Merci @Marie-Laure, je réfléchirai à la manière de passer le cap et de diffuser plus largement que ce que je fais actuellement, c’est à dire oralement auprès des parents dont les enfants rencontrent des difficultés à se concentrer.
Ton témoignage va m’aider.
L'effet des écrans sur le développement du cerveau
Bonjour à tous, merci pour votre contribution et vos échanges cela est intéressant, j’ai déjà regardé le documentaire “écran global” et autres liens que vous m’avez envoyé, merci beaucoup. Cependant jusqu’à aujourd’hui je reste encore sans preuves réellement scientifiques… A savoir on parle d’études faites sur 15 ans sur une trentaines de famille etc mais je n’ai pas les sources de ces recherches, bref, je vais continuer.
Connaissez-vous l’article de Peter Gray sur les effets bénéfiques des jeux vidéos ? Il y a différents types d’écrans… et différentes manière de les utiliser… Affaire à suivre.
De mon côté, j’ai cherché en vain, mais cela m’intéresse aussi donc je suis…
J’ai parfois l’impression que l’on accuse les écrans à tort, en les mettant tous dans le même sac et en les diabolisant, en écrivant des ouvrages qui reposent sur la peur, la volonté de faire peur. Comme quand les romans sont apparus, comme quand les BD sont apparus ( “quand il lit des BD, je ne peux plus lui parler, il est comme hypnotisé, dans un autre monde…” tiens tiens…)
J’éprouve personnellement une grande méfiance, voir un dégoût à l’égard des écrans, je n’utilise que mon ordinateur ( avec des règles que je me suis imposée), pas de télé, pas de téléphone portable or utilisation ponctuelle pour un déplacement, pas de tablette, et je déteste les jeux vidéos, et j’ai même beaucoup de mal avec le cinéma c’est dire ! Autant dire que les enfants autour de moi sont rarement face à des écrans…Pourtant, cette diabolisation me gêne et j’interroge.
Je sens de plus en plus que le souci est ailleurs. Ce n’est pas tant la présence des écrans que l’absence des parents qui me semble néfaste.
J’ai vu des enfants coller devant la télé toute la journée, en alternance avec téléphone et compagnie, et seuls face à ces écrans. Je trouve cela dangereux, et en guise de preuve scientifique, j’ai vu le comportement de ces enfants. Mais…qui est coupable dans l’affaire ? Les écrans seulement ? Je pense que c’est plutôt l’absence des parents, le manque d’écoute, le manque d’attention, le manque de respect, le manque de liberté, le manque d’amour inconditionnel, le manque de confiance, le manque de propositions, de stimulations…( en accusant les écrans, on évite quelques remises en questions des adultes - je dis bien adultes, pas parents, c’est trop injuste de tout faire reposer sur leurs épaules, un enfant devrait pouvoir grandir avec beaucoup d’adultes aimants et aidants…)
J’ai vu des enfants sauter sur leur lit tout en regardant un dessin animé avec un parent avec qui ils papotaient en même temps, commenter ce qui se passe à l’écran, s’amuser à reprendre des répliques, partir jouer avec le chat et reprendre le dessin animé en cours. J’ai vu des enfants apprendre énormément grâce aux jeux vidéos où ils jouaient à plusieurs…Et cela n’a plus rien à voir avec l’usage précédent.
Beaucoup d’enfants trouvent un refuge dans les jeux vidéos. Oui, cela m’inquiète, mais pour moi ce n’est pas en les interdisant, en les réglementant à outrance, que cela va aller mieux. C’est en rendant aux enfants la liberté d’aller jouer dehors ensemble, sans adulte pour leur dire quoi faire, c’est en prenant le temps de vivre avec eux, de jouer avec eux, de les écouter, de partager nos vies avec eux que l’on pourra aider les enfants à considérer les écrans comme “un jeu comme un autre”. S’il y a addiction, c’est qu’il y a une souffrance avant cela, ce n’est pas “la faute de l’écran”. C’est ce que je commence à réaliser et qui me fait mettre de la distance avec les documentaires “choc” qui jouent sur la peur.
Ceci dit, quand on pense à Peter Gray, à l’école de Sudbury, aux enfants libres d’apprendre, cela me semble plus simple : les familles qui font le choix d’une éducation différente sont a priori déjà dans la capacité de répondre aux besoins de leurs enfants, sont beaucoup plus solides. Il peut y avoir discussion assez facilement. Les écrans peuvent être " un plus ", pas nécessaire, mais agréable et utile pour ceux que les apprécient.
