’épanouissement de chaque enfant dans ses apprentissages, j’ai travaillé pendant plusieurs années en ateliers tournants, en projets de classe et d’école, en pratique dite « classique ».
l’Education nationale nous incite à mener une certaine pratique pédagogique en maternelle dans laquelle, je constatais des insatisfactions passagères, des frustrations car l’enfant apprend à un rythme qui lui est propre, de l’éparpillement, un manque de temps pour observer, des moments d’épuisement avant chaque période de vacances… Mais je ne trouvais pas toujours de solutions pour remédier à ces constats.
Avec mes collègues on évoquait ces difficultés mais sans tenter d’y remédier ensemble.
J’adorais mon métier mais je sentais que je pouvais faire beaucoup mieux pour les enfants…

En février 2016, on m’a poussé la vidéo de l’expérience de Gennevilliers…
Ce fût pour moi un déclic. Cette vidéo fit écho à ce qu’intuitivement je sentais depuis toujours et m’apportait des réponses, des pistes…
De plus, ce qui s’en dégageait, me semblait être en harmonie avec les nouveaux programmes de 2015 (dans lesquels, on note l’importance de l’autonomie, de la bienveillance, de la manipulation, du respect du rythme de chacun, de la mise en place des cahiers de progrès…)

J’ai eu alors un profond désir de me lancer en année de transition dans ma classe de 7 moyens et 15 grands.

J’ai commencé par installer une vingtaine d’ateliers en autonomie sur des étagères : tangram, puzzles, activités de pavages, étagère avec des activités créatives pour dessiner, coller, découper, atelier jeux de construction … puis de plus en plus d’activités de vie pratique : transvaser, visser, boutonner… (Mes amies de mon club de patchwork m’ont aidée à fabriquer les cadres montessori :slight_smile:)
Je me suis lancée dans les présentations individuelles, à 2 ou à 3, dès que j’avais un moment (dès l’accueil par exemple ou pendant les APC).
Je me suis inscrite à un week-end de formation et fabrication de matériel montessori.
Les premiers retours me sont parvenus au bout de quelques jours …
J’ai vu les enfants changer ; ils étaient plus enthousiastes et plus calmes aussi. Ces bienfaits, je les ai très vite constatés sur les élèves à comportement plus difficile.
Mon ATSEM (à qui je n’avais encore rien dit) me partagea son engouement :
« J’aime bien cette nouvelle façon de faire, les petits ateliers libres que tu as mis en place… »
Ce fût aussi très vite, 3 mamans qui m’ont partagé que leurs enfants étaient différents depuis quelque temps… Je sentais que j’étais sur la bonne voie…
Quant à moi, ce lâcher prise me fit un grand bien ; j’avais l’impression de mieux accompagner chacun dans ses apprentissages, d’avoir un échange individuel et vrai avec chaque enfant. Quel bonheur ! Ne plus courir tout le temps.

Aux vacances de printemps, j’ai informé les familles par l’intermédiaire du cahier de vie, de la mise en place de ces ateliers. J’ai aussi invité mes 2 collègues à venir dans ma classe juste pour partager avec elles ce que j’avais mis en place.
L’une m’a dit : « Ah, mais c’est du Montessori que tu veux faire… »
L’autre collègue (qui était la directrice) m’a dit : « Ça donne envie, ça a l’air bien mais moi je ne vois pas comment des enfants de petite section pourraient être aussi autonomes. »
J’avais eu l’occasion de leur parler de l’expérience de Gennevilliers et leur avait conseillé de regarder la vidéo.
Je sentais qu’il ne fallait pas trop insister mais de mon côté j’avais déjà « basculé »…
Parallèlement, j’ai envoyé un long mail à mon inspecteur de circonscription ainsi qu’à l’inspectrice départementale maternelle, (qui demandait des retours sur la mise en place des cahiers de progrès) ; or, j’ étais partie du constat que le fonctionnement de classe en ateliers en autonomie, nous permettait de retrouver du temps pour observer les progrès des enfants et donc pour renseigner les cahiers de réussite mais je n’ai pas eu de retour. Mon inspecteur partait en retraite en juin.
A cette même période, je me suis fait connaître sur la cartographie, je suis entrée en contact avec une collègue de maternelle d’un petit village voisin et je suis devenue addicte du forum !
En juillet de cette même année, j’ai suivi l’animation « les activités didactiques » avec Céline et Anna à Paris avec un grand bonheur et un enthousiasme débordant. Du fond du cœur, j’en profite pour les remercier chaleureusement ! Ces 3 jours m’ont définitivement transformée…
En août, j’ai fabriqué les barres bleues et rouges, les lettres et chiffres rugueux et d’autres activités.

