Enseigner les fondamentaux à un enfant avec autisme, TDAH et peu d'aide


#1

Bonjour à tous,

J’ai un enfant de 5 ans, il est en GS avec AESH à temps plein car porteur de TSA et TDAH.
Il a un gros retard de langage mais il est verbal et il commence à faire de longues phrases compréhensibles, même si pas toujours correctes.

Tous les professionnels qui le suivent sont à la fois très enthousiastes concernant ses progrès (notamment au niveau social et verbal) et très pessimistes (selon moi) concernant son évolution scolaire : en effet, plusieurs (dont la maîtresse) veulent absolument lui faire redoubler la Grande Section.

Je précise que je ne suis pas contre le redoublement en soi, et je sais qu’en maternelle c’est de toute façon les parents qui ont le dernier mot. Mais je suis contre le fait qu’ils maintiennent mon fils à un bas niveau alors qu’il a les capacités et l’envie d’apprendre et je me dis que si c’est pareil l’année prochaine, je ne vois aucun intérêt à le faire redoubler.

Quand ils ont insisté, ça m’a énervée car je connais mon fils et ses capacités, et comprenant qu’il n’apprenait pas grand chose à l’école, je lui ai enseigné :

  • le son des 26 lettres de l’alphabet en 2 semaines
  • les symboles des 10 chiffres en 10 jours
    En 2,5 ans, l’école ne lui avait enseigné que 4 lettres et aucun chiffre, car ils estiment qu’il n’est “pas prêt” à apprendre les fondamentaux. Alors tous les jours ils lui font faire des activités de niveau PS, et ils lui font répéter des trucs qu’il connaît déjà (toujours les 4 mêmes lettres, du sable, de la pâte à modeler…).

J’ai dit à l’école qu’il connaît maintenant les sons des 26 lettres et j’ai bien insisté sur le fait que je ne lui ai enseigné que le son des lettres et je leur ai expliqué pourquoi.
Mais au lieu de se réjouir avec moi de ses progrès, non seulement ils ne me croient pas (ils pensent toujours qu’il n’est pas prêt et que je veux aller trop vite), mais en plus si mon fils leur donne le son des lettres, ils le reprennent (par exemple s’il dit “vvvv” en voyant un V, ils le reprennent jusqu’à ce qu’il dise “Vé”), donc le pauvre il ne comprend plus rien…

Maintenant, mon espoir est qu’il arrive à entrer dans la lecture avant que l’école n’ait eu le temps de défaire tout ce que j’ai fait, en tout cas au niveau des lettres (je n’ai pas d’inquiétudes concernant les chiffres).
Actuellement il est dans la phase de codage (avec beaucoup d’aide de ma part) et ça doit faire environ 1 mois qu’il code. Et en même temps je lui enseigne les digrammes. Chaque jour il peut coder 4-5 mots, il est difficile pour lui de coder plus, à cause de ses troubles (dès qu’il a fini de coder, il veut partir faire autre chose et il ne tente pas du tout de se relire).
En parallèle, je lui donne des activités pour développer ses fonctions exécutives et son autonomie.

Que pourrais je faire de plus pour l’aider à progresser en lecture ? Que puis-je faire pour lui éviter la confusion et la frustration entre l’école et la maison ?

Merci pour vos précieux conseils !


#2

Bravo pour tous ces efforts et ces réussites! Le codage de 4-5 mots par jour est déjà très bien, même pour un enfant de GS. Continuez de faire confiance à votre enfant, la lecture devrait venir par la suite. Les imagiers de Céline Alvarez donnent envie de lire les mots écrits en gros, peut-être pouvez-vous les lui laisser à disposition et voir s’il a envie de décoder.
Pour ce qui est de l’école, vous pouvez lui expliquer la différence entre le nom de la lettre, apprise à l’école, et le son des lettres apprises à la maison. Certains enseignants enseignent les deux en même temps dans leur classe.
Bonne continuation.


