Non au découpage en syllabes


#21

Je comprends … vous semblez si motivée que je suis sûre que vous finirez par faire passer le message .
Et puis , c’est vrai , avec le temps les résultats parleront d’eux mêmes .
C’est ça qui compte !
Moi j’aime l’enthousiasme dont vous faites tous preuve ici :blush:


#22

Nous avons débattu avec les collègues autour de “nommer ou non les lettres”…et la collègue de CE1, depuis que nous en avons parlé, se rend comte que de nombreux enfants, au moment d’encoder l’écrit, ont de problèmes liés au nom des lettres justement: par exemple ils écrivent Vlo au lieu de vélo…
Nous sommes par contre d’accord pour dire que ça sert ensuite, une fois que l’encodage est acquis…
Nous espérons donc vraiment que ça sera plus facile les années suivantes…maintenant que la collègue de GS/CP et moi (TPS PS MS) nous donnons le son des lettres en priorité!


#23

Les choses bougent !!! :slight_smile:


#24

Bonjour

On peut intégrer les deux au fur et à mesure sans que ce soit problématique ou en confusion.
Je vois M et J’entends “mmmmm” je le fais en général avec les étiquettes de la lettre, du son et de l’ alpha. Avec d’autres enfants en fonction de leur mémorisation se peut être avec les cubes de bois. En fait l’enfant choisi car il connait mon placard à Outils :wink:
En ce moment je prépare la fabrication des lettres rugueuses. Je n’ai pas trop de petit en soutien c’est plus des CE2 et Troisième cycle (ici c’est CM1/CM2 et 6 ème).
Je trouve cet échange très constructif ça nous permet de pousser notre réflexion autrement.
Bonne journée.


#25

ce matin j’ai pensé à ce sujet…ma binôme qui me dit “mais les syllabes c’est super important, toutes les méthodes de lectures sont faites avec ça…” …elle ne comprend pas que cela peut induire les enfants en confusion au moment de la lecture, que les syllabes ne sont pas “naturelles” pour l’apprentissage de la lecture…bref…


#26

Je rebondis sur la surdité: l’une de mes patientes est sourde (implant) et le passage par les phonèmes grâce à la LPC pratiquée +++ a été très bénéfique. Cela l’a débloquée pour la lecture, la transcription phono graphémique (et bien sûr la lecture labiale :wink: ). Pas de syllabe à l’horizon (peut-être à l’école). Elle suit un cursus normal en 6e. Maintenant comme tu le dis @sylcha elle développe son stock orthographique grâce à l’épellation endroit envers: donc besoin des lettres.


#27

0ui @lunette , le LPC est un outil précieux !
On peut coder des phonèmes isolés si on le désire pour un travail précis , même si , bien sûr , ce sont des syllabes au sein des mots qu’on code dans le flux de la parole , en combinant configuration manuelle pour le son consonantique et position par rapport au visage pour le son vocalique ( et , bien sur , pour la syllabe inversée , les deux phonèmes ne sont plus fusionnés mais s’enchaînent dans le temps ) .
J’imagine que pour les non initiés ça paraît un peu compliqué décrit comme ça avec des mots , mais c’est vraiment fluide et simple .
Et l’opposition phonème / syllabe n’est plus un problème puisque les deux sont apparents : dans les mots , certaines syllabes sont bel & bien constituées d’un seul son ( /a/nimal ---- clef du phonème /a/), d’autres deux : a/ni/mal----clefs fusionnées de /n/ et /i/ , d’autres trois : ani/mal/---- clefs fusionnés /m/+/a/ puis /l/ et même quatre : /krwa/crois ---- /k/ puis /r/ puis /w/ fusionné avec /a/, /kwèt/couette ---- /k/ puis /w/ fusionné à /è/ puis /t/…). Tous ces enchaînements et fusions se font bien sûr de façon rapide et souple , exactement comme on parle .
Ainsi , grâce au LPC , on est amené tout naturellement à faire prendre conscience à l’enfant des deux niveaux , phonétique et syllabique , et ça se fait très facilement puisque les gestes faits ou vus accompagnent ces différentes unités .
Je travaille dans un centre de rééducations où nous acceillons des sourds appareillés soit par prothèses classiques soit par implant cochléaire . Ils bénéficient pleinement de ce code phonétique qui est une aide géniale à la très difficile lecture labiale .
Ainsi , le moindre petit mot ( préposition , déterminant , etc), les terminaisons verbales , bref , le moindre son , tout est codé visuellement et l’acquisition du langage en est d’autant facilitée .
De plus cet entraînement phono fait d’eux généralement de bons lecteurs-déchiffreurs . ( je ne parle pas du problème de compréhension qui reste souvent aigü du fait des difficiltés lexicales et syntaxiques …).
Par voie de conséquence , en dehors de la surdité , lorsque j’ai en charge un enfant dyslexique , j’utilise le LPC ( sans systématiser l’apprentissage de toutes les clefs) pour faciliter le travail de la conscience phono et c’est d’une grande aide pour acquérir et automatiser la correspondance grapho-phonémique .


