Bonjour,
Besoin d’échanger sur ma nouvelle année zéro dans une école avec un public très difficile… C’est ma 5ème année de pratique “100% lois naturelles”, j’arrive dans une nouvelle école donc c’est reparti pour une année zéro et j’avais oublié à quel point cette année était difficile… J’ai 27 élèves, 18 PS, 9 MS ce qui constitue en soi une sacrée difficulté. Parmi ces élèves, j’ai 5 enfants du voyage (dont 4 garçons), public très particulier et dont il est difficile de gagner la confiance et susciter l’intérêt. Certains hurlent quand je les approche, d’autres se battent régulièrement en se traitant de “bâtard” et autre jolis noms d’oiseaux, un autre passe son temps à chiper et détériorer du matériel, la plupart d’entre eux refusent pour l’instant catégoriquement que je leur fasse des présentations …
J’ai aussi 2 enfants de l’ASE avec des difficultés multiples, ce sont des enfants qui ont passé des journées entières dans leur lit ou leur parc pendant leurs 2 premières années sans être stimulés, je vous laisse imaginer les dégâts que cela a pu occasionner sur leur cerveau…
Le village dans lequel j’enseigne a une population très hétérogène dont une grande partie est très pauvre. Bref, énormément d’enfants avec un contrôle inhibiteur proche de zéro. La rentrée a été absolument apocalyptique avec 2 semaines de pleurs intenses, de hurlements quotidiens pendant lesquelles j’ai dû faire classe avec des boules quies!
Je ne veux pas dresser un tableau trop sombre non plus car petit à petit les choses s’améliorent, on arrive à se réunir pour chanter, j’arrive à les faire danser en salle de motricité, les pleurs encore présents deviennent moins intenses mais j’ai l’impression de passer mes journées à faire du maintien de l’ordre et j’ai cette sensation que tout peut basculer en quart de seconde.
Pendant les temps d’autonomie beaucoup ne savent pas quoi faire et enchainent les bêtises (peindre les lavabos, les tables, dessinent à la craie grasse sur le sol, les tables…), je dois sans arrêt interrompre mes présentations pour maintenir l’ordre. La règle “je prends uniquement ce qui m’a été présenté” ne passe pas du tout. J’ai en ce début d’année fortement limité le nombre d’ateliers disponibles mais certains de mes MS ont besoin d’activités à leur portée donc je suis bien obligée de remplir un peu plus mes étagères et mon matériel de maths en a fait les frais, les perles en particulier dont certaines ont déjà disparues…
Bref, je pensais créer un tableau avec leur photo à côté de laquelle j’affiche 3-4 ateliers pour les aider à se souvenir de ce qui leur a été présenté car je n’ai pas le temps d’aller voir chaque enfant pour le guider individuellement dans ses choix. Qu’en pensez vous? Avez vous des outils de ce type? Comment faites vous pour gérer ce bazar de l’année zéro?
Quel rôle donnez vous à votre ATSEM? Est elle affectée à un atelier traditionnel ou est-elle le garant de l’ambiance de classe? Cette année, j’ai une ATSEM que je sens très investie mais elle n’a pas la formation d’Anna, je la sens plus rassurée par la gestion d’un atelier ( et les accidents fréquents des enfants qui ne sont pas propres l’accaparent beaucoup!!!) mais du coup, je dois à la fois assurer les présentations et veiller au maintien d’une ambiance relativement calme ce qui est mission impossible!
Hier soir, je suis rentrée de l’école complètement épuisée, tendue, le dos hyper contracté, j’ai eu la sensation de n’avoir servi à rien. J’étais tellement cuite et découragée que j’ai mis tout le monde dehors de 15h30 à 16h30.
Merci d’avance pour vos conseils.
Bonne journée, ce soir c’est le week-end
Année zéro, quel outil pour les aider à se repérer et choisir leurs activités dans la classe?
Avis peut être simpliste au regard de la situation tellement compliquée que tu décris…
Pour ma part, je n’ai rien sorti avant les 3 premières semaines. Rien rien, je ne faisais aucune présentation, je veillais juste à ce que les règles de la classe soit respectées.
J’ai mis en scène l’arrivée d’un nouveau matériel pour lequel les règles changeraient, les élèves étaient impatients de le voir arriver. Et une fois mis en place, sur mes 30 élèves, personne n’a osé le toucher!
J’ai commencé à sortir des activités de vie pratique (6 en tout!), et du matériel sensoriel (tout rose et escalier marron).
