Efficacité pédagogique : Le Projet Follow Through


#1

Bonjour,

Avez-vous déjà pris conscience du projet Follow Through. Il montrerait notamment que la méthode “découvre par toi-même” ne serait pas efficace. Et que la méthode classique serait la plus efficace.

Autant vous dire que cela a été un coup de massue pour moi.

Liens :


et
http://www.persee.fr/docAsPDF/rfp_0556-7807_2005_num_150_1_3229.pdf
A partir de la page 14

Merci


#3

Je file à l’école, donc n’ai pas le temps de lire ton doc, mais je réagis déjà sur le titre.
Ce qui est proposé ici n’est pas d’amener l’enfant à découvrir par lui même (sinon nous ne ferions ni présentation, ni leçon en 3 temps), mais de trouver en lui même (en l’accompagnant si nécessaire) sa motivation à apprendre (libre choix). Et en ce qui me concerne, lorsqu’un enfant n’a pas un comportement constructeur, je le guide dans le choix d’un atelier.


#4

Oui, je suis d 'accord avec Zartine. Ce fonctionnement en ateliers autonomes est absolument directif en enseignement et respectueux des découvertes de chacun pour les choix. Donc, il rentre dans le cadre "direct " de l 'article.


#5

Merci de ta réponse. Effectivement la première chose serait de définir la démarche développée par Céline Alvarez - qui pardonnez-moi n’a rien de nouveau, même si relancer cette approche est hautement intéressante. On peut toujours critiquer des études antérieures. Par ailleurs, je ne crois pas au libre-choix, mais plutôt à un choix motivé.

J’ai relevé les différentes types de méthodes proposées dans le document. Je rappelle, je ne connais pas la fiabilité de cette étude, mais ces méta-analyses ont été faites sur des écoles entières. Je pense que j’ai besoin de faire un petit résumé.

Projet Follow Through
" projet Follow Through. Cette étude est la plus vaste expérimentation à grande échelle jamais effectuée dans le domaine de l’éducation en Occident (Slavin, 2002). Elle avait pour but de comparer et d’analyser l’efficacité d’une vingtaine d’approches pédagogiques appliquées auprès d’élèves provenant de milieux socio-économiques défavorisés (14)."

Les pratiques pédagogiques étudiées

  • Direct Instruction. Approche pédagogique orientée vers l’enseignement explicite d’une démarche d’apprentissage que les élèves sont amenés à appliquer régulièrement de façon systématique et intensive dans l’acquisition des matières de base.

  • Responsive Education (mieux connu aujourd’hui sous l’appellation : Constructivism/Discovery Learning). Dans ce modèle pédagogique, les champs d’intérêt des élèves déterminent où et quand ils travaillent. Le but est de créer un environnement adapté à leurs besoins afin qu’ils construisent eux-mêmes leurs apprentissages.

  • Tucson Early Education Model (TEEM) (mieux connu de nos jours sous le nom : Whole Language). Dans ce modèle, les choix des élèves sont importants et ont préséance sur le contenu. L’enseignant élabore des activités à partir du vécu des élèves et de leurs champs d’intérêt afin de leur enseigner des processus cognitifs tels que comparer, se rappeler, observer, faire des liens. Orientée particulièrement vers l’apprentissage de la lecture qu’elle considère comme un processus naturel, cette approche met l’accent sur le mécanisme de la globalisation.

  • Cognitively Oriented Curriculum (mieux connu actuellement sous l’appellation : Developmentally-Appropriate Practices). Cette approche s’appuie sur les travaux de Piaget et postule qu’on doit respecter le rythme et la maturation des élèves. On encourage ces derniers à construire leur propre programme d’activités, à choisir avec qui ils vont travailler, à planifier leurs apprentissages,etc. L’enseignant permet à l’élève de faire des choix pour favoriser le développement d’une image de soi positive. L’enseignant a le souci de nommer les apprentissages conceptuels effectués par les élèves en leur fournissant des explications et des interprétations sur ce qui se passe dans la classe.

  • Open Education. Cette approche fait reposer la responsabilité des apprentissages sur les épaules des élèves. La lecture et l’écriture ne sont pas enseignées directement mais sont développées en stimulant le désir de communiquer des élèves. Les horaires sont flexibles, l’attention est centrée sur l’engagement personnel des élèves qui, à partir de leurs choix, déterminent eux-mêmes les apprentissages à réaliser.

