Bonjour à tous, @laure81,
Je me suis posée les mêmes questions .
Concernant l’écriture, je voulais aussi essayer de guider les enfants vers une écriture cursive avant celles des capitales d’imprimerie. Certains enfants avaient réussi à écrire leur prénom en écriture cursive entre 2 lignes avec la majuscule cursive en fin de MS . Ces enfants sont aujourd’hui en CP. Je les revois régulièrement car ils animent l’espace BCD de la classe. Ils ont certes une bonne maîtrise du geste graphique mais cela ne les a pas forcément aidé à être autonome dans l’encodage. Ils n’ont finalement pas appris à se servir de leurs connaissances pour faire preuve de créativité, de curiosité. Ils n’ont pas compris que cela restait un outil d’expression intéressant. Comme certaines expériences le prouvent : il faut chercher ce qui va provoquer une “motivation endogène” (merci@Céline).
Aujourd’hui, je laisse ce choix à l’enfant mais j’essaie de devenir plus progressive dans les marches de leurs apprentissages et de tenir compte de leurs connaissances ( conscience phonétique, capacité langagière, motricité fine). En fonction de cela nous définissons ensemble l’objectif à atteindre (en fonction des besoins de l’enfant, de ses envies et bien sûr un regard sur les attentes institutionnelles ). Nous définissons les étapes à franchir : apprendre à articuler le phonème tout en suivant le chemin de cette sonorité. Le geste graphique et fluide de l’écriture cursive est alors appréhendé de façon sensorielle (atelier lettres rugueuses ou autre). Je guide ensuite l’enfant ou les enfants ( selon leur capacité à suivre en petit groupe) vers l’atelier tracer dans le sable et/ou tracer sur plan vertical. Je me suis effectivement aperçue qu’une enfant était capable de signer ses productions en capitales d’imprimerie, de nommer la plupart des lettres de l’alphabet de repérer des sons dans le prénom des copains, d’épeler le prénom des copains… A 4 ans … Et toutes ces connaissances, en tant que maîtresse, je les ignorais . J’ai donc repris avec elle le sens d’écriture et surtout sa tenue du crayon. Aujourd’hui, elle sait encoder des mots simples et guide à son tour d’autres enfants. Je l’ai orienté vers l’écriture des 3 premiers chiffres. Elle s’entraîne sur plan vertical avec les cartes chiffres rugueux. Je fus très déconcertée en observant de loin qu’elle utilisait les 2 mains. Affaire à suivre…
Les autres enfants (7 MS et quelques PS) suivent un parcours complètement différent. Un dernier exemple, celui de Timéo qui porte des lunettes très fortes et qui apprend à sortir de sa zone de confort. Il a réussi à écrire de mémoire son prénom en capitales d’imprimerie. Il en connaît un peu plus sur les accents et je l’ai orienté en parallèle vers l’atelier des graphismes rugueux pour travailler sur la verticalité, l’horizontalité et l’oblique. Il a commencé à apprendre à encoder d’autres mots avec Oriane pour l’aider (moto). Puis tout seul (Noé, le prénom de son frère). Il est allé spontanément vers l’atelier lettres cursives. Je suis venue échanger avec lui sur ce qu’il aimerait savoir écrire (lettres mobiles cursives)… Zorro. En voilà un beau projet. Je n’aurais pas choisi meilleure progression.
J’ai quelques difficultés dans tout cela, c’est pouvoir échanger avec mes collègues sur ces découvertes. Leurs attentes sont avant tout institutionnelles. Après quelques épisodes violents, nous avons commencé à échanger sur nos façons d’appréhender la lecture et l’écriture. J’espère que l’on pourra aller plus loin dans nos échanges avec plus de confiance mutuelle.
Durant les vacances, je vais préparer un parcours d’apprentissage pour tous les domaines en fonction du matériel que j’utilise et des marches que j’ai découverte auprès des enfants. Je les posterai dans un sujet concernant les progressions et carnet de suivi. Cela me permettra d’être plus claire.
Mon " mantra" du moment : “lâche prise, fais le vide, deviens silencieuse, soi claire et calme.”
Pas facile, je dois me le répéter chaque minute
À bientôt pour de belles rencontres.