Ecriture du prénom en lien avec la présentation des graphèmes ?


#1

Bonjour,

Mes GS se sont motivés pour les lettres rugueuses pour écrire leur prénom (c’était la demande d’un de mes GS, du coup trois autres ont suivi, dont deux plutôt dans le jeu habituellement).:+1:

. Je saute donc sur l’occasion pour valoriser ce matériel mais je rencontre un petit problème. Je présente pour la première fois certaines lettres du prénom que j’évitais soigneusement à cause de leur ambiguïté: le “e” qui ne fait pas [e] mais [è] dans Evan ou Lenzo par exemple. Le “g” qui fait [j] dans Angèle. Sans parler du “a” et du “n” qui forment le [an]…

Le but est de connaitre le son et le tracé des lettres pour préparer à la lecture alors je ne sais pas quoi leur dire!
Aujourd’hui j’ai présenté le “e” de Evan, en tant que lettre qui fait [e] mais j’ai précisé que dans son prénom ça fait [è]…Aaarrgh vous me suivez? :crazy_face:

Pour les prénom avec digramme comme Angèle ou Antoine, je me dis que je peux faire exception et leur présenter en avance la carte rugueuse de leur digramme ?

Qu’en pensez-vous? Comment faites vous pour le prénom en cursive de vos élèves? Peut-être devrais-je ne pas les motiver avec l’écriture de leur prénom? Ça fausse tout?


#2

j’ai un Henri… quand il me demande pour l’aider à écrire son prénom et que je donne le son des lettres en même temps qu’on les trace je donne le son “[an]” pour le en.
Je pense que pour les e qui fait [è], je ferais comme toi! Les enfants font très bien la part des choses, il ne faut pas, à mon avis cacher le “problème”, au contraire, c’est reconnaître qu’ils sont capables de comprendre la complexité, ce qui est le cas!


#3

Effectivement, les prénoms posent problème, même en présentant les digrammes (Enzo) :slightly_frowning_face:… Mais pour le E d’Evan, n’est-ce pas juste une question de majuscule comme pour Éléonore ? :thinking:


#4

Non. Evan est un prénom anglophone, ce qui explique le son “é” au début et le son “ane” à la fin. Je trouve que ça s’explique assez facilement à un enfant. Mais du coup on ne peut pas utiliser le prénom pour l’apprentissage du code.
Je préfère retarder l’écriture du prénom quand les lettres rugueuses sont maîtrisées, et ensuite j’explique que le prénom de l’enfant ne correspond pas aux sons français (ensuiteà lui de voir avec ses parents pour connaître l’origine de son prénom : origine étrangère, particularité historique, ou juste volonté d’excentricité ?).


#5

Ah oui, exact ! Comme le ènn de Enzo… Je dis aussi que ce n’est pas un prénom français et qu’on ne peut donc pas le lire comme en français, tout simplement.


#6

Pour me simplifier la vie, je fais un peu comme Mélanie, je ne me sers pas des prénoms en lecture (comme tu l’as remarqué, certains sont un casse-tête à expliquer au niveau des sons, c’est tellement plus simple de s’en tenir à des mots soigneusement choisis), ni pour l’écriture, du moins pas au début. Je les glisse dès que c’est possible au fur et à mesure de ma progression d’écriture, mais tout le monde apprend à écrire tous les prénoms de la classe par ordre croissant de difficulté sinon c’est trop injuste pour Abygaëlle par rapport à Léa !
Mais je n’ai que des GS, et ils ont appris dans les classes précédentes à écrire leur prénom en capitales, ce qui fait qu’ils sont autonomes pour mettre leur prénom sur leur travail dès le début de l’année.


#7

Bonjour à toutes
Je vous lis attentivement car je me pose des questions sur l’apprentissage de l’écriture du prénom. Moi j’ai des PS MS avec des MS qui ont commencé à tracer des lettres rugueuses mais qui savent pour la plupart tracer leur prénom avec des lettres bâtons (merci à l’instit de l’année dernière). Bref, donc que faire?
Avec mes PS dois-je leur montrer cette année l’écriture de leur prénom en cursive, est-ce possible si petit ?
Avec mes moyens, nous rentrons dans le code avec les lettres rugueuses, vont arriver toutes les difficultés que vous mentionnez ? Sont-ils eux assez grands pour écrire leur prénom en cursive? Sinon faut-il attendre la GS ? ca me semble loin pour écrire son prénom, j’ai peur de la réaction des familles et de l’inspecteur.


