Un moment de découragement


#1

Juste pour parler de ces moments où tout fou le camp…la motivation…la patience…la bienveillance…où ça devient franchement dur de se sentir seule à ce point dans sa profession…c’est là que je viens sur le forum et que je reprends un peu d’énergie…mais c’est dur franchement c’est dur…avez vous des moments de découragement???
Je vous lis…mais je n’ai personne autour de moi pour m’épauler dans cette aventure…je me sens seule et parfois contre tous…ça m’use…ça me rend triste…c’est un moment vide que je vous livre…
Je vous écris à la suite d’une animation pédagogique où j’ai réalisé à quel point je me sens étrangère à ma profession…un peu comme lorsque j’étais à l’école et que je ne comprenais pas ce que disait la maîtresse…je ne comprends rien à ce que dit le conseiller péda…je me sens une mauvaise élève qui n’a pas du tout envie d’apprendre sa leçon…et pourtant je bosse…à ma manière…je dévore les articles de ce forum…je lis Maria.Montessori…mais pas trop vite…pas tous les jours… sinon je me ferme encore plus…je me sens étrangère dans cette grande maison qu’est l’Education Nationale…c’est pas ma maison…
Je suis désolée de ce message mais je sens que j’ai besoin de vos retours…merci pour cet espace merci pour votre énergie, enthousiasme, ouverture d’esprit…


#2

Coucou mollie95,
oui des moments comme ça, on en a toutes, qu’on se soit “lancée” dans les “lois naturelles de l’enfant” ou pas d’ailleurs… La solitude de l’enseignant est une réalité institutionnalisée : seul dans sa classe face au groupe d’enfants, seul face aux parents, et aussi seul face à la hiérarchie… Le “travail d’équipe” soit-disant souhaité par les hautes instances a toutes les peines du monde à se mettre en place dans les écoles, pour de multiples raisons et pas seulement pour celles des divergences pédagogiques possibles entre collègues…
Cette solitude pèse parfois très lourd, mais elle a aussi des avantages : chaque enseignant peut et doit agir selon ses convictions profondes…
C’est très bien que tu n’arrives pas à te couler dans le moule, et dis toi bien que personne ne peut vraiment le faire… Les profs en général, même s’ils essaient de se conformer de leur mieux aux attentes institutionnelles pas toujours très claires, parfois contradictoires, se débrouillent de toutes façons comme ils peuvent, et au final toujours avec leur propre personnalité, chacun avec ses forces et ses faiblesses… Même les conseillers péda je pense… ils doivent pondre des “animations pédagogiques” sur des thèmes qu’on leur impose, et ils font de leur mieux sans avoir assez de temps et sans être formés sérieusement pour ça… Ils vont voir sur internet, sur eduscol, ils nous font des exposés powerpoint poussifs agrémentés de quelques vidéos ennuyeuses et de questionnaires débiles à remplir… Et nous on ressort le plus souvent de ces demies journées obligatoires désabusées, voire démoralisées, avec l’impression tenace qu’on n’en fait jamais assez, ou alors qu’on est d’une autre planète…
Alors qu’on aurait besoin de temps pour échanger entre collègues, pour partager des idées, des réflexions, des trouvailles et aussi nos difficultés… sans jugement bien sûr… Je ne connais que ce forum qui réponde à ce besoin pourtant criant… Tu as bien fait de poster ici, où on se soutient les unes les autres !
Continue à te faire confiance, tu ne peux faire ce métier qu’avec ce que tu es, alors fais le simplement…
La reconnaissance des collègues, du système, viendra un jour, mais en attendant accorde toi cette reconnaissance que tu mérites pour ton implication dans ton métier jour après jour, pour tes réussites et tes joies…
Et trouve quelque-chose en plus à faire uniquement pour toi, pour te ressourcer et remonter ton niveau d’énergie…
Je suis au début des vacances d’hiver, je me repose, il a neigé cette nuit mon jardin est tout blanc, on a fait un feu dans le poêle cheminée… je profite de la chaleur des flammes pour t’en envoyer tout plein !