#3

Merci @mariemb pour l’idée des imagiers, effectivement je n’y avais pas pensé.
Affaire à suivre…


#4

Vous faites déjà beaucoup. Ce qui rend compliquée votre situation est je pense plus le TDAH que le tsa, parce que ça sapé sa capacité à se concentrer… Je suis TSA moi même et ma fille autiste Asperger, en CE1 actuellement. Elle a su lire à 4 ans et demi.
Pour les problèmes de langage, Peut-être lire des histoires à votre enfant, lui montrer beaucoup d’imagiers pourrait l’aider. Il en existe sur de nombreux thèmes. Bien expliciter l’environnement, lui poser des questions sur comment ça s’appelle les choses du quotidien. En plus de coder, vous pouvez lui montrer à décoder des mots transparents, comme lac, bol, mur. Du coup ça à une utilité de lui avoir appris le son des lettres.


#5

Merci pour votre retour. Je fais effectivement déjà tout ce que vous conseillez (lire des histoires, des imagiers…et il est demandeur !). Le truc qui bloque c’est le décodage, autant il arrive bien à coder, autant il ne s’intéresse pas du tout au décodage, on dirait que les mots sont pour lui un amas de lettres sans sens… pourtant il reconnaît bien les digrammes.
Et le dénombrement aussi, ca bloque mais c’est encore autre chose.


#6

Bonjour Katarina

Vous pouvez déjà être fier de ce que vous avez réussi, c’est énorme !
Effectivement un redoublement serait complètement inutile et surtout néfaste pour sa motivation à aller à l’école.
Je comprends votre impatience pour le voir décoder, mais je pense qu’il ne faut pas forcer les choses, l’enfant peut coder pendant un temps assez long, sans jamais ressentir l’envie de décoder. Cela viendra naturellement. J’adhère à la proposition précédente de commencer tout doucement à lui proposer des “petits secrets”, avec des mots très simples d’objets du quotidien : bol, mur, pom (et un peu plus tard, la bonne orthographe), gom (idem), port (idem), … et avec les digrammes : poir (idem), bouch (idem), bra (idem) … Et à chaque fois que c’est possible, pouvoir coller le petit secret dessus avec du scotch (mot sympa à faire également !)


#7

Merci @Renaud pour votre retour. Effectivement j’ai commencé à faire des petites cartes plastifiées avec au recto un petit mot (dé, os, sac…) écrit avec les couleurs recommandées (gris pour les lettres muettes, vert pour les digrammes…) et au verso une photo représentant le mot. Car si le support est du papier tout simple, il s’en désintéresse immédiatement. Je vais voir si ca l’intéresse plus avec les cartes. Mais je ne perds pas espoir, par exemple avant il ne s’intéressait absolument pas aux histoires dans les livres et maintenant il m’en réclame tous les soirs :blush:


#8

Le principe des petits secrets est encore mieux que des images, si belles soient-elles : écrire à la main sur un petit morceau de papier (avec les diagrammes en vert, et je souligne les lettres muettes), et surtout après, coller ce petit secret sur l’objet réel, est, à mon sens, beaucoup plus motivant que des images.
Ensuite on peut écrire des actions à réaliser : tapote ta tête, marche autour de la table, saute 3 fois, chante une chanson, cligne des yeux …
Tout cela doit donner de la joie !


#9

Oui j’ai bien compris que l’intérêt des petits secrets c’était de pouvoir les coller ensuite sur les objets, mais mon fils ne s’intéresse pas du tout au petit (ou gros) bout de papier…c’est comme si le papier était invisible, donc je pensais faire des cartes rigides avec des photos, c’est vraiment pour qu’il s’y intéresse un minimum. Après effectivement on pourra poser/scotcher cette carte (côté mot) sur l’objet quand c’est possible.


#10

Bonjour et bravo pour tout ce que vous faites,
voici quelques idées :