#28

Mon fils est en MS dans une classe de type “traditionnel” et il commence à travailler sur la syllabe …
La démarche de Céline m’ayant paru comme une évidence, je me suis dit qu’en parallèle, je lui ferai des petits jeux phonologiques et graphiques comme décris dans “les lois naturelles de l’enfant”.
J’espère ne pas l’embrouiller mais pour l’instant, il adore!


#29

Pour ma part, je travaille les sons dans ma classe, mais en dernière période je vais intégrer les syllabes au moins pour les grands (voire les moyens s’ils sont bien avancés), car je trouve au contraire que c’est bien pratique pour apprendre à lire. L’enfant associe les sons au sein de chaque syllabe. Mon fils est en CP et il a des difficultés à déchiffrer les mots (de grandes difficultés à cause du nom des lettres d’ailleurs qui lui ont été appris au lieu des sons! grrrrrrrr!!). Pour que ce soit plus facile pour lui, je lui fais découper en syllabes. Je trouve aussi que c’est utile dans l’apprentissage de l’orthographe par la suite… Par contre moi j’aime bien les jeux tout simples comme taper les syllabes… Tout ce qui est verlan et autre, je ne suis pas fan, je trouve que c’est difficile.


#30

Je crois qu’à partir du moment où l’enfant est capable d’isoler les phonèmes, ce n’est plus si gênant de travailler sur la syllabe. Je vois bien que quand les apprentis-lecteurs hésitent sur un mot, je m’assure d’abord qu’ils connaissent bien toutes les graphies de ce mot, et si ils n’arrivent pas à faire la fusion, je leur isole les groupes de lettres syllabe par syllabe, et ça les aide beaucoup.
Ce n’est donc pas dans les exercices de lecture que la syllabe est gênante, mais dans le travail phonémique qui précède la lecture. La nuance est de taille ! Je ne parle pas de la syllabe avant d’aborder la lecture, ensuite elle devient un outil intéressant. Et bien sûr je n’aborde pas la lecture avant que la notion de phonème soit clairement acquise par l’enfant.


#31

Sur ce sujet, j’ai pu observer ma fille qui est en ms et un peu mon"cobaye" :stuck_out_tongue_winking_eye:Quand elle a commencé à s’intéresser aux lettres, je découvrais cette approche : on lui a donc déjà donné le nom de quelques lettres, puis rectification, les sons. Elle peut maintenant coder certains mots. En classe elle a entendu les gs travailler les syllabes, elle découpe maintenant les mots en syllabes ( a l’oral). En parallèle elle a découvert les jeux de rébus et charades et elle adore ça. Je trouve que ce travail des syllabes l’aide dans sa mémoire de travail car elle peut décomposer le mot et s’atteler qu’à un petit morceau, la tâche paraît ainsi plus facile je pense. Elle se lance maintenant dans le déchiffrage et au lieu d’avoir juste une succession de sons, elle peut garder en mémoire des syllabes et rattacher les morceaux plus facilement. Exemple avec lavabo ou elle aurait lu: llll aaa vvvv aaaa et se serait sûrement découragée, elle lit llll aaa, la, vvvv aaa, va, bbb ooo, bo, la va bo. Enfin pour l’instant elle a besoin de nous pour lui servir de mémoire. Bref je pense que la syllabe peut aussi avoir un intérêt dans la lecture pour la mémoire à court terme.