#8

Bonjour
J’ai commencé avec mes MS les lettres rugueuses.
Je ne veux pas leur apprendre à écrire en bâtons, pour moi c’est contre nature et on n’écrit jamais en bâtons. Oui, mais si je suis la méthode, j’apprends les lettres rugueuses, je code les mots en fonction du son des lettres, j’apprends à écrire ces lettres et j’encode. Sauf que les prénoms sont pour certains difficiles à encoder. Alors comment faites-vous ? Est-ce qu’il faut leur donner un modèle dès qu’ils sont capables d’écrire en cursive certaines lettres. Si oui, quel modèle ? Je trouve qu’il manque une partie dans la vidéo de l’écriture pour nous aider à leur apprendre à écrire leur prénom correctement. Si vous pouvez me donner des idées, partager votre réflexion, ce serait super !


#9

Bonjour Laure,
tu sais, écrire son prénom en cursive n’est pas une obligation en MS… Ceux qui ont un prénom court et facile à écrire, et qui sont prêts, le feront d’ici à la fin de l’année, et pour les autres eh bien ils le feront en GS et puis c’est tout…
Pourquoi stresser avec ça ?
Peut-être souhaites-tu qu’ils soient capables dès maintenant d’inscrire leur prénom sur leurs productions ? Si c’est pour ça, tu peux leur préparer des jeux d’étiquettes avec leur prénom déjà écrit à poser, coller ou fixer d’une manière ou d’une autre sur leurs réalisations…
Si tu stresses plutôt par rapport à leur futur passage en GS en te disant qu’ils doivent ab-so-lu-ment savoir écrire leur prénom en cursive avant d’arriver chez ta collègue, je te suggère d’en discuter avec elle, elle ne devrait pas être étonnée que ce ne soit pas le cas… et si elle tient à ce qu’ils écrivent leur prénom, même en majuscules, pour ne pas avoir à l’écrire elle-même sur toutes leurs productions, tu peux très bien, en fin d’année, les prendre un par un pour leur apprendre ça rapidement, ça ne leur posera pas de problème particulier… (alors que dès le début d’année, si, pour beaucoup d’entre eux)
Et sinon ce n’est pas “contre-nature” d’écrire en majuscules, c’est juste que quand on sait écrire les majuscules on n’a pas pour autant appris à écrire… Mais si ça correspond à un besoin, comme celui de savoir écrire son prénom tout seul souvent, alors qu’en cursive c’est trop compliqué avant 5 ou 6 ans, eh bien alors ça peut être une solution…
Je te souhaite des vacances reposantes et déstressantes…


#10

Autre chose : les premiers mots qu’on encode ne sont généralement pas les prénoms, qui sont effectivement souvent pleins de difficultés, mais des mots courts “phonétiques”…
Et avant de pouvoir encoder, il faut déjà s’être entraîné à entendre les sons dans les mots : boîte des petits objets et jeux phonétiques oraux uniquement d’abord… En parallèle tu peux montrer les lettres rugueuses, et indiquer quel son fait chacune (“le secret des lettres”)… Ensuite seulement viendront les premières mémorisations des correspondances lettres/sons, ou graphies/phonèmes, et les premiers encodages, avant même de savoir tracer les lettres, grâce à l’alphabet mobile…


