Quelles réactions adopter face à certains comportements?


#1

Je n’ai que des PS et des enfants dans l’ensemble vraiment sympas… Evidemment j’ai deux enfants surtout qui posent un peu problème. Comme nous sommes au début de l’année, je voudrais prendre de bonnes habitudes et régler rapidement certains problèmes de comportement.
Elève n°1: je n’arrive pas trop à la cerner. Il a du mal à comprendre ce qu’on lui demande (un simple assieds toi pr ex: on ne sait pas s’il saisit notre demande!). De plus il s’exprime très très mal J’ai pensé à des soucis d’audition. J’en ai parlé à la maman qui m’a dit qu’on lui avait percé le tympa à 18 mois, et que depuis, les médecins trouvent qu’il entand bien (je lui ai demandé de demander un autre bilan…).
Son comportement est assez particulier: il est le seul à s’allonger à l’intérieur de l’ellipse alors que toute la classe est bien assise; il ne va jamais chercher son manteau sur le porte-manteau; il attend on ne sait quoi… Il pousse des petits cris parfois…J’avoue que j’ai bcp de mal à le comprendre.
Que dois-je faire alors lorsqu’il s’allonge? pour le moment je vais le chercher pour l’assoeir mais il fait le poid mort (je suis obligée de le soulever et l’assoeir…mais je ne sais pas si c’est très '"bienveillant"Bref… Si quelqu’un a un éclairage à me donner;;;

Elève 2: une petite fille qui, me semble-t-il, n’a pas bcp de règles à la maison. Elle est même attachée au poignée par la nounou ou les parents quand ils viennent la chercher pour qu’elle ne se sauve pas!!! les premières semaines, elle passait son temps à se sauver… il semblerait qu’elle le fait un peu moins (mais il faut la surveiller…). C’est la seule qui va embêter les copains lorsqu’ils sont en atelier autonome (elle veut tjs leur activité). Elle fait du mal aux autres (griffures…); elle dessine sur le visage des copains et sur la table; elle refuse de s’assoeir comme tout le monde… Bref, elle est dans l’opposition constamment.
Je suis ferme pour qu’elle s’assoie par exemple et ne cède pas si elle refuse (c usant, mais ça fonctionne à peu près… Sauf qu’elle va se permettre de faire semblant de pleurer fort; et dons de perturber toute la classe). Lorsqu’elle dessine sur la table ou les copains, je lui fait nettoyer…
Mais comment rester calme face à une attitude de provocation permanente? Comment lui dire les choses, comment réagir?
J’aimerai beaucoup que son attitude s’améliore rapidement pour qu’on apaise la classe (qui, sans elle, fonctionne très bien…). De plus, mon atsem n’a pas autant de patience que moi (elle ne comprend pas comment je fais), et donc cela met aussi de l’huile sur le feu…
Ce n’est pas facile de gérer en plus les humeurs des atsem qui en ont assez…

Cas 3: juste une petite question pour la motricité: j’ai des petits (vraiment petits car ils sont de fin d’année), qui ont tendance à partir à droite et à gauche en motricité. J’ai chargé mon atsem de les “rappatrier” pour faire l’activité comme tous les autres. Je pense que ce n’est pas vraiment “bienveillant”, mais je ne me vois pas les autoriser à aller n’importe où pendant que les autres respèctent la règle! (j’ai peur qu’ensuite tout le monde parte!). Comment faites vous?

Merci d’avance


#2

ton numéro 1 est peut être aussi dans l’opposition comme ton numéro 2, mais plus passive…quand vous vous rassemblez sur l’ellipse, vient il spontanément? il ne veut peut être pas venir mais n’ose pas le manifester…et si tu le laisses en activité? pareil pour; le manteau, il ne veut peut-être pas sortir (un de mes élève fait semblant de ne pas savoir mettre son manteau…mais après dialogue avec les parents, c’est qu’il a peur de la cour de récréation, du coup, maintenant, il sort moins et ça va mieux!).
cas 2: difficile…continue à être ferme sur les règles importantes (ne pas déranger les autres, ce qui sous entend, ne pas courir, ne pas faire de bruit, ne pas dessiner sur leur…et respecter le matériel). essaie de trouver une activité qui l’interesse. j’ai remarqué que les enfants qui ont du mal à rester en place aprécient souvent les activités sensorielles comme la pâte à modeler, le sable magique…activités qui les apaisent souvent.