Or, aussitôt que l’on pense aux familles qui n’ont ni le temps ni l’envie ni la force ni la possibilité de vraiment réfléchir à tout cela, et qui laissent leurs enfants à l’abandon devant des écrans, parce qu’ils vivent eux-même en permanence face à ces mêmes écrans, je comprends mieux cette envie de dire “stop les écrans sont dangereux” sans prendre le temps de distinguer les écrans et les différentes utilisations possibles, parce qu’il y a une vraie grande urgence.
Et je pense qu’ici, la plupart des personnes qui ont répondu voient cette urgence au quotidien : des enfants qui sont “gardés par la télé ou les jeux vidéos” et qui vont mal, vraiment mal. Si retirer les écrans peut emmener vers plus d’échanges, de discussions, de jeux, de partage, d’amour, etc, alors je suis tout à fait d’accord.
Plus on a d’amis, de personnes sur qui compter, de possibilités d’aller dehors, plus on est en bonne forme physique et émotionnelle, plus les écrans deviennent des outils comme les autres. Plus on est seul, isolés, parqués dans quelques mètres carrés, plus ils deviennent vite notre seul soutien. C’est en tous cas ce dont je suis de plus en plus convaincue. L’explication ne vient pas des écrans eux-même mais de nous, de notre environnement, de notre qualité de vie, de la qualité de nos relations.
Dans le cas d’enfants qui vont bien, un libre accès aux écrans me semble être logique si on est une famille qui utilise les écrans. En revanche, pour un enfant qui va mal, qui n’est pas accompagné, j’aurais aussi envie de dire que les écrans doivent être à bannir, arriver le plus tard possible…
Anne-Sophie, je n’ai donc pas de réponse à la question, si ce n’est que je me dis que l’on est tous capable de les voir ces effets, qu’ils soient positifs ou nocifs, ou en tous cas capable d’apprendre à les voir. Peut-être que cela fait partie des études " qui restent à faire"…?
Je ne suis pas sure qu’un accès libre, même pour des enfants qui vont bien soit forcément une bonne idée.
Je m’appuie sur le comportement de mes propres enfants face aux écrans. Ce sont des enfants qui aiment jouer ensemble ou seul, mon fils ainé (14 ans)est un dévoreur de romans, le deuxième (10 ans), est fan de jeux de construction, de BD et de jeux en extérieur, ma première fille (7 ans) adore dessiner, lire, jouer avec sa petite soeur à des jeux d’imitation et ma petite dernière (3 ans) fait un peu de tout!!!
Cependant, quand ils se trouvent face à un écran (tous ont le même comportement, ils sont fascinés, comme hypnotisés mais surtout ils ne s’arrêtent jamais spontanément …et sont toujours très énervés ensuite. En cela, les écrans sont pour moi bien différents de toutes les autres occupations qu’ils peuvent avoir!!!
Oui…vous avez raison. Je me suis laissée embarquée parce qu’on parlait des écoles Subdury et que je pensais aux enfants en unschooling. Mais pour des enfants scolarisés, qui n’ont pas autant appris à gérer leur temps, je pense que c’est vraiment différent.
Ce que j’ai pu constater ( chez les non sco), c’est que lorsque l’on passe du “réglementé” à l’accès libre, c’est qu’il y a une phase boulimique, où les enfants ne vont QUE cela, ne serait-que pour vérifier que cette liberté nouvelle est bien réelle…puis cela passe, quand ils sont rassurés et ils apprennent à s’arrêter de plus en plus facilement, parce qu’ils n’ont plus peur qu’on leur dise " c’est fini", " tu dois aller faire ceci cela".
Cet état d’énervement, d’excitation etc, je pense qu’il n’est pas seulement dû à l’écran, mais à ce caractère occasionnel, au fait qu’ils savent qu’on va leur dire stop, que cela ne va pas durer et qu’en plus ils savent que l’adulte n’approuvent pas, sont inquiets. Si ce n’est pas un jeu banal pour l’adulte, cela ne peut pas en être un pour l’enfant. Il sent trop l’angoisse du parent, ou son énervement.
Finalement, si on n’approuve pas ( ce qui reste malgré tout mon cas), le plus simple n’est-il pas de ne pas en mettre à disposition ( valable pour les enfants comme pour les adultes sinon cela ne fait pas sens) ? Parce qu’en proposer, et toujours devoir surveiller, minuter, contrôler, cela n’est tout de même pas super logique…Enfin, si, si l’on fonctionne comme cela pour beaucoup de choses, mais dans une école Sudbury ou dans une famille d’unschooler, cela n’a plus aucune logique.