Et globalement c’est compris par la grande majorité, je n’ai que quelques petits qui touchent à tout (3), et à qui il faut rappeler les règles à chaque fois.
Bien sûr, je n’ai pas le même public, mais ils sont 30, et j’ai été presque seule pendant 3 semaines.
Peut-être devrais tu ranger tout le beau matériel, pour ne laisser que des choses faciles, le temps que les règles soient bien posées.
Bonjour,
Je compatis à la lecture de ton témoignage. Peut-être une piste: pour démarrer cette année avec des MS non-initiés aux activités Montessori, j’ai scindé la classe au tout début en 2 groupes: 1 sous la responsabilité de l’atsem et 1 sous la mienne. Puis j’ai à nouveau divisé ces groupes en 2: un groupe avec lequel j’introduis l’utilisation libre de puzzles aux tables pour moi, et un autre qui joue librement à des jeux au nombre restreint (maison de poupées, clips, train bois, plus un jeu de const).
Idem pour l’atsem: un groupe en activité manuelle (peinture) et un autre qui peut jouer à d’autres jeux ( secteur et jeux déterminés)
Cela permet de gérer les comportements inadaptés plus facilement parce que les enfants sont tenus à des tâches identifiées. Effectivement, progressivement la moitié de la classe va basculer des puzzles aux activités présentées…
L’an passé j’avais introduit les ateliers Montessori plus vite et j’ai eu des soucis de gestion des comportements toute l’année… Je suis d’avis que tant que les enfants ne sont pas autonomes on ne peut pas leur donner trop de liberté sans que le désordre ne s’installe rapidement. Je suis sûre que tu vas trouver tes propres pistes, y compris en s’accordant à toi toi-même toute liberté pédagogique.
Bonjour,
Je me reconnais beaucoup dans ce que tu écris. C’est également une année 0 pour moi, dans une nouvelle école. Je rencontre les mêmes difficultés que toi (ça me rassure )
Mon Atsem ne connaissait pas cette manière de faire et a du mal à trouver sa place. On a essayé de trouver des solutions, je lui ai laissé un créneau “bricolage” mais finalement ça ne lui convient toujours pas. En cette fin de semaine, j’ai carrément voulu basculer au fonctionnement dit “classique”, tout ça car je voyais qu’avec les élèves ça ne fonctionnait pas et que l’Atsem me compare toujours à la maitresse qui était là avant moi. J’avais prévenu qu’on ne commencerait à voir des résultats qu’après les vacances de la Toussaint, que ce serait le ko certainement durant tout ce temps… J’avais prévenu et je m’étais convaincue de ça mais dans les faits c’est compliqué de voir que peu de choses sont retenues, malgré les présentations répétées. Vendredi j’ai donc basculé dans le fonctionnement traditionnel mais j’étais à bout, bienveillance 0, car je me suis rendu compte que je faisais ça car l’Atsem me poussait vers cela mais non car moi j’en étais convaincue. Et c’était finalement tout aussi chaotique.
J’aimerais me poser et analyser tout ce qui ne fonctionne pas pour trouver une solution mais pas facile de trouver du temps pour observer quand il faut reprendre tout le monde.
Je vois également du mieux par rapport au premier jour, mais j’ai l’impression qu’ils ont fait le tour des activités pratiques, qu’ils ne les maitrisent pas (ils jouent avec les éponges, mettent du savon dans l’eau pour détourner les activités, prennent les balais pour tout faire sauf balayer, laissent les tables pleine d’eau etc). Ce qui n’aide pas c’est que je suis directrice, déchargée 1 jour par mois. La maitresse qui me décharge est venue 2 fois et m’a dit qu’en gros “la méthode Céline Alvarez c’est super mais pas ici car c’est pas les mêmes conditions” etc etc etc. Le genre de discours qui a le don de m’énerver car c’est une Zil ( je n’ai rien contre les Zil!), mais je me verrai mal donner mon avis sur le fonctionnement d’une classe alors que ce n’est pas la mienne et que je viens une fois par mois, surtout si à part avoir entendu le nom de Céline Alvarez, je n’aurais fait aucune recherche!