cas 3: propose des " pôles" de motricité au lieu de faire une activité dirigée en début d’année: par ex; un atelier pour ramper, un autre pour s’équilibrer, un autre pour rouler, un pour glisser, etc…les enfants vont où ils veulent…
progressivement, tu les organisent pour qu’ils s’enchaînent ou tu ajoutes en début ou fin de séance une activité collective comme une ronde, un échauffement ludique, un découverte de matériel (foulards, anneaux, sacs lestés…) que tu as en grand nombre…ça s’organiser doucement!


#3

Je trouve que tu as de la chance que seuls 2 élèves en PS ne restent pas correctement assis au mois de septembre en regroupement… Dans ma classe (PS/MS), j’ai au moins un PS qui ne veut toujours pas s’assoir avec les autres sur l’ellipse, il reste un peu en retrait, il est plutôt calme mais bouge pas mal quand même… quant aux autres ils ne restent pas assis bien sagement très longtemps, et ça ne me parait pas si étonnant… Je raccourcis les regroupements quand je vois que les enfants sont trop agités… Et j’ai plusieurs de mes MS qui ont fait d’énormes progrès depuis l’an dernier mais qui sont toujours différents des autres et moins faciles à gérer… J’avais l’an dernier au moins 2 “cas n°2” plus un autre encore différent en PS dans ma classe de 31 PS/MS… j’ai fini par obtenir une AVS en fin d’année pour celle qui est en famille d’accueil et est donc connue des services sociaux, après moult aventures…
Voici ce qui m’a permis de les aider : considérer ces comportements non comme de l’opposition mais comme des tentatives maladroites de se protéger d’une angoisse très forte. Toujours faire preuve d’un maximum de respect et de douceur spécialement pour ces enfants difficiles, les prendre par la main pour les emmener choisir ensemble une activité plus constructive que courir partout, les pister quasiment pour qu’ils cessent de déranger leurs camarades, intervenir toujours avec douceur chaque fois qu’ils le font et expliquer aux autres qui réagissent parfois fortement que l’intention de départ était compréhensible… Que ce qui les a, à juste titre, fait réagir, que ce soit un objet pris des mains ou un geste plus agressif comme une bousculade ou un coup, était une tentative maladroite d’entrer en contact pour jouer, ou un réflexe de défense quand on a peur… Il a fallu que je prenne ce temps souvent, car les autres en avaient parfois marre, et ils les auraient facilement jugés “mauvais” et rejetés si je n’avais pas pris le temps de ces explications simples mais nécessaires. Et à force de me voir réagir avec douceur aux comportements inacceptables de ces petits en souffrance, les autres se sont mis à réagir de plus en plus souvent de même, et mes petits ouragans ont fini par trouver leur place dans la classe et par s’y faire accepter… Ils restent très différents des autres, je vois qu’ils ont toujours besoin d’une attention très rapprochée de ma part et de beaucoup de patience de la part de tout le monde dans la classe, mais il y a un tel monde entre ce qui se passait l’an dernier à la même époque et ce qui se passe en ce moment que je suis vraiment convaincue que mon choix de fermeté la plus douce possible était le bon, non seulement pour mes petits difficiles, mais aussi pour les autres…


#4

Merci à toutes les 2 de vos réponses toujours rapides et précises.
Pour la motricité, c’est une bonne idée de mettre en route plusieurs ateliers pour qu’ils testent les différentes activités. Mon atsem sera moins épuisée de leur courir après… (par contre, ce qui est étonnant, c’est que le mercredi matin, à la place de la motricité, je fais de l’éducation musicale et tout le monde est attentif…).

Pour le cas n°1, je ne sais pas s’il est dans l’opposition… Je veux bien le laisser en activité, mais il vient de lui-même autour de l’ellipse! c’est juste que son comportement est assez dérangeant pour tout le monde (il s’allonge en plein milieu…)… J’aurai préféré qu’il se mette en retrait… Bon je vais essayer de le laisser un peu mais j’ai peur que, si je ne donne pas les bonnes habitudes maintenant, je me laisse déborder… (peut-être un ancien réflexe?)

