Bonjour. Je vous souhaite de la bienveillance pour cette nouvelle année, envers tous : enfants, parents, et surtout envers vous même.
Je me pose aussi la question de l’évaluation cette année 0 dans ma classe. Voici où j’en suis de mes pratiques :
Je prends le temps d’observer les réussites et les difficultés des élèves dans un grand cahier de suivi en vrac. Mais c’est plus un outil personnel pour me noter des activités à reprendre avec certains, des choses qui m’ont étonné à un moment donné, que je peux éventuellement communiquer aux parents en rendez-vous. Il faudrait pour que ça devienne un outil d’évaluation que je reprenne toutes ces notes de façon plus organisées avec des grilles de compétences. Mais je veux que cela reste un outil souple, je note un peu tout à la volée…
J’ai également la grille de présentation des activités, que je coche à chaque nouvelle présentation ; mais souvent des élèves observent et refont d’eux-même sans présentation individuelle ; je l’accepte tant que les consignes sont bien respectées. Et j’avais prévu de valider les réussites des activités par des croix, et je ne l’ai pas fait encore… Bref, c’est pour le moment plus un outil qui me permet pour me rassurer, et quand j’y pense de faire le bilan dans la semaine sur les présentations et les élèves : je change de couleur chaque semaine, ce qui me permet de visualiser.
Mon outil d’évaluation institutionnel est un livret de réussites, avec une petite chouette en peluche et une présentation des compétences en escalier, inspiré de celui de Jenny, merci à elle.
Mais je l’utilise dans l’esprit de mon fonctionnement de classe en activités libres autonomes. J’ai expliqué aux élèves en décembre que je ne présenterai pas de nouvelles activités pendant deux semaines, mais qu’ils allaient montrer à la petite chouette toutes les activités qu’ils avaient appris à bien réaliser. J’ai pris des photos de chacun en activité de réussite avec la peluche (jusqu’à une centaine de photos certains jours). Sorties en vrac, les élèves trient leurs photos, et je passe du temps individuellement avec chacun pour coller toutes ses photos dans le livret aux bonnes pages. J’avais peur que cela me prenne un temps monstre avec ma trentaine d’élèves, mais en fait j’ai juste passé deux jours avec des enfants ravis de voir en photos et de m’expliquer tout ce qu’ils avaient réussi.
L’inconvénient par rapport à une évaluation traditionnelle, c’est ce n’est pas du tout exhaustif : chaque élève montre bien ce qu’il a envie de montrer. Un élève qui n’a pas validé une activité n’est pas forcément en difficulté, mais simplement moins intéressé pour le moment, ou il ne considère pas cela comme une réussite digne d’être montrée. J’ai par exemple un élève de 4 ans qui sait lire, mais n’a pas pensé à le montrer, il a trouvé plus important de valider de multiple fois ses magnifiques rosaces réalisées en “mosaïc”. En collant les photos, constatant avec eux que des photos se retrouvaient en doubles et qu’on ne pouvait tout coller, et que d’autre pages du livret restaient vides, j’ai pu alors orienter certains enfants vers des activités autres qu’il ne faisaient pas fait spontanément…
Je pense bien être dans l’esprit de la mise en place de ces f"a/u"meux livrets de réussites, les élèves doivent se l’approprier. Je vais voir dans la durée, mais j’ai senti une grande motivation et de la fierté. Ce temps de bilan m’a permis au moins de faire un point, de faire une pause dans les présentations pour prendre plus le temps d’observer et de m’attacher à des enfants moins demandeurs. A la fin de la première semaine, certains enfants avaient en effet déjà une trentaine de photos à coller alors que d’autres par exemple n’en avaient qu’une ou deux. Ce sont ces derniers que j’ai alors le plus sollicité la deuxième semaine, et qui ont fini pas se prendre au jeu et montrer fièrement à la petite chouette toutes leurs réussites.
Bref, c’est la première fois de ma carrière que j’ai pris vraiment du plaisir à faire des évaluations, en dépassant la corvée institutionnelle de fin de période, pour en faire un moment positif de complicité avec chaque élève, un petit moment privilégié avec chacun, de bienveillance, de langage et d’encouragement. Tout ça dans le temps de classe et non en longues soirées à remplir les livrets. Et ce ne fut possible que grâce à l’autonomie et au libre choix de tous dans la classe.