Ateliers autonomes en IME


#1

Bonjour , je me décide enfin à rejoindre cette communauté après quelques mois de travail en IME autour de ces ateliers proposés par Céline Alvarez .
Je m’occupe d’enfants principalement TSA (Trouble du spectre autistique) et j’ai fait le challenge de leur proposer cette pédagogie .
Après des débuts un peu compliqués à créer un lien avec les enfants , et à convaincre les éducateurs , j’ai pu constaté des progrès surtout dans leur attitude face à l’école! (ainsi que chez les éducs) .Aujourd’hui nous sommes en questionnement sur "comment exploiter cette pédagogie sur les temps “éducatifs” et construire des espaces divers et cohérents avec les compétences du socle ! Grande victoire pour moi quand j’ai entendu cette demande de plusieurs collègues éducateurs!!! Grand chantier en préparation également .
Je me demande alors comment continuer à insufler ce vent nouveau , en installant des espaces pédagogiques ? il y aura l’espace classe bien sur , et je pensais proposer un espace arts (musique , arts pla ) , et un autre découverte du monde .L’idée étant que mes 25 élèves puissent bénéficier des ces endroits tout au long de la journée . Qu’en pensez vous ?


#2

Bonjour @edwige, merci de nous faire part de ton expérience qui rejoint la mienne dans le milieu du handicap !

Je travaille cette année avec une dizaine d’enfants déficients avec des profils très divers (polyhandicap, troubles du spectre autistique, mutisme, dyspraxie, épilepsie sévère, trisomie…) et je me suis engagée comme toi dans une démarche respectueuse de leur individualité.
Le contact avec les enfants s’est établi assez vite malgré une communication quasi inexistante pour certains. Après avoir mis du temps et de l’attention à installer un climat de classe sécure, je constate, comme toi, de belles évolutions, notamment :

  • envie de venir en classe,
  • augmentation de leur capacité d’attention,
  • capacité de choisir une activité et accepter de la démarrer ou la terminer en autonomie.

Bien sûr le chemin est encore long et les progrès ne sont pas au rendez-vous pour tous ! Mais je m’accroche à l’évolution positive de leurs comportements (moins de troubles du comportement, meilleure gestion des émotions).

Pour poursuivre l’évolution en dehors des temps de classe et après en avoir discuté avec l’équipe intéressée, je viens de mettre en place un élevage d’escargots. Au delà des besoins affectifs, sociaux, cognitifs que les activités autour d’un élevage permet de satisfaire, ce projet se veut fédérateur avant tout. En effet comme nous sommes 12 professionnels (rééducateurs et éducateurs), on tombe vite dans le travers de la succession des prises en charge qui rigidifie le déroulement de la journée.

On se questionne donc aussi pour mutualiser les espaces et le temps sur des plages horaires restreintes pour l’instant. L’idée serait de proposer sur une heure trente un libre choix d’activités en réunissant l’espace éducatif et l’espace classe (10 m2 me permettent d’accueillir 2 ou 3 enfants ensemble) en intégrant les éducateurs et en articulant les nombreuses prises en charge de chacun d’eux !

Voilà où nous en sommes ! Alors oui je t’encourage dans ton envie de proposer des espaces différents ! Un coin informatique aussi peut-être ? C’est une porte d’entrée particulièrement intéressante pour les enfants porteurs d’autisme, non ?

Tiens nous au courant de tes avancées et de la façon dont cela s’organise avec tes collègues :slightly_smiling_face:

Ci après des fils de discussions s’intéressant au handicap :
Les ateliers autonomes dans le spécialisé
Et en ULIS école ?
Penser l’organisation de l’espace en “école” plutôt qu’en “classes”


#3

Bonjour Céline , je me sens moins seule d’un coup :smiley:
Je vois qu’on a presque les mêmes profils . Ca fait longtemps que tu y travailles ?
L’élevage d’escargots ? bonne idée! On réfléchit à un coin “nature” supervisé par un éduc branché nature justement . L’idée est également que chaque adulte puisse y développer ses propres “talents” pour ainsi transmettre sa passion .
L’informatique ? Nous avons une salle que les groupes utilisent un peu …Nous avons aussi des tablettes . Mais j’ai “banni” l’utilisation de cet outil des moments classe car je trouve qu’ils l’utilisent bien assez sur les autres moments ( maison , hors classe) et pour les autistes , ils s’enferment dedans et là plus moyen de travailler la relation qui est un de mes objectifs phares .
Tiens moi au courant au fur et à mesure et j’en ferai autant !
Bon courage !


#4

Depuis la rentrée ; j’ai obtenu ma mutation dans le département très tardivement ! C’est une grande découverte pour moi et une super expérience !

Jusqu’à maintenant, j’ai construit un espace “classe” dans lequel les enfants se sentent en confiance. Les éducateurs m’interpellent pour cheminer ensemble. L’étape suivante est de décloisonner petit à petit ces temps et espaces qui hachent la journée pour proposer un espace-temps dans lequel les enfants vivent avec plus d’autonomie. Cette étape sera très longue et doit être très progressive au regard de l’inertie naturelle d’une dizaine de professionnels et du rythme particulier des enfants qu’on accueille. C’est pour ça qu’on va commencer par une plage horaire de 1h30 :hourglass:

A bientôt


#5

Bonjour,
J’ interviens en tant qu’art-thérapeute/ musicothérapeute dans une association pour enfants avec TSA .
Dans l’association dans laquelle j’interviens , un espace est dédié spécifiquement à la lecture/ musique/chant au sein d’une grande pièce. Cet espace est clairement délimité à l’aide de petits meubles, bibliothèques, sofas ,…Délimité hein, pas cloisonné.Cela a un double avantage pour les enfants avec autisme : il est identifiable immédiatement et permet la réminiscence de souvenirs agréables ( histoires animés, petits théâtre, comédies musicales, etc…). D’autre part, délimiter l’espace réduit le chant des sollicitations visuelles et donc des comportements ou stéréotypies négatives( trop de stimuli à gérer = trop d’infos= comportements ). Pour l’installation d’un espace musique ou lecture, nous avons veillé à l’acoustique afin que cela ne raisonne pas trop ( on a fait des tests dans différents endroits du bâtiments avant de s’installer et bien y 'a pas photos…) ( parce que là aussi c’est trop ! écouter l’histoire + comprendre l’histoire + écouter la reverb = trop de stimulations ).