#3

Bonjour,
Je suis d’accord avec tout ce que dit Isa.
j’ajouterais que j’ai peu de compassion pour les conseillers pédagogiques qui se contentent d’obéir, au lieu d’être des vecteurs de l’innovation.
OUI! NOUS PASSONS DES DEMI JOURNEES POUSSIVES ET DEPLORABLES, AVEC DES QUESTIONNAIRES DEBILES ET UN MOT TARTE A LA CREME : MUTUALISATION. plus personne ne parle de pédagogie ni de menée de classe.
On ne parle que de cases à remplir
Ce n’est pas intéressant, ni utile.
Et on pense à tout ce qu’on aurait pu faire pendant ce temps!

Une idée qui marche plutôt bien dans mon école pour oublier le temps perdu à faire semblant d’être intéressé: : lancer des “débats péda” pendant le repas ou le café, sans critiquer des pratiques mais en essayant de répondre à des questions : ex:" je comprends pas comment fonctionne cet enfant, vous feriez quoi?"ou “j’aimerais proposer telle activité, comment faire, comment faites vous?”


#4

Courage @mollie95

_

  • Et si on voyait plutôt l’Education Nationale comme une formidable institution garante de notre indépendance et de notre liberté pédagogique.

_

Certes les formations continues sont généralement barbantes, et on en apprend beaucoup plus par des échanges constructifs de pratiques entre collègues.

Mais notre statut de fonctionnaire nous protège de toute influence religieuse, publicitaire, ou politique. Nous sommes libre de nos pratiques de classe, dans la mesure où on respecte les programmes. Ceux-ci nous laisse une grande liberté si l’on veut bien ne pas se mettre nous-même la pression où céder aux injonctions déguisées des parents, de la hiérarchie, ou des collègues.

Les programmes vont plutôt dans le bon sens : bienveillance, évaluation positive, autonomie, cycle… Et quand je me pose des questions, je fais le vide des soit-disant contraintes et je relis vraiment les programmes pour me conforter et évoluer dans ma pratique de travail. Et je t’assure que nul part n’est écrit qu’il faille imposer la récréation aux élèves (pour reprendre au autre sujet du forum). Ou travailler en ateliers dirigés. Ou se forcer à enchaîner les thèmes du calendrier “scolaire” classique : rentrée, l’automne, Noël, la galette, Pâques, la fête des mère, le spectacle de la fête de l’école, et la sortie de fin d’année. Ou planter des élèves devant un ordinateur. Trois petits points…

Bref, ne te tracasse pas. Face à une difficulté, changeons de point de vue, revenons à l’essentiel : les enfants. Ce sont eux les vrais garants de nos pratiques. A bientôt.


#6

Bonjour,
tout le monde passe par ces moments sinon nous serions des robots.
Pour te remonter le moral dis-toi que nous sommes au tout début d’une nouvelle ère éducative. C’est dur mais il faut être patient. Nous sommes des petites abeilles, c’est à nous de polliniser ce jardin, déjà dans notre classe, puis dans notre école et ensuite viendra l’institution. J’en suis à l’étape 1: je pollinise mes classes.

Ne perds pas espoir, je vais t’écrire mon histoire :
Ça fait 2,5 ans que je suis en année 0, je pensais n’avoir aucune condition favorable pour mettre en place les lois naturelles :un simple niveau, pas d’ATSEM (quand j’avais des MS), une école usine de 14 classes donc des créneaux de motricité des services de cour obligatoires beurk et des classes de 26 à 28 enfants. Mais je me suis appuyée sur ces seuls points positifs et non pas des moindres : la mixité sociale, la confiance des parents , une équipe investie jamais dans le jugement et pour cette année The Best of the ATSEM.