  • Behavior Analysis Model Ce modèle utilise une approche comportementale [behaviorale], plus particulièrement les techniques de renforcement, pour l’enseignement de la lecture, des mathématiques, de l’écriture et de l’épellation.Le renforcement social et verbal ainsi que les systèmes d’économie de jetons sont utilisés systématiquement auprès des élèves. L’enseignement de la lecture est programmé du simple vers le complexe. Les apprentissages des élèves sont supervisés de près par l’enseignant qui peut au besoin effectuer un enseignement correctif pour ceux qui n’ont pas maîtrisé les apprentissages prévus.

  • Southwest Lab Ce modèle propose un curriculum utilisant une approche éclectique basée sur le développement du langage plutôt qu’un enseignement explicite de la lecture. Par exemple, pour certaine clientèle, le matériel était résenté en espagnol en premier et ensuite en anglais.

  • Bank Street Cette approche utilise des stations d’apprentissage à l’intérieur desquelles les élèves effectuent des choix concernant les contenus à apprendre. L’enseignant est responsable d’implanter le programme en prenant appui sur toute situation d’apprentissage. Le but est de créer un milieu riche en stimulations de toutes sortes fournissant ainsi aux élèves de nombreuses occasions d’apprentissage. Interventions pédagogiques efficaces et réussite scolaire des élèves provenant de milieux défavorisés

  • Parent Education Ce modèle propose aux parents d’effectuer un enseignement à leur enfant. En même temps, que les enfants reçoivent à l’école un programme basé sur les travaux de Piaget, les parents sont encouragés à enseigner à leur enfant le vocabulaire, à stimuler leur développement moteur, cognitif et affectif

Voilà les différentes pratiques pédagogiques. Pour le reste je renvoie au document qui est très bien écrit et très clair.

Je ne sais pas où je pourrais classer la méthode qu’a utilisée Alvarez qui rejoint complètement cette étude, c’est-à-dire une méthode utilisée dans des milieux défavorisées.

Personnellement, je vois plutôt dans : Responsive Education, Open Education et Bank Street.

Je ne renie la qualité positive de l’enseignement d’Alvarez. Ma question est plutôt sur le transfert de sa méthode.

Merci


#6

Est-ce que tu pourrais développer Ade ? Je ne vois pas comment des ateliers autonomes peuvent être dans “expliciter une méthode d’apprentissage que l’élève doit reproduire.”

Je me permets de rajouter que le titre de son Tedx : https://www.youtube.com/watch?v=nwVgsaNQ-Hw est : " Pour une refondation de l’école guidée par les enfants".

Là, je dois avouer que je suis surpris par ce qu’elle pratique et ce que les personnes autour de moi et moi-même comprenons de sa méthode.Donc effectivement, pouvoir définir sa méthode est important.


#7

Bonjour Manuel,
Je vais suivre ce sujet.
Il y a de la lecture !
Tu parles de coup de massue. Parce que ta pratique ressortit plutôt au groupe moins bien noté dans cette étude ?
À priori quand même, ce n’est pas la méthode classique qui serait la plus efficace mais « Direct Instruction ».
J’aime bien les questions que tu soulèves.
Et pour le coup de massue : arnica :slight_smile:


#8

Bonjour, tout d’abord, il n’y a pas une méthode, mais une démarche, impulsée par Céline Alvarez pour le moment.
Ce qui me convient dans cette démarche, et ce qui fait qu’elle produit tant de réussite scolaire, c’est qu’on ENSEIGNE, et qu’on ne se "contente " pas de laisser les enfants apprendre, si riche et stimulant que soit le cadre.

Dans ce sens, et parce que des leçons, des organisations sont mises en places, parce qu’on n’hésite pas à dire “je sais et je vais t’apprendre”, parce qu’on n’hésite pas à dire que les enfants ont besoin de cadre intellectuel, alors, on peut dire que cette façon de faire entre dans le champ “Direct Instruction”.

Ce qui est capital, et ce qui permet aux enfants d’être TOUS bien à l’école, c’est l’autonomie offerte, l’accueil de chaque tempérament, et le choix de son travail intellectuel ou manuel, la non violence intellectuelle, le droit d’avancer à son rythme.
En ce sens , on pourrait croire qu’il s’agit d’une démarche de l’ordre “Open Education” ou " bank street", mais ce qui en diffère fondamentalement, c’est que l’enfant n’agit pas dans un milieu riche qui induit l’apprentissage, mais que les apprentissages ET LES PROCEDURES D’APPRENTISSAGE sont EXPLICITES.