J’ai naturellement abordé “l’année 0” dans ma classe à la rentrée 2017.
Nous venions de fermer une classe ; j’avais 27 élèves : 13 moyens et 14 grands.
Ma collègue savait que j’avais suivi la formation de Céline de 3 jours. Au début de l’année j’ai essayé de lui faire un retour et je lui ai demandé si elle avait pu regarder le forum et visionner les vidéos pendant l’été. Mais j’ai senti qu’elle était très évasive ; de même à la parution du livre de Céline. Je n’ai pas insisté mais j’ai continué mon chemin. Comme on se connaissait bien et que l’on s’appréciait jusqu’alors, j’étais en pleine confiance et j’avais un grand soutien de mon ATSEM.
J’ai alors installé l’élipse au sol ; j’ai réorganisé ma classe en mettant les bancs de mon coin regroupement juste à la sortie de la salle afin d’avoir un espace plus aéré avec des tapis au sol et moins de tables que d’élèves.
A la réunion de rentrée, j’ai expliqué aux parents de mes élèves, l’état d’esprit dans lequel je voulais travailler : développer l’autonomie chez leurs enfants, les rendre plus acteurs de leurs apprentissages, les sensibiliser à l’entraide, respecter le rythme de chacun… Je leur ai aussi annoncé qu’il y aurait moins de traces écrites, que l’ATSEM serait davantage présente pour accompagner l’enfant dans ses apprentissages au lieu de passer du temps à coller feuilles d’activités et comptines dans un cahier. Je les ai informés que j’allais organiser 2 matinées « portes ouvertes » un samedi matin, une à l’automne et l’autre au printemps afin que leurs enfants puissent leur montrer leur classe et comment ils y travaillaient.
J’ai continué avec enthousiasme et beaucoup d’implication à mettre en place les ateliers en autonomie avec ma nouvelle ATSEM qui a été très vite convaincue (ayant eu une partie des élèves l’année d’avant en pédagogie traditionnelle avec une autre maîtresse).
En tant que maître d’accueil, j’ai naturellement fait partager à mes stagiaires en master le bonheur de travailler en suivant les lois naturelles de l’enfant. (Ils ont bien entendu aussi mené des séances classiques ; ce qui leur est demandé pour le concours)
Les 6 premiers mois de l’année ont été formidables pour tous : grande sérénité, plaisir d’apprendre, progrès rapides, grande entraide entre enfants…

Je n’ai rien vu venir quant au malaise grandissant de ma collègue, étant en totale confiance dans l’école ; elle avait une classe de petits/moyens et oeuvrait de son côté.
J’ai eu l’impression de respecter son travail (Je ne voulais pas la brusquer…) mais sans m’en rendre compte nos chemins se sont écartés.
En avril la situation s’est dégradée brutalement, par une altercation verbale extrêmement violente de la part de ma collègue. Ma directrice m’a reproché de mettre les élèves en insécurité dans l’école puis de la provoquer en étant toujours optimiste. Je suis restée sans voix, m’y étant absolument pas préparée. Le fond du problème (je l’ai su par la directrice de l’école primaire) est que dès le début de l’année elle n’adhérait pas au tournant pédagogique que j’avais pris mais n’avait pas osé me le dire…
A partir de là, je me suis complètement bloquée. Je suis allée voir mon inspecteur qui m’a encouragée à continuer mes ateliers en autonomie me disant que la différence des pédagogies faisait la richesse des écoles.
Malgré sa bienveillance, j’ai perdu pieds… J’étais très stressée par le reproche adressé sur l’insécurité des élèves. J’avais perdu la confiance de mon unique collègue et cela m’était insupportable. Seule, je n’ai pas réussi à avoir le bon discernement.
Ma collègue me fuyait, toute communication, tout échange était devenu impossible.
J’ai laissé en place les ateliers en autonomie, (ce qui prouve que j’étais plus que convaincue) mais je n’avais plus d’énergie, j’étais vidée… (Malgré le soutien de nombreux amis, de votre forum, de mon inspecteur, de mon ATSEM…; je réalise à quel point il est primordial d’avoir au mois une collègue qui partage un peu votre projet pédagogique;

En fin d’année, certains parents ont perdu un peu confiance me voyant perturbée (ce qui était légitime de leur part); j’avais prévu de refaire une matinée portes ouvertes au printemps que je n’ai pas organisée…Quand ils ont su que leurs enfants allaient être dans un CP-CM2 à la rentrée prochaine ils ont paniqué sont allés voir ma collègue directrice en ayant quelques craintes sur la mise en place des ateliers en autonomie et se demandant si leurs enfants étaient réellement bien préparés au CP…
Cette ambiance toxique entre avril et juin est allée à l’encontre de mon désir profond : être dans une école où l’on se sent bien, en confiance, dans le respect les uns des autres. C’était vers ce chemin, que je m’étais engagée…

J’ai alors pris la décision de quitter l’école à la rentrée de septembre 2017.
J’ai partagé mon témoignage avec Céline qui m’a conseillé de partager avec vous sur le forum. Mais j’ai préféré me laisser quelques mois de recul pour vous faire part de mon expérience sur ce forum tellement riche, afin de prendre le temps de la relecture.
Je pense que toute expérience nous fait grandir, peut-être devais en passer par là pour mieux continuer ?
Pour conclure - j’espère ne pas avoir été trop longue -
quand on a commencé à travailler en suivant tout simplement les lois naturelles du développement de l’enfant on ne peut plus revenir en arrière…
Mais innover dans l’Education nationale peut effrayer des collègues.
C’est pourquoi je pense qu’il est important de porter le projet à plusieurs.
Il est également essentiel de bien communiquer aux familles.