Je me suis concentrée sur ma posture (au début j’étais très dure avec moi lorsque j’échouais, je suis plus cool avec moi maintenant même si j’échoue encore). Des questionnements existentiels sur l’aménagement de ma classe genre : « je laisse le coin cuisine et le coin garage ou pas? » ou encore « comment je fais pour pousser les murs? »
Pour les apprentissages, j’avais déjà des activités autonomes auparavant mais pas aussi porteuses que celles-ci, j’ai donc changé de pratique et de matériel sur mes créneaux d’activités autonomes. Bon, bein là ça a été super compliqué, un chamboulement, une tempête dans ma tête : « est-ce que je vais droit dans le mur? est-ce qu’ils apprennent vraiment? Je n’arrive pas à tenir mes fiches de suivi…la cata. Je suis crevée, j’ai plus de coop, j’ai plus de week-end…plus de vacances ».
En parallèle avec les parents de l’association de l’école et une collègue on se battait avec la mairie pour avoir des ATSEM au moins en MS, ça a été très compliqué et fatiguant mais nous avons cette année une ATSEM pour 2 en MS et peut-être l’année prochaine une par classe en MS.
Cette année j’ai des petits ( 26 dont 10 non francophones) donc encore un travail d’adaptation, car c’est très déstabilisant cette tranche d’âge pour appliquer les lois naturelles. Ils sont vraiment très désordonnés !!! Surtout en début d’année, nous passions notre temps à les consoler : « mais oui les mamans et les papas reviennent toujours !!! », à leur apprendre le vivre ensemble « non tu ne peux pas taper ni crier pour avoir ce jeu, il faut parler!!! »
Nous avons cru que nous n’y arriverions jamais. Mais après Noël ça a commencé à prendre forme.
Ça a été très compliqué et il y a encore plein de choses que je n’ai pas encore mis en place (comme les manipulations avec l’eau par exemple :grimacing:) et que j’ai encore du mal à faire comme ces fichus suivis d’élèves.

En 2,5 ans j’ai toujours douté de moi mais jamais du chemin que j’empruntais. Mais il n’y a pas si longtemps juste avant les vacances j’ai compris que je devais me faire davantage confiance. Les élèves de GS (donc les MS que j’avais ) ont passé des évaluations obligatoires dans notre département, une de mes collègues de GS qui a hérité d’une 10 aine de mes anciens élèves m’a dit qu’ils avaient tous eu de très bons résultats et que de toutes façons depuis le début de l’année elle avait vu la différence entre ceux-là et les autres. Les résultats commencent à être là et je me dis que peut-être que des collègues vont venir toquer à ma porte pour me poser des questions sur ma pratique et que viendra l’étape 2 : polliniser l’école.

Tout ça pour dire qu’il ne faut pas être pressée, les résultats parleront d’eux-mêmes et ça sera sans doute grâce à toi, grâce à nous les petites abeilles que les choses changeront et que les conseillers pédagogiques s’interrogeront.
Courage


#7

merci à tous pour vos messages…La chaleur du poêle la douceur du miel ont eu raison de ce moment vide…Aujourd’hui je me relance dans la créations de nouveaux ateliers confiante et détendue :heart_eyes. Je crois tout comme toi Isa1 que seul ce forum répond à notre besoin criant de connexions mais aussi ce besoin d’analyser nos pratiques, de dépasser nos déceptions, de réaliser notre chance de faire ce métier en toute liberté,de se questionner toujours et encore dans le seul but d’offrir à nos petits élèves un espace digne de leur humanité. Nouveau projet de ce jour : répondre au sujet de mon animation pédagogique en utilisant les travaux de C.Alvarez, M.montessori et la mine d’or que représente vos travaux sur ce forum. Voilà une abeille bien occupée pour ce Week-end :wink:


#8

Mollie ne vous découragez pas et cherchez autour de vous des gens qui pensent comme vous! Seule dans mon école je me suis rapprochée de collègues et de parents qui soutiennent cette démarche. On se réunit mensuellement avec ces collègues et ça nous fait un bien fou! Ou êtes vous? Cherchez sur la carte interactive des collègues!! Bon courage et rompez votre isolement!