#11

Bonjour à tous, @laure81,
Je me suis posée les mêmes questions :dizzy_face:.
Concernant l’écriture, je voulais aussi essayer de guider les enfants vers une écriture cursive avant celles des capitales d’imprimerie. Certains enfants avaient réussi à écrire leur prénom en écriture cursive entre 2 lignes avec la majuscule cursive en fin de MS :trophy:. Ces enfants sont aujourd’hui en CP. Je les revois régulièrement car ils animent l’espace BCD de la classe. Ils ont certes une bonne maîtrise du geste graphique mais cela ne les a pas forcément aidé à être autonome dans l’encodage. Ils n’ont finalement pas appris à se servir de leurs connaissances pour faire preuve de créativité, de curiosité. Ils n’ont pas compris que cela restait un outil d’expression intéressant. Comme certaines expériences le prouvent : il faut chercher ce qui va provoquer une “motivation endogène” (merci@Céline).
Aujourd’hui, je laisse ce choix à l’enfant mais j’essaie de devenir plus progressive dans les marches de leurs apprentissages et de tenir compte de leurs connaissances ( conscience phonétique, capacité langagière, motricité fine). En fonction de cela nous définissons ensemble l’objectif à atteindre (en fonction des besoins de l’enfant, de ses envies et bien sûr un regard sur les attentes institutionnelles :innocent:). Nous définissons les étapes à franchir : apprendre à articuler le phonème tout en suivant le chemin de cette sonorité. Le geste graphique et fluide de l’écriture cursive est alors appréhendé de façon sensorielle (atelier lettres rugueuses ou autre). Je guide ensuite l’enfant ou les enfants ( selon leur capacité à suivre en petit groupe) vers l’atelier tracer dans le sable et/ou tracer sur plan vertical. Je me suis effectivement aperçue qu’une enfant était capable de signer ses productions en capitales d’imprimerie, de nommer la plupart des lettres de l’alphabet de repérer des sons dans le prénom des copains, d’épeler le prénom des copains… A 4 ans :hatching_chick:… Et toutes ces connaissances, en tant que maîtresse, je les ignorais :relieved:. J’ai donc repris avec elle le sens d’écriture et surtout sa tenue du crayon. Aujourd’hui, elle sait encoder des mots simples et guide à son tour d’autres enfants. Je l’ai orienté vers l’écriture des 3 premiers chiffres. Elle s’entraîne sur plan vertical avec les cartes chiffres rugueux. Je fus très déconcertée en observant de loin qu’elle utilisait les 2 mains. Affaire à suivre…
Les autres enfants (7 MS et quelques PS) suivent un parcours complètement différent. Un dernier exemple, celui de Timéo qui porte des lunettes très fortes et qui apprend à sortir de sa zone de confort. Il a réussi à écrire de mémoire son prénom en capitales d’imprimerie. Il en connaît un peu plus sur les accents et je l’ai orienté en parallèle vers l’atelier des graphismes rugueux pour travailler sur la verticalité, l’horizontalité et l’oblique. Il a commencé à apprendre à encoder d’autres mots avec Oriane pour l’aider (moto). Puis tout seul (Noé, le prénom de son frère). Il est allé spontanément vers l’atelier lettres cursives. Je suis venue échanger avec lui sur ce qu’il aimerait savoir écrire (lettres mobiles cursives)… Zorro. En voilà un beau projet. Je n’aurais pas choisi meilleure progression.
J’ai quelques difficultés dans tout cela, c’est pouvoir échanger avec mes collègues sur ces découvertes. Leurs attentes sont avant tout institutionnelles. Après quelques épisodes violents, nous avons commencé à échanger sur nos façons d’appréhender la lecture et l’écriture. J’espère que l’on pourra aller plus loin dans nos échanges avec plus de confiance mutuelle.

Durant les vacances, je vais préparer un parcours d’apprentissage pour tous les domaines en fonction du matériel que j’utilise et des marches que j’ai découverte auprès des enfants. Je les posterai dans un sujet concernant les progressions et carnet de suivi. Cela me permettra d’être plus claire.
Mon " mantra" du moment : “lâche prise, fais le vide, deviens silencieuse, soi claire et calme.” :dizzy_face:
Pas facile, je dois me le répéter chaque minute :joy:
À bientôt pour de belles rencontres.


#12

Merci pour vos réponses très constructives, je vais déstresser promis !:wink:


#13

Merci pour vos réponses! Je vais tâcher d’éviter le support du prénom à l’avenir…