Élèves compliqués


#1

Bonjour,

Je me questionne pour ces élèves qui sont des cadeaux selon Céline :slight_smile:
J’ai dans ma classe un élève de ps qui me pompe mon énergie et qui ne semble pas rentrer dans les apprentissages. J’ai beaucoup parlé avec la maman mais je n’arrive pas à savoir vraiment ce qui se passe pour lui. Il est très excité parle très fort, court dans la classe, dit des gros mots…je me suis beaucoup occupée de lui et mon atsem aussi mais là on a décidé qu’il fallait qu’il développe son autonomie parce que au final on passe beaucoup beaucoup de temps avec lui et on est moins avec les autres.
J’ai un élève de ms qui essaye de rentrer dans les apprentissages mais qui est tellement dispersé qu’il retient très difficilement ce que l’on fait. J’ai exploré la piste du sommeil. Il manque de sommeil mais il refuse de s’allonger l’après midi. J’ai proposé de l’Allonger les mardis et les vendredis après midis pour couper la poire en deux.
Que proposez vous aux enfants qui n’arrivent pas à mettre en place les fonctions exécutives ?


#2

Pour les élèves compliqués qui perturbent la classe, si un simple rappel des règles ne suffit pas, je leur impose de rester en observation à mes côtés. Ils n’ont absolument pas le choix. Même si je leur présente ça comme un honneur quand j’anticipe, en jouant sur la carte de l’humour :slight_smile: Ou en me fâchant si besoin en cas de débordement :face_with_raised_eyebrow: L’autonomie, ça se mérite, il faut en être capable. Autant commencer par s’occuper de ceux qui en font l’effort et les encourager. Aucun chahut ne peut être toléré car ça perturbe vite tout le monde, l’équilibre de la classe est si fragile.

Les élèves qui ont juste besoin d’attention se sentent valorisés car ils sont juste à côté de moi, mais ils n’ont absolument pas le droit d’interrompre un travail. Sauf à poser la main sur mon épaule et attendre que je sois disponible, ce qui peut prendre un bon moment. En attendant, ils auront observé et écouté le travail des autres.

Les élèves dispersés vont devoir ralentir, ne rien faire d’autre que d’attendre et regarder. C’est en commençant par s’ennuyer qu’ils vont entrer dans les apprentissages. En évitant le zapping continuel, en focalisant leur attention sur une activité donnée, ils vont aiguiser leur envie d’essayer eux aussi. Quand ils seront bien en demande, on pourra les laisser essayer.

Les élèves provocateurs vont vite se lasser de ne pas avoir de répondant car la présence de l’enseignant empêche les autres de répondre à ses tentatives de chahut. Valoriser les réussites, ne pas prêter trop d’attention au reste. Mais rester ferme, interdiction de déranger, le travail d’un élève est sacré.

Les élèves fatigués vont se reposer assis à côté de moi. Certain finissent par s’assoupir ou même s’allonger après avoir gigoté un bon moment. Contenir un peu par le contact bienveillant ceux qui bougent trop et qui perturbent. Prendre sur soi et rester concentré sur le travail. Les enfants ont plus de tolérance au bruit et aux mouvement que nous. Cela ne perturbent pas toujours leur attention et leurs apprentissages autant que l’on pourrait s’y attendre pour nous.

Certains élèves compliqués ont de réels troubles psychologiques. En restant à mes côtés, je peux plus facilement les observer et cibler leurs difficultés. Ils sont intégrés à la classe, sans la désintégrer. Ce qui serait le cas si je les laissais en complète autonomie. Ils prêtent à généralement beaucoup d’intérêt au travail avec les autres enfants. Ils ont parfois envie eux aussi d’essayer, ce qui peut être valorisé.

La difficulté est de ne pas se laisser déborder. La priorité est donné à l’élève qui bénéficie de la présentation. Les autres doivent apprendre à patienter avant d’avoir toute notre attention bienveillante. La tentation en classe est d’aller en priorité vers les élèves qui réclament le plus d’attention. Je me force au contraire à aller vers les élèves les plus discrets, ceux qui ne sont jamais encouragés, ou qui cachent leurs difficultés en cherchant à ne jamais se faire remarquer.