Je ne nie pas que les travaux de Céline Alvarez ont redonné un coup de projecteur sur des pratiques actives , mais ils ont cette qualité d’être extrêmement séduisants, intelligents et efficaces.
De quoi relancer la machine.
Dans mon cas, je travaille depuis de nombreuses années en ateliers autonomes et surtout en libre choix, mais les travaux de Céline Alvarez m’ont donné l’énergie pour approfondir, offrir des procédures, et ne pas me laisser engluer par la bien pensance ambiante qui voudrait que les enfants ne doivent jamais être face à ce qu’il ne savent pas faire…


#9

Bonsoir,
Je suis d’accord avec @ADE : Céline Alvarez ne parle pas de “méthode” mais bien d’une démarche. Elle met en lumière les principes fondamentaux de l’apprentissage des enfants. Puis, sur ce “socle” elle invite chaque enseignant à construire sa propre “méthode” en fonction de ce qui fait sens pour chacun d’entre eux. Méthode qui, d’après ce que je peux lire sur le forum car je ne suis pas enseignante, présente quelques variations en fonction de l’humeur des enfants (et de l’enseignant!), de l’âge, de l’avancement de tel ou tel élève, etc… Ainsi, il me semble que l’approche d’un même enseignant qui suit “les lois naturelles de l’enfant” pourrait être parfois classé dans le champ “Direct Instruction”, parfois dans Bank Street, parfois dans Behavior Analysis Model, etc…
Belle soirée à tous.


#10

Bonjour Manuel,
Bonjour à tous,
Petite citation extraite de la page 99 :
« Les concepteurs et promoteurs des diverses approches pédagogiques retenues pour l’évaluation finale bénéficiaient d’une subvention, afin d’implanter leur méthode dans au moins trois écoles de milieux différents pour lesquels il existait une école contrôle comparable dans la même communauté. En retour, ceux-ci s’engageaient à fournir le matériel pédagogique, la formation des enseignants à l’utilisation de ces approches et l’encadrement et le support nécessaire aux intervenants des écoles concernées : parents, enseignants, directions, etc. »
Il y a loin de l’application d’une méthode — quelle qu’elle soit — par ses concepteurs, des convaincus ou des volontaires dument formés… à son application par des enseignants qui ne l’ont pas choisie.
Cela est moins vrai pour les méthodes qui ne heurtent pas les aprioris de ceux qui sont appelés à l’appliquer.


#11

Tout d’abord je tenais à tous vous remercier pour vos réponses.

Tout d’abord, je ne connaissais pas l’étude. Je suis comme tout le monde, j’ai entendu beaucoup de critiques (entre autres PISA, TIMMS, Piketty) du système d’éducation français. J’ai aussi la volonté de changer les pratiques et d’apporter ma pierre. Je me suis intéressé également à Montessori, Freinet, Vygotsky, Piaget, Dehaene, Ken Robinson… J’ai beaucoup travaillé sur les études comparatives et sur les techniques à utiliser en classe pour aider l’élève à progresser. Et j’étais un fervent partisan de l’éducation centrée sur l’élève. Et du coup, en lisant l’étude, coup de massue effectivement. Et c’est pour cela que ce débat sur le fait de pouvoir définir la pratique de C. Alvarez est important pour moi.

Quelle est la différence entre la méthode classique et la direct instruction ? Finalement, c’est quoi la méthode classique ?

Merci :wink: Pour l’arnica, c’est un médicament homéopathique. Donc inefficace :wink: A lire : https://www.sciencesetavenir.fr/sante/l-homeopathie-pas-plus-efficace-qu-une-pilule-de-sucre_28730

Et je rebondis. C’est exactement une parfaite analogie de procédé :wink: Merci pour l’exemple.

C’est un débat sémantique. Ce qui est important, finalement, c’est le lien/structure/système que crée le professeur par rapport à l’élève, et l’élève par rapport à son apprentissage. Et je n’arrive pas à définir celui de C. Alvarez. La seule chose que j’ai trouvé, c’est à travers la méthode Montessori et sa page WP :

Les principaux moyens employés en pédagogie Montessori pour favoriser l’autonomie sont :

l’attitude de retrait de l’éducateur ;
l’utilisation du matériel sensoriel et progressif que l’enfant peut manipuler seul et avec plaisir ;
la possibilité d’autocorrection offerte par la quasi-totalité de ce matériel.

