Je lance un S.O.S. : mes petits-enfants, qui adoraient lire et entendre lire, sont en train de s’éloigner (le mot est faible, je devrais dire se dégoûter) de la lecture … parce que des enseignants, au mieux incompétents, au pire “sadiques”, n’ont rien trouvé de mieux que de les OBLIGER à lire au moins 1 livre (choisi par l’enseignant, bien sûr) par mois !!! prise de pitié (et de compassion) j’ai proposé à ma petite fille (9 ans) de lire avec elle : le livre lui a beaucoup plu… évidemment, lu en alternance avec un adulte (qui lui explique les mots (nombreux) qu’elle ne comprend pas…ça change tout !
Quant à mon petit-fils, (9 ans aussi), il me dit tout de suite :"ah, non, Mamie, la lecture c’est à l’école !"
Ma dernière petite fille (6 ans) , accablée par la liste des devoirs et leçons, me dit : "de toutes façons, Mamie, je suis nulle !"
Enseignante moi-même (à la retraite, mais avec de merveilleux souvenirs de ma carrière en maternelle) j’avais déjà découvert, et expérimenté (empiriquement), les théories de C.Alvarez : nous avions mis en place une évaluation des “réussites” de l’enfant…
Je me disais qu’avec le temps, les pédagogies auraient évolué …dans le bon sens… Triste constat : on continue à “empêcher” les enfants d’apprendre en les écoeurant, en les stressant, en les angoissant : "si je ne fais pas mes devoirs…,?"
Mais, Mesdames, Messieurs les enseignants, ne croyez-vous pas que, lorsque nous retrouvons nos enfants, petits-enfants, ils n’ont pas des merveilles à faire, à découvrir, à entendre, à VIVRE, qui sont des millions de fois plus intéressants que de réviser des notions qui devraient être acquises PENDANT le temps scolaire ?
Une Mamie en colère
Les devoirs a la maison
Bonsoir,
j’entends bien votre colère et je fais partie des enseignantes qui la partagent quand a contrario je me retrouve face à des parents qui me reprochent de ne pas donner de devoirs à leur enfant et m’accusent de les obliger à le faire à ma place
J’ai beau essayer de leur expliquer que leur enfant travaille bien suffisamment en classe et qu’il n’a donc pas besoin de le refaire à la maison la seule chose que j’entends en retour ce sont des réflexions du type "ah ben bravo, ce n’est pas comme ça que vous allez les préparer au collège !"
Je reste cependant optimiste et me dis que les mentalités vont continuer de changer. Nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir laisser nos enfants être des enfants libres et heureux d’apprendre et de découvrir la vie à leur rythme.
Je n’ai aucune réponse à vous donner si ce n’est vous dire de continuer à faire ce que vous faites sans aucun doute déjà, rassurer et encourager vos petits enfants et leur faire découvrir la beauté de la vie lorsqu’ils viennent vous voir, comme le font mes parents avec mes enfants
Lors de la rédaction de notre projet d’école le sujet a été abordé en équipe lorsqu’une collègue du CM1-CM2 a déclaré que pour certains enfants les devoirs n’étaient jamais faits et qu’il y avait même des parents qui avaient ouvertement annoncé à la réunion de rentrée qu’ils ne le seraient jamais parce qu’ils étaient contre. Ça commençait à partir dans le registre “les parents inconscients…” lorsque je me suis positionnée contre les devoirs en tant qu’ils surchargent la journée de l’enfant et qu’ils creusent les inégalités sociales entre les enfants qui peuvent être accompagnés par leur famille et ceux qui ne le peuvent pas. Mes arguments ont été entendus, et j’ai entendu ceux de mes collègues qui disaient qu’il fallait préparer les enfants au collège. C’est marrant quand même ce truc qui nous prend la tête, à savoir ; préparer les enfants à souffrir à nos côtés avant de les envoyer souffrir ailleurs (certains CP traditionnels non respectueux du rythme de l’enfant en ce qui nous concerne, collège pour les cycle 3…). Lors du premier conseil d’école, auquel assistait notre IEN, la question des devoirs fut abordée et j’ai, après quelques circonvolutions, dit clairement que nous avions débattu du sujet entre maîtresses et que je pensais que cela creusait les inégalités entre enfants mais que j’avais entendu les arguments de mes collègues concernant la préparation au collège et que je demandais aux parents d’y réfléchir. L’IEN est intervenu en disant qu’elle était d’accord avec moi (pourvu que ça dure…), que ce qui se travaillait dans les devoirs devait se travailler en classe et que le collège dont nous dépendons était en réflexion pour aménager des temps pour cela dans le parcours de chaque enfant. Et si ça devenait la réalité un jour ?