  • laisser un peu de temps à votre enfant pour s’intéresser au décodage, d’une part il est déjà dans le codage c’est donc qu’il a compris les grandes lignes du principe alphabétique… d’autre part il s’intéresse aux histoires, il faudrait peut-être lui montrer -sans pression- les différentes fonctions de l’écrit dans des situations qui ont du sens pour lui (ça peut être n’importe quoi, liste de course, nom des pokémons, etc.)
    en tout cas s’il est en grande section ça n’est pas grave s’il ne déchiffre pas encore !
  • la méthode des alphas est une entrée intéressante (avec les petits personnages des lettres qui permettent à la fois d’encoder et de décoder et le conte de départ)… adoptée par 100% de mes élèves de tous âges, tous niveaux et tous profils, je ne saurais plus faire sans.
  • distinguer la lettre (“vé”) et le son qu’elle produit (vvvvv) (= pour écrire “voiture” on a besoin du “vé” pour faire “vvv”"), avec l’appui des gestes borel maisonny si besoin
  • vous faire confiance : effectivement rester sur des compétences PS pour des enfants avec ce profil n’a pas de sens, il faut aller droit au but sur les apprentissages fondamentaux + compétences du vivre ensemble…peut-être que le cp en septembre est effectivement la bonne solution (ou pas, difficile à dire sans connaître et sans boule de cristal… un maintien peut être pertinent mais pas pour les raisons que vous évoquez)
  • pour le dénombrement ce n’est pas obligatoire pour rentrer dans l’abstraction, il y a des élèves (dyspraxiques ou autres) qui ne parviennent pas à coordonner suffisamment pour réussir à dénombrer mais qui peuvent tout de même comprendre beaucoup de choses : raisonner sur des petits problèmes, décomposer/composer un nombre, comprendre la numération, comprendre qu’un nombre peut être représenté de différentes manières, etc.
    En tout cas bon courage pour l’accompagnement de votre enfant dans cette grande aventure !

#11

Merci @aaa pour vos idées !

Pour lui montrer les fonctions de l’écrit effectivement je le fais déjà mais avec les chiffres (je lui montre les numéros sur les maisons et il comprend qu’on peut trouver l’adresse d’une personne avec le numéro). Je vais voir comment je peux faire pour les lettres .

La méthode des Alphas je l’ai, et je l’ai essayée durant plusieurs semaines. Vu le prix du coffret j’aurais vraiment voulu que ça fonctionne avec mon fils mais rien à faire, il n’accroche pas. Je pense qu’il n’a pas un niveau de langage suffisant pour comprendre, déjà il y a plein de choses comme : planète, fusée, quille, limace… qu’il ne connaît pas, donc il ne comprendrait pas le conte et il n’a même pas voulu regarder le dessin animé. Il s’intéressait juste à quelques figurines (le chat…) et il ne voyait pas du tout le rapport avec les lettres. Bref, je suis convaincue que c’est une bonne méthode mais c’est plus pour des enfants qui n’ont pas de retard de langage.

Je sais que ce n’est pas grave de ne pas encore déchiffrer en GS, mais j’ai peur que s’il ne fait que coder, à un moment il se lasse et perde sa motivation.


#12

Peut-être que la priorité, avant de lui apprendre à lire, c’est de développer son langage. Même s’il est peu verbal, il devrait comprendre quand vous lui montrez des choses et les nommez. Prenez par ex des imaginer fleurus, il y en à sur plein de thème. Demandez à votre enfant de vous montrer dans la cuisine la table, la chaise, la fenêtre… Avec le doigt. S’il se trompe, rectifiez en nommant. Lire c’est associer un graphisme à quelque chose de concret. S’il n’a pas assez de vocabulaire votre enfant ne pourra pas concevoir que le mot livre désigne un objet bien concret. Il epelera tout au plus. Les enfants autistes aiment les rituels si lire un livre ensemble régulièrement est perçu comme un moment sympa votre enfant aura plus de chances de progresser


#13

Je me suis peut-être mal exprimée : il n’a pas un niveau suffisant pour la méthode des Alphas, qui utilise un vocabulaire qui n’est quand même pas courant dans la vie de tous les jours (planète, monstre, fusée…) et difficile à expliquer, surtout pour un enfant qui ne sait pas ce qu’est le réel/l’imaginaire.
En revanche, il a beaucoup de vocabulaire pour la vie de tous les jours : il connaît tous les vêtements (même les vêtements de fille comme jupe, collants…), tous les fruits et légumes, tout le mobilier (même des mots plus précis comme tournevis, casserole, porcelaine etc.). Il fait spontanément des phrases comme “je veux monter sur la chaise regarder par la fenêtre”. Si je lui lis une histoire de Petit ours brun, il comprend tout et souvent il “lit” lui-même (il prend le livre et commente les images avec les phrases qui vont bien). Donc je pense qu’il est assez verbal pour apprendre à lire mais pas assez pour utiliser une méthode comme les Alphas.

Actuellement quand il code, je lui montre un objet ou une image (par exemple “panda”), je lui demande ce que c’est, il répond bien “panda”, je lui dis “oui c’est un panda, comment tu écris panda ?” et en général il répond bien “p - an - d - a”, alors je lui dis de l’écrire avec les lettres magnétiques, ce qu’il fait sans soucis, il prend les bonnes lettres/digrammes et il les place bien.

