Quand ça ne rentre pas


#1

J’ai un enfant dans la classe très vif et très curieux. 3 ans. Il ne connaît pas ses couleurs. Alors qu’il apprend tout assez vite, la leçon en 3 temps ne suffit pas à engrammer les noms des 3 couleurs de la première boîte. Il fait ça avec plaisir, mais ne retient pas.
Que faire? Je passe à la suivante? J’attends? J’insiste ?
Il va spontanément chercher ce travail et me le demande.


#2

Tu peux lui proposer de faire cette activité avec un autre enfant, sur deux tables éloignées, 3 couleurs sur une table, trois couleurs sur l’autre table. Un enfant qui connait les couleurs lui demande d’aller chercher une couleur précise, en montrant la couleur demandée ou juste à l’oral.


#3

Fait aussi. Beaucoup d’enthousiasme, mais beaucoup d’erreurs quand même.
Je vais voir pour lui demander d’aller chercher des objets de la classe d’une couleur montrée et nommée.


#4

Bonjour,

Si le problème se situe spécifiquement au niveau des couleurs et persiste, il s’agit peut-être d’une déficience visuel (daltonisme ou autre…).


#5

Il apparie sans difficulté donc je ne crois pas.
En fait, je crois que je vais surtout le laisser tranquille, je crois que ça viendra quand ça viendra.
C’est un enfant intelligent, qui parle bien et comprend vite.


#6

Le nom des couleurs est une simple convention sociale. Des expériences connues ont été conduites sur le sujets. Dans l’une d’elle par exemple, un bleu tirant sur le vert a présenté à un groupe de personnes, et chacun a eu tendance à se rallier à l’avis général du groupe, un complice expérimentateur incitant le groupe à dire soit bleu soit vert. Dans certaines cultures, certains noms de couleurs n’existent pas, ou au contraire sont précisés pas plusieurs mots (je crois avoir lu que les inuits ont de multiples termes pour désigner le blanc). Tellement de nuances de verts dans la nature, dommage de le réduire à une teinte unique artificielle d’un jouet en plastique, d’un feutre ou d’une bouteille de peinture !

On peut le transmettre aux élèves comme une convention de langage. Par des jeux qui implique de passer par la parole, on peut en effet avoir besoin de nommer des couleurs pour différencier deux objets. Comme on peut avoir besoin de nommer leur taille, leu forme, leur position. La couleur peut paraître tellement évident ou conventionnel à un enfant qu’il refuse de nommer la couleur s’il n’en ressent pas le besoin dans l’activité. Cela ne me parait par primordial en fait, l’apprentissage des couleurs n’étant pas en soit une compétence des programmes. Mais le langage, si.

J’ai un nuancier Montessori en classe, mais je ne l’ai encore jamais sorti. Comment l’utilisez vous ?


#7

Apparier ne permet pas de savoir si l’enfant voit bien les couleurs car il peut voir des nuances de gris et repérer les deux mêmes. Il existe des images sur le net pour tester le daltonisme. Cela dit, j’ai la même difficulté avec la reconnaissance des chiffres. Certains ne retiennent tout simplement pas. J’ai remarqué que ces enfants ne retiennent pas beaucoup les prénoms des autres non plus. De la garanderie donne des pistes pour les visuels et les auditifs. Difficile à mettre en place avec les petits. Comment savoir qu’ils visualisent dans leur tête ? Pas sûr qu’ils comprennent ce qu’on leur demande.


#8

Merci pour cette précision !
Le daltonisme est héréditaire si je ne me trompe pas, donc s’il y avait un risque, les parents le sauraient je pense?!?
Je vais continuer de creuser!


#9

Effectivement certains daltoniens sont capables d’apparier les couleurs. Ils voient des nuances de tons, de reflets. En revanche les nommer est tout simplement impossible. Rouge, vert, orange, marron… c’est le flou total.
Un médecin m’a expliqué que beaucoup d’hommes ignoraient eux-même qu’ils étaient daltoniens. Découvrir que son enfant est daltonien permet d’ouvrir les yeux à certains parents sur ce “handicap” qui finalement n’est pas si incommodant selon la pression exercée.
ce médecin m’avait dit qu’environ 8% des hommes étaient daltonien. C’est-à-dire que dans une classe lambda de 28 élèves , on peut s’attendre à avoir 1 élève daltonien… et surtout environ 2 papas daltoniens aussi, pour qui les livrets de compétences notées avec les couleurs orange/rouge/vert ne sera qu’un livret avec des points de la même couleur :upside_down_face:
Et là je revois mon fils en CP qui rapportait chaque jour sa chenille du comportement complétée avec plein de points marrons alors qu’ils auraient dûs être orange ou rouge ou vert :joy:


#10

Et pour l’anecdote, j’avais été bluffée de comprendre qu’un daltonien ne voit pas moins, mais juste différemment.
Certes nous voyons des choses qu’ils ne voient pas, mais l’inverse est vrai également ! Dans le test, sur certaines pages les daltoniens voient des chiffres alors que les non daltoniens ne les voient pas.