Partir ou rester dans l'EN


#1

Bonjour,

Je suis enseignante en CP dédoublé et orthopédagogue (remédiation des fonctions exécutives). PE depuis 20 ans avec une expérience de directrice de 18 ans. Je viens de faire une semaine de sensibilasation à la pédagogie Montessori que je complète avec les apports de Céline Alvarez et les neurosciences cognitives découvertes il y a plusieurs années. Et je dois avouer que j’ai l’impression de réparer alors que si nous donnions de bonnes bases dès le départ, cela serait plus facile pour tout le monde… Bref j’hésite à démissionner pour aller vers une pédagogie inspirée de Montessori des neurosciences…avec tout d’abord du soutien, des suivis orthopédagogiques, des ateliers et pourquoi pas une jour une école. J’ai perdu dans l’EN les valeurs auxquelles je crois…Qu’en pensez-vous ?


#2

Je te propose une autre solution, participer au mouvement pour enseigner en maternelle, dans une école où tu pourrais avoir muli niveaux et offrir aux jeunes élèves, une bienveillance et une pédagogie comme tu l’entends.


#3

Merci @snoope je l’ai envisagé évidemment mais ce n’est pas seulement les élèves ou la classe c’est aussi le contexte, les valeurs autour de l’enfant dans l’EN de façon générale mais aussi celles des parents…


#4

Bonsoir.
Je crois qu’on peut changer les choses de l’intérieur à notre échelle et ça m’attriste que le meilleur ne soit offert qu’aux gens qui en ont les moyens financiers. De mon côté, j’ai été inspectée, heu non, pardon , j’ai eu mon rdv de carrière, le 31 janvier. Je fonctionne à 95% en autonomie, l’inspectrice n’est pas pro-Montessori et j’ai eu de supers appréciations.On ne peut rien te dire si tu fais ton travail et qu’il n’y a pas de gros problème. Mais j’ai abandonné pour le moment l’idée d’avoir des CP, je suis en maternelle depuis 5 ans. Je cotoie des enseignants d’école Montessori et la pression est ailleurs mais elle est présente et elle peut te détourner aussi de ton objectif de bien-être pour les enfants parce que tu dois gérer les finances et ça pèse beaucoup. En plus, pour moi, ce n’est pas une question de publique ou de privée mais de personne. Tu peux te retrouver dans une école privée qui dysfonctionne parce qu’entre les valeurs rêvées pour les enfants et ce qui se passe réellement, il y a un gap et les éducateurs sont mal avec ça.
Enfin, ce n’est que mon point de vue et de toute façon, le choix doit te correspondre.Tiens nous au courant.


#5

Merci @AureliaB ce n’est pas du tout la pression qui me gêne, j’ai toujours fait ce qui me semblait juste et j’ai beaucoup cru comme toi que l’on pouvait changer de l’intérieur … il semblerait que je m’épuise…je suis d’accord avec cet aspect financier…c’est aussi la raison pour laquelle je me questionne. Ce ne sera jamais parfait ni d’un côté ni de l’autre, c’est certain…


#6

Bonjour Valérie. C’est moi qui ai du interpréter ou qui ne comprends pas : “j’ai perdu dans l’EN les valeurs auxquelles je crois” Je voulais dire que comme nous sommes libres pédagogiquement, nous pouvons garder nos valeurs. Je sais pas si j’exprime bien mon sentiment.
Mais comme je te le disais aussi, chacun voit selon ses besoins, ses possibilités, ses envies, il faut être bien où l’on est pour pouvoir donner.


#7

Bonjour
J’étais dans le même cas, dégoûté par le système, la lassitude (20 ans principalement avec des GS, je ne voulais rien d’autre). Et puis j’ai lu le livre de Céline, regardé ses vidéos très bien faites, jusqu’au mal de tête, pour finalement vomir toute ma merde pédagogique (excusez moi pour l’expression).
Depuis 3 ans, j’ai un triple niveau PS, MS et GS et je revis. Plaisir de travailler, d’aller en classe, nombreuses rencontres d’enseignantes motivées. C’est vrai que la maternelle est plus propice au changement de pratique.
Surtout un grand MERCI encore à Céline pour avoir la joie de finir ma carrière dans la gratitude et la bienveillance.
Il me semble important que tu fasses profiter de ta double expérience. Je m’éloigne de plus en plus de la pratique Montessori, pour moi obsolète sur certains points. Après la prise de conscience, il faut passer à la deuxième étape : changer ses pratiques et là c’est très dur. Bon courage.