J’espère @Elodie37 avoir contribué un peu à tes réflexions. Mais ce n’est jamais facile, ni gagné d’avance. Et certaines classes peuvent être vraiment compliquées à gérer. On fait tous au mieux pour les élèves. Et il faut penser aussi à nous, à se préserver dans notre métier, si beau mais aussi si éprouvant.


#3

Merci pour ce rappel car nous avons en effet chaque année des élèves qui nous “pompent” toute notre énergie. Comment fais-tu quand tu en as plus de 3 qui doivent rester près de toi ? est-ce que tu en laisse repartir un pour un essai quand un autre a besoin d’être cadré ? Est-ce que tu te retrouves avec beaucoup d’élèves autour de toi surtout en début d’année ?


#4

J’ai des tables rondes avec 6 à 8 places pour des élèves que je garde avec moi, ou l’Atsem. Et de la place au sol pour asseoir tous les élèves que je souhaite garder autour de moi lors d’un regroupement improvisé.

Il m’arrive par exemple régulièrement d’arrêter l’activité motricité qui est en libre service mais qui peut déborder. Dans ce cas, tous les enfants présents à chahuter s’assoient. Je viens sur le tapis finir tranquillement la présentation en cours avec l’élève concerné. Puis je m’occupe du groupe qui chahutait. On prend le temps de lire une histoire parfois, on refait le point si besoin sur les règles de vie en classe, puis ils reprennent ou rangent l’activité de motricité.


#5

Merci pour ta réponse. J’ai du coup appliqué t’es conseils cette semaine et j’ai trouvé effectivement que c’était plus agréable par contre est-ce que ça aura un impact sur les enfants concernes? Pas sure.
J’ai un élève brillant en ps. Il adore que je lui présente des choses et des que je le laisse il fait des bêtises et detourne ou alors il m’appelle sans arrêt et je passe mon temps à lui rappeler de poser sa main et attendre.


#6

Merci @Florian pour ces précisions. Je n’ai pas suffisamment de tables pour en bloquer une mais je vois le principe. J’ai testé hier avec le jeu des toupies qui a tendance à générer du bruit et de l’excitation. J’ai pris les 3 près de moi. Puis quand j’ai eu fini avec la présentation en cours, nous avons joué ensemble pour voir si c’était possible de faire moins de bruit. Finalement, pas vraiment :slight_smile: alors on s’est dit que ce jeu serait plus adapté dans le couloir. Nous verrons ça lundi. L’avantage de ta technique, c’est que le problème s’arrête immédiatement et permet de ne pas différer le travail en cours.


#7

Merci pour ces conseils. Je me sens un peu débordée en ce moment en classe. J’ai plusieurs enfants à besoins spécifiques qui demandent beaucoup d’énergie. L’arrivée d’un nouveau Ps, jamais scolarisé, a fortement perturbé l’équilibre fragile de la classe. J’ai constamment l’impression de passer à côté de certains élèves. Pour le moment je les installais en observation sur des chaises mais pas forcément à côté de moi. Je vais essayer d’appliquer tes conseils.
Et pendant les regroupements, tu as une technique ?


#8

En regroupement je les assieds juste devant moi si on est face au tni et à côté de moi sur l’ellipse.


#9

Bonjour à tous, je suis une maman d’un petit garçon de 4 ans et demi qui fait partie de ces élèves compliqués. C’est un petit garçon avec beaucoup d’énergie qui est “gérable” en petit comité mais tout devient plus compliqué lorsqu’il y a beaucoup de monde et du bruit. J’aimerai essayer de trouver une solution avec son enseignante pour adoucir son comportement en classe, avez-vous des conseils à me donner pour accompagner mon petit garçon ?


#10

Mon fils sort parfois du cadre aussi. Je me fatigue à essayer de le cadrer et à force, je me sens en colère. Je pense que le sport et la musique peuvent nous aider. Hier il a fait plus d’une heure de ping ping avec un formateur extrêmement calme. Je ne l’ai pas vu dire un mot plus haut que l’autre, alors que le bon petit diable jetait les balles de ping pong sur la route. Il a gagné une heure de concentration, et de plaisir qui l’ont valorisé. Il a 5ans et donc peut commencer à pratiquer des activités extrascolaires élaborées qui font exiger du calme et de la précision. Ces entraînement sont réguliers dans la semaine et peuvent nous tirer vers le haut.