#10

Donne-toi de la bienveillance, de l’empathie et prends soin de toi… j’ai moi-même été traversée par ce type d’émotions et je suis passée par ces moments où l’institution “Education Nationale” devenait un objet de phobie (et oui, carrément : enseignante ET phobique scolaire… faut l’faire!). Et puis les Lois Naturelles de l’enfant, les conférences de Céline Avarez, de Catherine Gueguen, les avancées en neurocognition (conférences gratuites du Collège de France de Stanislas Dehaene), la Communication Non Violente (CNV), les vidéos de Marschall Rosenberg, d’Isabelle Padonani, de Pierre Rahbi … ont nourri et fait revenir la joie d’enseigner au sein de l’école publique… j’ai même tout “balancé” lors de mon “rendez-vous de carrière” en février dernier… qu’importe, je suis convaincue d’être sur la voie qui m’apprend des pratiques éducatives en cohérence avec mes aspirations et me rendant la vie plus harmonieuse.
Courage !
Françoise

PS : Dans un soucis de clarté voici les ressources que j’ai partagées avec l’inspectrice et que je partage avec tous ceux qui sont ouverts à apprendre en faisant “un pas de côté” vers des pratiques plus douces pour soi et pour les autres :

*** Bibliographie (du moment) :**

Les vertus de l’échec, Charles Pépin

Heureux d’apprendre à l’école, Catherine Gueguen

Les lois naturelles de l’enfant, Céline Alvarez

C’est pour ton bien.
Racines de la violence dans l’éducation de l’enfant, Alice Miller

Enseigner avec bienveillance
Eduquer sans punitions ni récompenses
éd. CNV Jouvence

Pas à Pas Montessori pour les 2 à 6 ans, éd. Ecole Vivante.

Apprendre à lire
Des sciences cognitives à la salle de classe
Stanislas Dehaene

Apprendre à résister
Olivier Houdé

L’Odyssée de l’empathie
film de Michel Meignant et Mario Viana

Ressources sur Internet :
Conférences, documentaires, supports vidéos :
Neurosciences, sciences cognitives :
Cours du Collège de France, Stanislas Dehaene : Fondement cognitifs des apprentissages scolaires : http://www.college-de-france.fr/site/stanislas-dehaene/course-2014-2015.htm
LES NEURONES DE LA LECTURE (Stanislas Dehaene) : https://www.youtube.com/watch?v=ptABRBcdI0c

Introduction : l’apport des sciences cognitives à la formation des enseignants (Stanislas Dehaene) :


Olivier Houdé: “L’intelligence, c’est apprendre à résister.” : https://www.youtube.com/watch?v=vR3u2LL3Iu0
Les Neurosciences éducatives, Documentaire : https://www.youtube.com/watchv=DttGN_m-lDM

Neurosciences affectives, bienveillance, empathie :

Le site : OVEO (Observatoire des Violences Éducatives ordinaires) : http://www.oveo.org/

Les neurosciences et le développement de l’enfant SD1, Catherine Gueguen, Atelier Canopé de Poitiers : https://www.youtube.com/watch?v=DvcJtn7ZCfU

Au Cœur des Émotions de l’Enfant : conférence d’Isabelle Filliozat à Pertuis (Mars 2017) :

La bienveillance : un enjeu pour nos sociétés | Sophie Rabhi | TEDxReims :

Communication non violente (CNV) avec Marshall Rosenberg 3h00 en français :

Communification, Isabelle Padovani (CNV) : https://www.youtube.com/user/kergwenael11

Pédagogie, école, enseignement :

Céline Alvarez au 27 RUE JACOB PARIS : https://www.youtube.com/watch?v=x0xqqiboARs

Pour une refondation de l’école guidée par les enfants: Céline Alvarez at TEDxIsèreRiver :

Le site : Mon cerveau à l’école : https://moncerveaualecole.com

Pourquoi j’ai créé une école où les enfants font ce qu’ils veulent. | Ramïn Farhangi | TEDxSaclay : https://www.youtube.com/watch?v=Mi59UJYV9jU

Les intelligences multiples: tous intelligents ! | Bruno Hourst | TEDxLIleSaintDenis : https://www.youtube.com/watch?v=gQLitHPA9Zg

Pour une autre pédagogie de l’enfant - Isabelle Peloux :

Isabelle Peloux - Education - Entre bienveillance et fermeté :

Formations :

• Formation  Communication Non Violente (CNV) : 

3 modules de base (février, avril et juillet 2017) avec Pascale Faivre.
Groupe de pratique mensuelle en CNV depuis décembre 2017.

