Manque d'élan


#22

Bonjour,
c’est vrai que les lettres rugueuses… que c’est fastidieux!! (même pour nous!!)
(Je suis bien d’accord qu’en GS il est déjà presque trop tard)
Pour certains GS récalcitrants, je leur propose de jouer 2 par 2 au traçage des lettres rugueuses dans le dos, ça en motive certains.
Concernant les dictées muettes, je les propose aussi rapidement, dès qu’ils connaissent 6 lettres rugueuses (lac, os…), et j’essaie de passer rapidement à la boite à objets et aux mots à scotcher. Chez moi c’est cette activité qui a le plus de succès, du coup je leur propose même s’ils ne connaissent pas toutes les lettres et dès qu’on rencontre une lettre inconnue et bien on l’apprend à ce moment là.
Malgré cela cette année j’ai encore 3 GS sur 10 qui ne sont pas encore “entrés dans la lecture”… et qui semblent ne pas du tout en avoir envie… (par contre ils connaissent bien les alphas et les sons).
Pour ce qui est des présentations d’activités, j’ai bien sûr mon petit papier avec ce que je voudrais présenter et à qui (essentiellement des activités de maths et de langage) mais c’est toujours au libre choix de l’enfant: si l’activité que je lui soumets ne le tente pas je lui présente ce dont il a envie (je lui reproposerai l’autre plus tard) Il y a ainsi dans la classe une grande émulation. Personnellement, je trouve que plus on lâche, plus ils apprennent! Mais c’est un long chemin pour nous!!
Et ce qui fonctionne bien et que je ne fais pas assez c’est de reprendre en collectif ce qui a été vu dans la matinée ( Baptiste, peux-tu venir montrer les 3 nouveaux sons que tu as appris aujourd’hui? Maëlle peux-tu venir montrer le nombre 13 sur la bande des nombres…)
Voilà, j’espère avoir un peu aidé!


#23

Merci Greg pour le partage de ton expérience, c’est très inspirant ! Je vais d’ailleurs potasser le sujet des alphas…


#24

Oui, je suis d’accord sur le lien lecture-compréhension, hypothèses, etc.
J’ai acheté les fichiers de lecture Freinet que je vais tester en classe pour travailler les hypothèses.
L’activité des billets d’ordres, où l’enfant lit une instruction de type “Va à la porte” avant de la faire, travaille bien la compréhension aussi.
Mais effectivement, je pense que ça ne suffit pas et la lecture par voie directe m’intéresse.
Je suis d’accord aussi sur ce que tu dis que cette pédagogie n’existe pas, qu’elle s’invente tous les jours dans nos classes et qu’on n’est formé à aucune pédagogie. Ce que je veux dire, c’est qu’à l’IUFM/ESPE on a été formatés à la pédagogie traditionnelle et que, même si nous ne la maîtrisons pas pour autant, elle nous “habite” et fait que dans un premier temps il est difficile de changer de paradigme quand on se tourne vers une pédagogie qui individualise plus.


#25

Bonsoir,
Pour les lettres rugueuses je ne sais plus qui avait donné l’idée sur le forum des boites : 3 graphèmes par boite et des petits objets à classer en fonction de leur son d’attaque (le er1, le 2ème ou le 3ème). Mes élèves sont nettement plus motivés cette année grâce aux petits objets. Et j’essaie aussi une à deux fois par semaine en début d’après-midi de prendre une boite de manière collective : je présente les 3 sons puis chacun vient choisir un objet à poser sous le graphème correspondant au son d’attaque.
Et si vraiment je sens qu’ils commencent à se lasser au bout de la 3ème ou 4ème boite et bien … on commence tranquillement les mots à encoder avec les lettres mobiles (sac, bus, as …) avec un fort étayage pour continuer à apprendre les sons.
Bon, en même temps je n’ai que des PS MS donc moins stressée par l’apprentissage de la lecture ! :wink:


#26

““greg_ber2 mars courageg
Pourrais-tu nous faire une petite vidéo pour nous montrer comment mener une séance de lecture par voie directe? Car ça m’intéresse, mais pour moi ça reste flou et je ne aurais pas par où commencer.””