Quant à ce livre mensuel imposé aux enfants d’une classe, cela me fait penser à la problématique de mon dossier professionnel pour mon oral du concours à savoir ; “en quoi l’école est elle responsable de la perte du plaisir de lire chez les enfants”. Je suis à la fois inconsciente et taquine…J’ai eu un oral très éprouvant, mais je ne regrette pas puisque j’ai survécu. Dommage que nos chemins ne se soient pas croisés à l’époque, je vous aurais demandé votre témoignage…
Un brin provocatrice même non??
J’adore ton sujet de dossier professionnel!! Au moins il y a des choses à dire!
Vaste débat que celui-ci.
Aux parents qui réclament des devoirs, j’ai l’habitude de leur demander si leur patron leur en donnait aussi ou qu’ils avaient le droit, eux, de profiter de leur soirée en famille … parfois ça fait du bien de se mettre en face des réalités …
Et accessoirement, les devoirs écrits sont bel et bien interdit à l’élémentaire.
On nous dit qu’il faut préparer les enfants au collège ? je veux bien entendre cet argument pour des CM2 (encore que) mais pas pour les petites classes.
Demande-t-on aux professeurs du collège de faire passer des épreuves pour préparer au BAC ? non, on laisse aux élèves le temps de faire ce qu’ils doivent faire à l’âge qu’ils ont.
Cessons de nous laisser diriger par les attentes des enseignants des classes supérieures, et laissons le stress pour plus tard.
Et puis avec un peu de chance, la révolution que nous sommes en train de mener fera tellement bouger les choses que quand nos élèves arriverons à ce stade, les “devoirs” n’existerons plus non plus au collège
Bonjour mamie Jannig,
Je me délecte de votre message qui me fait sourire car vos mots font écho à des émotions que je ressens chaque jour. Nous sommes tous ici dans la même révolte.
Ne vous inquiétez pas, nous essayons de faire changer les choses.
Pour me part, je réagis de façon très ferme lorsque mes collègues donnent des leçons à apprendre. Je ne me gène pas pour dire que c’est à l’école que l’on doit apprendre à apprendre. Je leur dis que j’ai vu de mes propres yeux des enfants recevoir des claques à la maison quand ils ne savaient pas leur poésie ou accrochaient sur des mots de lecture. Je leur fais part de mon propre désarroi quand je vois ma petite dernière arrivée avec une leçon de géographie de 4 pages et qui ne sait pas définir les mots du titre. Je leur dis que je passais plus de 1h par jour pour reprendre avec elle chacune de ses leçons photocopiées au lieu de préparer un gâteau au chocolat ou de jouer à un jeu.
Aujourd’hui, mes 2 dernières filles arrivent à 18h00 le soir, et font leurs leçons jusqu’à la douche… Elles ne font plus qu’une activité extra scolaire car elles ne pouvaient suivre le rythme. Je vois des collégiens et lycéens descendre du bus avec un cartable plein à la tombée de la nuit… Et leur journée n’est pas fini. C’est juste… abjecte.
Pour ma part, je continue le combat, j’échange avec mes enfants, mes collègues et les parents. Je ne tiens pas à contribuer à former une génération qui ne vivra que pour le travail mais à éveiller des esprits qui pourront vivre leurs rêves et non pas rêver de leur vie.
Continuer à vous occupez aussi tendrement de vos petits enfants. Ils ont de la chance d’avoir une mamie comme vous.
Bonjour à toutes (tous ?)
