Enfant de 3 ans qui veut lire


#14

bonsoir, c’est ce que je me dis mais je préférais vous consulter pour être sûre de ne pas louper une info importante ou que sais-je :blush:. Merci de prendre le temps de répondre, c’est super !


#15

Concernant l’enfant de PS de Gennevilliers, Celine Alvarez nous a dit lors des 3 journées didactiques de juillet qu’elle avait différé sa demande de présentation des lettres rugueuses car elle pensait qu’il avait le temps et qu’elle voulait présenter ce matériel en priorité aux plus grands, elle l’a donc redirigé vers des ateliers qu’elle pensait plus adaptés. Elle a avoué que c’était un préjugé de sa part. L’enfant a renoncé à demander à l’adulte au bout de plusieurs tentatives, mais pas à son projet. Il s’est tourné vers les grands et les a sollicités à tour de rôle pour qu’ils lui présentent chaque lettre rugueuse et chaque son associé. L’enfant a appris à lire et Céline Alvarez s’est vue confirmer que nous n’avions que les limites que nous nous fixons. Elle a bien sûr accompagné ce réel désir d’apprendre à lire.
Pour ma part, j’ai découvert l’année dernière qu’un enfant de TPS était lecteur lorsqu’il a annoncé, sucette à la bouche et doudou contre la joue, planté devant la recette du gâteau que nous allions faire, qu’il était trop content parce qu’il adorait les pépites de chocolat. Après vérification (lecture de la recette, puis d’un album et conversation avec le papa qui m’a déclaré que son enfant lisait le journal mais butait un peu sur les mots difficiles…), j’ai dû me résoudre à reconnaître que je me trouvais devant mon premier enfant de 2 ans et demi qui savait lire et qu’aucun adulte de son entourage (moi y compris) n’y était pour rien. Par contre, je soupçonne le grand frère…


#16

Je ne vois aucun risque non plus ! Il y en aurait un si vous aviez des attentes précises, que vous soyez dans l’attente d’un apprentissage précoce, mais tant que cela vient de lui, vraiment je ne vois pas !

J’ai eu deux exemples dans mon entourage. Un petit qui a commencé à entrer dans ces apprentissages avant 3 ans et qui lisait moins d’un an plus tard. Une petite qui a commencé aussi avant 3 ans à être vraiment intéressée, mais qui a ensuite pris son temps, avec des périodes où elle n’était plus demandeuse du tout, et d’autres où elle posait beaucoup de questions…elle était prête à vraiment lire à 5 ans…


#17

C’est très surprenant de voir un tout petit s’intéresser d’aussi près à la lecture, mais s’il en a envie, foncez! Juste un petit témoignage: mon fils, qui vient d’avoir 4 ans, est très curieux et lorsque je lui ai présenté les livres de Balthazar avec les lettres rugueuses, il a été très emballé, il avait à peine plus de 3 ans. Je lui ai montré chaque lettre en lui disant le son que cela faisait. Très vite il a mémorisé le son et le nom de chacune des lettres (je ne savais pas à l’époque qu’il valait mieux apprendre le nom des lettres bien après le son!). On a fait plusieurs jeux avec les mots (son d’attaque ou de fin de mot)
Cet été, il s’est désintéressé des lettres et des sons et s’est passionné pour les chiffres. Puis assez subitement, cet automne, il est revenu aux lettres et là il avait acquis le fait d’associer plusieurs lettres avec les sons correspondants: le décodage! Il commence à lire certains mots! Je sais maintenant que je dois prendre le temps de lui présenter les différents phonèmes/digrammes pour qu’il puisse accéder à l’étape suivante.
Alors, non, à mon avis,un petit d’homme n’est pas trop jeune pour s’intéresser à la lecture alors qu’il n’a pas encore 3 ans, mais si vous accédez à ses envies, alors il aura tout le temps nécessaire pour y parvenir, même si cela prend 1,2 ou 3 ans (alors que traditionnellement, les enfants ont la pression d’apprendre à lire pendant l’année du CP).


#18

Merci beaucoup ! Quelle chance de pouvoir avoir ces échanges !