Mais ensuite si je lui montre le mot qu’il vient d’écrire et je lui demande ce que c’est, il répond toujours “<son prénom>”… je pense que c’est parce qu’il a été habitué à l’école depuis la petite section à ce qu’on lui montre son étiquette-prénom et il devait répondre “<son prénom>” à chaque fois, du coup maintenant n’importe quel mot qu’on lui montre il répond toujours “<son prénom>”.


#14

Bonjour,
Tout d’abord excusez-moi si je vous ai vexé je ne veux que vous aider mais il est difficile, sans voir, de répondre. Ce que vous pouvez faire peut-être, moi j’ai fait ça pour ma fille tsa, c’est lui acheter des livres mes premières lectures Montessori, et commencer par lire avec lui en passant votre doigt au moment où vous prononcez les lettres de façon qu’il comprenne que l’écriture correspond à des sons. Ces livres sont très bien car il s sont composés de mots transparent donc faciles à décoder, ce sont des histoires courtes et basées sur le quotidien. Vous lui montrez et ensuite il essaie. La lecture ça prend pas mal de temps plusieurs mois donc ne vous affolez pas. Et pour ce qui est du vocabulaire, il existe des images qui traitent des planètes, des dinosaures, de civilisations… Et accessibles. Des dessins animés aussi.


#15

Bonsoir,

Alors oui effectivement peut-être que la méthode des alphas ne lui correspond pas, ou peut-être pas encore ? les élèves avec qui je l’ai utilisée étaient beaucoup plus grands… et il me semble que dans les classes elle est proposée plutôt en fin GS début CP. De mon côté je l’ai utilisée surtout pour débloquer l’encodage mais ça marche aussi dans l’autre sens, en disant le son de chaque personnage on entend le mot. S’il encode déjà bien il n’aura peut-être pas besoin de cette étape.

Pour la pertinence du maintien, je n’en sais rien, il y a des enfants pour qui c’est profitable, on ne peut pas vraiment généraliser.

Pour les fonctions de l’écrit c’est par exemple une liste : “j’écris sur le papier tout ce qu’il faut acheter au magasin pour être sure de ne rien oublier” et au magasin ressortir la liste et relire en vérifiant. ça peut être les indications sur la voie publique (nom du village ou de la rue, nom sur la sonnette ou la boîte aux lettres, âge d’utilisation des jeux au parc, les affiches…), tout ce qui est correspondance (texto, lettre, …), etc. Bref, expliquer l’écrit du quotidien, non pas sur le fonctionnement du principe alphabétique et du décodage des lettres mais sur le pourquoi est-ce qu’on a besoin de l’écrit.
ça peut être aussi l’utilisation du calendrier ou autre outil de repérage temporel (liste des choses à faire dans la journée, déroulement habituel d’une semaine).

En vous souhaitant bonne continuation.


#16

Pour être prêt à vivre un CP sereinement, il y a les compétences à acquérir (compter jusqu’à 30, dénombrer et construire une collection de 10 objets, connaître les décompositions des nombres jusqu’à 10, savoir résoudre des petits problèmes simples, connaître le son des lettres, le découpage des mots en syllabes et la correspondance entre les différentes graphies…) mais il y a aussi la posture d’élève et le rythme du CP à tenir.
Quels sont les arguments de l’équipe pédagogique lorsqu’elle vous déclare que votre enfant n’est pas prêt ? Avez vous déjà vu les évaluations de début de CP ?


#17

Bonsoir et merci pour ces précisions,

Effectivement il encode déjà bien, il décompose bien le mot oralement en phonèmes et il repère bien les différents graphèmes pour composer le mot.

J’ai finalement compris ce qui bloquait pour le décodage et le dénombrement : tout simplement ça ne l’intéressait pas et il était distrait par les autres stimulis (les autres lettres, un jouet pas loin…), donc en fait il ne regardait même pas (ni le mot, ni les barres numériques). Il regardait en l’air ou ailleurs et il disait n’importe quoi (“1 2 3 6” ou “1 2 6 21”), bref il faisait le clown… alors pour le dénombrement je lui ai proposé de compter des smarties avec la promesse de les lui donner s’il comptait bien, et bizarrement là il regardait bien et il y est arrivé ! Il peut dénombrer jusqu’à 12 smarties (même si c’était des mini-smarties j’ai préféré ne pas tester plus…). Après s’il ne peut dénombrer que des sucreries, c’est embêtant… mais au moins je sais qu’il peut le faire !

