Savoir observer finement ses élèves


#1

Bonsoir à tous,
Je souhaitais ouvrir un sujet, qui me semble essentiel pour adapter nos pratiques et faire progresser nos élèves: comment les observer finement pour savoir comment orienter nos présentations ? Quoi observer aussi ? Comment repérer les périodes sensibles chez chacun ?
J’avoue que j’ai encore des difficultés à savoir quoi observer chez mes élèves, pour savoir ce dont ils ont besoin pour avancer. Cela m’arrive tout de même d’observer des activités pour lesquelles mes élèves ont des préférences, et je note ces observations dans un petit carnet.
Mais dans l’ensemble, lorsque je prépare ma classe, je ne sais pas vers quelles activités orienter mes élèves en priorité ?
Avez-vous des pistes à me proposer ? Une grille d’observation ? Vous autorisez-vous à ne faire "que " observer vos élèves ?
Merci d’avance pour vos réponses !
Belle soirée


#2

Je suis intéressée aussi par les réponses qu’on t’apportera!


#3

Je ne vais pas répondre à la question sur l’observation mais celle sur “vers quelle activité orienter mes élèves”. Personnellement, j’ai une sorte de programmation à l’année avec des ateliers que je présente dans un ordre predefini pour les petites sections uniquement (activités pratiques, sensorielles et premières notions de mathématiques). Puis, pour les plus vif en cours d’année de PS et pour les autres en début de MS, je leur pose la question : "qu’est-ce que tu aimerais apprendre/ a quel combat veux-tu t’attaquer (si vous présentez les apprentissages scolaires comme des combats) : lire, écrire ou compter ? " L’enfant me dit ce qu’il veut, je le note dans mon carnet et j’engage les apprentissages dans ce domaine. Il me semble plus simple de s’attaquer à une chose à la fois, parce que ces compétences ont besoin d’être beaucoup travaillées pour en récolter les victoires (surtout lire et écrire). Lorsqu’on a obtenu quelques victoires, et que l’enfant a atteint une certaine autonomie dans le domaine, je lui propose de changer.
Mais rien que le fait de poser la question installe une sorte de complicité entre l’enfant et l’enseignant, il me semble, et aide à maintenir le dialogue entre les deux.
Parfois, un enfant ne veut pas choisir. Dans ce cas je choisi pour lui, le lui annonce, je teste pour voir s’il arrive à s’engager dans l’apprentissage, et si ça ne marche pas on change. Ça m’est arrivé notamment avec des enfants petits-parleurs, dans ce cas j’ai ajouté le choix : “apprendre à parler” et on travaillait le vocabulaire.


#4

“A quel combat veux-tu t’attaquer ?” Ça doit les motiver ! :dagger: :dragon:
Je préfère parler de secret : les chiffres et les lettres sont des signes, un code à percer pour accéder à un savoir, ou juste à des blague pour les mots rigolos par exemple que l’on partage entre initiés qui savent les lire.

Quant aux présentations, je laisse l’activité en libre accès, et je vais vers l’élève qui semble s’intéresser au matériel et est prêt à aller plus loin qu’une simple découverte libre. La seule consigne du libre accès est un rangement strict au fur et à mesure, on ne renverse jamais en bazar. Les autres consignes sont évolutives en fonction des capacités de chacun.

Du coup, je n’ai pas à orienter mes élèves. Je reste juste à l’affût de leurs préférences, et accompagne leurs choix de matériel par des présentations ciblées. C’est fonction de mes disponibilités, de l’ambiance de travail de la classe, et de l’intérêt manifesté par chaque élèves.

Certains petits butinent encore beaucoup en cette période, quand ils ne sont pas tentés par du petit chahut qu’il faut canaliser. Les moyens avancent bien, ils sont curieux mais pas encore tous persévérants dans chaque activité, je dois augmenter mes attentes en passant à un niveau de difficulté plus motivant. Mais je fais attention à ne pas précipiter non plus les choses, j’attends qu’ils soient bien en demande.