Bonjour,
J’ai des élèves qui ont du mal à entendre les sons, et plus particulièrement les sons au milieu des mots, même des mots simple comme SAC. Ils n’entendent pas le “A”.
Comment les aider? Quels ateliers leur proposer?
Bonjour,
J’ai des élèves qui ont du mal à entendre les sons, et plus particulièrement les sons au milieu des mots, même des mots simple comme SAC. Ils n’entendent pas le “A”.
Comment les aider? Quels ateliers leur proposer?
Je propose en rituels des petits jeux pour retrouver un mot décomposé en phonèmes. J’utilise ma boîte de petits objets, au début je mets plusieurs objets sur table et à partir du mot décomposé, ils retrouvent le bon objet, puis avec des mots de plus en plus proches, puis sans objet proposé. Rapidement, eux aussi proposent les mots décomposés, et je trouve que ça marche assez bien.
Je crois que le travail sur les sons d’attaques et de rimes sont les plus importants. Le travail sur les sons à l’intérieur des mots se fait surtout lors de l’écriture des mots.
Nous travaillons avec les petits objets sur les sons s’attaque et les sons de fin.
Plus tard, je présente un seul objet. Nous comptons le nombre de sons. Nous disposons en ligne, de gauche à droite, autant de jetons que de sons.
Je leur demande de décomposer le mot, en énonçant chaque son tout en posant le doigt sur chaque jeton. Puis je leur propose de situer un son précis en montrant le jeton correspondant. Enfin, je leur montre un jeton et ils énoncent eux mêmes le son.
Au début, c’est très difficile. Mais les progrès sont rapides.
On décompose ainsi entièrement les mots, c’est un excellent entraînement avant les lettres mobiles. Ou un bon complément. C’est un bon moyen de travailler le sens de l’écriture et de la lecture (gauche à droite).
Certains de mes élèves ont décollé grâce à cette activité.
En parallèle, nous travaillons la phonologie lors de rituels quotidiens (voire plusieurs fois par jour), essentiellement à partir des prénoms.
Ex :
Je pense qu’ils n’ont pas de difficultés à les entendre (sauf cas particulier mais ce que vous décrivez ne l’évoque pas).
Analyser , décomposer le mot entendu en ses différentes unités sonores et en redonner les différents constituants n’est pas la même chose , c’est une tâche bien plus complexe ( métaphonologique ) et tous ne sont pas à même de répondre , il leur faut plus de temps pour acquérir cette compétence ainsi que de l’entraînement .
En ce qui concerne les enfants ne parvenant pas à entendre les sons au milieu des mots,
l’expérience m’a appris que cette activité de décomposition levait beaucoup de blocages. Le mot n’est plus perçu comme un bloc insécable mais il prend littéralement forme.
C’est difficile, mais seulement au début. Pas plus ardu que l’alphabet mobile qui fait appel aux mêmes compétences, la reconnaissance des lettres en plus.
Avec les petits objets, rares sont les enfants qui ne finissent pas par entendre les sons de début et de fin. Par contre, et cela je ne l’ai pas réellement compris tout de suite, certains ont besoin de s’entraîner tous les jours : séances courtes mais très fréquentes.
Si cela ne fonctionne pas, j’oriente chez l’orthophoniste.
Vous avez raison , toutes ces activités sont non seulement intéressantes mais essentielles .
Les compétences (méta)phonologiques s’entraînent très bien & sont prédictives d’une bonne entrée dans la lecture . J’insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’entendre mais bien d’analyser ce qu’on entend , ce qui est d’un tout autre niveau cognitif .
On sait depuis de nombreuses années maintenant que seuls les enfants réfractaires à ces jeux autour de la conscience phono sont susceptibles d’avoir des difficultés de type dys (ils entendent fort bien par ailleurs mais ont des difficultés pour jouer avec les sons ). Bien les repérer permettrait d’entraîner précocement , avant même de dépister le trouble , ceux qui seraient “à risque” .
et lorsque vous proposez les 1eres dictées, et que pour écrire “sac”, les élèves écrivent “sc”. Vous laissez? Vous corrigez? Vous prévoyez de de proposer comme objet un sac pour détailler les sons?
Je présente l’alphabet mobile quand suffisamment de lettres rugueuses sont acquises, quand les jeux phono décrits précédemment ont été travaillés et font sens chez l’enfant (sans pour autant en attendre une maîtrise totale).
Dans un premier temps, je demande à l’enfant d’écrire un mot qui lui tient à coeur. Je le fais moi même, j’ouvre la voie. L’écriture est présentée comme un trésor précieux, intime. Le premier mot, c’'est solennel.
Puis, je présente une boîte d’objets dont les noms peuvent être écrits par l’enfant, à ce stade de sa progression.
Puis, seulement quand l’enfant s’est investi, qu’il écrit des mots de son choix, je passe aux dictées.
Généralement, les enfants s’en emparent difficilement, je n’insiste pas trop et je passe assez rapidement aux messages secrets.
Et pour mieux te répondre @alexia, je ne considère pas “sc” comme une réponse correcte.
Je ne commencerais pas les dictées avec un enfant qui écrirait cela, la tâche étant visiblement trop éloignée de ses compétences à ce stade (sauf évidemment si c’est un accident isolé).
Je repartirais sur des activités phono et commencerais par proposer des mots proches de l’enfant, puis des petits objets réels, avant les images.
Plus ça va, plus j’épure, raccourcis voire supprime des étapes (les fameuses dictées Montessori, incroyablement nombreuses, sont un bon exemple).
Mais même si c’est ma démarche aujourd’hui, basée sur mes observations, cela peut changer demain si je m’aperçois que ça “coince” : il y a la théorie et puis ce qu’on tricote avec chacun.
Bon courage! On n’a pas fini de s’interroger!