Cela me met du baume au coeur de voir vos réactions. Surtout, je me remets à croire à une école plus épanouissante pour nos enfants; plus intelligente (plus efficace aussi); il n’y aura peut-être plus (dans un avenir que je souhaite proche) de "chagrin d’école"
Merci et bon courage
Dans les collèges, on s’efforce de convaincre tout le monde que les notes peuvent disparaître. Nous n’en sommes souvent qu’à des expérimentations, mais elles tendent à devenir la règle. Dans mon collège, nous avions une sixième sans note l’année dernière, deux cette année, et avec la réforme, c’est tout le collège (tous les collègues en fait) qui commence à changer. La direction nous pousse dans ce sens, aucune obligation de mettre des notes.
Pourtant, en liaison école-collège, nous apprenons que les collègues de CM2 notent leurs élèves pour les préparer à arriver chez nous! Quelle déception!
Le problème est le même pour les devoirs. Nous entamons une réflexion sur l’utilité des devoirs, cherchons à convaincre les collègues de collège de leur inutilité (leur nocivité?), puis, nous apprenons que les collègues de CM en mettent pour préparer les élèves au collège.
Les choses avancent, mais parfois, ça tourne quand même un peu en rond…
D’où l’utilité de se concerter entre le CM2 et la sixième. Avez-vous des réunions de prévues avec les enseignants du primaire ?
Oui! On a beaucoup de chance! Trois jours entiers cette année (en plus des réunions le soir)! C’est d’ailleurs grâce à ces temps de réunion que nous pouvons voir nos incohérences et travailler dessus.
Bonjour @Perrine2,
Cela me réjouit de voir des professeurs sur ce site. J’ai pu rencontré de superbes profs dans le collège de ma fille.
J’ai demandé un entretien car ma grande (en 4ème) n’arrivait pas à gérer sa nouvelle grande angoisse : les évaluations et les notes. Et elle commençait à stresser pour le brevet . Des larmes coulaient régulièrement de ses yeux sans qu’elle puisse véritablement les expliquer
J’avais beau m’évertuer à lui faire comprendre que ce n’était pas le plus important, rien n’y faisait
"C’est quand même par rapport à ces notes que l’on juge notre travail et que l’on nous juge." me rétorquait-elle à chaque fois.
Je lui ai alors proposé d’aller voir sa professeur principale pour en discuter et de voir comment ils pouvaient l’aider à gérer ce “véritable stress”.
Elle n’a aucune difficulté et trouve même les devoirs “trop” facile.
Sa professeur a été très réceptive et a veillé à prévenir les professeurs, merci.
Elle a essayé de nous faire comprendre qu’aujourd’hui, il n’y avait pas que les notes et que le parcours scolaire prenait une place prioritaire. Comme j’aimerai y croire
En attendant, ma fille gère mieux tout cela, merci à ses professeurs.
Je pense que les parents ont un poids dans cette marche vers une école plus humaine. Il ne faut pas hésiter à leur faire part de la souffrance de nos enfants.
Je suis bien d’accord avec vous. Malheureusement ca reste difficile a faire comprendre aux parents. Certains leur font faire des devoirs alors que je n’en donne pas!!! Il faudra du temps pour faire changer les mentalites en France. Mais nous sommes sur la bonne voie.
Caroline
bonjour,
pour ma part, je rappelle tout simplement aux parents que les devoirs écrits sont interdits depuis 1956!!
Je leur en veux tellement aux devoirs !!!
Je viens de passer une semaine avec 3 enfants, que je n’avais pas vu depuis longtemps, on était super heureux de se retrouver, et le premier jour on a fait plein de projets pour la semaine…
Et finalement…bah on a passé les soirées à faire des devoirs ( 3 enfants, temps de devoir multiplié par 3 !), et on n’a presque rien fait d’autre…parce qu’en plus il fallait se coucher tôt car école le lendemain !
Quelle vie…
J’ai l’impression qu’il y a un double mouvement, celui que l’on perçoit sur ce forum et celui qui tire l’élastique de l’autre côté ! Je n’ai jamais eu autant de devoirs à faire que ces trois enfants…
C’est sûr que dans l’enseignement, on trouve de tout, comme dans tous les métiers!!
Mais quand ça touche nos enfants…on explose!!
Mon petit garçon n’a pas encore l’âge d’aller à l’école, et le jour où il aura une enseignante dont je n’approuve pas la façon de faire…dur dur!