Bonjour;
Un grand merci pour ce témoignage auquel j’adhère totalement bien que moi j’adore le cinéma.
J’ai aussi constaté cette phase de boulimie avec ma seconde fille quand j’ai commencé à la laisser regarder la télévision en accès libre à l’adolescence. Elle a passé un bon mois l’été de ses 14 ou 15 ans devant la télé puis a repris sa vie habituelle, livres, musique, jeux, cinéma, cheval et télé à petite dose avec nous comme avant, seule ça ne l’intéressait pas vraiment.
Je pense que la télévision est très dangereuse pour les enfants qui la regardent seuls mais à petite dose et en famille avec un choix de programme rigoureux c’est quand même sympa pour eux, il y a de bons documentaires, de jolis dessins animés et films plus tard. Vers 10/11 ans, elles regardaient Thalassa avec papa tous les vendredi soirs, elles adoraient.
Chez nous, les’ enfants avaient très peu de télévision au quotidien et jamais seules mais nous avions un rituel pour le soir du 31 décembre qui peut paraître banal pour beaucoup d’enfants mais qui était une fête pour elles. Nous mangions chinois devant un dessin animé et plus tard un film que nous avions loué, c’était encore l’époque du vidéo club. C’est la seule fois de l’année où nous mangions devant la télévision sur la table basse du salon et elles adoraient ça.
Quand la télévision est utilisée comme un loisir occasionnel en famille c’est très bien. Ma seconde fille qui a 21 ans aime encore, pendant ses vacances, que nous regardions un film entre nous mais maintenant on ne va plus le louer au vidéo club, on le loue directement depuis la box internet.
Par contre, je n’ai plus de contrôle sur sa vie et depuis son entrée à la fac elle regarde, comme tous les jeunes de son entourage, des séries sur internet ce qui ne les empêche pas de suivre des études de médecine avec succès.
Bien cordialement
Nadia
Voici une cumulation d’articles scientifiques et autres sur ce sujet:
@Marie-Laure: merci autant pour le document que vous avez propose aux parents. C’est exactement que je cherche a ecrire ici a Cape Town, pour envoyer aux ecoles et aussi aux grand-parents de mon fils.
Comment convaincrez-vous les grand-parents de ne pas montrer des videos, photos etc sur l’ecran de leur telephone mobile a des petits enfants… C’est une conversation delicat plein de tension.
(Excusez mon francais - je suis flamande et parle le plus souvent en anglais)
Cordialement,
Deirdre
Une excellente synthèse de l’effet sur les enfants de l’exposition excessive et précoce aux écrans !
j’ai un enfant dans ma classe qui présente certains symptômes décrits dans cette vidéo…Il est en TPS, court dans tous les sens, renverse les jeux, ne tiens pas en place, ne croise pas le regard quand on lui parle… A la maison, c’est la même chose…sauf quand il est devant la tablette ou l’ordinateur…dont la mamie qui le garde et vraisemblablement sa maman, usent largement pour pouvoir souffler un peu… Il présente aussi des troubles du sommeil avec un endormissement très tardif, plusieurs réveils dans la nuit, et un lever très tôt…souvent pas de sieste!
J’ai déjà abordé la sujet avec les parents mais c’est difficile de s’immiscer dans la vie de la famille. Avec cette vidéo, je vais peut être arriver à aborder le sujet sans crainte que cela passe pour un jugement de l’éducation donnée à l’enfant! Merci!
Bonjour,
J’ai 4 élèves de petite section dans ma classe que je soupçonne être « drogués » à la tablette, ils ont très peu progressé au cours de l’année et semblent être dans un autre monde. Je souhaite sensibiliser les familles au danger des écrans mais comment faire pour les alerter sans paraître être donneuse de leçons éducatives. Merci de vos réponses et de vos retours d’expérience sur cette question.
Il existe peut-être un " café des parents" organisé dans ton secteur. Il existe des structures associatives ou de médecine préventive qui en organisent parfois. Cela peut peut-être venir d’une demande d’une école. Ce sont des réunions sur des thèmes éducatifs dans lesquelles les parents échangent autour de leurs expériences, sans jugement et avec l’animation bienveillante de l’intervenant.
Cela peut permettre de mettre le doigt sur le problème mais aussi de donner des clés, des idées pratiques pour le résoudre.