#19

Bonjour,
Encore une fois, je constate que le sujet est très mal connu (et pas du tout abordé par Céline) mais il existe aussi la possibilité que votre enfant soit un haut potentiel. Auquel cas, il faudra nourrir cette boulimie d’apprendre et surtout lui apprendre à gérer sa différence que les autres ne manqueront pas de lui faire sentir.
Mais seul un test (WAIS ou autre) avec un professionnel sensible à la douance pourra donner une certitude.
Cordialement.
Alain.


#20

Il me semble que toutes les réponses précédentes allaient bien dans le sens de “nourrir sa boulimie d’apprendre
”. De là à parler déjà de “gérer sa différence” , prudence …


#21

Je sais de quoi je parle. Je sais aussi combien c’est plutôt mal perçu car la plupart des gens entendent supériorité lorsqu’il ne s’agit que de différence.
Il faut être un HPI (et je le suis, testé etc etc) pour comprendre combien il s’agit d’un fonctionnement vraiment différent.
De la même façon, il nous faut faire un effort pour tenter de comprendre a minima comment fonctionnent les gens “normaux” (ce n’est nullement un terme péjoratif dans mon esprit). J’attire aussi votre attention sur le fait que notre société est faite par et pour la grande majorité des gens. Beaucoup de choses nous apparaissent (nous, les HPI) totalement dénuées de sens, superficielles voire illogiques.
Par conséquent si cet enfant l’est, il lui faudra apprendre les différents codes sociaux, la gestion de son hyper sensibilité, les réactions des autres qui sentiront sa différence etc etc.
Je précise que je ne suis nullement dans une démarche polémique, seulement informative. J’ai pas mal creusé le sujet et j’ai la ferme intention de protéger mes semblables qui sont souvent en souffrance de part l’incompréhension ambiante.


#22

Bonjour, merci pour votre témoignage. Mon enfant manifeste en effet de l’intérêt pour des activités très “cérébrales”, sans doute parfois plus que les autres enfants du même âge mais il s’intéresse aussi à beaucoup d’autres activités plus classiques pour son âge et lorsque je l’observe jouer avec d’autres enfants, son comportement me paraît tout à fait similaire. Je reste vigilante mais pour l’heure c’est un enfant plein de vie, de rires et de bonheur :blush:.

Bonne journée


#23

Bonjour,

Si l’on part du principe que chaque enfant est différent, apprend différemment, n’est pas intéressé par les mêmes choses au même moment, on devrait donc laisser les enfants faire leur propre chemin, sans imposer ni programme, ni rythme, ni classes par niveau.
Ce qui permettrait aux enfants HP de ne pas avoir besoin d’être reconnus comme tel…

Un diagnostic trouve son utilité lorsque l’on sent notre différence comme dérangeante. Un enfant scolarisé va donc peut-être être aidé par un diagnostic (s’il est bien accompagné), mais un enfant qui n’est pas scolarisé, ou qui l’est dans une école où les âges sont mélangés ( vraiment mélangés) et où il n’y a ni comparaison ni compétition, ce diagnostic ne me semble plus utile car il trouvera la nourriture dont il a besoin.

On apprend tous différemment, même si c’est vrai qu’il y a une “moyenne” qui semble avoir à peu près les mêmes fonctionnements, le nombre d’enfants dits HP, autistes, asperger, TDA and co fait qu’on devrait ouvrir les yeux et accepter qu’il y a juste des enfants, et que chacun a ses fonctionnements, son histoire, ses élans, ses envies…et que par conséquent, ils sont les mieux placés pour gérer leurs apprentissages !:slight_smile:

Cette question de HP m’a beaucoup perturbée à un moment, parce que j’ai été diagnostiquée aussi. Mais les années passent et je me dis que c’est encore un moyen de créer des catégories au lieu de simplement considérer que chaque enfant est différent, que les classer, comparer est ridicule.

Sans nier la réalité de cette différence que je perçois moi-même, je pense qu’au lieu de l’utiliser comme moyen de séparer, on devrait peut-être s’appuyer dessus pour comprendre que vouloir un programme commun, un programme pour tous, un programme unique, est une erreur, et qu’il est temps de laisser les enfants apprendre en liberté, avec les moyens et les outils qui leur correspondent, ainsi qu’ils soient comme ceci, ou comme cela, ils trouveront leur place et cette différence ne sera plus un poids…S’il y avait un enfant HP sur 10000 enfants, ou 1 enfant autiste sur 10000, peut-être que l’on pourra penser autrement, mais là, les chiffres sont énormes, et augmentent…

Mais c’est une question complexe ( au fil de mes recherches, j’ai entendu tellement de choses différentes sur les explications possibles, sur la fiabilité des diagnostics, sur l’état de l’avancée des recherches sur ce sujet que je doute énormément !), et sans réponse certaine à l’heure actuelle…

Bref, oui veiller à bien nourrir intellectuellement cet enfant en demande de lecture si petit, mais comme il faut veiller sur tous enfants, qui ont tous des élans qui les entraînent vers des apprentissages spécifiques…qu’ils soient scolaires, ou artistiques, ou mécaniques, ou sportifs, ou ???


#24

Oui !!! et ne jamais se presser de coller une étiquette " différent , à problème " .
Etre averti , oui , veiller , oui , mais cataloguer trop vite , attention …


#25

J’avais un formateur lorsque j’étais à l’école des instits qui disait qu’un diagnostic ne devait jamais être posé, mais suspendu. J’étais fan de ce prof !


#26

J’adore la formule !!!


#27

Bonjour,
On ne peut pas limiter l’autisme ou le TDA à des problèmes d’apprentissage. Ceux-ci sont généralement présents mais sont plutôt une conséquence.L’autisme atteint avant tout les interactions sociales et le TDA l’attention, qui est importante pour les apprentissages scolaires mais pas seulement (d’ailleurs c’est dans la définition même du TDA que les troubles doivent être présents dans différents milieux, si c’est uniquement à l’école ce n’est pas le bon diagnostic). C’est donc illusoire de penser que des enfants autistes ou avec TDA apprendront facilement s’ils peuvent gérer leurs apprentissages.


#28

Bonjour
je suis un peu rassurée en lisant ce vieux poste;
Mon fils ce we s’est levé a couru vers mon lit en criant Maman Maman ! Il y a un A sur le toit de la maison …
Il a deux ans et quatre mois…
Je regarde le toit en question effectivement il a une cheminée qui forme un chapeau qui peut faire penser à la lettre A …
Je le prends par la main l’emmène dans sa chambre et le lui demande de toucher le A ( Tapis au sol avec des lettres) il touche le A et V …(et là je réalise que le V est un A à l’envers !).
Je suis très surprise car je ne lui ai jamais montré ni expliqué cette lettre … surement à la crèche …
Ce matin, lundi, je vais au centre commercial et je lui dit tu vois des A : Oui ! Oui ! (hyper enthousiasme) je lui dit court vers le A que tu vois et il se plante devant l’enseigne CAMAIEU …et me dit il y en a deux !!

Plus tard dans la matinée il me montre un A dans le mot CAMION (une affiche dans la rue ) je lui dit tu vois avec un “que” devant un A ca fait ; queA "qua"
20 minutes après il me dit regarde la maman c’est ecrit "qua"et d’autre écriture …il y avait écrit : CALE DE MISE A L EAU écrit sur un panneau dans la rue…

Est-il possible qu’il soit "entré dans le monde des mots ce matin " presque tout seul …

Il y a plein de sujet où c’est un peu la meme chose …par exemple il s’interesse au lumières il distingue donc très bien la difference entre les phares, les clignotants, les girophares, les lanpadaire, les leds sur les appareils électriques etc…
On me dit souvent qu’il est précoce (c’est presque pesant parfois) moi je pense qu’il est curieux et que je réponds a ces questions sans préjuger qu’il est trop petit pour comprendre mais peut être que je me trompe …
Ce qui m’inquiète c’est qu’il risque de s’ennuyer en maternelle je voudrais pas qu’il soit dégouter de l’école …


#29

J’ai dans ma classe un enfant de MS qui sait lire depuis qu’il a 2 ans et demi (la Toute Petite Section). Quand je dis qu’il savait lire, je veux dire qu’il lisait déjà des albums et comprenait tout à fait ce qu’il lisait. Deux ans après, il est un lecteur très compétent, il est performant en mathématiques et ne s’ennuie pas une seconde parce qu’à l’école les enfants n’apprennent pas qu’à lire. Ils apprennent des techniques d’arts visuels, construisent une culture musicale et picturale, une culture scientifique, apprennent à vivre ensemble en construisant en groupe, en jouant à des jeux à règles… Nous avons d’ailleurs convenu avec les parents que cet enfant ne “sauterait” pas la Grande Section pour aller directement au CP parce que dans beaucoup de domaines, notamment affectif, il suit le rythme des enfants de son âge, a besoin de dormir l’après midi, de jouer… Et qu’il ne s’ennuie pas et n’est pas en souffrance. Ne présagez pas de ce qu’il se passera en maternelle. Vous verrez au moment et avec l’enseignante avec qui vous nouerez un lien de co-éducateurs. Nourrissez la curiosité de votre enfant, l’école le nourrira autrement.


#30

merci pour cette réponse détaillée je ne pense pas que le saut de classe soit en effet bénéfique, je ne me focalise d’ailleurs pas du tout sur la lecture j’ai raconté cette anecdote car j’ai été très surpris quand mon fils ma parler des lettres et de l’écriture;
Ce qui m’inquiète c’est que autour de moi, je n’ai que des retours négatifs de l’école dont dépend mon fils, punition a répétitions en ps, notation de tout les travaux, sieste obligatoire, enfant “classé” (je site la maitresse) par tranche d’âge au mois près ! A la crèche cela se passe très bien les encadrants s’adapte à chaque enfant mais à l’ecole je connais plein de maman qui témoigne d’enfant qui reste dans leurs coins et qui pleure tout les jours,
Parfois on tombe sur de super maitresse mais la c’est plutôt du genre la discipline avant tout ! Il donne même des bons points !!


#31

Cette année, j’ai une enfant qui est arrivée en PS en sachant lire. La demande venait d’elle alors elle s’éclate et est très épanouie. En revanche, si elle avait été dans une classe ne fonctionnant pas selon les lois naturelles, je me demande si elle y aurait trouvé son compte.
Pour ce qui est des haut potentiel, je vous conseille un livre que tout enseignant devrait avoir lu (et peut-être tout parent) et que je viens de découvrir : L’enfant surdoué, l’aider à grandir, l’aider à réussir chez Odile Jacob. Il est vraiment très bien et on comprend parfaitement à sa lecture, l’intérêt de diagnostiquer son enfant. Cela peut paraître inutile quand tout va bien mais le mal-être quand il apparait à l’adolescence, est beaucoup mieux géré si l’enfant sait qu’il a un schéma de penser différent des autres qui est accepté par ses parents.


#32

Je suis d’accord avec vous mais je pense qu’un test avant 6-7 ans est prématuré car souvent peu fiable.


#33

Tout à fait d’accord sur le fait de diagnostiquer rapidement les hauts potentiels pour leur permettre de comprendre que ce n’est pas de leur faute s’ils sont différents. Le fait de reconnaître leur fonctionnement particulier les apaise et nous aussi par la même occasion car on met des mots… sauf que la règle c’est plutôt d’attendre que ça se passe mal à l’école avant de diagnostiquer. Ça me rend malade. C’est la réponse que j’ai pour ma fille, notamment d’une psychologue que j’ai rencontré pour elle et son frère jumeau. Elle m’a dit vous avez raison de vous posez des questions, on voit qu’elle percute très vite, elle a sûrement un potentiel au dessus d’en la norme. Quand je lui ai demandé ce qu’il fallait faire, sa réponse, restez vigilante.Tant que tout va bien, ça ne sert à rien de la bilanter.
Attendre que l’enfant aille mal pour réagir, ça me fait bondir comme pour les enfants en difficulté. On remarque des choses déjà en maternelle, encore plus avec les lois naturelles de l’enfant… et la réponse c’est on attend le ce1 ben voyons, laissons l’enfant se débrouiller avec ses difficultés sans les nommer. Sauf que nommer les choses ça fait déjà un bien fou pour l’enfant.