Le dialogue parent-enseignant est compliqué des deux côtés… En tant que parent, on veut dire à l’enseignant de lire les nouvelles recherches, de changer sa façon de faire… En tant qu’enseignant, on veut dire aux parents de coucher leurs enfants tôt, de supprimer les écrans…
Dans un cas comme dans l’autre, on se dit parfois que ce n’est pas à nous de dire à l’autre ce qu’il doit faire. Cela peut s’appeler la liberté pédagogique, la liberté d’éducation… En revanche, de très bons sophrologues ou coatch en communication ou médiateur apprennent aux gens à dire ce qu’on pense sans froisser personne…
Je crois que plutôt que de s’énerver dans son coin ou sur un forum, il faut essayer de dialoguer poliment. La technique du sandwich est très efficace! “une chose positive”, “le truc à faire passer”, une chose positive". Ca marche, ou pas! Dans le cas des devoirs, état donné que la loi est du côté des parents, si la méthode polie ne marche pas, vous pouvez toujours dire gentiment que les devoirs étant interdits votre enfant ne les fera pas. Mieux, vous pouvez contacter les parents d’élèves. A plusieurs, le poids est plus important. Vous pouvez aussi demander à l’inspecteur de faire un rappel aux enseignants sur ce sujet.
Quoi qu’il en soit, bon courage à toutes et tous ceux qui passent des heures à faire les devoirs, j’espère que quand mon fils entrera à l’école, il n’en aura pas…!!
juliette
Bonsoir,
En tant que maman je rêverais aussi qu’il n’y ait pas de devoirs. Mais ce sont seulement les devoirs écrits qui sont interdits, pas les leçons orales. Donc si votre enfant a des devoirs qui ne nécessitent pas d’écrire, vous ne pouvez pas vraiment invoquer la loi.
Et tout dépend aussi des devoirs que donne l’enseignant : cette année mon fils a des devoirs écrits alors que l’année dernière ce n’était que de l’oral, mais ils sont beaucoup plus intéressants (faire des recherches etc) et du coup faits beaucoup plus facilement.
Vous connaissez le livre d’Audren, Bizarre, Bizarre?
C’est une histoire, pour enfants, et le maître donne comme devoir : " pour mardi, apporter une bizarrerie". Le petit garçon cherche partout chez lui mais il trouve que tout est désespérément normal…je ne vous dis pas ce qu’il va apporter…
Pas de devoir, c’est bien aussi, mais des devoirs bizarres, cela peut être vraiment sympa !;o)
Ah les devoirs, ce moment fabuleux qui me transforme en tortionnaire contre mon gré. Quand le retour à la maison devrait nous faire recharger nos réservoirs affectifs et qu’on passe notre temps en râlant chacun de notre côté. Fiston a 6 ans, il est en CE1, un soir de la semaine dernière, il avait un énorme coloriage magique (équivalent à une vingtaine d’additions à 3 nombres), 2 exercices de math, de la lecture, une poésie à apprendre et une leçon d’histoire. Sauf que je ne suis pas maman au foyer, fiston va aux TAP jusqu’à 17h30 (et parfois à la garderie), il y a un petit frère, le bain, le repas à gérer.
Malheureusement je n’ose pas me confronter à la maîtresse à ce sujet, mon fils ayant sauté le CP, je sais qu’on va me rétorquer que ce sont sa jeunesse et son manque d’expérience lui rendent les devoirs difficiles alors qu’il le dit simplement “maman j’ai déjà travaillé toute la journée, pourquoi je dois le faire aussi le soir ? quand est-ce que je joue ?”.
Ici j’ai pris rendez vous avec l’enseignant dans mon fils.
Des mots à apprendre. Au début on les épelait mais en l’absence de traces écrites, il a été retenu pendant la recréation pour copier ses mots. J’ai évoqué ce point en réunion de rentrée mais la trace écrite est son seul moyen de vérifier si les devoirs ont été faits…
Des leçons à revoir, revoir, revoir… Souvent les mêmes. J’ai l’impression que cette année de CE2 est une perte de temps car ils ne font que revoir les notions de CE1.
Bref j’ai besoin de faire un point sur l’intérêt réel des devoirs car là, pour nous, ça ne sert à rien…