#32

@Leila81 , je fais les mêmes observations que toi ! La syllabe oui, bien sûr, pourquoi pas… Une fois les phonèmes bien analysés, une fois que l’enfant encode, entre dans la lecture et maîtrise la combinatoire (fusion de plusieurs phonèmes, le fameux bbb-aaa…ba!)
Quand à mon petit cobaye à moi (MS également :stuck_out_tongue_winking_eye:) elle n’a jamais entendu parler des syllabes, et sa maîtresse est dans la même démarche que nous… pour “lavabo” elle arrive donc à dire “lllaaavvvaaabooo… lavabo!” et n’a pas besoin d’aide pour mettre en mémoire des syllabes successivement lues (cela représente une surcharge inutile, quand on parvient à combiner!) elle en est à l’automatisation de la lecture, décrite par Céline lors de la conférence, et c’est un régal au quotidien à observer! :smiley:quelle détermination incroyable les traverse alors! :hushed:


#33

Tout le problème est bien là, précisément.
En analysant les phonèmes, l’enfant ne lit pas “llll aaa vvvv aaaa”. Il lit : " lllll, laaaaa, lavvvvv, lavaaaa, lavabbbbb, lavabo". Puis très rapidement il lit directement les mots en liant les sons au fur et à mesure qu’il les decode. Ainsi la difficulté de la mémorisation n’existe pas.


#34

Moi aussi je m’inquiète des évaluations du médecin scolaire ( elles ont lieu en janvier) concernant les syllabes, j’espère que cela ne va pas traumatiser mes élèves!!!


#35

14 messages ont été envoyés vers un nouveau sujet : Mettre en place les activités de lecture à la maison


#39

oh non, c’est surtout la maîtresse que ça “traumatise”/“énerve” :angry:
s’entendre dire que c’est alarmant, que telle élève n’obtient que le score 3/24… ALORS QU’ELLE SAIT LIRE !!! les élèves, ils retiennent surtout le moment du test visuel et celui de l’audition ! heureusement… :smirk:


#40

Je m’interroge sur l’introduction en GS du découpage des mots en syllabes en cette fin d’année. Mes 5 GS savent découper un mot en phonèmes, encoder un mot avec l’alphabet mobile (avec encore un peu d’aide parfois pour 1 ou 2 élèves) et lire les pochettes de lecture. Ils n’en sont pas cependant à la lecture de consignes ou d’albums. Je pensais introduire désormais le découpage des mots en syllabes, car je pense que cela peut aussi aider à décoder et encoder des mots un peu longs sur lesquels ils peuvent buter. Toutefois, quand je leur demande de décomposer en syllabes, ils font tous une décomposition en phonèmes. J’ai peur que s’ils automatisent la décomposition en syllabes, ils aient des difficultés ensuite à décomposer en phonèmes (alors qu’ils savent le faire aujourd’hui). Qu’en pensez vous ?


#41

Bonjour

Je me pose moi aussi la question de “l’ordre institutionnel de la progression de phonologie”, et le sens naturel du phonème/graphème à l’encodage et décodage… J’ai peur d’être “hors programme”, de me faire reprocher par les collègues de CP les manques ou au contraire que mes élèves sachent lire.
Avez-vous des retours sur vos GS lecteurs qui sont rentrés en CP? Connaissaient -ils tous le nom des lettres? Quel est le retour des enseignants? Le point de vue de vos inspecteurs?


#42

Bonsoir a2po,

Je comprends ton questionnement, j’ai déjà posté à ce sujet, et je suis malgré tout régulièrement assaillie de doute sur le regard et la réaction des autres! (La collègue de CP, la collègue qui a le même niveau, celle de GS qui va récupérer mes MS qui n’auront appris que le son des lettres et pas leur nom, les parents qui pourraient me reprocher que leur enfant s’ennuie au CP à cause de moi…). A part ça , et c’est l’essentiel, mais je ne doute pas du bienfait pour les élèves! Donc je continue et on verra bien…Ils sont si motivés par les lettres rugueuses!

Mais pour raviver ces doutes, je viens d’apprendre que cette année, on relance les évaluations diagnostiques de début CP, et plus de la moitié concerne la syllabe!

http://eduscol.education.fr/cid119562/evaluation-diagnostique-en-cp.html

Je prends aussi les témoignages!