Donc, ici la démarche est centrée sur l’élève.

Là est le noeud de mon problème. C’est le transfert de cette efficacité. Et justement ce document montrerait cette étude sur un échantillon plus grand. Alvarez a une personnalité extraordinaire. Est-ce qu’une personne lambda peut en faire autant ?

Oui tout à fait. comme le disait @ADE, c’est d’apporter un environnement bienveillant dans lequel il peut vivre ses erreurs, de dire on ne sait pas et ainsi de suite. Mais il est aussi important de vérifier de l’efficacité des pratiques et ne pas tomber dans certaines qui pourraient être nocives (ex: méthode globale). Je veux dire par là que certaines approches peuvent paraître intuitives, mais finalement, elles ne sont accessibles que pour un petit groupe. Mais alterner les formes réveillent l’attention, l’engagement et chassent l’ennui.
Il est aussi important de pouvoir apporter une certaine structure afin de laisser émerger des compréhensions. Le changement trop fréquent des structures peuvent amener à des pertes de repères nécessaires à ces émergements.

Par ailleurs dans le document à partir de la p126 jusqu’à la page 131 me laisse vraiment perplexe. Notamment sur l’acquisition des compétences cognitives primaires qui seraient accessibles par ce genre d’apprentissage alors que les compétences cognitives secondaires ne le seraient pas, car acquises et non innées.

Merci pour ce passage, il est très intéressant effectivement.

Un moment, Alvarez souligne la dimension importante de la relation professeur/élève. Et effectivement, je crois que plus cette relation est sincère, aussi dans la transmission du savoir, et bienveillante, plus la pratique est efficace.

Je viens de trouver cela qui va dans le sens du rapport :

ça : http://www.ctreq.qc.ca/les-donnees-probantes-en-education/

et en anglais :


#12

Bonjour Manuel,

J’ai du mal à comprendre votre question première. Pourriez-vous svp préciser l’intérêt de pouvoir faire rentrer la démarche proposée par Céline Alvarez dans une case ?
Ça nous apporterait quel élément d’importance ?


#13

Oui je comprends la critique de vouloir “caser” la démarche d’Alvarez et vous avez raison. Mon idée est de trouver les caractéristiques qui décrivent sa démarche. Si on propose des caractéristiques claires, elle sera plus facile à transférer dans d’autres établissements et, comme le souligne @LucE, à former les enseignants.
Egalement, il sera plus facile de critiquer positivement et négativement sa pratique, afin de la rendre plus solide ou de l’ignorer.

Sa démarche a fonctionné et ses résultats sont probants. Je pense que sa réussite est due à sa personnalité très structurée, la relation bienveillante qu’elle a entretenue avec les enfants, la motivation qui l’a animée et le soutien qu’elle a reçue. C’est à dire ce que souligne @ADE. Je ne pense pas que ce soit dûe aux ateliers autonomes ou à un système centré sur l’élève.


#14

Je ne suis pas entièrement d’accord avec vous. Je pense au contraire que les ateliers autonomes sont très importants dans la démarche de Céline, parce qu’ils offrent cette liberté de choix, cette possibilité de s’investir dans une activité qui répond aux besoins du moment de chaque enfant. C’est ce qui garanti l’implication des enfants dans leurs apprentissages et donc leur efficacité.
Pour avoir abandonné récemment un fonctionnement traditionnel, je peux témoigner de la différence d’efficacité des deux démarches.
En mathématiques par exemple, je passais énormément de temps dans des ateliers traditionnels à travailler sur les nombres jusqu’à 3 avec mes PS pour des résultats très variables suivant les enfants (je précise que par ailleurs mon attitude était bienveillante, et les activités le plus ludiques possible). Depuis cette année, avec les ateliers autonomes, j’ai des résultats, finalement, beaucoup plus homogènes (avec un public très varié), alors que j’ai complètement individualisé les apprentissages puisque c’est uniquement à la demande individuelle des enfants que ces notions étaient travaillées (avec ou sans moi); mais semble t il de façon bien plus efficace!
Il ne faut surtout pas négliger aussi le rôle de l’observation par les enfants de leurs pairs, voire du tutorat qui s’installe. Il est toujours surprenant de s’apercevoir que des enfants maîtrisent certaines notions sans qu’on les ait abordées directement avec eux, juste en écoutant et observant leurs camarades…


#15

Je vois complètement ce que vous dites. Donc vous comprenez mon coup de massue. Comment avez-vous comparé les résultats selon les méthodes utilisées (traditionnelle vs atelier autonome) ?