• Formation atelier Fablab Caylus.

#11

Encore 1000 mercis pour ces messages. L’isolement n’est effectivement pas la solution. Pour le moment je le subis un peu mais j’ai des pistes pour le rompre j’ai encore besoin de prendre confiance en moi. Cette phrase de Manue me parle beaucoup : “j’ai beaucoup douté de moi mais jamais du chemin que j’empruntais”…

franboise82 comme je me reconnais dans ce message…quel courage d’en avoir parlé à ton inspecteur…pour ma part je frôle les murs…je n’évoque ni M.Montessori, ni C.Alvarez…j’ai un pseudo ici…je n’assume pas le chemin auquel je crois si fort…
Franchement je suis curieuse de connaître le retour de ton inspecteur…
Je sais qu’il y a des circonscriptions où l’on parle des lois naturelles de l’enfant…
Merci encore je vais prendre d’éplucher tes références…j’en connais déjà certaines et je pense faire comme toi une bibliographie de tout ce que je lis et parcours sur internet…Toutes ces lectures qui vont dans le sens de mes intuitions et me porteront quand j’oserai faire mon coming out…:wink:


#12

Bonsoir Mollie, c’est égoïste mais voir que je n,e suis pas seule à galérer me fait du bien! J’ai commencé à utiliser quelques ateliers de manipulation autonome (surtout type verser, pinces…) en activité de repli essentiellement, suite au visionnage de l’expérience de Genevilliers grace à une amie impliquée personnellement dans Montessori et Freinet pour élever ses enfants. Depuis cette idée a essaimé dans mon école. Cette année, j’ai voulu aller plus loin mais je suis entre deux et c’est la pagaille! Je n’arrive pas à faire les présentations individuelles (ou alors très rarement et seulement pour quelques uns), je n’arrive pas à pointer sur la fiche de suivi (je suis entre le cahier de brevet où ils cochent des réalisations, la fiche de suici individuelle où ils cochent après m’avoir montré et la fiche générale où je n’arrive jamais à cocher parce que je n’ai pas vu ou que je ne l’ai pas sous la main). Je n’arrive pas à être disponible pour aider (ce que je privilégie), vérifier et présenter. Je sens qu’il faudrait que je présente à certains de nouvelles choses mais je n’ai pas eu le temps de visionner les présentations et/ou je n’ai pas le matériel. Quand on rentre en classe, j’ai beau dire parfois on s’assoit autour de l’ellipse, une bonne moitié file prendre un atelier autonome et j’ai du mal à les regrouper car beaucoup sont en pleine activité. Les plus en difficulté ne font que des activités faciles type vie pratique et construction si je ne suis pas avec eux. Les ateliers complexes n’attirent pas. Bref rien ne va! SOS. Comment gérer? Merci


#13

Je suis triste de lire ton message, je voudrais te dire que je te soutiens, tu n’es pas seule, et regarde tes élèves ceux qui avancent, ceux qui apprennent des choses que tu ne pensais même pas que l’on pouvait apprendre cela à leur niveau et dis toi que tu est sur le bon chemin.
Je comprends que ce soit dur lorsqu’on rame seule mais ensemble on va faire changer les choses.
Un énorme bisou :kissing_heart:


#14

Bonjour à toutes.
Dans mon école nous sommes à notre 2ème année à travailler en ateliers autonomes. Pour les présentations ça reste encore compliqué, présentations collectives souvent, au moment du regroupement. Les MS et GS ont des cahiers de suivis avec plans à valider par domaines et niveaux de difficulté croissant (inspirés de la classe de Marion). Ça leur permet de se prendre en charge pour choisir une activité.
Pour les plus jeunes, les activités testées sont prises en photos et collées dans leurs cahiers de réussite, par domaines également. Grilles de suivis pour la maîtresse, remplie le soir en fonction des photos.
Pour rien au monde nous reviendrons à un fonctionnement classique.
Continuez d’y croire :blush:.