Une semaine après la rentrée, j’ai accepté un poste d’enseignante référente pour cette année.
Je m’occupe de la scolarisation des élèves en situation de handicap de la maternelle au lycée. Là encore, je constate lors des équipes de suivi de scolarisation qu’il est plus que nécessaire dans le milieu du handicap, de suivre un enseignement proche des lois naturelles de l’enfant.

Pour cette année 2018, je vous souhaite beaucoup de bonheur avec vos élèves !
Essayer d’œuvrer ensemble, pas à pas, en vous respectant, pour mieux transmettre cette formidable démarche pédagogique.


#2

Merci de ton témoignage un peu triste mais pas tant que ça… Ton enthousiasme et ta joie d’enseigner font plaisir à lire… et ne semblent pas amoindris, tant mieux et bravo !
Ta collègue t’a reproché ton optimisme ! C’est quand même étonnant comme reproche… ça me fait penser que ce que tu n’as pas vu n’est peut-être pas tant professionnel que personnel, en ce qui la concerne… C’est vrai que dans notre métier peut-être plus que dans d’autres, notre personnalité est investie au quotidien, car enseigner face à des enfants est un acte total, au sens où c’est la totalité de notre personne, de nos ressources d’humain, les conscientes et les inconscientes, qui sont sollicitées. Et donc entre difficultés ou fragilisation professionnelles ou personnelles, il n’y a pas forcément de sas efficace…
Je n’ai sûrement pas toutes les cartes en main pour comprendre ce qui s’est passé dans ton école l’an dernier, mais à te lire, je dirais que ce qui vous a minées toutes les deux c’est quelque-chose comme une dépression cachée ou non reconnue de ta collègue… Tu t’es retrouvée face à quelqu’un qui n’allait plus bien et qui ne savait pas pourquoi… Elle semble avoir pensé, et toi aussi au bout d’un moment, qu’elle perdait pied dans l’école au fur et à mesure que tu t’épanouissais dans ta classe… Mais est-ce vraiment plausible ? Si votre façon de travailler ensemble était à ce point essentielle au bien-être de ta collègue, mais qu’elle n’avait pas envie pour autant d’en parler avec toi, même quand elle a constaté que tu prenais une nouvelle route, c’est que quelque-chose ne tournait pas rond de toutes façons… Et si tu avais gardé le même fonctionnement, le mal-être de ta collègue aurait éclaté quand même, et c’est autre chose (de tout aussi éloigné des raisons profondes) qui aurait servi d’explication…
Enfin ce n’est que mon sentiment après t’avoir lue…
Je suis aussi la seule dans ma petite école de 4 classes de la PS au CM2, à m’être lancée dans l’aventure suite à l’exemple de Céline… J’ai les PS/MS, et l’an prochain, effectifs obligent (tant mieux !), j’aurai aussi quelques GS… Mes collègues de primaire, même celle qui a les GS/CP, n’ont pas souhaité travailler comme moi, mais elles ne m’ont jamais opposé la moindre hostilité, et je vis très bien ma situation… Mes collègues sont des personnes équilibrées, bienveillantes et professionnellement tout à fait épanouies, elles ne ressentent pas le besoin de révolutionner leur pratique mais observent mes efforts avec intérêt…
Je voudrais donc témoigner que c’est possible sans être forcément générateur de tensions, de se lancer seule de son école dans l’aventure…
Ta mésaventure n’a pas grand-chose à voir avec ta démarche pédagogique Bebelle, tu as eu affaire à quelqu’un qui n’allait pas bien, et ce quelqu’un était ta collègue et amie directrice… C’est forcément difficile, surtout qu’elle a préféré te tenir responsable de son état, plutôt que de se poser d’autres questions plus pertinentes, mais sûrement trop douloureuses ou trop déstabilisantes…
Tu as bien fait de demander ta mutation, et ainsi de protéger ta santé, ton enthousiasme et ton optimisme ! Je te souhaite de tout coeur de continuer à chercher et à trouver comment mettre en oeuvre les lois naturelles de l’enfant avec tes nouveaux élèves dans cette structure nouvelle aussi pour toi, en gardant surtout tes convictions, tes valeurs et ta belle personnalité !