Pour le rôle de l’Atsem, depuis le début de l’année elle passe beaucoup de temps à changer les élèves etc. Ca va mieux, elle voulait donc une temps pour faire du bricolage avec eux, ce que je lui ai laissé. Cela m’arrangeait car ça nous permettait de faire 2 groupes de travail (j’ai 17 élèves). Mais finalement elle préfère prendre un plus petit groupe, donc ce qui était censé arrangé les 2 n’arrange finalement plus que l’Atsem. Je me retrouve avec un groupe de 13 élèves (ça peut paraitre peu mais 13 enfants qui n’ont jamais quitté leurs parents c’est compliqué ). A la base son rôle était de présenter les activités pratiques mais ça l’a saoulée apparement je suis à deux doigts de lui dire de rester dans son bureau et l’appeler uniquement quand nous allons aux toilettes, car je n’ai pas l’impression d’avoir mon mot à dire.
Je dois aussi gérer la classe + les présentations. C’est vrai que c’est impossible. J’avais envie de passer aux activités mathématiques etc mais ils ne sont tellement pas prêts… J’ai un public aussi assez difficile, aucun contrôle inhibiteur. Ils sont peu intéressés par ce qu’on leur propose. LEs livres ne les intéressent pas, ils font un trait pour le coloriage puis c’est terminé. Ils prennent un puzzle, le défont et se rendent compte qu’ils n’y arrivent pas donc partent de la table, vont prendre des jouets et tapent sur les escaliers marrons… c’est du matériel que j’ai acheté avec mon argent donc j’ai encore plus de mal à ce qu’ils ne fassent pas attention.
Bref je suis désolée je ne te donne aucune solution, j’aimerais tellement en avoir…
J’écris seulement car se sentir un peu moins seule peut faire du bien.
Profite encore de ton week-end!
Charlotte
@Charlotte.b, je comprends ta détresse, mais je crois que tu dois absolument reprendre le dessus par rapport à ton Atsem… Serait elle d’accord pour lire le livre de Céline ou regarder qques vidéos? Il est important qu’elle soit sur la même longueur d’onde que toi, reprends depuis le début avec elle, dis lui qu’elle doit avoir la même posture que toi dans la classe, c’est vrai qu’avec des petits il y a d’autres choses à gérer comme les pipis et compagnie mais si les choses sont bien posées elle devrait avoir le temps pour tout.
Ne te prends pas s la tête avec les activités pratiques pour le moment, ne mets à disposition que des ateliers faciles et ludiques, puzzle, constructions, coloriage, dessin, poinçonnage etc… Afin qu’ils soient autonomes. Sois convaincue de ce que tu fais et explique le à ton atsem… Elle y a tout à gagner !
Tu peux préparer un petit bricolage à faire, afin qu’elle fasse passer chaque enfant individuellement, tu peux aussi lui confier un atelier langage, les lettres rugueuses, fais la participer au diagnostic du niveau des enfants…
Je réfléchis… Mais si c’est ce que tu veux faire, fais le !!! Personne ne dois t’en dissuader. Plein de courage à toi😊
Oui, je crois qu’effectivement il y a un recadrage à faire, tranquille mais ferme: nous sommes là au service des enfants: atsems et enseignants, et tu n’es pas là pour lui faire plaisir, même si si c le cas c top!
L’an passé j’ai confié la surveillance des enfants qui menaient les ateliers autonomes à mon atsem, et je me suis rendue compte que le positionnement à adopter est subtil. Aussi cette année je préfère gérer en Montessori ma demi classe pendant que mon atsem gère les enfants en ateliers classiques: 1/4 de classe atelier graphisme ou arts plastiques et 1/4 de classe jeux libres dans un secteur geographiquement restreint de la classe. Elle fait tourner ses enfants sur les 2 activités et du coup moi g une demi classe en ateliers autonomes et c complètement gérable.
En tâtonnant on progresse. Les erreurs font partie intégrante de l’expérience. Je suis sûre que jour après jour tu vas trouver tes propres pistes.
Un peu le même fonctionnement : mon atsem prend un groupe en “semi dirigé classique”, le reste de la classe est en (relativement) libre. Je prends les élèves en individuel la plupart du temps.
Bon après, quelques cas particuliers :
- C’est ma 2e année avec cette atsem, qui apprécie maintenant ma façon de faire (elle était un peu dubitative la première année);
- Elle a de l’expérience et prend des initiatives pertinentes quand il y a besoin (tout en suivant ce que je propose comme activité, adaptant ou me demandant au besoin);
- J’ai une classe de GS à 13 cette année…
Par contre ce qui est top, c’est qu’elle appelle elle-même les élèves quand elle change de groupe. Pas besoin de refaire un groupement elle prend ceux qui sont disponibles à ce moment là, etc.