#8

Je me retrouve totalement dans ce message.
L’a prochain , je prends les 3 niveaux pour la première fois et malgré les mots de ceux qui me mettent en garde sur les difficultés, je vais plongé dans le grand bain.


#9

Bonjour. Ma situation ressemble à la tienne avec moins d’expérience mais les mêmes doutes et les mêmes envies de quitter ce système sclérosé et sclérosant. Je suis également sur un CP à 12 en REP + et ma pratique s’inspire également des neurosciences, du travail mené par Céline, de Montessori et j’ai en plus fait en 2019 un stage “magique” aux Amanins avec Isabelle Peloux. Bref des rencontres formidables, des énergies positives qui hélas se heurtent aux réalités limitantes de l’EN. J’ai rencontré des personnes qui souhaitent créer une école et j’y pense depuis plusieurs années mais c’est vraiment très compliqué : faire payer les familles, organiser le temps périscolaire, trouver des locaux…alors que nous avons tout les moyens nécessaires dans nos écoles, dans nos communes prêtent également à s’investir. Je n’ai pas trouvé la solution et je partage l’avis que cela m’a l’air plus simple en maternelle qu’en élémentaire peut-être parce que nous sommes moins initiateurs de notre enseignement en élémentaire (du fait de programmes plus directifs) et sans doute chacun se laisse un peu porter par les directives sans chercher à s’investir dans la manière de les mettre en œuvres. Et pourtant c’est là que notre qualité d’enseignant se révèle dans notre manière de transmettre…Aussi le lien avec les parents il va de soi en maternelle et arrivé au primaire c’est comme si cela devenait une faute professionnelle d’accorder trop de temps aux parents ?? J’avoue que je ne me sens pas toujours à ma place mais je maintiens ma position pour les enfants…


#10

Merci à tous de vos messages très enrichissants !! Il est vrai que si je reste, me tourner vers une classe de maternelle serait un premier pas…Penser au meilleur pour soi et pour nos élèves et allier les 2. Enjeux et choix difficiles. En premier lieu, être en accord avec moi-même dans un environnement le plus acceptable possible pour ensuite leur proposer le meilleur de ce que je pourrais…Partir signifie aller vers un public socio-culturel favorisé où est l’égalité pour les autres ? Je vais donc essayer de trouver le poste le plus adapté mais là aussi c’est parcours du combattant … Ne suis-je pas déjà trop épuisée ? Je continue ma réflexion et vous tiens au courant ! Bonne continuation à tous !!


#11

Bonjour,
Je me suis aussi posée la question, à un moment où ça n’allait pas du tout, où j’étais épuisée. Suite à ton article, je ne savais pas trop comment échanger. Je suis tombée sur un blog qui m’a beaucoup intéressée, avec plein de vidéos de pratiques de classe bienveillante et autonome. J’y ai lu plein d’articles et visionné plein de vidéos. Un article peut t’intéresser en particulier: https://sijetaisunepetitesouris.wordpress.com/2019/11/22/nos-10-essentiels-pour-une-education-bienveillante/#more-935.


#12

Bonjour @mariemb,

Merci beaucoup, cet article est largement inspiré de la pédagogie Montessori…Mais du coup, bel exemple du possible dans l’EN !! Faut juste trouver la bonne école et les bons collègues …


#13

Bonjour,
Puisque tu veux commencer par le début (c’est pour ça que j’ai toujours enseigné en maternelle d’ailleurs!!), ne pourrais-tu pas devenir enseignante en ESPE?..bon, bien sûr, on perd le contact avec les enfants…à voir!
Hélène


#14

C’est un autre métier


#15

C’est une bonne idée !!! Mais Travailler avec les enfants est ce qui me porte…