#3

@BEBELLE, merci de ce témoignage douloureux et courageux. Je n’ai pas grand chose à rajouter au message soutenant d’@isa1.

Ton expérience nous montre à quel point la transition pédagogique doit se faire progressivement : asseoir déjà sa propre confiance dans sa classe et observer les enfants s’investir dans cette nouvelle pratique et prendre confiance à leur tour. Puis gagner la confiance des parents. Accueillir les questions des curieux (collègues ou autres) et voir ainsi ce noyau de confiance se densifier…

Peut être que c’est cela qui a manqué dans ta situation : le noyau n’avait peut être pas eu assez de temps pour se constituer solidement ?

Ce modèle pédagogique est si radicalement différent du système traditionnel existant que je fais le choix (depuis peu) d’en parler le strict minimum autour de moi dans un premier temps. Je mets en place et je laisse venir…

Je suis sure que tes éclairages et ton expérience seront bénéfiques à toute la communauté du handicap, souvent très éloignée des lois naturelles de l’enfant !

Belles découvertes pour 2018 :sparkles:


#5

Un grand Merci Isa1 pour ton long message qui m’a beaucoup touchée.
Tu vois juste, mon enthousiasme et ma joie d’enseigner demeurent intacts. Je me rends compte de mon extrême chance d’avoir pu à ce point être réceptive à la démarche de Céline. En ce sens, je me sens presque privilégiée de m’être lancée dans cette aventure pédagogique pendant 2 ans dans ma classe avec mes élèves qui m’ont partagé leur soif d’apprendre et leur émerveillement constamment renouvelé !
Je te souhaite une belle continuation avec ton équipe qui observe ta démarche avec intérêt et bienveillance…


#6

Merci pour ta réponse encourageante.
Oui, la transition pédagogique doit se faire progressivement dans un grand respect de tous : élèves, collègues, parents.
Bonne continuation à toi !:slight_smile:


#7

Oui, c’est sûr que c’est important de ne pas se sentir mal par rapport à ses collègues, quelle que soit la démarche qu’on a choisie, mais d’autant plus si on se lance dans quelque-chose de nouveau et d’un peu hors des sentiers battus bien sûr…
Je me souviens d’avoir eu beaucoup de mal à supporter une collègue directrice particulièrement pénible, qui est restée 3 ans dans notre école avant d’enfin prendre sa retraite, et nous a fait vivre une sorte d’enfer au quotidien… (Je ne connaissais pas encore Céline)
Elle était souriante, même plutôt charmante, mais fausse… Elle faisait bourde sur bourde et les mettait à chaque fois sur le dos de quelqu’un d’autre, traitait d’illégales toutes les habitudes collectives de l’école, et voulait surtout absolument tout contrôler. Elle nous harcelait pour que nous fassions son travail, rattrapions ses erreurs ou accomplissions ses lubies, et ne ménageait ni son temps ni ses efforts pour ça, ne reculant devant aucune bassesse, n’hésitant pas à mentir pour nous diviser ou nous atteindre si nous ne nous pliions pas à sa volonté et j’en passe…
Heureusement, nous étions 2 collègues amies et soudées à la maternelle, dans l’école depuis longtemps, et c’est grâce à ce soutien mutuel que nous avons pu tenir…
Les 2 autres collègues du primaire, plus jeunes, étaient arrivées en même temps qu’elle et au début, elles n’y ont vu que du feu et ont cru la directrice qui avait réussi à nous présenter nous “les vieilles de la maternelle”, les seules “mémoires” de cette école, comme responsables des tensions dans l’équipe et au-delà, de par notre appartenance à l’école avant qu’elle arrive et donc à toutes nos “pratiques illégales” et surtout de par notre non coopération à ses quatre volontés…
Je pense que si je n’avais pas eu mon amie comme collègue ces années là, je n’aurais pas tenu… Au moins nous étions deux à tenter de garder la raison, et nous avions besoin de nous retrouver souvent en dehors de l’école pour en parler ensemble…
Ce qui me reste douloureux, c’est le temps que nos deux jeunes collègues ont mis à ouvrir les yeux… Tout ce que nous pouvions dire n’était pas reçu… Notre parole était disqualifiée avant même que nous la prenions… L’une des 2 a commencé à comprendre au bout de 2 ans, et je pense que l’autre n’a jamais vraiment saisi ce qui s’était passé… Le prestige de la direction, du pouvoir, même abusif, je suppose…


#8

@BEBELLE Bravo d’avoir pris le temps de témoigner. Je rejoins également @isa1 dans ses encouragements et te félicite d’avoir pensé à toi car c’est ainsi que l’on peut permettre à nos élèves de faire de même. Et c’est en étant bien avec nous-mêmes que l’on peut être bien avec les personnes qui nous entourent (jusqu’à un certain point…). Grâce à vos deux expériences, on peut voir à quel point il est important d’avoir du soutien selon notre équipe et notre hiérarchie.