De même, une fois les ateliers de la journée finis, elle reprend des élèves pour jouer à un jeu de cartes avec eux, leur fait faire des “brevets” (validation de certaines activités, type puzzle, tangram, etc.), etc.
L’année dernière, 23 PS-MS, elle gérait 2 groupes, dont un en autonomie sur une activité imposée. Mais même les années à venir, si j’ai la chance d’encore être avec elle (ça semble lui convenir), on continuera sûrement comme cette année (ie pas de groupe en activité autonome imposée & gestion “dynamique” de son groupe d’élèves).
Bonjour à toutes celles et tous ceux avec qui on échange régulièrement sur ce forum,
Bienvenue aux autres, nouveaux ou de passage,
J’ai la chance d’avoir dans une Atsem en or, qui tourne comme moi dans la classe pendant les grands temps d’activités libres autonomes. Elle trouve sa place dans la classe, en plus de la gestion des toilettes et des vestiaires. Elle fait tourner en fait les activités déjà existantes, en étant simplement présente auprès des enfants, les encourageant à respecter le calme et le rangement. Elle aide aussi beaucoup pour les activités de peinture, où nous encourageons l’autonomie, mais pas encore pour se servir seuls, ça viendra…
Ce qui me laisse le temps de présenter les consignes des activités existantes et vérifier qu’elle soient bien respectée, observer les enfants en activité, et faire respecter le non chahut dans la classe. Certains jours heureux, je prends même l’initiative de mettre en place une activité nouvelle, avec les élèves à qui je propose (du fait d’un besoin particulier par exemple), ceux qui sont là au bon moment et ont envie, et ceux que j’appelle près de moi pour leur éviter de chahuter.
Cette année, j’ai fait le choix de proposer très peu d’activités en début d’année dans la classe. Seules deux étagères sont accessibles, une dizaine d’activités simples différentes à la rentrée. Plus cinq ou six que j’ai introduit depuis. Les élèves ont donc un choix limité, ils prennent l’habitude de refaire, d’observer les autres faire des activités qu’ils connaissent, de patienter ou d’aller vers d’autres activités qui sont disponibles. Je ne regrette pas pour le moment ce choix assumé. Les consignes de ces quelques activités sont maintenant bien connue par chacun, que j’ai pu observer ou accompagner. Le matériel est rangé. Les enfants reprennent avec plaisir ce qu’ils maitrisent. Mais je vois que les élèves sont prêts aussi à se jeter avec curiosité sur tout ce que je pourrais sortir et présenter de nouveau. C’est gagné. Pour le moment …
Car je sens bien aussi que certains élèves tournent en rond et n’ont qu’une envie, jouer ou chahuter. Entre les parties de cache-cache dans les couloirs, les jeux de papa maman, les roulades sur les matelas en salle de lecture. Le naturel reprend le dessus, c’est normal sur des journée complètes, il faut des temps de relâchement, mais pas en classe.
Ces élèves ne s’ennuient pas à mon avis, pas encore, c’est juste qu’ils n’ont pas toujours compris qu’ils étaient en classe dans un espace sacralisé particulier, pour travailler. Quand bien même ils s’ennuieraient, , dans la durée l’ennui paye. Il faut tenir fermement, ne rien lâcher. Certains continuent à tester, ces élèves vont apprendre à se poser. Et à prendre plaisir à réaliser correctement les activités qu’ils auront eu envie de choisir.
Je m’astreins à ne pas répondre à l’excitation par un excès d’activités et de stimulations. Plus ils s’excitent, plus je prends mon temps, j’en joue exprès quitte à ce que ça devienne comique. Un gamin qui me crie dans les oreilles, je lui réponds en chuchotant tellement doucement qu’il n’entend presque pas. Un enfant qui court, je lui donne la main et on y va ensemble au grand ralenti. Un enfant qui se précipite pour ranger n’importe comment, je fait avec lui en prenant des précautions à l’excès…
Merci à tous pour tous ces bons conseils! Je me rends compte que je me mets effectivement la pression, je veux que ça avance alors que mon instinct me dicte de prendre mon temps. Je vais retirer des activités des étagères et prendre le temps de plus poser les règles incontournables de la classe. Je sens que mon ATSEM me suit dans la démarche, vendredi je l’ai observé prendre bcp de temps pour un moyen très faible, elle l’a accompagné avec brio pour faire des puzzles et des activités pratiques type visser dévisser/ pince… Je suis optimiste pour la suite des événements même si je sais qu’il reste des moments difficiles devant nous… Bonne journée à tous.