Pour le cas n°2, je vais donc continuer à être ferme mais toujours calme. (ça, j’y arrive… Mes collègues me trouvent très calme et patiente et se demandent comment je fais); je continue à parler toujours très bas. Je vais donc continuer la douceur (pourvu que mon atsem me suive… ce n’est pas gagné) et j’epère que cela l’apaisera (certains élèves ont dit d’elle effectivement, qu’elle était méchante…)

Ce qui me frustre beaucoup dans tout ça, c’est que je m’efforce d’instaurer un climat très calme, très doux en classe; mais dès qu’ils se retrouvent à la cantine ou à la garderie, on leur crie dessus et on stigmatise ces enfants…(je me sens mal à l’aise quand j’entends tout ça; j’ai l’impression que ça sabote mon travail… mais ce n’est plus de mon ressort:expressionless:)


#5

oui, c’est parfois difficile quand les autres intervenants avec les enfants ne sont pas sur la même ligne. Souvent, les personnels de cantine ou de garderie ne sont pas ou peu formés et s’occupent des enfants sur des temps moins formalisés pendant lesquels les enfants “se lâchent” un peu.
Du coup c’est parfois cris et menaces…je crois qu’il faut aussi faire de preuve bienveillance vis à vis de ces personnes. Continuer à agir comme il te semble juste. Il est possible en voyant les résultats que tu vas obtenir que ces personnes s’interroge sur ta façon de faire, ou que face à des difficultés avec certains enfants ils te demandent comment tu fais. Des discussions informelles peuvent parfois faire changer des comportements éducatifs non constructifs!
Pour ton atsem, c’est pareil! La mienne était très dubitative en début d’année dernière, très fatiguée. Mon fonctionnement ne lui convenait pas. Elle préférait vraiment des ateliers roulant où chaque enfant passait (et que l’on faisait même parfois “rattraper” en cas d’absence). Finalement, elle a vu les résultats et son discours et son attitude ont changé. C’est une personne très dynamique et impliquée, je pense que ça a été dur pour elle, mais elle est fière de ce que nous avons fait. Elle a trouvé sa place en s’occupant individuellement de petits qui ne trouvent pas d’activité, en gérant parfois un ateliers peinture semi autonome…
Elle est aussi plus patiente et moins dure avec les enfants même si elle a encore parfois recours à l’isolement d’un enfant qui lui pose problème…dans ce cas, je vais voir l’enfant, je lui explique pourquoi son attitude ne convient pas et je lui trouve une activité qui lui plaît, pour le recentrer (on cherche ensemble). De cette façon, je ne vais pas à l’encontre de mon atsem (le comportement qu’elle juge inacceptable l’est effectivement) mais je convertis l’isolement par un changement d’activité souvent plus efficace…et pas dévalorisant ou stressant pour l’enfant!


#6

Je ne comprends pas trop pourquoi « rester calme » et montrer son mécontentement ne pourrait pas aller ensemble. Il faut être ferme sans hurler en gros. La bienveillance ce n’est pas etre « gnangnan » non plus.
Pr ton cas 1, il entre en communication avec les autres ? Continue de le remettre en position il comprendra ensuite sauf si autre pathologie…

pr ton cas 2, ils disent quoi les parents de cette enfant qui se sauve comme ça ?!


#7

Merci Nathalie,
Ton message est très éclairant… Je vais continuer comme je pense être le mieux, et peut-être que cela va faire évoluer certains autres comportements.
Crolinette, bien sûr que “rester calme” et “être ferme” peuvent se cotoyer! Simplement être ferme sans crier (comme cela se voit tellement souvent!!!). Et il est hors de question d’être “gnangan”, je suis bien d’accord!
pour le cas 2; crolinette, les parents me disent qu’elle est “difficile” ! Je crois qu’ils sont désemparés par ses comportements…


#8

Suggestions
Cas 1: Petit jeux: preparer des images avec movements variés. L’enfant doit imiter ce qu’il voit sur l’image. Cela peut être jouer en groupe ou avec un partenaire.

Cas 2:

  1. Demander d’apporter quelques photos de famille. Celles-ci lui permettra de parler de famille et de se sentir proche d’eux meme en leur absence.
  2. Faire de nombreux petits jeux de role en grand ou petit groupe démontrant comment demander quelque chose á un ami, ou d’autres formules de communication.

Merci