Et surtout comment expliquer ou analyser les résultats du projet Follow Through ? D’où le fil de discussion…


#16

Il est évident que la personnalité de Celine Alvarez a joué un rôle. Comme dans toutes les classes, quoi ! Quelle que soit la demarche, un enseignant qui se présente sans envie ne pourra pas obtenir de résultats extraordinaires.
La relation enfants/enseignant est en effet primordiale. Et c’est bien ce qu’il se dit sur ce forum d’ailleurs : nous enlever toute pression, nous faire confiance, faire confiance aux enfants, nous sentir capable, … en gros nous libérer de toutes les contraintes inutiles qu’on nous soumet, pour enfin être nous-mêmes et arriver à l’école le coeur léger. C’est ainsi que nous pouvons entrer pleinement dans une relation joyeuse avec les enfants, et voir s’ouvrir tout leur potentiel.
Mais tout cela doit aussi se faire dans un cadre structuré et ordonné, offrant des activités riches et stimulantes. La proposition d’ateliers autonomes est primordiale dans la démarche, puisqu’elle seule rend possible le respect du rythme de chaque individu, et le suivi des envies de chacun au moment où elles se présentent.

Ce qu’il est intéressant de constater, c’est qu’aujourd’hui beaucoup d’enseignants suivent la proposition de Celine Alvarez, alors qu’auparavant ils fonctionnaient autrement. Pour tous ces enseignants, les résultats sont bien meilleurs qu’avec leur mode de fonctionnement passé ; non seulement les enfants ont appris plus, mais tout cela avec un épuisement moindre. Certes l’effet nouveauté a pu jouer dans leur envie de faire évoluer les enfants, mais pas plus qu’en début de carrière. Ces enseignants ne se sont pas transformés, mais en revanche leur classe et son fonctionnement se sont transformés: je ne vois pas comment il serait possible d’arriver à la conclusion que les étonnants résultats constatés sur les enfants seraient dûs à la personnalité de l’enseignant ?


#17

Il faut faire la différence entre l 'enseignement dispensé et les mises en oeuvre. Si on parle d 'une classe du genre de celle de Gennevilliers, on voit un enseignement très directif,très rigoureux, très vertical,très progressif,très maitrisé, basé sur la didactique et le savoir de l 'enseignant ET une mise en oeuvre individuelle, patiente,se donnant du temps, basée sur l 'enfant et son désir de grandir ET un milieu offrant choix et sécurité… Donc un mix de ce qui fait le succes de chaque approche : verticalité et ouverture. Clé du succès ?


#18

Merci @Manuel pour cet excellent résumé des documents , intéressants mais denses .


#19

L’enseignement tel que nous l’ont donné à voir les vidéos tirées de l’expérience de Gennevilliers montre une verticalité de la transmission lors des échanges durant les présentations et les leçons en 3 temps certes, mais aussi et surtout une horizontalité de cette même transmission dès lors qu’elle ne passe plus uniquement par l’adulte mais aussi par les enfants experts qui se transforment en autant de petits relais du savoir grâce au mélange des âges, au libre choix et à l’ambiance de travail garantie par la posture bienveillante (reproduite par imitation par les enfants) mais ferme (sécurisante) de l’adulte. Se mettre en lien avec chaque enfant et tout faire pour créer un environnement riche qui permette qu’ils se mettent en lien entre eux. Si l’on devait schématiser les interactions dans ce type de démarche, nous obtiendrions un véritable maillage.


#20

Bonjour. Je suis d 'accord avec tout ce que dit @zartine . Ce mot “maillage” est très représentatif. Je cherchais,en répondant à la "question " de @Manuel, , à montrer que , bien que cette façon de faire ne soit ni classique, ni traditionnelle, elle porte un enseignement en partie très direct, ce qui la place en partie dans “direct instruction” et explique son succès


#21

Je dois avouer que j’ai encore des zones de confusion. Je me replonge dans ses livres et vidéos et je reviens par rapport à tout cela. Tout ceci est très intéressant. Merci pour vos messages