Pour cette année, j’ai demandé aux éditions ERES de m’envoyer (gratuitement) des affiches A4 de Serge Tisseron (3 6 9 12). J’en ai donné une à chaque famille de l’école. J’en avais parlé à la réunion de rentrée: j’ai expliqué que cette affiche donnait les grandes lignes de l’introduction des écrans chez les enfants, un peu comme la liste des aliments à introduire progressivement chez les bébés. Nous venons aussi de recevoir une info: la CAF de notre secteur organise une conférence sur les dangers des écrans avec le docteur Ducanda et va nous envoyer des flyers.
Il est aussi possible de lancer un défi “semaine (ou plus) sans écran”, noter les effets avant/après http://www.ecoconseil.org/decouvrir-nos-actions/sensibilisation-et-formation/le-defi-10-jours-sans-ecrans. Bon c’est plus pour l’élémentaire, mais à voir avec des maternelles comment s’en inspirer. Si quelques familles sont concernées, tu peux les rencontrer et leur proposer de voir les effets sur leur enfant au bout de quelques jours.
Il y a aussi cette association qui milite pour les 4 temps sans écran, qui je trouve complète bien les repères 3 6 9 12 de Serge Tisseron.
http://www.alertecran.org/les-4-pas/
Bonjour,
Quelques années plus tard (!) j’ai lu votre échange, merci beaucoup pour les liens, en particulier, pour agir avec les enfants, : l’affiche “3, 6, 9, 12” https://www.editions-eres.com/ouvrage/3355/affiche-3-6-9-12-apprivoiser-les-ecrans-et-grandir , “le défi des 10 jours sans écran” https://10jourssansecrans.org/ dont ici “outils pour la classe” https://10jourssansecrans.org/accueil/outils-partages/outils-pour-la-classe/ et “4 pas pour mieux avancer” : http://www.alertecran.org/les-4-pas/
Merci à vous,
Et hop, la discussion remonte pour le bien de toutes et tous !
J’entre dans la discussion sur un sujet qui me touche à cœur. Petit-fils de 23 et 19 ans MAIS petite-file de 2ans !
J’ai lu et apprécié “La fabrique du crétin digital”. Desmurget a raison d’employer le mot “digital” plutôt que numérique, car cela montre que la maladie est d’origine anglo-saxonne. Je lui ai écrit, il n’a jamais répondu. Actuellement je suis dans “Les tout-petits face aux écrans” et le témoignage de la docteure Ducanda est sans appel. J’ai la possibilité d’entrer directement en contact avec elle, ce que je ferai quand j’aurai terminé son livre.
Ce que je veux dire pour l’instant, avant de publier un article plus détaillé et argumenté, c’est que le concept d’ECRAN ne tient pas la route. Voir un film à la télé, est-ce la même chose que le voir au cinéma ? Bien sûr que non. Voir la télé en solitaire comme un distributeur à foin est-ce la même chose que regarder un DVD en famille?
Quel est le rapport entre écran et informatique ?
J’apprécie beaucoup ce forum, dont les contributions sont riches et sincères. J’espère y revenir rapidement.
Don Pedro
Personnellement j’utilise le mot écran comme simplification quand j’en parle aux parents. Et je précise bien sûr : TV, console, ordinateur, tablette, téléphone, ordinateur. Parce que ce sont eux qui peuvent être problématique, en cas d’abus.
A mon humble avis, voir un film au cinéma est tellement rare que pour moi cela ne risque pas de poser problème. Si et seulement si les parents respectent les ages minimum (les salles ne contrôlent pas toujours bien…)
“Voir la télé en solitaire VS voir en famille” et bien… à partir du moment où la famille à les yeux rivé sur l’écran et ne communique pas (ce qui est je le crains souvent le cas… le pouvoir hypnotisant des écrans), cela revient un peu au même. En plus, est-ce que ce sera un film adapté au plus jeune enfant, ou plutôt un film qui plaît d’avantage aux parents. Non je préfère conseiller de fixer une durée réduite d’écran, d’en informer clairement l’enfant pour éviter la frustration et favoriser l’autonomie (par exemple : regarder 2 épisodes d’un dessin animé puis éteindre).
Concernant le terme digital (anglais) ou numérique (français), cela regroupe des domaines plus larges que les seuls “écrans” : audio (musique, histoires lues, sons d’animaux, etc.), tactile, une manière d’encoder et stocker des données, etc.
Le problème à mes yeux et de mon expérience vient surtout des écrans. Au contraire, je conseille fortement aux parents de laisser leur enfant écouter des comptines, histoires, … tant qu’il n’y a pas de vidéos Cela oblige l’enfant à écouter, comprendre, mémoriser, se fabriquer ses propres images mentales.
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