Féliciter les enfants ?


#1

Bonjour,

Cette année, je félicite les enfants après les ateliers, lors des périodes de regroupement.
Je le fais lorsqu’ils ont réussi une activité mais aussi lorsqu’ils ont essayé à plusieurs reprises une activité difficile, etc. Mon but est d’encourager, souligner la persévérance et de favoriser l’utilisation d’activités moins fréquemment employées. Et cela fonctionne!

Malgré tout, cela me pose question… féliciter est-ce respecter le rythme et le goût de chacun? Par exemple si un enfant tourne dans la classe sans prendre d’activité, ce n’est pas qu’il ne fait rien mais pour autant je ne le féliciterais pas…

Que faire?


#2

Ah … toute la difficulté de “valider” sans donner l’impression à l’enfant qu’il le fait “pour la maîtresse” … !!!

Quand j’avais des petits, j’essayais de tourner mes phrases pour mettre le plaisir de l’enfant au centre de sa réussite.
au lieu de dire “c’est bien tu réussis à faire XXX”, je disais plutôt " tu dois être content de faire XXX" ou " tu t’es beaucoup entrainé, tu dois être fier de savoir XXX"

Ainsi on ne félicite pas la réussite de l’enfant, mais on souligne plutôt son activité, sa persévérance, son attitude positive…
Ce qui permet de dire à un enfant qui tourne " Tu es très calme aujourd’hui. Je vois que tu as beaucoup observé tes camarades, voudrais-tu me monter/me dire quelle activité t’a le plus intéressé / intrigué / donné envie de la faire …" parfois, cela permet à un enfant hésitant de se mettre dans l’action.

Cependant, l’impact de ce que nous disons dépend aussi beaucoup du contexte et du groupe classe que l’on a. Nous devons faire attention à ce que l’émulation ne se transforme pas en compétition … maintenir ce fragile équilibre n’est pas facile, et nécessite de notre part beaucoup d’énergie.


#3

Bonsoir à tous,
Je rejoins le commentaire d’Hélène. Je commence toujours pas : Et toi, qu’en penses-tu ?
Puis, je suis d’accord avec toi, ton travail est…est A adapter suivant l’occasion.
Cordialement.
Alain.


#4

Je fais un court regroupement avant la récréation le matin, qui commence toujours par un retour sur le temps d’ateliers. Depuis quelques jours, je l’introduis par la question “untel, de quoi es-tu fier ce matin ?” en ciblant plus particulièrement sur les enfants que j’ai vus se confronter à des activités complexes pour eux. Certains prennent spontanément la parole aussi pour dire de quoi ils sont fiers, ça en fait un moment plutôt sympa, qui peut susciter chez les autres l’envie de reprendre un matériel délaissé.


#5

Un super chapitre à ce sujet dans le dernier livre de Catherine Guéguen: “Heureux d’apprendre à l’école”.
Il s’agit du chapitre 11: “Complimenter ou encourager”.


#6

J’ai lu le témoignage de quelqu’un mais je ne sais plus où (peut-être sur ce forum) qui parlait de pot à compliments. L’idée m’a bien plus et j’ai récupéré un joli bocal en verre. J’en ai un autre qui contient des petits pompons brillants très jolis. Au regroupement du matin, je sors le bocal des compliments que j’ai préalablement vidé. Et là je dis les belles choses que j’ai vu dans la matinée puis chacun à son tour peut dire ce qu’il a fait ou vu faire. Cela rejoint les études qui disent que pour avoir une bonne confiance en soi, il faut avoir un répertoire mental de choses positives qu’on peut rappeler facilement. Ainsi, jour après jour, les enfants enrichissent leur réservoir et apprennent à se voir réussir dans toutes sortes de situations. les enfants adorent ce moment et me le réclament si j’oublie. ils me disent : “j’ai rangé les chaises même si c’était pas moi qui les avais dérangées” par exemple et je réponds : “mais oui, elles sont bien rangées et je n’ai rien entendu !”. Je vois la fierté sur le visage de l’enfant et cela donne envie aux autres ou alors : “avec untel, on voulait se disputer pour prendre le jeu et finalement on s’est pas disputé” et je réponds : "“vous avez réussi à trouver un arrangement qui vous convenait à tous les deux”. Cela peut être aussi un atelier réussi et là j’insiste sur le fait que l’enfant s’entraîne depuis plusieurs jours et que maintenant, ça y est, il sait le faire, il peut être fier de lui.