Pour le décodage, je vais essayer de trouver des moyens de l’intéresser (des photos, des objets…) et de lui présenter les mots seuls (en évitant les autres stimulis)


#18

https://eduscol.education.fr/document/41267/download

Et le protocole de passation de l’enseignant.

https://eduscol.education.fr/document/41264/download

Cela date de 2022.
Voilà, ça ne fait pas rêver, mais c’est ce que votre enfant va vivre au début du CP, son AESH pourra être présente bien évidemment pour reformuler ou rappeler la consigne, recentrer sur la tâche…


#21

La motivation est primordiale, mais elle ne se décrète pas. Au risque de tricher avec des smarties :slight_smile: ou des bons points. Ça peut aider un temps, avant que l’enfant n’accède au plaisir intrinsèque de l’autonomie acquise par la lecture.

Le principal à mon avis, avant de vouloir le faire rentrer dans des cases scolaires, est de vérifier si l’enfant est heureux et s’épanouit. Qu’il apprenne à lire à 4 ans, ou plus tard, c’est secondaire. L’institution scolaire est-elle bien adaptée à chacun, ou exige-t-on de chaque enfant qu’il s’adapte à l’institution ?

Une AESH peut aider à faire le lien… L’intérêt d’un Plan Particulier de Réussite Educative est de lâcher un peu la grappe à l’enfant en relâchant le pression des enseignants et des parents, en lui laissant le temps, et en prenant du recul.

Bref, tu nous tiendras au courant… Bonne continuation.


#22

Merci pour votre retour @Florian.
Effectivement j’ai à peu près compris le fonctionnement de mon fils : il s’intéresse soit aux choses qu’il connaît et qu’il peut réussir, soit à ses intérêts restreints. Mais il ne faut pas qu’il connaisse trop bien l’activité non plus, sinon ça ne l’intéresse plus et ca l’ennuie.

Donc ce que je fais au final c’est que je mixe la pédagogie Montessori avec de l’ABA (c’est ce qu’utilisent les pros qui suivent mon fils) : pour le dénombrement j’ai laissé tomber les barres numériques (il n’a jamais voulu les compter correctement). J’ai testé différents objets (billes, balles, legos, livres…), je lui fais compter une quantité donnée d’objets avec la promesse de lui donner un (seul) smarties ou n’importe quelle autre récompense (sa balle favorite…) s’il compte correctement. Et là ca l’intéresse ! Il se trompe, je l’aide mais il finit par y arriver et de mieux en mieux. Et une fois qu’il y arrive bien, là il n’a même plus besoin de récompense ni de moi d’ailleurs, il prend lui-même le matériel et il compte tout seul :slight_smile::v:

Bien sûr mon premier objectif est qu’il soit heureux, et en particulier heureux d’aller à l’école. Il a beaucoup souffert l’année dernière (AESH absente, classe surchargée, il était mis à l’écart…), cette année ca va mieux mais je vois bien qu’il s’ennuie ferme en classe, à « réviser » tout le temps les mêmes choses qu’il connaît déjà depuis des années. Oui tout le monde me disait « pas de pression, il a le temps, c’est prématuré… » mais je ne l’ai jamais vu aussi heureux que quand il a acquis une nouvelle compétence et qu’il la pratique ensuite tout seul, tout le temps, comme un nouveau joujou… même l’AESH a confirmé (à moi et en réunion) qu’il était beaucoup plus épanoui et heureux de venir à l’école depuis que j’ai commencé à le faire travailler à la maison :slight_smile:
Et précision importante : je passe en moyenne moins de 20mn/jour à le faire travailler, en plusieurs séances de 2-3mn, de toute façon il ne tient pas plus longtemps et moi-même je n’ai pas plus de temps à consacrer à cet enseignement. Bref je ne pense pas que ce soit excessif :smirk:

De mon point de vue, oui il y a tout ce qu’il faut à l’école pour que ce soit adapté à mon enfant (AESH à temps plein, aménagements pédagogiques…) mais dans les faits non ce n’est pas assez adapté. Sinon je ne serais pas sur ce forum :blush: