Enfant de 3 ans qui veut lire


#4

Merci pour vos réponses

Je vais me laisser guider par ma fille et faire tout cela sous forme de jeux (comme actuellement). J’avais déjà vu la vidéo avec les enfants qui lisaient les mots et les collaient partout dans la classe (sur le sac de l’inspecteur si je me souviens bien).
Je dois donc m’attendre à retrouver des mots scotchés partout ! Une nouvelle décoration de la maison…

Je sais que l’école publique regorge d’enseignants qui sont bienveillants et à l’écoute des enfants, on verra comment ça se passe si ma puce lit avant l’heure. On en est pas encore là.

Merci pour ce forum ces vidéos et cette entraide.


#5

à la Toussaint en moyenne section, ma fille composait déjà des mots consonne/voyelle/consonne/voyelle. Pendant toute l’année de grande section, elle a lu des livres à la maison tout en vivant “normalement” sa scolarité (elle est même allée en soutien pour le graphisme!) Elle est aujourd’hui en 5ième, ses notes sont excellentes et elle dévore des pavés de 700 pages avec un plaisir énorme.
Je n’ai rien eu à faire, je crois qu’elle a beaucoup appris de son grand frère!
Un jeu qui nous a beaucoup amusés tous les trois: les messages qui provoquaient ma (feinte) indignation: “maman = patate!” “maman = cocin!” (coquine)
Je te souhaite bien du plaisir!


#6

Comme pour les précédents commentaires, je pense que vous pouvez répondre à la demande de votre fille.
Cependant, je voudrais tout de même faire une petite mise en garde. Parmi mes connaissances, une petite fille a dû être déscolarisée pendant le 2nd semestre de la GS (elle a repris l’école en CP). En effet, elle savait lire car sa maman lui avait appris à la maison, mais cela s’est mal passé à l’école car elle ne comprenait pas quelle était sa place (les enseignants n’avaient pas bien géré la situation, la passant de temps en temps en CP sans lui expliquer réellement pourquoi). Elle finissait par être prostrée dans la classe, et ne plus rien faire.
Je pense que, au-delà de la difficulté des enseignants à trouver sa place à une petite fille lectrice en GS, l’apprentissage de la lecture à la maison enlève un excellent facteur de motivation pour l’école. Je suis enseignante en GS-CP, et mes élèves sont presque tous très enthousiastes en classe car ils savent qu’ici, ils vont apprendre à lire. Lorsqu’ils ont appris à la maison (cela arrive à quelques rares élèves), je peine beaucoup plus à les motiver.
Donc, pour conclure, je pense que, oui, vous pouvez répondre à sa demande, mais que cela ne doit pas estomper son désir d’aller à l’école (c’est tellement important pour la réussite de nos élèves!!). Il vous faudra donc rester vigilante sur ce point.


#7

je suis maman d’une fille de 9 ans et d’un garçon de 3 ans 1/2.
mon petit garçon manifeste l’envie d’apprendre à lire comme sa grande soeur
j’ai acheté le livre de la méthode des alphas (conte) et les figurines associées.
pour l’instant, je n’ai fait que lire l’hitoire et commencer à faire découvrir les alphas.
je souhaiterais trouver des “fiches” pour avoir des idées de jeux et des explications claires à donner à mon petit pour son apprentissage.
Pour donner quelques exemples, il me faudra lui expliquer dans 1 an ou 2, dans quel cas le c se prononce “k” ou “s” ; les associations de lettres faisant le son O (au, eau) ; les lettres muettes à la fin des mots…
Pour commencer j’aimerais trouver une sorte de liste de mots simples pour lui montrer que les “alphas” forment des mots (ex : ami, miel, origami…)
Existe-t-il des outils pour être guidé dans l’utilisation de cette méthode ?


#8

OUI, le classeur fichier du maître, les jeux associés… qui se trouvent en vente sur le site de récréalire.


#9

Bonsoir

Avant même de commencer à montrer les alphas, qui sont une représentation écrite des sons, je pense que vous devriez beaucoup jouer avec les sons pour vérifier que votre enfant a une bonne maitrise des sons qu’il entend.

  • trouver des mots qui commencent comme/par …
  • trouver des mots qui finissent comme/par …
  • trouver des mots où on entend “xxx” au milieu/au début/à la fin
  • puis jouer à décomposer les sons d’un mot v-é-l-o l-o-c-o-m-o-t-i-v-e

C’est avec une base solide que votre enfant pourra passer à la représentation écrite des sons pour les associer et former des mots.
Je vous souhaite beaucoup d’heures de partage et de plaisir dans ces découvertes


#10

Bonsoir, désolée si le sujet est traité ailleurs, je n’ai pas trouvé. Je suis une maman passionnée par les pédagogies alternatives et les perspectives d’apprentissages heureux qu’elles représentent pour nos enfants.
Malgré de nombreuses lectures dont le livre génial de @Celine je ne suis pas sûre de moi sur un point. Mon fils de 2 ans et 9 (en crèche jusqu’en juin 2017) est friand de lecture / écriture. Évidemment il ne sait ni lire ni écrire mais il fait semblant d’écrire (en dessinant de petits cercles et en énonçant oralement ce qu’il pense avoir écrit) et de lire dès qu’il voit des écritures. Je lui ai appris quelques lettres rugueuses (les sons et non les noms) et il va lui même les chercher pour jouer avec et répéter les sons. Dans son livre @celine est réticente avec un jeune enfant qui souhaite entrer dans la lecture (et qui finalement y parvient) j’aimerais savoir pourquoi ? Est-ce préférable d’attendre un certain âge ? Est-ce qu’il risque d’être perturbé ? Il lui reste encore quelques mois en crèche et rien ne répond à ses envies d’apprendre donc j’y consacre du temps lorsque nous sommes ensemble. Mais je ne voudrais pas le sur stimuler ou lui proposer des choses non adaptées (même si encore une fois il est très demandeur et enthousiaste). Merci beaucoup pour vos réponses.


#11

Je ne vois pas vien quel risque il pourrait y avoir. Simplement je pense que très peu d’enfants en sont capable aussi jeunes.
J’ai quand même connu un petit garçon de 3 ans et demi qui lisait des albums sans problème. (En petite section à Noël il savait lire)


#12

Je dirais que s’il est demandeur et enthousiaste, cela veut dire qu’il est prêt, et que c’est adapté.


#13

Bonsoir

Je pense qu’il n’est jamais trop tôt si la demande vient de l’enfant.
Tant que l’activité lui plait est qu’il la choisit tout seul, c’est qu’il est motivé, alors pourquoi le freiner ?


#14

bonsoir, c’est ce que je me dis mais je préférais vous consulter pour être sûre de ne pas louper une info importante ou que sais-je :blush:. Merci de prendre le temps de répondre, c’est super !


#15

Concernant l’enfant de PS de Gennevilliers, Celine Alvarez nous a dit lors des 3 journées didactiques de juillet qu’elle avait différé sa demande de présentation des lettres rugueuses car elle pensait qu’il avait le temps et qu’elle voulait présenter ce matériel en priorité aux plus grands, elle l’a donc redirigé vers des ateliers qu’elle pensait plus adaptés. Elle a avoué que c’était un préjugé de sa part. L’enfant a renoncé à demander à l’adulte au bout de plusieurs tentatives, mais pas à son projet. Il s’est tourné vers les grands et les a sollicités à tour de rôle pour qu’ils lui présentent chaque lettre rugueuse et chaque son associé. L’enfant a appris à lire et Céline Alvarez s’est vue confirmer que nous n’avions que les limites que nous nous fixons. Elle a bien sûr accompagné ce réel désir d’apprendre à lire.
Pour ma part, j’ai découvert l’année dernière qu’un enfant de TPS était lecteur lorsqu’il a annoncé, sucette à la bouche et doudou contre la joue, planté devant la recette du gâteau que nous allions faire, qu’il était trop content parce qu’il adorait les pépites de chocolat. Après vérification (lecture de la recette, puis d’un album et conversation avec le papa qui m’a déclaré que son enfant lisait le journal mais butait un peu sur les mots difficiles…), j’ai dû me résoudre à reconnaître que je me trouvais devant mon premier enfant de 2 ans et demi qui savait lire et qu’aucun adulte de son entourage (moi y compris) n’y était pour rien. Par contre, je soupçonne le grand frère…


#16

Je ne vois aucun risque non plus ! Il y en aurait un si vous aviez des attentes précises, que vous soyez dans l’attente d’un apprentissage précoce, mais tant que cela vient de lui, vraiment je ne vois pas !

J’ai eu deux exemples dans mon entourage. Un petit qui a commencé à entrer dans ces apprentissages avant 3 ans et qui lisait moins d’un an plus tard. Une petite qui a commencé aussi avant 3 ans à être vraiment intéressée, mais qui a ensuite pris son temps, avec des périodes où elle n’était plus demandeuse du tout, et d’autres où elle posait beaucoup de questions…elle était prête à vraiment lire à 5 ans…


#17

C’est très surprenant de voir un tout petit s’intéresser d’aussi près à la lecture, mais s’il en a envie, foncez! Juste un petit témoignage: mon fils, qui vient d’avoir 4 ans, est très curieux et lorsque je lui ai présenté les livres de Balthazar avec les lettres rugueuses, il a été très emballé, il avait à peine plus de 3 ans. Je lui ai montré chaque lettre en lui disant le son que cela faisait. Très vite il a mémorisé le son et le nom de chacune des lettres (je ne savais pas à l’époque qu’il valait mieux apprendre le nom des lettres bien après le son!). On a fait plusieurs jeux avec les mots (son d’attaque ou de fin de mot)
Cet été, il s’est désintéressé des lettres et des sons et s’est passionné pour les chiffres. Puis assez subitement, cet automne, il est revenu aux lettres et là il avait acquis le fait d’associer plusieurs lettres avec les sons correspondants: le décodage! Il commence à lire certains mots! Je sais maintenant que je dois prendre le temps de lui présenter les différents phonèmes/digrammes pour qu’il puisse accéder à l’étape suivante.
Alors, non, à mon avis,un petit d’homme n’est pas trop jeune pour s’intéresser à la lecture alors qu’il n’a pas encore 3 ans, mais si vous accédez à ses envies, alors il aura tout le temps nécessaire pour y parvenir, même si cela prend 1,2 ou 3 ans (alors que traditionnellement, les enfants ont la pression d’apprendre à lire pendant l’année du CP).


#18

Merci beaucoup ! Quelle chance de pouvoir avoir ces échanges !


#19

Bonjour,
Encore une fois, je constate que le sujet est très mal connu (et pas du tout abordé par Céline) mais il existe aussi la possibilité que votre enfant soit un haut potentiel. Auquel cas, il faudra nourrir cette boulimie d’apprendre et surtout lui apprendre à gérer sa différence que les autres ne manqueront pas de lui faire sentir.
Mais seul un test (WAIS ou autre) avec un professionnel sensible à la douance pourra donner une certitude.
Cordialement.
Alain.


#20

Il me semble que toutes les réponses précédentes allaient bien dans le sens de “nourrir sa boulimie d’apprendre
”. De là à parler déjà de “gérer sa différence” , prudence …


#21

Je sais de quoi je parle. Je sais aussi combien c’est plutôt mal perçu car la plupart des gens entendent supériorité lorsqu’il ne s’agit que de différence.
Il faut être un HPI (et je le suis, testé etc etc) pour comprendre combien il s’agit d’un fonctionnement vraiment différent.
De la même façon, il nous faut faire un effort pour tenter de comprendre a minima comment fonctionnent les gens “normaux” (ce n’est nullement un terme péjoratif dans mon esprit). J’attire aussi votre attention sur le fait que notre société est faite par et pour la grande majorité des gens. Beaucoup de choses nous apparaissent (nous, les HPI) totalement dénuées de sens, superficielles voire illogiques.
Par conséquent si cet enfant l’est, il lui faudra apprendre les différents codes sociaux, la gestion de son hyper sensibilité, les réactions des autres qui sentiront sa différence etc etc.
Je précise que je ne suis nullement dans une démarche polémique, seulement informative. J’ai pas mal creusé le sujet et j’ai la ferme intention de protéger mes semblables qui sont souvent en souffrance de part l’incompréhension ambiante.


#22

Bonjour, merci pour votre témoignage. Mon enfant manifeste en effet de l’intérêt pour des activités très “cérébrales”, sans doute parfois plus que les autres enfants du même âge mais il s’intéresse aussi à beaucoup d’autres activités plus classiques pour son âge et lorsque je l’observe jouer avec d’autres enfants, son comportement me paraît tout à fait similaire. Je reste vigilante mais pour l’heure c’est un enfant plein de vie, de rires et de bonheur :blush:.

Bonne journée


#23

Bonjour,

Si l’on part du principe que chaque enfant est différent, apprend différemment, n’est pas intéressé par les mêmes choses au même moment, on devrait donc laisser les enfants faire leur propre chemin, sans imposer ni programme, ni rythme, ni classes par niveau.
Ce qui permettrait aux enfants HP de ne pas avoir besoin d’être reconnus comme tel…

Un diagnostic trouve son utilité lorsque l’on sent notre différence comme dérangeante. Un enfant scolarisé va donc peut-être être aidé par un diagnostic (s’il est bien accompagné), mais un enfant qui n’est pas scolarisé, ou qui l’est dans une école où les âges sont mélangés ( vraiment mélangés) et où il n’y a ni comparaison ni compétition, ce diagnostic ne me semble plus utile car il trouvera la nourriture dont il a besoin.

On apprend tous différemment, même si c’est vrai qu’il y a une “moyenne” qui semble avoir à peu près les mêmes fonctionnements, le nombre d’enfants dits HP, autistes, asperger, TDA and co fait qu’on devrait ouvrir les yeux et accepter qu’il y a juste des enfants, et que chacun a ses fonctionnements, son histoire, ses élans, ses envies…et que par conséquent, ils sont les mieux placés pour gérer leurs apprentissages !:slight_smile:

Cette question de HP m’a beaucoup perturbée à un moment, parce que j’ai été diagnostiquée aussi. Mais les années passent et je me dis que c’est encore un moyen de créer des catégories au lieu de simplement considérer que chaque enfant est différent, que les classer, comparer est ridicule.

Sans nier la réalité de cette différence que je perçois moi-même, je pense qu’au lieu de l’utiliser comme moyen de séparer, on devrait peut-être s’appuyer dessus pour comprendre que vouloir un programme commun, un programme pour tous, un programme unique, est une erreur, et qu’il est temps de laisser les enfants apprendre en liberté, avec les moyens et les outils qui leur correspondent, ainsi qu’ils soient comme ceci, ou comme cela, ils trouveront leur place et cette différence ne sera plus un poids…S’il y avait un enfant HP sur 10000 enfants, ou 1 enfant autiste sur 10000, peut-être que l’on pourra penser autrement, mais là, les chiffres sont énormes, et augmentent…

Mais c’est une question complexe ( au fil de mes recherches, j’ai entendu tellement de choses différentes sur les explications possibles, sur la fiabilité des diagnostics, sur l’état de l’avancée des recherches sur ce sujet que je doute énormément !), et sans réponse certaine à l’heure actuelle…

Bref, oui veiller à bien nourrir intellectuellement cet enfant en demande de lecture si petit, mais comme il faut veiller sur tous enfants, qui ont tous des élans qui les entraînent vers des apprentissages spécifiques…qu’ils soient scolaires, ou artistiques, ou mécaniques, ou sportifs, ou ???