J’ai également vécu des moments difficiles dans une équipe avec une majorité d’enseignantes qui ne m’acceptaient pas et parlaient derrière mon dos ou chuchotaient à l’oreille en me regardant et en rigolant (vous voyez le niveau). J’ai appris plus tard qu’elles faisaient des remarques très désobligeantes à un collègue et bien d’autres “coups bas”.
Une collègue, qui n’était pas du tout dans ce mode là et avec qui je m’entendais bien, m’a dit un jour "C’est normal, tu es arrivée enthousiaste, toujours avec le sourire et contente d’être là, ça leur a fait peur…"
Je ne sais pas si c’est le cas, mais j’ai plusieurs expériences de collègues (dans d’autres écoles), aussi enthousiastes que vous pour innover et qui sont mises de côté par plusieurs enseignantes.

Voilà ce que donne l’hypocrisie et le manque de communication. C’est pourquoi, je te rejoins @BEBELLE quand tu dis qu’il est important de bien communiquer avec ses collègues. On peut ne pas être d’accord sur une pédagogie, avoir peur de l’autre et on peut aussi le dire clairement pour qu’il n’y ai pas de malentendu. Je me suis formée à la Communication NonViolente, au Coaching et à la PNL. Je peux vous dire que ce sont des outils qui aident énormément et qui devraient (en particulier la CNV) être partagés aux enseignants afin d’éviter ce que tu as vécu et ce que vivent beaucoup d’enseignants.

“De la provoquer en étant toujours optimiste.” C’est une remarque qui, selon moi, montre que ta directrice aurait voulu être aussi optimiste que toi. N’y arrivant pas et te voyant ainsi motivée et enthousiaste, cela la renvoie à sa propre frustration.

Nelson Mandela a dit : “En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d’en faire autant”. Même si les réactions peuvent être difficiles, je pense que nous devons continuer à briller et illuminer avec notre enthousiasme afin qu’il se propage pour notre bonheur et celui de nos élèves.

Belle année 2018 à vous tous :slight_smile:


#9

Merci pour vos témoignages qui me font me sentir un peu moins seule:
cela fait 2 ans que j’ai complétement modifié ma pratique grace à Céline et que je vais travailler tous les matins avec le sourire :slight_smile: Je me suis vite rendue compte du danger de me mettre à l’écart dans l’école ( mes 6 autres collègues ne sont pas du tout intéressés et ma directrice est carrémént allergique à Montessori). Pour pallier à ça, je me suis beaucoup investie dans le collectif (je prends beaucoup de choses en charge dans l’école: coop scolaire, organisation de séances collectives d’eps…) et je seconde ma directrice pour quelques tâches. Cela fonctionne assez bien: l’ambiance est bonne mais n’empêche pas quelques prises de becs pédagogiques: ma directrice insinue souvent que mes élèves ne font pas grand chose… Et bien je laisse dire (toujours avec le sourire ).
Je pense qu’on est tellement motivé(e)s et transformé(e)s qu’on a envie de le partager, on ne peut cacher notre enthousiasme, mais nos collègues ont peut-être un peu l’impression qu’on leur signifie que ce qu’on fait est “mieux” qu’eux. Alors, toujours pour essayer de remédier à ça, je fais comme avec les enfants: j’essaie de valoriser leur travail dès que je peux (“ton travail en art visuel est vraiment très beau”, “ton calendrier de l’avent est vraiment bien, tu pourrais me le passer pour l’an prochain?”, “tu as toujours des supers idées en graphisme, ça te dérange si je fais comme toi?”…). Tout le monde aime qu’on l’aime!


#10

Merci pour vos témoignages ! Cela me fait réfléchir et je constate la même chose que vous : il n’est pas facile de se lancer dans une pédagogie complètement différente de la pédagogie traditionnelle que tout le monde connait et que la grande majorité de nos collègues pratiquent.

Je suis arrivée dans mon école il y a un an et j’ai commencé ma transition en février. Bien qu’avec une de mes 2 collègues nous discutions beaucoup pédagogie, autonomie, sciences cognitives et affectives et même de Céline Alvarez (elle avait même acheté son livre qu’elle n’a malheureusement toujours pas lu… :confused: ), j’ai rapidement vu que ma pédagogie ne leur plait pas. Elles enseignent depuis plus de 20 ans, ont toujours fait comme ça, et je pense que très vite elles se sentent remise en question étant donné que je fais différemment. Il va falloir jouer tout en finesse pour discuter pédagogie sans que les collègues aient l’impression que je juge leur façon de travailler… Ce n’est pas évident mais je pense comme vous que c’est essentiel pour qu’il y ait une bonne entente malgré tout.

