Une question importante a été posée sur le groupe Facebook.
Je me permets de la reposer ici et de faire suivre la réponse que j’ai donnée.
Bonjour, j’ai une grande question :
Comment appeler cette méthode si elle n’est pas juste la “méthode Montessori” ?
Est-ce la “méthode Céline Alvarez”, “Montessori moderne” ?
J’aimerais savoir comment l’appeler, on y travaille dans mon école et on dit tout le monde “Montessori” alors que ce n’est pas totalement la même chose.
Chère Marine,
Votre question est essentielle. Merci de la poser. Voici mon analyse, je vous la soumets.
Il faut à mon sens proscrire le mot “méthode” qui enferme, fige, et ne traduit pas l’idée d’une démarche scientifique, universelle, évolutive et vivante. Je crois également qu’il ne faut pas rendre l’approche nominative. Montessori insistait sur ces deux points comme étant deux de ses grandes erreurs. Elle disait à peu près en ces mots que “tout aurait été plus clair si nous n’avions pas donné le nom de “méthode””. Elle avait pourtant essayé d’utiliser la dénomination de “Pédagogie Scientifique”, ce fut d’ailleurs le titre de son premier ouvrage. Mais les journalistes et éditeurs l’ont rapidement traduit et simplifié par “méthode Montessori”. Elle expliquait qu’elle avait fait une grande erreur en laissant journalistes et éditeurs donner son nom à cette “méthode”. Cela a figé ses travaux en une énième alternative pédagogique dogmatique. Elle disait “si nous devons donner un nom à cette méthode, alors ce serait la méthode de l’enfant.” Je suggère, après avoir tant lu ces écrits et avoir tant réfléchi à cela, de parler de “démarche”. Une démarche éducative “physiologique” respectueuse des besoins et du fonctionnement humain. C’est long… mais c’est juste. Ne tombons surtout pas dans le piège d’utiliser le terme de méthode et encore moins d’y associer le nom d’une personne. Une démarche éducative “scientifique”, “physiologique” - ouverte, universelle, et en constante évolution à mesure que la connaissance de la vie humaine s’enrichit. Je suis curieuse d’avoir vos avis sur la question.
Il apparaitra plus clairement dans les prochaines années à quel point l’expérience de Gennevilliers est un point de départ et non d’arrivée. Ce point de départ est par ailleurs très limité sur de nombreux paramètres qui demandent à être développés comme je l’explique dans mon livre, le matériel pédagogique notamment. Il a bien fallu commencer avec quelque chose, mais très vite, nous en avons perçu les limites. Tout cela est également expliqué dans la conférence de juillet qui sera prochainement mise en ligne. Pour répondre aux besoins de l’être humain en plein développement, notre démarche va pour la suite davantage s’orienter vers différentes activités, un aménagement différent des espaces, davantage de liberté, un contact avec la nature vivant, un mélange des âges amplifié etc. Pour cela nous allons travailler avec des chercheurs et pédagogues internationaux qui oeuvrent dans ce sens également. Nous allons vite aller beaucoup plus loin, et nous vous invitons à le faire.
Nous sommes engagés dans cette démarche évolutive dès le premier jour.