Pour les élèves compliqués qui perturbent la classe, si un simple rappel des règles ne suffit pas, je leur impose de rester en observation à mes côtés. Ils n’ont absolument pas le choix. Même si je leur présente ça comme un honneur quand j’anticipe, en jouant sur la carte de l’humour Ou en me fâchant si besoin en cas de débordement L’autonomie, ça se mérite, il faut en être capable. Autant commencer par s’occuper de ceux qui en font l’effort et les encourager. Aucun chahut ne peut être toléré car ça perturbe vite tout le monde, l’équilibre de la classe est si fragile.
Les élèves qui ont juste besoin d’attention se sentent valorisés car ils sont juste à côté de moi, mais ils n’ont absolument pas le droit d’interrompre un travail. Sauf à poser la main sur mon épaule et attendre que je sois disponible, ce qui peut prendre un bon moment. En attendant, ils auront observé et écouté le travail des autres.
Les élèves dispersés vont devoir ralentir, ne rien faire d’autre que d’attendre et regarder. C’est en commençant par s’ennuyer qu’ils vont entrer dans les apprentissages. En évitant le zapping continuel, en focalisant leur attention sur une activité donnée, ils vont aiguiser leur envie d’essayer eux aussi. Quand ils seront bien en demande, on pourra les laisser essayer.
Les élèves provocateurs vont vite se lasser de ne pas avoir de répondant car la présence de l’enseignant empêche les autres de répondre à ses tentatives de chahut. Valoriser les réussites, ne pas prêter trop d’attention au reste. Mais rester ferme, interdiction de déranger, le travail d’un élève est sacré.
Les élèves fatigués vont se reposer assis à côté de moi. Certain finissent par s’assoupir ou même s’allonger après avoir gigoté un bon moment. Contenir un peu par le contact bienveillant ceux qui bougent trop et qui perturbent. Prendre sur soi et rester concentré sur le travail. Les enfants ont plus de tolérance au bruit et aux mouvement que nous. Cela ne perturbent pas toujours leur attention et leurs apprentissages autant que l’on pourrait s’y attendre pour nous.
Certains élèves compliqués ont de réels troubles psychologiques. En restant à mes côtés, je peux plus facilement les observer et cibler leurs difficultés. Ils sont intégrés à la classe, sans la désintégrer. Ce qui serait le cas si je les laissais en complète autonomie. Ils prêtent à généralement beaucoup d’intérêt au travail avec les autres enfants. Ils ont parfois envie eux aussi d’essayer, ce qui peut être valorisé.
La difficulté est de ne pas se laisser déborder. La priorité est donné à l’élève qui bénéficie de la présentation. Les autres doivent apprendre à patienter avant d’avoir toute notre attention bienveillante. La tentation en classe est d’aller en priorité vers les élèves qui réclament le plus d’attention. Je me force au contraire à aller vers les élèves les plus discrets, ceux qui ne sont jamais encouragés, ou qui cachent leurs difficultés en cherchant à ne jamais se faire remarquer.
J’espère @Elodie37 avoir contribué un peu à tes réflexions. Mais ce n’est jamais facile, ni gagné d’avance. Et certaines classes peuvent être vraiment compliquées à gérer. On fait tous au mieux pour les élèves. Et il faut penser aussi à nous, à se préserver dans notre métier, si beau mais aussi si éprouvant.