Il faut tout de même voir le positif : je parle de mes deux collègues enseignantes mais toutes les autres collègues (ATSEM, AVS, AZE…) ne sont pas du même avis : l’ATSEM avec qui je vais travailler a l’air de bien adhérer à ce fonctionnement, l’ancienne ATSEM et l’autre ATSEM m’ont plusieurs fois dit qu’elles aimaient bien l’aménagement de la classe, qu’elles préféreraient travailler dans un environnement comme celui-là et que l’enseignante avec qui elles travaillaient leur donnait beaucoup de travaux d’arts plastiques mais qu’elles ne pouvaient pas réellement exercer leur rôle pédagogique, ce qui les décevaient beaucoup (une des deux a changé d’école parce-qu’elle se sentait mal à cause de cela). Une collègue AZE m’a beaucoup soutenue également (elle faisait le ménage de ma classe), m’aidait même à déplacer et ranger ma classe. Je pouvais échanger sur mes pratiques avec elle et je reconnais que d’échanger avec au moins une collègue est essentiel ! Nécessaire même. C’est pourquoi je me dis qu’il faut veiller à ce qu’il y ait une bonne entente dans l’équipe mais que si les collègues enseignantes ne sont pas ouvertes à notre pédagogie, il ne faut pas forcer ou se sentir mal à l’aise, tant qu’il y a au moins une collègue qui comprend et qui adhère à notre démarche.

Pour autant, tout comme tu as fait @BEBELLE, si par la suite il y a trop de tensions, je n’hésiterai pas à changer d’école. Il faut certes communiquer avec ses collègues, que tout le monde se respecte et être patient mais si ce n’est pas le cas, il ne faut pas non plus se miner la santé…

Bon courage à vous pour la suite et bonne rentrée :slight_smile:


#11

Je viens de tomber des nues.
J’ai une classe de MS-GS depuis septembre dans cette école. Je viens d’y obtenir un poste à titre définitif.
Depuis de nombreuses années je me questionne sur mes pratiques pédagogiques.
Je lis, je me renseigne, je me forme (formation Montessori payée par moi-même), visionnage assidu des vidéos de Céline…
J’avais déjà tenté des ateliers autonomes et une autre manière de fonctionner avec mes CM2, il y a quelques années, qui avait clairement fait ses preuve en grammaire par exemple, alors que mes élèves avaient un niveau scolaire plus que faible (école REP+ sans les moyens de la REP).
J’ai été très contente d’avoir un poste en maternelle. Je me suis dit que j’allais me donner l’année pour me préparer à une transition mais j’ai craqué ne me sentant vraiment pas bien dans un fonctionnement classique et je suis passée au tout autonome au retour des vacances de la Toussaint.
Tout n’est pas rose tous les jours, mais pour rien au monde je reviendrais en arrière. Je me sens bien mieux dans la classe, les élèves se sont bien acclimatés pour la plupart, et mon ATSEM après un petit temps d’adaptation a adhéré au nouveau fonctionnement.
J’ai commencé à enseigné les sons des lettres, surtout aux GS, mais aussi aux MS qui en faisaient la demande.
La frise numérique les challenge bien et ils font des progrès incroyables.
16 élèves sur 24 (MS-GS confondus) lisent et COMPRENNENT des phrases en scripte.
Les élèves qui m’interrogeaient en début d’année et pour lesquels je me faisait déjà du soucis ont presque tous eu le déclic et commencent à lire, certains sans même que je leur enseigne le sons des lettres en individuel car ils ne s’y intéressaient pas.
Des élèves fiers et pétillants, même si les GS ont plus de mal à travailler de manière totalement autonome.
Donc tout roule, je sais que l’année prochaine sera encore plus facile, je prends beaucoup de plaisir, j’ai des retours de parents plutôt positifs…
Et ce soir ma collègue de PS-MS vient me voir pour me dire que certains parents de sa classe sont venus la voir pour leur dire que les MS de ma classe lisaient pour la plupart mais pas leurs enfants dans sa classe à elle.
Elle me dit qu’elle se sent très gênée, et je suis bien désolée de la mettre dans cette position.
Elle m’a répété plusieurs fois " ce que tu fais n’est pas au programme. Moi je leur apprends le vivre ensemble, on manipule…"
J’ai essayé de lui expliqué que nous travaillions aussi (et surtout) en manipulant, en coopérant, qu’on ne faisait pas que de la lecture, parce que je pense que mes collègues croient que je ne fais que de la lecture dans ma classe or j’en fait très peu !
Ils ont appris à lire avec une grande facilité.
Je suis très peinée, je ne veux pas causer de tord à ma collègue mais je ne pourrais plus revenir en arrière.
Depuis des années je fais ce constat : “Les élèves qui réussissent ne réussissent pas grâce à moi, et je n’arrive pas à aider les élèves qui sont en échec.” J’ai enfin trouvé un cadre qui me fait penser qu’enfin, les élèves performants ne s’ennuient plus (j’avais en horreur les ateliers de groupe que les élèvent terminaient avec succès en 30 secondes alors qu’ils devaient rester 15 minutes autour de la table à s’ennuyer et attendre que les autres y arrivent.) Mes élèves les plus en “difficulté” rentrent dans la lecture et un élève qui comptait jusqu’à 4 en début d’année à force de persévérance compte maintenant jusqu’à 67.
Je suis nouvelle dans l’école et j’ai bien essayé de glisser des références à mes lectures et à mes visionnages à mes collègues mais je me heurte à un mur.
Je me sens si mal ce soir… Pardon pour la longue plainte, mais je ne sais pas trop à qui partager cela. Peut-être cela fera-t-il écho à certains d’entre vous. Peut-être aurez-vous des conseils. Merci.


#12

Est-ce qu’il serait possible de proposer à la collègue de PS-MS de venir observer un peu ta classe et les élèves en action? Ou au pire lors d’un temps sans les élèves (mais c’est moins intéressant). D’après ce que je comprends, ce sont plus des craintes et une mauvaise compréhension de sa part qu’une totale opposition, si?


#13

Je vais bien évidemment lui proposer, mais je crois qu’en fait elle a très peur du regard des parents. Elle se sent mise en cause et elle ne sait pas quoi leur dire pour justifier ses choix pédagogiques (à part que ce que je fais n’est pas au programme. En fait, si, je respecte les programmes, les enfants vont juste au-delà). Elle pense que les parents vont vouloir insister pour que leurs enfants soient dans ma classe l’année prochaine.
Je verrais lundi si je ne me retrouve pas face à un tribunal… et j’espère juste qu’elle justifiera ses choix pédagogiques autrement qu’en dénigrant les miens.
Je respecte évidemment mes collègues et ne les force pas à changer leur fonctionnement, comme Céline Alvarez l’a dit, tout le monde ne peut pas se sentir à l’aise avec ce fonctionnement de classe.
On verra lundi et en attendant je vais essayer de dormir un peu plus que la nuit dernière…


#14

Une mesure de formation continue simple à mettre en place serait qu’un remplaçant libère de temps en temps l’enseignant pendant le temps de classe, afin qu’il puisse se poser en observateur dans sa classe ou dans la classe de ses collègues, avec leur accord. Cela redynamiserait nos conseil de maîtres qui gèrent le quotidien de l’école, mais abordent très peu la pédagogie, par manque de temps mais aussi par méconnaissance du fonctionnement de chacun. Les conflits naissent souvent de malentendus. L’observation bienveillante, sans jugement, permet en effet de résoudre bien des choses, et c’est très formateur. C’est entre collègues, par échanges de pratiques, que l’on apprend le plus dans notre métier.

Cette démarche existe, il s’agit de formations d’école, mais c’est une démarche très officielle à demander à l’Inspection dans le cadre de la formation continue (mdr), accompagné par des conseillers pédas. Si la situation venait à empirer, cela pourrait être envisagé.

Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?!


#15

J’y penserai si cela devient irrespirable.
Comme tu as raison en effet, on devrait aborder les questions d’ordre pédagogique en CM mais souvent le temps manque et il est dur pour certains d’ouvrir leurs classes. La peur du jugement bien évidemment.
Je vais proposer à mes collègues de venir observer la classe, ma porte est ouverte et on verra bien !


#16

Je lis tous vos messages et j’ai le sentiment que j’aurais pu les écrire tant ils reflètent ce que je vis dans mon école actuelle. J’ai changé ma pratique en 2016 et n’ai observé que d’immenses progrès, cela m’a énormément motivée et j’ai voulu partager mes découvertes avec mes collègues mais je me suis heurtée à un mur. D’abord des sourires polis, puis de l’indifférence. Pire, au fil des années, remarques acerbes et réflexions sarcastiques ont fait leur apparition dans la bouche de mes collègues. J’ai pensé que le soutien inconditionnel des parents d’élèves, de mon entourage et les progrès des enfants suffiraient à me faire garder mon sourire et ma motivation mais force est de constater qu’aujourd’hui je suis à deux doigts de craquer.
Après une pause forcée de quelques mois je m’apprête à reprendre ma classe qui m’a tant manqué et je me donne quelques semaines pour remettre les choses à plat avec mes collègues, selon le résultat de mes essais je déciderai ou non de changer d’école, car je ne peux plus rester seule, c’est devenu trop pesant.