Bonjour, voici des vidéos prises sur 2 séances, dans 2 classes différentes.
j’ai numéroté les 6 premières dans l’ordre chronologique.

Elles représentent les actions qui constituent l’action experte du lecteur.
Les autres sont complémentaires et mettent en relief le rôle de l’enseignant facilitateur.

Les séances de lecture sont quotidiennes.
Ces séances n’excluent pas les activités d’écriture libre, de décodage systématique, d’encodage systématique et d’entrainement à la phonologie qui sont elles aussi quotidiennes.

A votre disposition pour toute info ou précision ou détail ou…
CG

https://drive.google.com/drive/folders/1YiALHEYi9sfVzw7C1rgDrfVtQWEdvFMn?usp=sharing


#27

Merci pour ce partage. Je vais m’en inspirer et m’y mettre. Quelques petites questions cependant sur les outils…
Quels outils mets-tu en place à l’issue des séances? J’ai vu que tu recopiais sur ces petites fiches vertes les textes déjà rencontrés. Tu sembles aussi faire des fiches vocabulaire avec les mots rencontrés au cours de ces séances. Y a-t-il d’autres outils? A un moment, tu sors une étiquette-mot qui correspond à l’histoire de Ludovic selon ce que j’ai cru entendre… mais c’est quoi cette histoire? Où as-tu trouvé ces supports?
A bientôt,
Grégory


#28

Bonjour,ces questions demandent de mettre les réponses en ordre. Je prends le temps de le faire et je mets en ligne!
cg


#29

Bonjour,
Les séances de lecture sont basées sur la lecture de pages de textes existants, réels, INCONNUS des enfants.
Je ne présente qu’une page par séance, réécrite au tableau ou sur une feuille de papier pour qu’elle soit lisible de plus loin, mais la page réelle est présentée ensuite, ou avant, selon l’objectif.
Les textes sont ensuite à disposition des enfants sous 2 formes, pour les aider dans leurs textes libres, leurs « révision » et leurs plaisirs de lire.
Les 2 formes :
Recopiés et affichés
Recopiés et insérés dans un lutin ou deux.
Autre outil pour la lecture directe : un dico de « cartes mots » sortis des textes.
Ainsi, on fait appel au réseau de mémorisation de chacun :
Enseignante« tu penses qu’il y a écrit oiseau. Qui sait où on peut vérifier ?
Elève _ nous avons lu « oiseau » dans l’histoire de Ludovic
_Enseignante Vérifions ! »
Et on cherche dans le dico, ou dans le texte affiché (ici, dans le dico)
(L’histoire de Ludovic est un texte lus auparavant.)

Cette organisation marche très bien car elle permet aux enfants qui n’ont pas démarré par la phono de démarrer avec une posture de lecteur, de chercheur, et de participer à la découverte d’un texte même si ils ne trouvent qu’un « tout petit rien »
Ces séances ne sont pas pour les enfants lecteurs car elles ont pour objectif, entre autres, de désacraliser l’action de lire, de se dégager de la pensée magique, de couper l’herbe sous le pied de l’attentisme:
(exemple :Je ne sais pas encore lire, mais E. elle le sait.)
Les enfants qui savent lire une petite phrase ou un petit texte ne participent pas. Ceux qui déchiffrent, par contre, tirent grand profit de cette action intelligente sur le texte.
L’astuce de préparation qui permet au plaisir de faire boule de neige et à l’élan de s’installer : Choisir des textes dont le vocabulaire se superpose à celui des autres textes, tout en en apportant du nouveau. Ce tuilage préserve la sécurité et permet de réussir, ce qui donne envie de savoir déchiffrer plus de mots.
Bref, vous comprenez que je pars du principe que le texte donne envie de lire, et non du principe que quand on sait déchiffrer, on a le droit aux textes.
A votre disposition pour tout complément ou toute aide « technique »
cg


#30

Une idée forte de mon attitude : certes, les enfants doivent finir par décoder et encoder, mais, ils doivent aussi savoir à quoi sert de lire (anciennement lecture fonctionnelle), et avoir le modèle d’un “lecteur lisant”(donc voir la maitresse lire pour elle, dans une posture “démonstrative”) et apprendre l’attitude et le cheminement du lecteur (ce que je fais sans enjeu avec les textes proposés chaque jour).