Je me retrouve beaucoup dans vos messages et c’est tellement enrichissant de lire vos idées, merci! Effectivement, j’ai aussi la sensation de ne rien avancer, j’ai quelques petits qui passent leur temps à détruire le travail des moyens ou des grands, et je passe mon temps à les surveiller! Ils sortent tout et ne rangent rien, font tout tomber… Je pense que les présentations doivent attendre, notre rôle pour le moment est de veiller aux règles et c’est tout. L’après midi, je n’ai que 12 MS et GS alors là, oui, je leur fais des présentations.
Bon courage à tous pour cette première période difficile!
J’utilise beaucoup les saynètes pour faire passer les règles de la classe, je les joue avec ma collègue atsem . Notamment le fait de mettre les mains dans le dos quand on regarde un enfant travailler et de ne pas parler.
Maintenant j’entends les enfants dire d’ eux-mêmes à leurs camarades : tu as le droit de rester à côté de moi quand je travaille mais tu mets les mains dans le dos et tu fais zéro bruit!
Je fais des saynètes aussi, mais je demande aux enfants de modéliser. Très utile, car en effet, les GS rappellent souvent aux PS les règles.
Super idée avec les élèves. Mes MS sont encore trop jeunes, ils ne veulent pas. Mais je le ferai avec eux dès que possible !
Je n’arrive pas à me lancer dans les saynètes. Je ne sais pas trop où m’installer: en regroupement ou autour d’une table? Est-ce que les élèves vont bien voir? Pourrais-tu me dire comment tu t’organises? Merci.
Je fais ça en regroupement. Mes élèves sont assis sur l’ellipse mais je laisse toujours de l’espace autour de moi pour ne pas en avoir juste à côté , car pour écouter les histoires et voir les illustrations du livre c’est compliqué.
J’apporte une table et une chaise, (j’en profite pour leur montrer sans le dire comment le faire a deux soit avec l’atsem soit Avec un élève) et je les place là où normalement je m’assois. J’en profite pour montrer sans le dire aussi comment on demande le passage poliment, puisque je dois passer entre les élèves et surtout pas porter la table au dessus d’eux comme on peut être tentés de le faire pour aller vite.
Si par exemple ma collègue doit s’assoir pour faire un dessin elle est face à eux comme pour un spectacle. Et s’il le faut, je m’agenouille un peu.
Normalement les saynètes pour les exercices de grâce et de courtoisie sont fait avec un petit groupe d’enfants. Mais ça c’est quand on peut. Moi je ne trouve pas le temps.
Sur la table non, parce que ce n’est pas ce que je veux montrer. Je veux montrer par ex qu’il faut ranger sa chaise, ranger son travail, etc…
A quoi penses-tu comme saynète ?
Ok.
Je n’ai pas d’idées particulières pour les saynètes. Je pense qu’elles sont nécessaires pour rappeler les règles, mais ça me parait très flou. Je cogite encore un peu avant de me lancer.
Je fais rarement des rappel de règles en grand groupe, car cela reste hors contexte. Bonne idée les scénettes pour recontextualiser. L’idéal étant de les jouer au moment opportun.
Le rangement de chaise par exemple, on le montre en prenant son temps à la fin d’une activité autour d’une table. Si on fait en sorte qu’il n’y ait pas de précipitation, de course, les élèves vont jouer le jeu. Dans ce cas, les transitions sont à soigner, que les élèves prennent plaisir à s’attarder pour ranger correctement, passer au toilettes tranquillement, qu’ils n’ont rien à gagner à se précipiter.
C’est en écrivant ce paragraphe que je viens de trouver une solution à la course qui se joue pour la sortie en récréation, les élèves se dépêchant pour être les premiers à prendre les draisiennes. Je vais les mettre de côté, et les donner moi même au derniers élèves qui sortent avec moi, qui ont pris le temps de bien ranger et passer au toilettes sans se précipiter. Ce simple petit changement peut changer complètement la donne.
Ceci pour illustrer le fait qu’une règle restera toujours abstraite, qu’il vaut mieux parfois changer l’enjeu, la motivation première des élèves. Sinon, la règle risque d’être toujours détournée, et l’enseignant dépensera beaucoup d’énergie à la faire respecter. Pour être respectée, une règle doit être comprise et donc évidente, suivre “les loi naturelles de l’enfant”.