#17

Bonjour
J’ai connu une situation assez différente mais qui me rappelle un peu la tienne. J’avais une classe de CP et je ne voulais pas adopter le manuel historique de l’école (utilisé depuis plus de 15 ans). En cours d’année, le collègue du RASED a évalué mes élèves (à ma demande) et il s’est étonné de leur bon niveau. Jusqu’alors, un quart des élèves de CP finissaient l’année sans savoir lire. Cette situation semblait normal à l’équipe enseignante. Pas à moi. Dans cette école, j’étais une paria. Comme si la réussite de mes élèves effrayait mes collègues. Il y a un discours fataliste sur l’échec scolaire et "les élèves en difficulté " au sein de l’'Education nationale qui arrange tout le monde. Et qui me scandalise. Dans cette équipe, toute proposition de ma part, toute idée étaient rejetées car considérées comme une remise en question. Un jugement. Faire bouger les lignes très difficile.
En fin d’année, j’ai refusé de suivre un fichier de maths (pour moi, une vraie catastrophe). Je me suis heurtée à l’hostilité de l’équipe qui me reprochait de ne pas respecter des choix d’équipe et de ne pas être en cohérence avec elles. Le directeur a bloqué ma commande de fournitures scolaires, au prétexte qu’elle était incomplète.
Sans soutien, j’ai finalement quitté l’école.
Je regrette qu’il y ait tant d’inertie dans certaines équipes. Mes collègues avaient le même niveau de classe depuis 15 ans voire 20 ans.


#18

Personnellement, pour le moment, je garde le même discours concernant ma pratique en tentant d’enlever tout jugement de valeur et moyen de comparaison avec les autres classes. En ce qui concerne la lecture, par exemple, je commence toujours en disant aux parents que normalement elle s’apprend au CP, et qu’en maternelle on doit préparer le terrain en leur apprenant les lettres et la conscience phonologique. C’est ce que font la plupart des enseignants de maternelle. Mais dans mon cas, ce sont les élèves qui choisissent quelle activité ils font, du coup il m’est bien difficile de les forcer à travailler les lettres (pauvre de moi, quel malheur !). Pour palier à ça, je suis OBLIGÉE de fonctionner de manière inversée et de commencer en expliquant le principe alphabétique, pour qu’ils comprennent l’utilité des lettres et pour les motiver à travailler seul. Résultat, on se retrouve avec des surprises et certains élèves arrivent à lire plus tôt que prévu, mais on ne va pas s’en plaindre. Après je fais remarquer aussi qu’un élève qui sait lire en ms, n’a pas forcément un niveau équivalent à un lecteur de cp. Il peut ne pas connaître les correspondances capitales/cursive/script, etc… Et il a encore du travail à réaliser pour atteindre les compétences demandées en fin de cycle 1.


#19

Oui, un élève motivé apprend très vite. D’où l’intérêt évident de commencer par inciter les élèves à entrer dans le monde de l’écrit. Et donc leur donner les clés et l’autonomie pour approfondir leur connaissance en ce domaine.

Le principe alphabétique est une étape en ce sens ; une fois qu’ils ont compris que les lettres leur servaient à coder des sons donc des petits mots utiles ou rigolos, ils en redemandent. Tous mes élèves de MS savent coder les prénoms, mais aussi les mots PAPA, MAMAN, BÉBÉ, quelques mots des histoires, des projets et de la boîte à objets en phono ; mais aussi CACA, PIPI et autres bêtises … La lecture et les échanges réguliers autour d’albums répétés jusqu’à ce que les élèves puissent raconter à la place de l’enseignant (la collection Narramus a formalisé cette approche intensive des albums, un peu rigide à mon goût mais ça a le mérite d’être très détaillé). Le plaisir de lire. Le plaisir d’écrire aussi, des petits messages secrets entre élèves, aux parents …

Pour en revenir au sujet d’une bonne communication avec les collègues, commençons par respecter les différentes approches pédagogique de chacun. Chaque enseignant a toute compétence et latitude pour être indépendant dans ses choix pédagogiques. Et les enfants s’adaptent très bien à des pratiques différentes quand ils passent d’une classe à l’autre, on est complémentaires, il ne devrait y avoir aucune concurrence ni jugement. Arrêtons avec ce soit disant travail d’équipe qui nivelle par le bas et ne respecte personne. Des échanges bienveillants, oui, mais dans le respect et la liberté de chacun.

J’avais écrit un billet où je parlais en fait de la formation continue entre collègues. Dans l’idéal, des remplaçants devraient nous permettre de dégager des temps de classe où l’on puisse co-enseigner, observer, échanger … Et ainsi apprendre des pratiques des collègues. Car c’est en observant les autres dans un cadre professionnel que l’on se voit soi-même en miroir. Avec tous nos gestes et prises de paroles parasites à améliorer, mais aussi toutes nos bonnes pratiques qui nous confortent. Ça fait du bien aussi de se faire des compliments. Ainsi nous pourrions progresser dans ce beau métier subtil à maîtriser dans les rapports humains. Et transformer les conseil de maîtres stériles en véritables discussions pédagogiques, ce qui est rarement le cas dans les faits !