#15

Coucou cocorose,

Elle est belle cette aventure dans laquelle on se lance tous. Après vient effectivement le moment de l’expérimentation. Si ça peut t’aider je peux te raconter mes débuts ( qui ont commencé il y a déjà une année). Je ne suis pas encore en année 0 je suis dans la transition depuis plus d’un an…et je pense y rester jusqu’à ce que je me sente vraiment prête.

J’essaie de mettre en place les ateliers type Montessori avec seulement quelques objectifs : la joie et la curiosité que cela suscite autant chez les élèves que chez moi. Je n’ai pas de fiche de suivi. Les ateliers je les ai proposés tout doucement sur 1h de temps puis progressivement je les introduis sur d’autres plages horaires.
A l’accueil et 1h en fin d’après-midi. Puis quand les élèves ont compris le fonctionnement (ranger l’atelier, un atelier par enfant…) j’ai alors commencé à proposé aux élèves d’un groupe en autonomie de choisir un atelier (pendant ce temps l’atsem gère son groupe et moi le mien).Je suis loin l’expérimentation de C.Alvarez et je chemine à mon rythme. Pour l’année prochaine je sais déjà que je vais prendre encore plus de temps pour la mise en place et retarder la présentation du matériel Montessori qui vise des apprentissages importants. La présentation du matériel, la façon de le toucher, de le ranger, le respect de l’ordre de la classe, du travail des autres, la façon de se déplacer, de solliciter l’aide de l’adulte ou d’un camarade…tout cela va me prendre du temps et aujourd’hui j’ai compris que ce que je vois comme une perte de temps va finalement nous en faire gagner beaucoup et que ces compétences sont essentielles pour rentrer sereinement dans les apprentissages.
Voilà un bout de mon chemin. Aujourd’hui les enfants sont en autonomie 3 plages horaire sur 6. La moitié du temps…Là je manque cruellement de matériel…je bidouille, je bricole mais il me manque beaucoup de fondamentaux…Je ne pensais pas arriver cette année à fonctionner autant en autonomie…je suis un peu dépassée car je n’ai pas de feuilles de suivi et pas assez de vrai matériel Montessori…je vois juste et c’est une belle victoire qu’ils apprécient de cheminer seul sur leur tapis et que j’adore les voir se poser et faire et refaire les mêmes exercices…j’espère que mon témoignage aura pu t’aider dans tes réflexions…


#16

Bonjour Mollie,
Merci pour ton témoignage. Je crois que nous en sommes à peu près au même point alors… Il faudrait peut-être quand même que je fixe comme toi des plages horaires particulières pour les moments de fonctionnement autonomes. J’ai obtenu l’accord de mon inspection pour aller une demi-journée en observation dans une classe de ma Circo qui fonctionne uniquement en ateliers individuels de manipulation ( quand un zil sera dispos…)
J’ai appris que certains collègues fonctionnent en groupes qu’ils font tourner sur les AIM triés par domaine ( un groupe maths, un groupe français, un groupe découverte du monde et un en arts plastiques avec l’atsem) la maitresse s’asseyant avec un des groupes laissant les autres en autonomie. Je pense que l’avantage est de pouvoir leur présenter de nouveaux ateliers, de contraindre un peu ceux qui ne vont qu’en vie pratique/sensorielle à faire autre chose et à le finir mais en même temps ça me gène car ça ne change pas grand chose finalement par rapport au fonctionnement traditionnel… J’aimerais bien avoir des opinions de personnes un peu aguerries ( mais les novices aussi peuvent intervenir évidemment) concernant ce type de fonctionnement.


#17

J’ai oublié de dire le plus important ! Lundi j’ai été remplacée et le lendemain une élève m’a dit : hier tu m’as manquée, avec l’autre maîtresse on a fait que des ateliers c’était nul. Mais un autre qui a plus de mal à s’investir dans les AIM m’a dit qu’au contraire il avait préféré. Un élève handicapé pleure ou fait une scène tous les jours depuis le retour des vacances au moment de partir parce qu’il veut rester à l’école et deux parents m’ont dit que j’avais manqué à leur enfant lundi .
Ça fait super plaisir !!!


#18

Alors là oui tu oublies le plus important :wink:notre moteur, notre carburant : l’épanouissement des élèves…ils nous indiquent bien le chemin…“Là c’est ok maîtresse tu es vraiment sur le bon chemin”. Une belle victoire et de la reconnaissance. Tout comme toi moi aussi je l’oublies par moment cette reconnaissance…cherchant en vain celle de mes supérieurs ou de mes collègues…alors qu’il n’y a pas de plus belle reconnaissance que celle qui vient d’un enfant…

Tu dis dans ton précédent post que des collègues font fonctionner les groupes de couleur en ateliers…pourquoi pas…avant l’autonomie totale cela peut te sécuriser mais je comprends quand tu dis que ça ne change pas grand chose par rapport au traditionnel…cela peut être une étape. Je trouve intéressant l’idée de garder ce fonctionnement en groupe et faire des présentations (durant ce temps dédié traditionnellement aux ateliers dirigés) avoir aussi un atelier avec l’atsem qui fait aussi des présentations et laisser les 2 autres groupes en autonomie sur les ateliers de la classe. Tourner sur tous les jours de la semaine et pouvoir aborder toutes les disciplines. Je pense que l’essentiel est de pouvoir rester très à l’aise et sécurisé…
En ce qui me concerne j’ai nettement moins la pression…je complète des collègues à 80%…je ne travaille que 2/3 matières et je ne vois les élèves qu’une fois par semaine…mes ateliers fonctionnent alors que j’en ai peu…
En tout cas de mon côté les choses mûrissent et j’essaie dans la mesure du possible de me mettre aucune pression : du plaisir et de la joie…au moins 3h/6…


#19

Ça y est! Hier je suis allée voir les classes qui ne fonctionnent qu’en AIM ( ou presque). Le secret semble être qu’il y ait toujours un adulte qui n’a pas de groupe et se consacre à ceux qui sont en AIM pour relancer, guider et valider. Pendant ce temps l’autre ( Atsem ou instit) tient un atelier ( art ou atelier dirigé maths ou français). Elles ont conservé des plages horaires de regroupement pour la phono, la philo, le sport, musique et bilan hebdomadaire de ce qu’ils ont appris. Chaque semaine ils font une fiche de maths et de français maxi en bilan de ce qu’ils ont fait en atelier dirigé, pendant que les autres continuent leurs AIM ou atelier dirigé. Les enfants ont une feuille de route avec les AIM qu’ils doivent faire pendant la période. Ils sont changés ou complexifiés à chaque vacances. La première semaine il n’y a pas d’atelier dirigé pour pouvoir aider et reexpliquer. Les ateliers nouveaux sont alors presentés collectivement et introduits au fur et à mesure. L’essentiel des ateliers est constitué des jeux classiques que l’on trouve dans toute classe maternelle. Peu de matériel Montessori.


#20

J’adore ce terme et cette expression ! POLLINISER! C’est cela nous sommes des petites abeilles !


#21

Oh la la ! Comme c’est difficile cette fin d’année ! Les enfants sont super énervés et j’ai l’impression qu’ils commencent à avoir fait le tour des ateliers autonomes donc font n’importe quoi ! A part quelques enfants qui ont envie d’aller le plus loin possible avant les vacances ! Je pense que je compléterai mes ateliers l’année prochaine avec quelques uns plus difficiles. Mais est ce que cela règlera le problème de l’énervement de fin d’année ? Est ce que cela serait plus facile dans un fonctionnement traditionnel ? Faut il laisser tomber le didactique pour ne leur proposer que des arts plastiques, des jeux, de la motricité ? Les 15 derniers jours vont être longs …


#22

oui, pourquoi pas ? Et ainsi tu pourras te concentrer sur ceux qui ont envie d’aller le plus loin possible avant les vacances. Comme toujours : profiter de l’envie des enfants quand elle se présente, tout en gardant un mémoire qu’un enfant hyper motivé qui progresse entraîne dans son sillage tous les autres.
Il faut aussi profiter du beau temps pour jouer dans la cour, aller au parc avec les enfants, faire de longues séances de motricité dans l’herbe. Profitons. :blush::sunny:
Bon courage pour la dernière ligne droite.