Bonjour
Plusieurs GS écrivent maintenant des petites phrases avec les lettres mobiles mais ne séparent pas les mots. Lorsque je vais les voir, je fais des petits jeux pour introduire la notion de mots mais j’ai l’impression que c’est compliqué. Comment faites vous ?
Passer de l'écriture d'un mot à l'écriture d'une phrase
Avant que les enfants ne soient capable d’encoder eux-même leurs phrases, j’écris leurs textes de production d’écrit en dictée à l’adulte. Et quand j’ai fini d’écrire, je leur demande de me redire leur phrase en me montrant chaque mot avec le doigt. Ça les oblige à fractionner leur texte en mot, alors qu’au début, ce qui leur vient naturellement c’est la syllabe, ou le groupe de mot qui fait sens (il y a un terme pour ça, mais je l’ai oublié). Au début ils ont du mal, et petit à petit ils prennent l’habitude.
Quand ils sont un peu plus grands et qu’ils recopient leurs textes à l’ordinateur, j’ai l’impression que le fait d’avoir à taper sur la touche “espace” les aide aussi à matérialiser les mots.
Et quand ils écrivent des phrases tout seul je leur rappelle qu’on met un espace entre chaque mot, comme quand on montre les mots avec le doigt.
Ce n’est pas idéal, mais ça vient mieux qu’avant !
Oui! j’utilise la dictée à l’adulte aussi! mais justement, mes élèves ont tendance à fractionner en phonèmes…pas en syllabes ni en mots…
Au début je le fais devant eux. Quand j’écris leur texte, j’écris les mots les uns après les autres. Entre chaque mot je m’arrête, et je demande à l’enfant ce que je dois écrire après. Si il me donne plusieurs mots, je répète le premier, je l’écris, je dis “espace”… et ainsi de suite. A la fin je relis ce que j’ai écris en montrant chaque mot séparément, un saut de doigt par mot (sauf pour l’apostrophe, je compte un seul mot, ce n’est pas facile de couper), et je demande à l’enfant de refaire après moi. Comme je disais, au début c’est difficile, mais rapidement ils y arrivent. Quand ils n’y arrivent pas, j’abandonne et je leur propose plus tard, il ne s’agit pas de transformer le plaisir de la production d’écrit, en exercice didactique pour aborder la notion de mot.
Quelqu’un a-t-il une autre idée ???
Quand un enfant veut écrire une petite phrase, je commence par lui dessiner autant de traits que de mots sur l’ardoise. (très vite, je demande même s’il faut faire un petit, moyen ou grand trait d’après lui). Puis nous “relisons” les traits en suivant avec le doigt.
“Le petit chien a faim.” donne __ _______ ________ __ _____.
Je demande alors: où vas-tu écrire le mot “faim”? et le mot “petit”? etc… En général, au bout de 3 ou 4 séances, ce n’est plus la peine de passer par cette étape, même s’il m’arrive souvent de corriger de mauvaises segmentations. (surtout les “en train”, “quand même”, “peut-être”…) Dans le même ordre d’idée, les liaisons sont souvent source d’erreurs: un nours, on na… passer de l’oral à l’écrit demande des mois, voire des années!
Voici un sujet très intéressant !
( les groupes de mots dont vous parlez Leila sont des rhèses je pense )
Petite question en plus pour le fun :
combien de mots voyez vous dans AU ( je vais AU jardin ) ? dans DU ( je mange DU fromage ) & dans “re” DU ( il sort DU bois ) ?
Intéressant. Si j’ai bien compris il n’y a pas de définition exacte de ce qu’est un mot du coup, si? Dans l’usage courant, quand on parle de mot on pense à un mot-forme. Est-ce suffisant de se baser là dessus en classe? En maternelle? en élémentaire?
J’aime bien cette idée de tracer des traits (de différentes longueurs) pour matérialiser les mots.
Je vais essayer ! Merci pour cette idée.
Pour la dictée à l’adulte, je trouve cela très compliqué de rajouter cette contrainte.
Par contre, moi aussi en relecture je pointe les mots.
Bonjour à tous,
Pour découvrir la notion de phrase, et les mots, je m’appuie sur le travail réalisé avec les collègues de cycle 2 et 3 en grammaire dans le cadre du projet d’école. Nous nous appuyons sur l’approche manipulatoire des éditions Retz, en particulier dans l’ouvrage “Réussir son entrée en grammaire”.
Concrètement, en maternelle, je m’appuie à l’oral sur des lectures répétées d’un même album jusqu’à une forme de lecture “hachée” par des questions successives. C’est très interactif, les élèves aiment bien. _Exemple avec cet album de Ph.Corentin " C’est encore quoi? une histoire d’un quoi? d’un ogre, mais quoi? mais celle-là, elle est rigolote, elle est comment? rigolote. C’est donc qui? un ogre, un ogre comment? un gros ogre, qui fait quoi ? il revient de la chasse. Il fait quoi? il en ramène un loup, et quoi d’autre ? une petite fille, une fille comment? petite, et quoi encore? et un gâteau. Etc…" Bref, j’isole et je fais manipuler oralement des groupes de sens aux élèves.
Dans un deuxième temps, nous travaillons plus systématiquement sur la structure sujet - verbe : qu’est ce qui ? - fait quoi ? Les élèves manipulent des jeux d’étiquettes et inventent des phases plus ou moins loufoques sur cette structure. Exemple : Le roi vole. Le roi nage. Le roi tombe. Le ballon vole. Le ballon nage. Le ballon tombe. La fleur vole… Chacun regroupe une sélection de petites phrases dans un petit livre illustré.
Nous enrichissons les phases lors des séances de travail oral et lors des dictées à l’adulte, avec des question permettant d’ajouter des compléments, allonger les phrases, les rendre complexes avec des connecteurs, préciser le vocabulaire… Pour cela je demande systématiquement que l’élève répète la question ou la phrase proposée avant de l’améliorer.
En fait je me rend compte qu’il faudra que je mette tout ça bien au clair dans une fiche de préparation. A suivre…
Je suis très directe. J’explique que entre chaque mot il y a un espace. Je prends un livre voir plusieurs et je montre ce que représente un espace entre chaque mot. Ensuite j’explique une technique pour ne pas oublier l’espace en leur montrant que l on peut utiliser sa main avant d’écrire un nouveau mot en utilisant l’alphabet mobile, la main quand on l’enlève on voit l’espace bien définie. J’explique également que si on écrit sur papier alors on doit utiliser le doigt entre chaque mot car sinon la main prendrai toute la page. Je fais toujours plusieurs démonstrations et avec un peu de répétition on a des résultats.
Bonjour ,
J’ai rencontré le même “écueil”, avec des phrases dans lesquelles tout était attaché. J’ai repris un travail autour des titres des livres et l’on s’est amusé à compter les mots (attention au début ils segmentaient en sons alors je leur ai dit (rappelé) que plusieurs sons ensemble formaient un mot et qu’avec plusieurs mots on pouvait écrire des phrases , et avec plusieurs phrases des histoires : pour les repérer,on peut les entourer , on voit un espace…etc… Puis je suis passée à l’oral je disais des titres ou phrases que j’écrivais sur une ardoise et qu’ils ne voyaient pas et ils devaient compter combien de mots il y aurait d’écrits… ensuite on vérifiait … quand ils codent des phrases j’essaie de rester à côté d’eux et de bien segmenter les mots de la phrase puis je leur dit qu’ils peuvent écrire en n’oubliant pas de bien séparer les mots par des espaces…Certains commencent à bien comprendre , même si ce n’est pas parfait mais je pense que ce sera l’expérience en la matière qui créera l’habileté future…Par contre finalement je n’ai toujours pas parlé de syllabes… il va falloir que j’aborde cette notion avant le cp … Je sais qu’il y avait un album "yayaho le croqueur de mots " qui me semblait pile poil dans le thème pour aborder cela mais il n’est plus édité …si certains ont d’autres pistes , je suis preneuse…merci
Bonsoir, lorsque j’avais des GS, , chaque jour, avec la date, un enfant “racontait"par écrit sur le tableau une histoire simple tenant en une seule phrase en utilisant des images de notre imagier (pour les déterminants je faisais des étiquettes avec leur écriture et pour les pronoms comme dans, sur, sous, avec… chacun était représenté sur l’image par un rond bleu et un rectangle noir mis l’un par rapport à l’autre). Au dos des cartes il y avait l’écriture correspondant à l’image. Puis en regroupement, les autres essayaient de “lire” (deviner )l’histoire d’après les images, puis on retournait les cartes et on voyait ainsi les mots inscrits, chaque carte correspondant donc à un mot; au cours de la journée, l’enfant responsable de la phrase écrivait son"histoire” dans un petit cahier ou sur l’ordinateur et je spécifiais bien que à chaque fois qu’on changeait de carte, on laissait un espace assez grand (ou bien barre d’espace à l’ordi). Je commençais souvent par les prénoms (la plupart correspondent à un mot) et en plus j’avais des cartes"verbes" de chez lectofoto pour lesquels au dos j’avais écrit la forme à la troisième personne du singulier, ou les cartes verbes de chez ribambelle en noir et blanc, juste dessinés.
Exemple: Enzo mange une pomme
l’étiquette -prénom de Enzo +l’étiquette-image du verbe mange + l’étiquette UNE + l’étiquette-image d’une pomme
j’ai eu le même problème avec un GS. j’ai appliqué un truc trouvé dans la méthode Venot (de l’écoute des sons à la lecture) et très vite il a compris cette notion de mot et maintenant ne fait presque plus d’erreur de segmentation; elle consiste à associer le corps à l’oralisation de la phrase. je m’explique : je donne une phrase courte en associant chaque mot à un pas. et je demande de compter le nombre de pas. un pas/un mot.